Les jardins d'Hélène

We need to talk about Kevin, un film de Lynne Ramsay (2011)

20 Février 2012, 19:09pm

Publié par Laure

 

Durée : 1h50

Avec : Tilda Swinton, John C. Reilly, Ezra Miller, ...

 

Adapté du roman éponyme de Lionel Shriver.

 

we-need-to-talk-about-kevin.jpgLe synopsis d'Allociné : « Eva a mis sa vie professionnelle et ses ambitions personnelles entre parenthèses pour donner naissance à Kevin. La communication entre mère et fils s’avère d’emblée très compliquée. A l’aube de ses 16 ans, il commet l’irréparable. Eva s’interroge alors sur sa responsabilité. En se remémorant les étapes de sa vie avant et avec Kevin, elle tente de comprendre ce qu’elle aurait pu ou peut-être dû faire. »

 

On reste sous le choc quelques heures après le visionnage de ce film, comme le besoin d'aller respirer un grand bol d'air. Eva est la seule à sembler se rendre compte que son fils (encore enfant) est différent, elle peine à construire une relation avec lui, il est dur, violent, cruel avec elle. Manipulateur, haineux, maléfique ? Le regard du petit Kevin est glaçant. Mais le père ne trouve rien d'anormal, allez, ce n'est qu'un enfant, et ce n'est pas bien grave s'il porte encore des couches à 6 ans. Et l'enfant sait jouer et rire avec son père...

La narration du film est éclatée, des flashbacks permettent de reconstituer le drame qui a conduit Kevin en prison, et l'interrogation permanente de cette mère qui a fait ce qu'elle a pu pour élever son fils, en surmontant les épreuves terribles qu'il a fait endurer à sa famille (notamment envers sa petite sœur Célia), et tout ce qu'il faut continuer à endurer après. Et que sont devenus le mari et la petite sœur ? On ne le saura qu'à la fin. La mère semble s'être toujours sentie bien seule pour surmonter tout cela, et n'a pas pu (su) trouver d'aide extérieure. L'histoire fait froid dans le dos à bien des moments, la mise en scène est vraiment réussie et Tilda Swinton et Ezra Miller sont impressionnants dans leur rôle. L'omniprésence de la couleur rouge marque, la peinture qu'Eva passe son temps à nettoyer, la sauce tomate à plusieurs reprises, le rouge qui annonce le sang (qu'on verra très peu au moment du drame), mais la stigmatisation de cette mère que la société rend coupable, l'incapacité à se faire aider ou ne serait-ce qu'entendre, c'est frappant, dur, terrifiant.

Un film dont on ne ressort pas indemne, sans toutefois avoir vraiment de réponse sur le pourquoi, ce qui laisse ouvertes toutes les interprétations. Même si le final laisse entendre que peut-être, tout n'est pas fini dans cette relation mère-fils.

A voir, assurément, mais en sachant que la tension est croissante !

 

(Film interdit en salles aux moins de 12 ans.)

 

Etoiles : stars-4-5__V7092073_.gif

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S
J’ai bien aimé la prestation d’Ezra Miller dans The Perks of Being a Wallflower, ce film ne peut être que divertissant :).
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C
<br /> Le sujet me parait intéressant mais je trouve que la réalisation gâche tout, en étant lourdissime sur plein de points. Ah oui ce rouge qu'on montre tout le temps avec plein de répétitions "pour<br /> bien qu'on comprenne l'allusion 'subtile". Idem sur un long plan avec le reflet d'un objet dans un oeil...<br /> <br /> <br /> Bref j'ai cordialement détesté le film (je n'ai pas lu le livre) car trop caricatural pour que je me sente impliqué.<br /> <br /> <br /> J'espère aussi que ce n'est pas une "vraie" thèse sur un enfant intrinsèquement méchant avec une personne depuis sa naissance (et même avant) car je trouve que c'est moralement proche d'une<br /> limite un peu nauséabonde.<br />
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L
<br /> As-tu lu le livre ? Si oui, quel support me conseilles-tu ? <br />
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L
<br /> <br /> Non, je ne l'ai pas encore lu mais d'après le commentaire de Bill, et par rapport au film, le choix scénaristique semble différent. Le film est marquant, le livre<br /> semble l'être tout autant. Personnellement je préfère commencer par le livre, en général après un film, je n'ai pas trop envie de lire le livre : le film est une adaptation, ça ne me gêne pas de<br /> connaître déjà l'histoire, on peut en voir les différences, dans l'autre sens, ça m'intéresse moins...<br /> <br /> <br /> <br />
I
<br /> Bill a posé la question que je voulais te poser : savoir si tu avais lu le roman et si tu avais repréré de grosses différences entre l'original et l'adaptation...<br /> J'ai le film et je me demandais justement s'il ne valait pas mieux que je lise le roman d'abord...<br />
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L
<br /> <br /> Non je n'ai pas encore lu le livre, mais d'après ce qu'en dit Bill, le choix de la réalisation semble très différent, donc si tu as le roman aussi, commence par le<br /> roman (car même si l'on n'a pas lu le roman, ce qui était mon cas, on connaît l'élément principal, tant on l'a vu partout et tant il collait aux faits divers américains aussi)<br /> <br /> <br /> <br />
B
<br /> As tu lu le livre dont ce film est tiré ? Il m'a laissé un souvenir encore trè sprésent ...<br /> Construit sous forme de lettres à son époux, ce roman est l'un des plus bouleversants que j'ai lu avec un dénouement atroce ...<br /> Un vrai chef d'oeuvre<br />
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L
<br /> <br /> Non, je ne l'ai pas [encore] lu, mais justement tu m'intrigues car la forme épistolaire destinée à son époux semble très différente de la réalisation choisie. Je<br /> pense que je le lirai pour comparer, même si d'ordinaire je préfère l'inverse : voir le film après lecture...<br /> <br /> <br /> <br />