Les jardins d'Hélène

Le combat ordinaire (3 tomes parus) - Manu Larcenet

23 Juillet 2006, 11:38am

Publié par Laure

Je voulais à tout prix relire les deux premiers tomes du Combat ordinaire avant de me pencher sur le troisième paru en mars 2006. Voilà qui est fait. Et je vous garantis que ça fait un bien fou de lire (ou relire) à la suite ces 3 titres de Larcenet.

Si vous ne les connaissez pas encore, foncez, je ne connais personne qui n’ait pas aimé, même (et surtout) parmi ceux qui habituellement ne lisent pas de BD.

Les BD de Larcenet, c’est de l’émotion et de l’intelligence à l’état pur. C’est beau, on rit, on pleure, et on applaudit l’humanité qui transparaît de ces histoires. 

 

Un petit résumé pour la forme :

Dans le tome 1, Marco, photographe de guerre, est lassé de tout, de son boulot, de ses 8 ans de psychanalyse qui semblent vains : il est temps de faire un break. Il y a son frère Georges avec qui il fume des gros pétards, et son chat Adolf avec qui il partage ses crises d’angoisse. Il y a aussi son père, qui souffre d’Alzheimer. En faisant soigner Adolf qui est blessé, il fait la rencontre d’Emilie (la vétérinaire), la douceur qui manquait dans sa vie, même si de toute évidence, il a peur de s’engager.

 

Dans le tome 2, les quantités négligeables, Marco est installé avec Emilie, et il a pour projet de faire une expo sur un atelier des chantiers navals, qui représentent toute la vie professionnelle de son père et celles de ces gens simples et courageux qui ne rechignent pas à la tâche. Mise en place du projet, réflexion sur l’art avec d’autres photographes bien différents. Le père qui s’enfonce un peu plus, et la rencontre de ce voisin sage et serein qui a connu son père, mais qui a commis le pire pendant la guerre d’Algérie. Marco doit-il pardonner à cet homme qui semble regretter sincèrement ce qu’il a fait ? Toujours victime de crises d’angoisse (alors même qu’il garde Chahida, son adorable petite nièce), il peine à donner un sens serein à sa vie, alors même qu’il apprend le suicide de son père. Il accepte de déménager dans une maison plus grande avec Emilie.

 

Le tome 3, ce qui est précieux, est plus profond, plus intérieur, sur la relation père-fils et ce qui en reste après la mort. Moins d’humour, moins de légèreté, différent quoi, même au niveau du dessin. Ce n’est pas le trait qui importe, mais l’émotion passée dans le récit. Marco doit faire le tri de l’atelier de son père, il ne veut toujours pas d’enfant, ce qui met son couple en danger car Emilie en a elle un besoin viscéral. Il reprend sa psychanalyse. Un éditeur veut faire un livre à partir de son expo. Son frère file un mauvais coton, tandis que Marco continue d’explorer les carnets de son père, tout en jouant avec tendresse avec la petite Chahida, « c’est Gugusse avec son violon, qui fait danser les filles, qui fait danser les filles et les garçons… » Apugugu ? Non apu gugu. Même si la fin laisse augurer un tome 4 qui inévitablement nous réjouira. Vite, Manu !

 

Et pour les fans, le tome 4 du retour à la terre, le déluge, est annoncé pour septembre.

Bref si après tout le bien qu’on dit de lui vous hésitez encore, je ne comprends pas !

(A voir aussi : le blog de l'auteur dans ma colonne liens)

Dargaud, 2-205-05589-5 pour le tome 1

Dargaud, 2-205-05425-2 pour le tome 2

Dargaud, 2-205-05791-X pour le tome 3

13 € le volume.

Ma note : 5/5

 

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