Les jardins d'Hélène

Je suis Sofia – Céline Gandner et Maël Nahon (ill.)

18 Janvier 2022, 18:11pm

Publié par Laure

Un récit graphique documentaire et biographique, écrit par Céline Gandner, qui fut la jeune fille au pair de deux petits garçons : Edoardo, 5 ans et Amedeo, 18 mois, 21 ans plus tôt en Italie. Alors qu’elle a changé de voie professionnelle en passant de l’audiovisuel documentaire pour France 5 au storyboarding de BD, elle retourne en Italie leur rendre visite. Personne ne l’a prévenue qu’Edoardo s’appelait désormais Sofia. Accueillie en amie de toujours, elle devient la confidente de Sofia, qui lui explique sa transidentité et les aléas de son opération de réassignation sexuelle.

Très vite l’ancienne jeune fille au pair songe à en faire une BD pour informer, lever le tabou du sujet, le rendre plus accessible. Mais elle craint d’être maladroite et de blesser sans le vouloir. Elle s’associe alors à Maël Nahon, dessinateur qui s’est formé dans la même école qu’elle, militant LGBTI, et qui a lui-même fait une transition de genre.

J’ai beaucoup aimé ce récit graphique, dans son dessin clair et aéré aux couleurs faites uniquement de bleu et d’orange, ainsi qu’à la large place faite à la ville de Rome. J’ai apprécié le scénario, explicatif, sincère, qui n’oublie pas la place des parents et la difficulté pour tous, tant psychologique que la douleur physique. Même si j’ai trouvé maladroite la comparaison de la scénariste qui fait un parallèle entre cette transformation identitaire et son changement de vie professionnelle – on n’est pas sur le même sujet ni la même incidence – j’approuve tout ce qui peut informer, briser le tabou de la dysphorie de genre et de la transition. Un sujet délicat poussé assez loin dans ses détails physiques notamment (l’opération), mais dont l’aboutissement en un peu moins de 200 pages me semble réussi.

 

 

Marabulles, avril 2021, 173 pages, prix : 18,95 €, ISBN : 978-2-501-14674-6

 

 

Crédit photo couverture : © Maël Nahon et éd. Marabulles

 

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A
Rien que pour son impact didactique, cette BD vaut la peine. J'espère qu'il y a une réelle volonté dans les établissements scolaires et bibliothèques/documentations de participer à l'information du jeune public sur ce sujet que d'aucuns pourront trouver "touchy", voire tabou.
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A
Tu as tout à fait raison de ne pas forcer. Sensibiliser n'est pas faire du prosélytisme.<br /> En tout cas, c'est une bonne chose que les jeunes (et moins jeunes !) qui s’intéressent directement ou pas à ce sujet puissent trouver l'info dans les établissements et les bibliothèques.
L
dans les établissements scolaires je ne sais pas, pour avoir une collègue concernée pour son enfant, elle reconnaît avoir une équipe éducative face à elle très à l'écoute et ouverte. Mais j'imagine que ce n'est pas encore la norme partout. Idem en bibliothèque, je contribue à mon niveau à l'information et à l'ouverture d'esprit de tous, je donne accès mais je ne force pas les lectures. Mais chacun doit pouvoir trouver des infos pertinentes s'il en a le besoin ou l'envie... ça c'est une évidence.