Les jardins d'Hélène

La somme de nos folies - Shih-Li Kow - #MRL18#Rakuten

9 Novembre 2018, 11:16am

Publié par Laure

Traduit de l’anglais (Malaisie) par Frédéric Grellier

 

C’est la première fois que je participe aux matchs de la rentrée littéraire de Rakuten (anciennement Priceminister) et j’ai reçu ce roman, séduite et attire par la critique de Leiloona

 

« A Lubok-Sayong, l’eau est un vrai problème. Simplement parce qu’il y en a trop ». Ainsi commence ce premier roman singulier, aux accents aussi pittoresques que rocambolesques.

 

Tantôt par la voix d’Auyong, vieil homme retraité d’une conserverie de litchis, tantôt par celle de Mary Anne, orpheline adoptée par Beevi, personnage central du roman, c’est la vie de cette petite communauté qui nous est narrée, à mi-chemin entre légendes et réalité quotidienne.

 

Ça commence fort, avec la libération d’un poisson dépressif, l’adoption de Mary Anne dont les nouveaux parents meurent sur la route le jour même de son départ avec eux, ça continue toujours joyeusement – malgré les apparences – avec le décès d’un américain tué par un poisson mystérieux sur le lac alors que le couple était en résidence à la chambre d’hôtes de Beevi…

 

La somme de nos folies est un roman foisonnant, coloré, multiculturel, mêlant les origines malaises, indiennes et chinoises, aux personnages romanesques uniques, drôles, truculents. Beevi est une conteuse hors pair pour séduire et embrouiller les clients de son gite, on ne sait jamais si elle dit vrai. Les personnages secondaires ont une densité forte également, et sont tout autant attachants.

 

Des passages plus graves aussi disent beaucoup d’un mode de vie, de choix entre modernité et traditions.

 

 

 

J’ai beaucoup aimé ce premier roman, qui vient d’ailleurs de recevoir le prix de Premier roman étranger 2018.

 

 

 

Extrait p. 114 : « De temps en temps, je préfère m’interrompre pour vous décrire les gens avant que vous n’ayez une fausse image en tête. Peut-être imaginez-vous Mami Beevi comme une petite bonne femme enjouée, qui trottine avec son mouchoir coincé sous une bretelle de soutien-gorge, mais en fait elle a très mauvais caractère et pas sa langue dans sa poche, elle est sèche come une trique, et tous les matins elle se met du khôl aux yeux, genre peinture de guerre. Mami peut être follement amusante quand elle est de bonne humeur, malheureusement ça n’arrive pas souvent. »

 

p. 157 : « Mami était une conteuse hors pair. Elle avait le sens de l’épopée et n’oubliait aucun détail mais elle ne se mettait jamais en scène, comme moi en ces lignes.

 

 

 

Un grand merci à l’équipe de Rakuten France et à ma marraine Leiloona / Bricabook pour cette découverte d’une littérature malaise peu connue et pourtant délicieuse !

 

 

 

 

Ed. Zulma, août 2018, 366 pages, prix : 21,50 €, ISBN : 978-2-84304-830-2

 

 

 

Crédit photo couverture : © David Pearson et éd. Zulma

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