Balade à Montreuil (Salon Littérature Jeunesse)
D’ordinaire, je me « fais » le salon de Montreuil le lundi, en journée professionnelle, puisque c’est bien connu, la plupart des bibliothécaires ne travaillant pas le lundi, ils [elles] ont donc le temps d’aller courir les salons. Sauf que demain c’est réunion parents-profs au collège et que du fin fond de ma province, il me faut compter un certain temps de trajet. Aussi cette année j’ai hésité entre ne pas y aller ou y aller dimanche avec toute la tribu !
Notre voyage a donc commencé par une escale au « Relay » de la gare du Mans où j’ai acheté le seul et unique (dernier ?) exemplaire du Magazine des Livres. Car dans ma campagne il était bien sûr introuvable, mais je l’ai déjà dit ici ou là sur les blogs concernés. Sur sa couverture, une date de péremption, comme sur les yaourts : 22 01 2007. Au-delà, votre magazine n’est plus lisible. Bon, j’imagine que c’est la date à laquelle doit sortir le n°2 et que ça sert de repère au buraliste qui fait ses retours. Notre voyage commence fort car notre TGV prendra 1h de retard en raison de raveurs envahissant la voie 10 km plus loin : circulation ferroviaire interrompue.
Mosquito dessine et je lis ce nouveau magazine (je le finirai ce soir dans le train du retour). Difficile d’avoir un avis qui serait celui du public visé : en tant que « professionnelle du livre » (et donc lectrice de Livres Hebdo), blogueuse et lectrice d’une quantité astronomique de blogs dits littéraires, je n’ai rien appris à la lecture de ce magazine. Je lui reconnais toutefois une grande qualité dans ses articles, à l’encontre de la langue de bois. Il me paraît toutefois sélectif : orienté littérature et philosophie, quelques documents en sciences humaines également, n’y cherchez pas de pages jeunesse (il n’y en a pas), ni de BD (un seul court article). Anne-Sophie y critique avec courage « Le Grand Meaulnes » version cinéma (j’ai aimé sa façon de descendre ce film !) mais le film est sorti en salles le 04 octobre, et à moins d’être parisien (ville où les films « durent »), ce film est mort et enterré depuis longtemps partout ailleurs. Alors… je ne sais pas, c’est un premier numéro, la durée me parlera. Une sorte d’hybride de livres hebdo (enquêtes éditoriales) et de blogauteurs (version web). Un truc qui m’agace un peu : mettre des wanabees écrivains partout. Le magazine des livres l’écrit. Quelqu’un pourrait me traduire ? c’est quoi un wanabee écrivain ? un aspirant écrivain ? un jeune auteur prometteur, qui fera les classiques de demain ? un auteur à la mode bourré de potentiel ? Eh ouais je suis ringarde hein, je sais pas ce que c’est un wanabee écrivain. Ce que je sais, c’est que si vous voulez être branché, mettez en partout, même si personne comprend de quoi vous causez.
Sur ce on a fini par arriver à Montreuil. Du monde du monde du monde et une chaleur insupportable, malgré les manteaux laissés au vestiaire. Pour la foule, quelque part c’est rassurant de voir que les parents sont encore capables de sortir les enfants ailleurs que chez Mickey ou de les laisser croupir devant la télé/PS2. Tous ces gamins émerveillés et Mosquito qui râle parce qu’on ne lui laisse pas assez de temps pour tout voir, ça me met du baume au cœur !
Nous sommes hélas dans une heure creuse (13-14h), l’auteur est un être humain qui est parti déjeuner. Plus tard les files d’attente s’allongent sur le stand de Luc Besson et celui de Michel Ocelot (Kirikou, Azur et Asmar). Nous passons presque trois heures sur le salon, avant de reprendre le métro, épuisés par la foule et la chaleur ambiante. Mosquito s’est offert deux petits livres (de ceux que je refuse d’acheter : Charlotte aux fraises et Dora) et Anne-Claire un volume du club des baby-sitters regroupant 3 histoires. Moi j’ai pris des notes, des catalogues, des idées, et je me suis acheté le dernier numéro de la revue des livres pour enfants, celui qui fait sa sélection annuelle.
Nous avons fini sur les grands boulevards, à regarder les vitrines animées et décorées pour Noël, à prendre un bain de foule supplémentaire. Pas de photos, il n’y aurait eu que des têtes et des gens écrasés les uns contre les autres. Retour au bercail, demain y a école.