La société des jeunes pianistes - Ketil Björnstad
Traduit du norvégien par Jean-Baptiste Coursaud
A la toute fin
des années 1960 à Oslo, des adolescents forment la société des jeunes pianistes. Ils vont se confronter à la dure réalité des concours et des premiers concerts qui leur assureront ou non un
avenir dans la musique.
Aksel Vinding a décidé d’arrêter ses études après le décès de sa mère, pour se consacrer à la musique, qui était aussi la passion de sa mère. Il est amoureux de Anja Skoog, une jeune fille discrète et renfermée, véritable virtuose.
Roman d’apprentissage, du passage à l’âge adulte, c’est un roman riche de personnages intéressants et variés, qui montre bien combien la musique classique à ce niveau n’a rien de la pratique en dilettante. Drames, relations troubles entre élèves et professeurs, on est loin de la douceur de vivre.
Toutefois, je trouve dommage que bien des points soulevés par l’auteur soient restés sans réponse : quelle est la nature réelle de la relation entre Anja et son père : inceste ou violence psychologique ? Pourquoi sa mère reste-t-elle en dehors de cela et très évasive pendant les ¾ du livre ? Dommage également que les personnages de Cathrine, sœur de Aksel et son père soient si peu creusés, alors qu’ils sont esquissés de façon prometteuse au départ. Et pourquoi Aksel vomit-il tout le temps quand il est stressé ? Ce n’est pas vraiment glamour pour un jeune héros ! (à vrai dire c’est agaçant).
De même si nous pouvons voir les débuts sur scène de Rebecca et d’Anja, tous deux mémorables dans leur échec, nous ne verrons jamais celui d’Aksel, alors que tout nous y conduit sur plus de 400 pages : dommage !
Lu dans le cadre du Prix des Lecteurs du Livre de Poche 2008, sélection du mois de mai, en confrontation avec Gamines, de Sylvie Testud, et qui a tué Glenn ? , de Leonie Swann. Une fois encore ce mois-ci, mon vote (pour ce roman de Björnstad) est un vote par défaut, pas de franc coup de cœur. J’avais déjà lu Gamines en broché, et si c’est un roman sympathique, il n’a rien d’exceptionnel, quant à Qui a tué Glenn ? , l’ennui devenu ronflant, je l’ai abandonné à la 130ème page, malgré un début original et plaisant.
Le forum Littérature du Livre de Poche : ici -(cliquer ensuite sur les couvertures de votre choix)
Le livre de poche n°30965, mars 2008, 443 pages, prix : 6,95 €
Ma note : 3/5
Crédit photo couverture : © Stoltzedesign et LGF.