Après tout - Edward St Aubyn
Dernier volume de la trilogie commencée avec Peu importe et Mauvaise nouvelle. On retrouve Patrick Melrose quelques années après la mort de son père, qui s’apprête à rejoindre une soirée mondaine à laquelle assiste la Princesse Margaret. Les hôtes, Bridget et Sonny, sont un couple au bord de la rupture, car Bridget apprend le jour même de la fête que son mari la trompe depuis bien longtemps avec l’une des invitées.
Patrick en a fini avec son passé de junkie, il ne lui reste plus qu’à régler (avec lui-même) le viol subi dans son enfance, l’inceste paternel. Pour la première fois il réussira à se confier à un ami, et une bonne part du livre consiste à s’interroger sur « peut-on pardonner ou pas ? », faut-il préférer l’indifférence ? Comment vivre avec cela, surtout maintenant que le père incriminé est mort. L’autre part essentielle du livre est cette ironie sarcastique à se moquer de cette société de la haute bourgeoisie où tout n’est qu’apparences et mondanités. L’ambassadeur de France à Londres y est d’ailleurs longuement tourné en ridicule ! Au premier degré ce roman serait assez ennuyeux, mais au second degré, la critique est féroce ! Un humour très « british ». Bref, ce dernier tome se lit vite, on retrouve les personnages apparus dans le premier tome, le personnage principal en a finit avec la haine pour lui préférer la compassion, et l’aventure se clôt sur un sentiment d’apaisement.
Au final, je ne recommanderais pas vraiment cette trilogie, ça se lit certes, et l’ensemble forme un tableau intéressant, mais il manque une ampleur ou une ambition tant dans l’écriture que dans l’intrigue qui en ferait un « grand » roman.
Balland, 1997, 187 p. ISBN 2-7158-1128-4, existe en poche.
Ma note : 3/5