We need to talk about Kevin, un film de Lynne Ramsay (2011)
Durée : 1h50
Avec : Tilda Swinton, John C. Reilly, Ezra Miller, ...
Adapté du roman éponyme de Lionel Shriver.
Le synopsis d'Allociné : « Eva a mis sa vie professionnelle et ses ambitions personnelles entre parenthèses pour donner naissance à Kevin. La communication entre mère et fils s’avère d’emblée très compliquée. A l’aube de ses 16 ans, il commet l’irréparable. Eva s’interroge alors sur sa responsabilité. En se remémorant les étapes de sa vie avant et avec Kevin, elle tente de comprendre ce qu’elle aurait pu ou peut-être dû faire. »
On reste sous le choc quelques heures après le visionnage de ce film, comme le besoin d'aller respirer un grand bol d'air. Eva est la seule à sembler se rendre compte que son fils (encore enfant) est différent, elle peine à construire une relation avec lui, il est dur, violent, cruel avec elle. Manipulateur, haineux, maléfique ? Le regard du petit Kevin est glaçant. Mais le père ne trouve rien d'anormal, allez, ce n'est qu'un enfant, et ce n'est pas bien grave s'il porte encore des couches à 6 ans. Et l'enfant sait jouer et rire avec son père...
La narration du film est éclatée, des flashbacks permettent de reconstituer le drame qui a conduit Kevin en prison, et l'interrogation permanente de cette mère qui a fait ce qu'elle a pu pour élever son fils, en surmontant les épreuves terribles qu'il a fait endurer à sa famille (notamment envers sa petite sœur Célia), et tout ce qu'il faut continuer à endurer après. Et que sont devenus le mari et la petite sœur ? On ne le saura qu'à la fin. La mère semble s'être toujours sentie bien seule pour surmonter tout cela, et n'a pas pu (su) trouver d'aide extérieure. L'histoire fait froid dans le dos à bien des moments, la mise en scène est vraiment réussie et Tilda Swinton et Ezra Miller sont impressionnants dans leur rôle. L'omniprésence de la couleur rouge marque, la peinture qu'Eva passe son temps à nettoyer, la sauce tomate à plusieurs reprises, le rouge qui annonce le sang (qu'on verra très peu au moment du drame), mais la stigmatisation de cette mère que la société rend coupable, l'incapacité à se faire aider ou ne serait-ce qu'entendre, c'est frappant, dur, terrifiant.
Un film dont on ne ressort pas indemne, sans toutefois avoir vraiment de réponse sur le pourquoi, ce qui laisse ouvertes toutes les interprétations. Même si le final laisse entendre que peut-être, tout n'est pas fini dans cette relation mère-fils.
A voir, assurément, mais en sachant que la tension est croissante !
(Film interdit en salles aux moins de 12 ans.)
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