Vingt-quatre heures d'une femme sensible - Constance de Salm (1824)
Ce court roman épistolaire de 1824 a été ressorti des tiroirs par les éditions Phébus pour tirer de l’oubli la méconnue auteure et poétesse Constance de Salm. De par le titre bien sûr, on pense inévitablement à Stefan Zweig (même s’il ne viendra que bien plus tard), et comme le dit aussi la 4ème de couv, à Marcelle Sauvageot avec son Laissez-moi (commentaire). L’intéressante postface de Claude Schopp montre une femme intelligente, à la notoriété littéraire reconnue, engagée et courageuse, pensez-donc, un divorce déjà en 1799 ! (autorisé par la loi depuis 1792 seulement), contemporaine d’Henri Beyle (Stendhal), et très éloignée de l’héroïne de son unique roman.
Dans vingt-quatre heures d’une femme sensible, Constance de Salm s’attarde à décrire, à travers 46 lettres, le désarroi et la douleur aiguë d’une femme qui se croit trompée par son fiancé. Parce qu’elle l’a aperçu quitter l’opéra en compagnie de Mme de B***, elle s’imagine déjà bafouée, et se jette à corps perdu dans les affres de la jalousie qui fait perdre raison. Ah ce délicieux temps des classiques où l’on se meurt d’amour vingt fois par jour !! Il tarde quand même un peu au lecteur de découvrir le fin mot de l’histoire, car bien sûr il y a sans aucun doute une raison honnête à ce départ et l’on sait bien que l’héroïne se fait tout un film ! Jalousie, souffrance, douleur, folie, découragement, apaisement temporaire, idées suicidaires, tout y passe, mais rassurez-vous, vous aurez un happy-end.
J’ai du mal avec les classiques, peut-être en ai-je trop abusé au cours de mes études, j’ai donc trouvé un peu répétitifs les délires de la dame, mais les rebondissements finaux apportent quand même de la grandeur à l’ouvrage : ah comme l’on savait aimer en ce XIXe siècle !
Phébus, fév. 2007, 189 pages, prix : 10 €
Ma note : 4/5
Crédit photo couverture : éd. Phébus et Amazon.fr
Crédit tout court : merci Clarabel !