Les jardins d'Hélène

case a cd

Ma plus belle déception

18 Novembre 2006, 20:39pm

Publié par Laure

Quand on a écouté en boucle pendant des mois (et des années) tous les CD de Lynda Lemay, on a du mal – forcément – à avouer que le dernier n’est pas aussi bon que les précédents. Lynda s’essouffle, s’assagit trop ? Si j’ai aimé tous ses albums jusqu’à présent, sauf l’opéra folk « un éternel hiver » qui m’avait déçue sur scène et que je n’ai pas acheté, sa dernière signature n’a plus la verve des précédents : les paroles sont sages, sérieuses, graves. Elles sont belles c’est vrai, mais elles sont tellement attendues, quand on connaît sa plume, on fait les rimes avant même de les entendre.

Ma signature, qui est paru au Québec sous le titre de la sixième chanson "c’est que du bois" fait allusion à sa relation à sa guitare. Lynda, c’est une guitare, et une voix. Et des textes. Ma signature, c’est un album sur sur l’enfance, la maternité, du plus jeune âge à la vieillesse : le cycle de la vie, quoi. Avec pour résumé type la chanson 7 « une mère » qui si j’ai bien compris est le single choisi pour la promo. Lynda est jeune maman : si elle a déjà une grande Jessie, elle a accouché cet été, à quelques jours de ses 40 ans, d’une petite fille. Ça transpire dans son album. La chanson 2 « J’voudrais voir ton visage » lui est clairement dédiée.

A la première écoute, j’ai aimé la chanson 3 « si je ne te fais pas d’enfant », sur la peur des couples qui ne durent pas, elle en sait quelque chose. C’est beau, mais sans surprise. Dans ce 10ème album de la belle, il n’y a qu’une chanson humoristique : « le mime » (piste 8), et peut-être « les culottes grises » (piste 14) que je ressens plus comme des souvenirs d’enfance. J’ai encore très peu écouté cet album, mais c’est la première fois que je n’ai pas envie de l’écouter en boucle, que je suis prête à le ranger sur une étagère et à passer à autre chose.

Clarabel trouvait les dernières pochettes décevantes : oui… sur la dernière le livret ne contient même pas de photos, et sur la pochette, la belle est au fil des ans de plus en plus maquillée. Elle le dit elle-même : elle ne peut sortir sans maquillage très appuyé sur les yeux, mais là, ça frôle la peinture. Et le bronzage artificiel, bof… Où sont passés les charmes effrontés du « coq à l’âme », du live de 98, des « lettres rouges », de quelques titres des « secrets des oiseaux » et dans les plus anciens, le piquant et l’humour de « jamais fidèle », de « drôle de mine »

"C'est pas ma faute si des fois / c'est en plein restaurant / que j'ai envie de toi / devant d'autres clients"/

« je te porte à ma bouche / te mordille en douceur / et c’est moi qui te couche / après de longues heures » (son crayon de papier, voyons !!)

Qu’est-ce que j’ai pu l’aimer « l’homme de 50 ans », et même la totalité des « lettres rouges », qu’est-ce que j’ai pu la chanter à tue-tête dans la voiture (oui, seule sur Le Mans-Albi, 800 km d’autoroute, ça occupe !) sa splendide « je suis grande ». Qu’est-ce que je les ai aimés, ses bonus cachés et ses ptits cours de québécois. Rien, niet sur le dernier : la piste 16 s’arrête sagement. Vous vous souvenez de « la centenaire », cette chanson grave et si juste sur cette vieille femme qui attend la mort : et bien « ma signature » est de cette veine-là, sur 15 chansons sur 16.

Comme dans la dernière (et sublime) chanson des Lettres rouges, ce soir, Lynda est « ma plus belle déception ». 

 

PS : cet article est à coupler avec le précédent.

Ma note : 3/5  

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Un nouveau Lynda

14 Novembre 2006, 10:54am

Publié par Laure

Merci merci merci à mon fiston qui n'écoute que du rock de m'avoir dit ce matin dans la voiture en allant au collège que Lynda Lemay venait de sortir un nouvel album.

Apparemment il ne m'en veut pas de les avoir tous saoulés en voiture à chaque nouvel album, ni de les avoir abandonnés pour courir à un concert à Bordeaux ou au Mans alors que je n'habitais pas forcément à côté.

Merci à J. de me l'avoir fait découvrir il y a quelques années, et de m'avoir offert quelques albums.

Avis aux fans, ça se trouve .

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Mon miel d'été...

22 Juillet 2006, 13:38pm

Publié par Laure

... c'est lui : Emmanuel Da Silva, et son album décembre en été, tout juste arrivé par la Poste et qui déjà tourne en boucle.

Décembre en été, c'est des histoires tristes sur des musiques et des rythmes qui les rendent gaies, ou presque. Si je l'écoutais en hiver, ce serait l'été en décembre.

Bien sûr il y a les plus connues qui passent sans cesse sur les radios, celle sur l'usure et la fin du couple : "L'indécision" et ses paroles si justes

Non mais dis-moi vraiment

A quoi l'on ressemble après toutes ces années

A vivre ensemble

et plus récemment "se fendre les joues" : on devrait pouvoir rire de tout

on devrait pouvoir et se foutre du temps

c'est bien dérisoire d'être encore parmi nous

on devrait pouvoir rire de tout

Mais il y a aussi toutes les autres ! "Les fêtes foraines" où un couple sans avenir se propose de prendre un chien, celles sur les ruptures ou encore les souvenirs des moments passés, je pourrais presque toutes les citer !

Da Silva est auteur-compositeur-interprète, et ça c'est déjà bien, Et quand en plus avec sa voix rauque un peu cassée, il m'enchante par des paroles biens vues et une guitare et d'autres cordes revivifiantes, c'est le bonheur ! Seul regret : le disque est court ! (30 min environ)

Clarabel, qui a toujours une longueur d'avance sur moi, ne s'y était pas trompée non plus (son avis)

Ma note : 5/5

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L'autre bout du monde - Emily Loizeau

12 Mai 2006, 21:21pm

Publié par Laure

Emily Loizeau, avec un Y parce que sa mère est anglaise, et un Z s'il vous plaît, c'est d'abord une voix et un piano, agrémentés parfois de quelques choeurs et cordes. Une auteure compositeur interprète, une vraie de vraie.

Je dois à France Inter et au hasard de l'avoir découverte. Au hasard parce que dans ma campagne, on ne capte aucune station de radio en dehors d'...Autoroute FM ! (y a une autoroute pas loin), alors les accidents  et les objets égarés sur les voies de circulation, ça va cinq minutes... donc je n'écoute jamais la radio. Sauf quand je pars en stage et que je fais un peu de route en voiture. C'est ainsi que j'ai entendu "je suis jalouse" sur France Inter, la 8ème chanson de "l'autre bout du monde", et je l'ai trouvée si vive, si pétillante et malicieuse que j'ai pensé que cet album, il me le fallait absolument.

Voilà, c'est chose faite et il tourne en boucle depuis hier, comme souvent lorsque j'achète un CD, je l'écoute jusqu'à saturation, jusqu'au prochain.

"L'autre bout du monde", c'est un recueil enchanteur, un mélange de chansons en français et en anglais, tantôt drôles tantôt plus mélancoliques, des interludes au piano et des duos superbes.

Pour l'humour, il est parfois légèrement noir, comme dans "Jasseron", duo avec Franck Monnet, où pour l'anniversaire de leur première rencontre, son amoureux lui offre un cadeau original : une concession au cimetière de Jasseron !

J'aime tout particulièrement la douceur mélancolique du juke box des souvenirs de "comment dire", l'humour facétieux de "je ne sais pas choisir", "boby chéri", et le duo en français avec Andrew Bird, et bien sûr le "je suis jalouse" volé sur France Inter qui me rappelle, allez savoir, le joyeux Benabar.

Pour écouter des extraits de l'autre bout du monde et découvrir un peu plus Emily, cliquez ici

 

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