Et rester vivant - Jean-Philippe Blondel
A dix-huit ans, l’auteur a perdu sa mère et son frère dans un accident de voiture. Quatre ans plus tard, il perd son père… et c’est anesthésié pour une opération des dents de sagesse qu’on le réveille pour lui annoncer la nouvelle qui fait désormais de lui un orphelin. Non, ne sortez pas les mouchoirs, l’auteur ne veut pas de pathos, ce n’est pas possible autant de drames, il y a des limites à la fiction.
Entouré de sa petite amie Laure (qui était sur le point de le quitter au moment de l’accident) et de son meilleur ami Samuel, ils prennent la route pour la Californie, direction Morro Bay, sur les traces de la chanson de Lloyd Cole, Rich. Trois mois sur la route. Trois mois pour savoir ce qu’on fait là et si ça vaut encore le coup, tout cela.
C’est sans aucun doute le livre le plus personnel de l’auteur, qui n’en cache pas la réalité autobiographique. Je ne sais pas comment parler de ce livre. D’ailleurs je n’en ai pas envie. J’ai juste envie de le garder pour moi. Parce qu’il y a des mélancolies transitoires qui ne se partagent pas.
Je n’ai rien de commun avec l’histoire de l’auteur, pas de phénomène d’identification donc, pourtant il a cette capacité à faire céder nos propres digues intérieures, sans que l’on saisisse réellement comment ni pourquoi.
On retrouve bien des cailloux blancs déjà semés dans ses romans précédents, l’accident évoqué dans plusieurs livres, le minuscule inventaire de la vente des meubles et objets, et le trio amoureux / amical qui donne ici toutes ses clés.
Ce livre touchera sans doute quelques lecteurs comme il en agacera d’autres que le voyage personnel n’intéresse pas. A chacun son chemin.
L’excellent billet de George.
Buchet-Chastel, septembre 2011, 244 pages, prix : 14,50 €
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Crédit photo couverture : © Buchet-Chastel