Mesdames, souriez - Jessica L. Nelson
Louisa-Marie est étudiante et héritière d’un appartement dans le Marais. Mais voilà, l’appartement est déjà occupé par une vieille dame, vieille harpie de 80 ans, ancienne secrétaire de l’oncle légataire, et elle ne peut la déloger. C’est donc une colocation forcée et houleuse qui s’engage entre les deux femmes. Sur fond de canicule estivale, les deux vont se pousser à bout, jusqu’à donner à la plus jeune des envies de meurtre, mais qui gagnera la partie ?
Un roman que j’ai lu d’une traite, lui trouvant à la fois la plume alerte et agréable, tout autant que des clichés un peu trop faciles répétés à la pelle. La Vieille, encore appelée l’Autre, la Mégère et j’en passe, a tous les défauts d’une Tatie Danielle aigrie, méchante et jalouse face à la jeunesse. La jeune est trop gâtée, volage, égoïste et impatiente. Pourtant les deux vont bien finir par s’apprivoiser, entre deux vacheries, attirées l’une par l’autre, Louisa doit bien s’avouer qu’elle est fascinée par cette vieille bique décrépie et ignoble, car elle redoute bien de lui ressembler un jour. S’ajoute les propos caniculaires tout droit sortis des journaux de l’été 2003, et la recherche identitaire sur un secret de famille fantasmé. Qui est vraiment adopté, qui est vraiment l’enfant de qui, et si ces deux femmes avaient un lien du sang ?
C’est un roman qui touche par sa vivacité et sa tendresse latente, et qui agace un peu par sa rapidité à coller des images toutes faites sorties du passé (cinéma, actualité, littérature). Mais c’est un premier roman et c’est pourquoi l’auteur mérite l’indulgence ! A suivre, donc.
Merci à C. pour le prêt de ce livre !
Fayard, août 2005, 206 p., ISBN 2-213-62236-1, prix 16 €
Ma note : 3,5/5