Les jardins d'Hélène

Le combat d'hiver - Jean-Claude Mourlevat

9 Mars 2007, 22:24pm

Publié par Laure

Alléchée par le commentaire enthousiaste de Flo et par une mère de famille tout aussi ravie à la bibliothèque, j’ai dévoré moi aussi ce combat d’hiver. Destiné aux ados à partir de 13 ans, il plaira sans aucun doute aux plus vieux aussi, sans limite d’âge !

Le roman commence dans un internat sombre et cruel où la vie des élèves, tous orphelins, est loin d’être gaie. Deux fois par an, ceux-ci ont le droit de rendre visite à leur consoleuse, ces femmes qui leur offrent écoute, chaleur humaine et réconfort.

Helen Dormann, 17 ans, demande à visiter sa consoleuse, et comme le prévoit le règlement, elle est accompagnée par une camarade : Milena Bach. Mais Milena, dans le plus grand secret, s’enfuit de l’internat, condamnant ainsi une autre élève à descendre au cachot punie à sa place. Même scénario du côté du pensionnat des garçons où Bartolomeo disparaît, laissant seul son ami Milos. Helen alors accompagnée de Milos va tenter de retrouver son amie Milena, partie avec Bart. Nos quatre adolescents vont vite se retrouver en proie aux dangers et aux violences du régime en place : la Phalange. Quinze ans plus tôt, leurs parents ont mené – en vain – le même combat. Milena, qui a hérité de la voix magnifique de sa mère, va lutter de toute son âme pour la liberté, en se ralliant le peuple par la chanson.

Jean-Claude Mourlevat a su créer un monde imaginaire semi fantastique qui se tient parfaitement, vous emporte dans son aventure et vous rappelle par bien des aspects des moments noirs de l’histoire avec le fascisme, le régime totalitaire en place et la résistance qui se construit en un vigoureux combat pour la liberté. Certaines scènes sont insoutenables de violence et de cruauté (les scènes avec les hommes-chiens, les combats de gladiateurs), mais l’ensemble est d’une force incroyable, où le courage trouve une place essentielle.

On est bien loin d’une littérature édulcorée car le sort des personnages est souvent difficile et douloureux, au contraire, voici une littérature dite « pour la jeunesse » d’une richesse et d’une intelligence rare.

Si pour ma part j’ai peu aimé les personnages semi fantastiques des hommes-chiens et des hommes-chevaux, j’ai beaucoup aimé le rôle des consoleuses. Et comme Flo, j’ai souvent pensé à Prague dans les descriptions de cette ville aux nombreux ponts.

Une œuvre d’une grande qualité, qui mérite amplement d’être portée et encouragée.

L'avis de Clochette

Gallimard jeunesse, sept. 2006, 329 pages, prix : 15 €

Ma note : 4/5

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S
il me semble qu'elles ont le droit de voir leur consoleuse 3 fois par an
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U
Bonjour, j'adore ce livre il est pativant, époustouflant et triste à la fois. J'ai même pleuré lorsque Milos il meurt. La fin n'est pas gaie c'est dommage mais en meme tant c'est ce qu'il le diferencie des autres. Et pourtant je n'arrive toujours pas à m'en remettre de la mort du garçon tué par un fou qui le prend pour un chat. Voilà mon avis.
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C
Effectivement un super roman jeunesse. Merci pour le lien !
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S
C'est bizarre, juste après le mourlevat, j'ai lu un autre livre pour le mêmepublic et qui raconte également une lutte contre un pouvoir dictatorial. C'est Aerkaos (éditions Panama). il s'agit de l'histoire de Oonaa, jeune vestale qui découvre que, dans le monde policé et autoritaire où elle vit se cache un secret. Pour en savoir plus, elle va devoir retrouver un livre qui lui en apprendra plus. Elle vient de mettre le doigt dans un engrenage qui m'a fait apsser une nuit blanche...
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L
habituellement je ne suis pas attirée par ce genre de littérature mais le mourlevat m'a fait passer un très bon moment. Je vois que pour Aerkaos il y a déjà 2 tomes, je regarderai.. mais généralement le principe même des tomes à suivre m'énerve un peu ! merci quand même du conseil !
C
Je l'ai lu, j'ai adoré !!!!!!!! :)))))
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E
Je l'ai repéré depuis longtemps celui-là!! Merci pour ton gentil message sur mon blog, cela m'a beaucoup touché!
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C
(Je ne lis rien de vos commentaires, je dois lire ce livre très prochainement !!! .. je m'en frotte les mains ! ) :D
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L
alors on te laisse découvrir et saliver en attendant ;-))
F
N'empêche que j'ai chialé comme une gamine lors de cet époside ! ;-) Et, sur le coup, je lui en ai voulu de sacrifier un personnage auquel je m'étais attachée ! Ah le méchant homme :p Mais tu as tout à fait raison, c'est là que l'on voit si un auteur ne cherche qu'à séduire un lectorat avec de la facilité où s'il suit un cheminement interne à son oeuvre.Son dernier roman est sorti il y a quelques jours mais il ne m'a pas l'air de la même trempe et Mourlevat n'a rien d'autre dans les tuyaux (sur son site web, il parle de "dépression post-natale ! ;-D)
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F
Rhaaaa je suis vraiment heureuse de lire ton commentaire ! Et effectivement, ce n'est pas un livre où les moments difficiles sont "squizzés". Il me semble que c'est grâce à cela qu'il montre combien la résistance à une dictature ne relève pas de l'image héroïque fantasmée mais que le sang et le sacrifice ont leur part dans ce combat.Inutile de préciser que je souscris à 200% à ta phrase de conclusion. Une oeuvre à lire ! :)
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L
j'ai trouvé particulièrement courageux de la part de l'auteur de faire mourir un personnage, alors qu'on espère juqu'au bout qu'il va s'en sortir. Voilà une façon de ne pas édulcorer la réalité, et de ne pas prendre les (jeunes) lecteurs pour des idiots (même si bien spur parfois on a aussi envie de lire des belles histoires plus ... roses). Mais j'aime particulièrement cette force chez un auteur...