Je suis Sofia – Céline Gandner et Maël Nahon (ill.)
Très vite l’ancienne jeune fille au pair songe à en faire une BD pour informer, lever le tabou du sujet, le rendre plus accessible. Mais elle craint d’être maladroite et de blesser sans le vouloir. Elle s’associe alors à Maël Nahon, dessinateur qui s’est formé dans la même école qu’elle, militant LGBTI, et qui a lui-même fait une transition de genre.
J’ai beaucoup aimé ce récit graphique, dans son dessin clair et aéré aux couleurs faites uniquement de bleu et d’orange, ainsi qu’à la large place faite à la ville de Rome. J’ai apprécié le scénario, explicatif, sincère, qui n’oublie pas la place des parents et la difficulté pour tous, tant psychologique que la douleur physique. Même si j’ai trouvé maladroite la comparaison de la scénariste qui fait un parallèle entre cette transformation identitaire et son changement de vie professionnelle – on n’est pas sur le même sujet ni la même incidence – j’approuve tout ce qui peut informer, briser le tabou de la dysphorie de genre et de la transition. Un sujet délicat poussé assez loin dans ses détails physiques notamment (l’opération), mais dont l’aboutissement en un peu moins de 200 pages me semble réussi.
Marabulles, avril 2021, 173 pages, prix : 18,95 €, ISBN : 978-2-501-14674-6
Crédit photo couverture : © Maël Nahon et éd. Marabulles