Ether - Franck Resplandy
Recommandé par Tatiana et par Cuné (de vive voix!), Ether est un roman un brin dérangeant et un peu détonnant. Un peu seulement, car je reste mitigée après ma lecture. Pas d’emportement explosif !
Dans le nord des Corons et des mines désaffectées, une infirmière en cancérologie fait la rencontre d’un photographe parisien par hasard, alors qu’il vient
faire soigner à l’hôpital une légère blessure. Elle l’invite chez elle et sans plus d’ambages, il abuse violemment d’elle. Contre toute attente cet outrage la trouble et annonce le début d’une
relation décalée où elle se laisse aller au plaisir des sens tout en espérant s’attacher réellement cet homme plutôt solitaire et fuyant. Le roman court au drame et son atmosphère en est
palpable. La vie de l’infirmière est morose et effacée, un ex mari pas complètement sorti de sa vie, un père polonais mort de silicose, les pages sur les diagnostics des patients cancéreux en fin
de vie sont difficilement soutenables, et le final inéluctable. Néanmoins, plusieurs bémols : l’alternance des rendez-vous d’amour et de la solitude forcée par la nonchalance de l’amant est
un peu répétitive, vers le milieu du livre, on tourne un peu en rond et espère un rebondissement qui nous sorte de cette torpeur. Il finit par arriver, mais quand alors il tente de s’expliquer
par le passé de l’héroïne et son drame de l’enfance (je vous laisse découvrir, je ne vous dis pas tout !), là on a envie de crier stop : c’est un peu trop facile et déjà tellement lu et
relu ! Tous ces drames de l’existence qui s’expliquent par la même origine dans l’enfance, ça manque cruellement d’originalité ! Donc oui, un roman intéressant, mais qui ne remporte pas
ma totale adhésion.
Et si quelqu’un pouvait m’expliquer ce passage de la page 226 : « elle a fait quelques pas encore, bousculée par les uns, évitée par les autres, puis, au bord de crier ou de perdre connaissance, elle s’est glissée dans une cabine téléphonique et l’a appelé. Il fallait juste qu’elle l’entende, qu’elle entende sa voix. Lui seul lui donnerait la force de continuer, d’aller jusqu’au bout. » Elle appelle qui ? Je sais bien qu’à une heure du matin j’ai un peu de mal à percuter, mais j’ai beau relire autour, je ne comprends pas. Pas l’amant, c’est techniquement impossible dans son état. Pas le père, il est mort. L’ex mari : pourquoi ? Je suis perdue !
Plon, août 2007, 234 pages, prix : 18,50 €
Ma note : 3/5
Crédit photo couverture : éd. Plon.