Hôzuki – Aki Shimazaki
Hôzuki est le deuxième volume de la pentalogie « l’ombre du chardon ». Après Azami, où l’on assistait au délitement du couple de Mitsuo Kawano et de son épouse Atsuko, celle-ci partait s’installer à la campagne, tandis que lui fréquentait Mitsuko Tsuji, une entraineuse travaillant dans un bar le vendredi soir, on retrouve dans ce deuxième tome l’histoire de Mitsuko.
Elle tient une librairie d’occasion spécialisée en philosophie, tout en arrondissant ses fins de mois au bar. Elle élève seule son fils Tarô, sourd de naissance. Tarô a sympathisé avec la fille d’une cliente, leur attirance est aussi surprenante qu’immédiate.
Mitsuko a toujours menti à sa mère et à son fils : c’est un enfant abandonné qu’elle a adopté, et non la triste histoire de père espagnol mort avant sa naissance qu’elle se plait à raconter.
Ce secret sera dévoilé plus amplement, ainsi qu’un second bien troublant. Le roman aborde bien sûr la question de la filiation et de l’amour maternel, avec finesse et subtilité.
Si j’aime toujours autant l’écriture d’Aki Shimazaki, délicate, apaisante, concrétisant bien l’image que l’on peut avoir de la discrétion japonaise, j’ai trouvé ce titre un peu moins réussi que d’autres de ses pentalogies. Plus banal dans l’intrigue déroulée, plus plat sur une bonne partie du récit. Seule la fin s’emballe et apporte de nouveaux éléments, qui ne suffisent pas à convaincre. Mais j’aime toujours autant l’idée d’une histoire déroulée à travers différents points de vue au fil des volumes, et il me tarde de découvrir Suisen, le troisième tome de la série.
Ed. Leméac / Actes Sud, mars 2016, 141 pages, prix : 14,50 €, ISBN : 978-2-330-05716-9
Crédit photo couverture : © Mandy Disher Photography / et éd. Leméac / Actes Sud