Le cercle des cendres - Balthasar Thomass
Sur l’île de Lanzarote à la fin des années 70, une femme rencontre un homme qui devient son amant, mais fait moins banal, elle le ramène et l’installe chez elle, à Munich, auprès de son mari et de son fils. Curieux éclat de vie que cette présence, déstabilisation totale dans l’enfance du petit garçon qui en restera à jamais marqué. Trente ans plus tard, le petit garçon de Munich devenu adulte revient sur le parcours de ce Friedhart Stahl et sur sa lourde implication dans leur vie.
Solaire et envoûtant, aride et chaud comme le paysage volcanique de l’île de Lanzarote, ce roman est étonnant et un peu dérangeant : tournant en cercles sur les différents grands moments de leur vie, le narrateur revient sur le ménage à trois de ses parents et de cet amant. Bien écrit et architecturalement dépaysant (tant dans la construction littéraire que dans la maison bâtie dans une grotte de l’île), j’ai toutefois un peu de mal à voir où l’auteur a voulu en venir, au-delà d’une illustration légèrement provocante de la libération sexuelle de ce couple et de son implication sur l’enfant devenu adulte…
p. 88 : « Je ne sais toujours pas distinguer la réalité de la fabulation et des fantasmes dans ces interminables récits pornographiques de ma mère, et j’ai mis longtemps à comprendre les raisons de son impudeur, de son besoin de se confesser, de peindre jusque dans les détails les plus intimes sa vie sexuelle, sa vie de femme. (…) Cette impudeur était un exorcisme : user de la transgression suprême – la parole incestueuse et obscène – pour régler son compte à jamais avec les hommes et le désir. »
Plus je lis de romans français contemporains, et plus j’ai l’impression de toujours lire la même histoire, dont seuls les détails varieraient.
Lu en juin 2010 dans le cadre d'un partenariat Rentrée littéraire avec Libfly.com et le Furet du Nord.
Philippe Rey éd., août 2010, prix : 17 €
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Crédit photo couverture : éd. Philippe Rey