Rebecca, un film d'Alfred Hitchcock (1940)
Avec Joan Fontaine, Laurence Olivier
Oscar du meilleur film en 1940.
J’avoue, j’ai peu d’atomes crochus avec les vieilles choses : je déteste les brocantes et les vide-greniers, les livres jaunis qui puent, les napperons crochetés par des grand-mères qui ne sont pas la mienne, et je n’arrive pas à regarder des vieux films en noir et blanc, même sur support DVD. Bien sûr j’ai conscience que de sacrées bonnes vieilles choses manquent à ma culture, alors parfois je répare les outrages de la modernitude, à petite dose, faut pas abuser non plus m'apprivoiser en douceur.
En achetant Rebecca, je n’avais même pas réalisé que j’achetais l’adaptation cinématographique du très célèbre roman de Daphné du Maurier, celui qu’encensent tous les fans de cet auteur, honte à moi !
Rebecca est le premier film américain d’Hitchcock, après un succès déjà bien établi en Angleterre. Alors qu’elle accompagne l’arrogante Mrs Edythe Van Hopper (jouée par Florence Bates), Joan Fontaine (elle n’a pas de prénom dans l’oeuvre), jeune dame de compagnie timide et un peu gauche, fait la connaissance de Maxim de Winter (interprété par Laurence Olivier), riche veuf en proie à la mélancolie sur les rochers de Monte Carle. Amoureux, il va la demander en mariage et la ramener à Manderley, sa propriété anglaise, encore bien trop hantée par Rebecca, sa première épouse morte noyée. L’installation de la nouvelle Lady de Winter ne va pas être simple, d’autant que la gouvernante, Mrs Danvers, lui est franchement hostile, chérissant le souvenir de la complicité passée avec son ancienne patronne : Rebecca. Jamais une morte ne sera autant présente dans un lieu, au point de faire vite monter une tension palpable auprès de notre jeune et frêle nouvelle épouse. Et si la noyade de Rebecca n’était pas un accident ? Et si Max de Winter n’était pas aussi éploré qu’il le dit ? L’angoisse monte au fil que Joan Fontaine se débat dans son couple malheureux et face à la tyrannie de Mrs Danvers, qui faut-il croire ? Que faut-il supposer ? Jusqu’à la toute fin l’angoisse est maintenue, le mystère vous oppresse et… l’on se dit que vraiment, il faut avoir vu, il faut avoir lu Rebecca !