Mariko Parade - Boilet & Takahama
Projet original que cet album commun Boilet / Takahama ! De Frédéric Boilet j’avais beaucoup aimé l’épinard de Yukiko, ma curiosité perdue dans
les bacs de BD j’ai donc choisi ce Mariko parade… Frédéric Boilet est un mangaka français qui vit et travaille au Japon. Kan Takahama, japonaise, a
publié plusieurs histoires remarquées au festival d’Angoulême en 2003. Mariko parade a consisté à réunir dans un scénario commun des petites histoires
déjà publiées par ces deux auteurs, seuls ou en collaboration (l’essentiel des planches étant quand même de Boilet), autour de l’histoire suivante :
[Présentation de l’éditeur] : « Fin mai 2002, le mangaka français, 42 ans, et Mariko, jeune japonaise de 24 ans et
son modèle, partent trois jours sur l'île d'Enoshima afin d'y réaliser des repérages photographiques. Depuis leur rencontre quatre ans plus tôt, Mariko est devenue indispensable au dessinateur,
dans son travail comme dans sa vie.
La saison des pluies a commencé, les hortensias sont en fleur. Mariko et le mangaka
profitent de quelques éclaircies pour parcourir l'île à la recherche du meilleur endroit pour les prises de vue. Les heures de pluie, ils restent dans leur chambre d’auberge, feuillettent les
pages des illustrations et histoires réalisées ensemble et se redécouvrent l'un l'autre.
Après deux journées, Mariko révèle qu'elle a
décidé de poursuivre ses études à l’étranger et de quitter le Japon pour quelques années... » © copyright Casterman
Scénario mêlant subtilement l’intime et la création, le réel et sa mise en image, on est touché par cette histoire d’amour qui ne veut pas s’avouer,
s’énonce à demi mots, joue à cache-cache pour mieux taire la souffrance de la séparation. Des planches érotiques en couleur très belles au milieu d’autres très belles pages en noir et blanc. Et
ces mots de Takahama que j’aime beaucoup, dans la préface : « Il n’y a pas d’action, pas de grands événements, juste le temps qui s’écoule, et
pourtant, on quitte le livre avec un poids sur le cœur, presque une souffrance… » Il faudra que je m’y fasse, je ne suis pas franchement douée pour le divertissement. La
« souffrance », le « chagrin « , ce n’est peut-être pas la meilleure manière de faire des best-sellers, mais c’est bien ce que j’ai voulu transmettre de la relation entre
Mariko et le mangaka et en ce sens, la réaction des lecteurs japonais me fait plaisir. En amour, le chagrin n’est-il pas le sentiment le mieux partagé
du monde, le plus universel ? »
En savoir plus : sur le site de boilet
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Casterman coll.écritures, 2003, prix : 12,95 €
Ma note : 4/5
Crédit photos : éd. Casterman