Metal mélodie - Maryvonne Rippert
S’il n’y avait eu le billet enthousiaste de Clarabel, je n’aurais jamais porté un regard à ce roman, question de couverture sans doute, qui ne me « parle » absolument pas. (Et pourtant elle prend tout son sens après lecture !) Mais "un roman pour les adolescents et leurs mères"… quand on est mère d’ados, déjà, ça vous parle un peu plus. Ma lecture remonte à plus d’un mois, je l’ai dévoré en une journée sur la terrasse ensoleillée à l’île de Ré, je ne remets la main dessus qu’aujourd’hui, l’ayant bien logiquement passé à ma (grande) fille, qui l’a bien aimé elle aussi (pas moyen de lui en faire dire plus ).
C’est donc l’histoire de Luce, 16 ans, qui comme beaucoup d’adolescentes, est en pleine rébellion et la communication avec sa mère qui l’élève seule est sinon inexistante, au moins très difficile. Alors quand Luce rentre un soir et trouve une lettre de sa mère qui lui dit simplement qu’elle a dû partir quatre mois en Australie pour son travail, que le loyer est payé et que son livret jeune sera alimenté, qu’elle n’a plus qu’à se débrouiller, c’est d’abord la joie pour la jeune fille : liberté, grandes fêtes avec les copains, plus personne pour la surveiller et critiquer ses penchants gothiques…
J’ai eu un peu de mal à accepter ce préambule (quelle mère laisserait vraiment seule sa fille pendant quatre mois sans même un coup de fil et sans répondre à ses appels ?), mais passé ce cap, quelle richesse et quel beau cheminement que ce roman ! Passage inévitable à l’âge adulte, premières expériences, amours, débrouillardise et obligation de se prendre en main, tout est à la fois doux et terrible dans cette histoire (roman d’apprentissage !), mais on ne peut le lâcher avant la fin, c’est certain. Plus j’avançais et plus j’admirais l’imagination fertile de l’auteur dans les liens tissés (rapports mère-fille, avec les personnages secondaires, retour sur l’histoire de la mère, amitiés fortes sur lesquelles toujours s’appuyer…). En atours, de beaux passages sur l’Espagne et la musique, même si ce n’est pas ce que j’en retiens en premier, ils font partie de cet ensemble très travaillé, riche, et qui se lit pourtant si facilement avec tant de plaisir !
Un coup de cœur donc ! (même si l’on comprend peu à peu vers la fin ce qui a amené la maman à partir, on fait le chemin avec Luce…)
(dès 13 ans)
Lu aussi par Clarabel, Caro, Stephie, Lael, ...
Sur le site Adolire
Milan, coll. macadam, fév. 2010, 210 pages, prix : 9,50 €
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Crédit photo couverture : éd. Milan.