Comme un dimanche ...
Quand arrive le samedi soir, ou plus exactement 17 heures le samedi, il y a cette petite pointe d’exaltation qui revient chaque semaine : c’est le début de mon week-end ! Je ferme la bibliothèque jusqu’au mardi matin, après avoir rangé un peu mon bureau sur lequel s’est accumulée la pagaille des cinq jours précédents. Je ne peux pas m’empêcher d’emprunter quelques romans et magazines avant d’éteindre les ordis, même si je sais bien que j’en ai déjà chez moi bien plus que je ne peux en lire ! Pas grave.
Je rejoins les miens qui ont déjà commencé leur week-end 24 heures auparavant. Je suis enthousiaste à l’idée de tous ces livres que je vais dévorer bien au calme dans mon cocon, et de ces DVD qui attendent sur un coin d’étagère que je leur tende la main. Mais ça ne se passe jamais comme cela, et je ne lis pas plus que les autres soirs de la semaine. D’ailleurs le samedi soir je ne suis jamais bien vaillante, passées 22 ou 23h mes yeux se ferment tout seuls !
Le dimanche matin, un thé devant l’ordi pour la tournée des blogs, et je replonge sous la couette. Au mieux je regarde le bateau livre de Ferney, au pire je me rendors ! Puis je fais tourner des machines (à laver, à sécher, tout ça) et je fais la cuisine. Puis je retrouve mon lit douillet pour un peu de lecture, et généralement une petite sieste d’après-midi. Je ne suis pas bien fière de toutes ces heures passées à dormir quand d’autres vont faire du VTT, cueillir des champignons ou apprendre les noms des arbres à leurs enfants, mais je crois que j’en ai tout simplement besoin. Parfois aussi je fais du repassage ou je vais au parc avec les filles (mon grand préfère son ordi !), mais pas toujours. Puis revient la boucle des repas, et tout ça.
Le lundi normalement commence mon deuxième jour du week-end, votre dimanche à vous. Comme tous les autres jours de la semaine, je mets le réveil à 6h45 et j’emmène les enfants à l’école (à 8h45, pas à 6h45, hein). Je pars faire les courses et toutes ces tâches liées à la maison et je case les rendez-vous chez le dentiste ou ailleurs. A 16h45, je récupère les enfants, c’est le seul jour où je peux le faire. Sauf quand je suis en stage. Demain matin à 5h30, je repars pour 3 jours dans la médiathèque qui penche. Fini la poldoc, cette fois je pars pour « littérature et petite enfance ». La nounou s’occupera des enfants, et comme en ces temps fragiles de divorce j’ai plus que jamais besoin d’eux, je ferai le trajet matin et soir. Ce n’est pas pire que ce que vivent des milliers de Parisiens chaque jour, pour y avoir vécu, je connais. Je risque juste d’arriver trop tard pour faire des courses en rentrant le soir, alors on mangera des nouilles et ce qu’on trouvera dans les placards. Et je vais travailler ainsi tous les lundis de mars. Bien sûr ces lundis s’inscriront sur un compte « récup » que je ne pourrai sans doute pas poser avant cet été, la faute à mon emploi du temps verrouillé par tous les accueils de classes bi hebdomadaires.
Aujourd’hui j’ai passé mon dimanche à rien faire. Juste dormir et lire le combat d’hiver de Mourlevat, cuisiner (à peine) et faire tourner des machines. J’ai laissé les enfants s’occuper seuls ou avec leur père. Et quand arrivent la soirée et le réveil à reprogrammer, je culpabilise de ce « rien fait ». Et bien sûr quand arrive le dimanche soir, ou le lundi soir quand mes week-ends ne sont pas amputés, je n’ai jamais lu que le dixième du quart de ce qui m’avait fait frémir de plaisir espéré en fermant la porte du bureau. On n’a jamais assez d’une vie !