Les jardins d'Hélène

Glacé - Bernard Minier

12 Novembre 2011, 11:17am

Publié par Laure

glace.jpgGlacé est un premier roman, thriller efficace qui tient ses promesses mais qui me chiffonne sur certains points…

Pour le résumé, la (début de la) quatrième de couverture fait parfaitement l’affaire : « Décembre 2008, dans une vallée encaissée des Pyrénées. Au petit matin, les ouvriers d'une centrale hydroélectrique découvrent le cadavre d'un cheval sans tête, accroché à la falaise glacée. Le même jour, une jeune psychologue prend son premier poste dans le centre psychiatrique de haute sécurité qui surplombe la vallée. »

 

Thriller efficace car les codes du genre sont maîtrisés, et même si l’on perçoit l’influence évidente des maîtres (Grangé pour les rivières pourpres, Thomas Harris pour le silence des agneaux, notamment) et même si la toile du canevas est bien visible (l’arrivée d’une psy avec qui on comprend très vite que les chemins vont s’entrecroiser), alternance des personnages aux moments cruciaux, l’intrigue est suffisamment riche et les personnages intéressants pour que le roman ne soit pas une pâle copie.

Là où je serai plus réservée, c’est sur le besoin de surenchère permanente que semblent avoir les auteurs de thriller : faire toujours plus horrible et plus atroce pour se démarquer des autres ? Leur imagination est sans limite. De même l’intrigue devient toujours plus retorse et complexe sur les dernières pages (bon ici, sur une bonne centaine de pages quand même), jouant avec les nerfs du lecteur mais niant au passage toute crédibilité : bien sûr le héros est physiquement victime de diverses malveillances pour lesquelles n’importe qui serait mort ou en piteux état à l’hôpital, mais lui, il se démène, un coup d’eau sur le visage, et hop voilà le surhomme au travail. C’en est grotesque et risible, mais cela semble devenu aussi un code du genre.

Un regret aussi sur le personnage de la psy, qui n’est pas exploité à la hauteur de ses possibilités : pour le rôle qu’elle joue dans l’histoire, elle pourrait tout aussi bien être femme de ménage ou secrétaire, et c’est dommage, car qui mieux qu’une psy pour tenter de comprendre les dangereux criminels du roman ? J’attendais bien plus de ce personnage relégué au second plan.

On espère maintenant de l’auteur une nouvelle intrigue totalement novatrice (il connaît ses classiques, il peut désormais s’en démarquer), et il passera alors du côté des (très) grands. 

 

XO éditions, février 2011, 557 pages, prix : 20,90 €

Etoiles : stars-3-5__V45687331_.gif

Crédit photo couverture : © Dominique Ventura et éd. XO

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L
<br /> <br /> J'ai moi aussi trouvé qu'on voyait trop les ingrédients piochés ici ou là.<br /> <br /> <br /> <br />
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