L’île où le roi n’existe pas – Raphaël Drommelschlager
Max a trente ans, une librairie en faillite spécialisée dans le voyage, lui qui ne voyage jamais en dehors de ses dessins et de ses rêves. Angoissé, il a besoin de somnifères pour dormir et se fâche avec ses amis lorsque ceux-ci lui offrent un voyage pour son anniversaire, et une « slow watch », une montre avec une seule aiguille, celle des minutes, ainsi il est toujours « l’heure d’y aller ».
Il a à cœur de prendre soin d’un SDF du quartier, Ulysse, qui lui redit à chaque fois qu’un jour, qui sait, c’est peut-être lui qui lui rendra service. Jusqu’au soir où sa librairie prend feu accidentellement.
Les passages « imaginaires » dans lesquels dérive l’inconscient du personnage peuvent faire craindre de perdre le fil, ou de ne pas adhérer au fantastique, mais le scénario est bien fait et donne toutes les clés à la fin, ce que j’apprécie grandement.
Le travail sur les couleurs est très beau, la découpe scénaristique tient la route pour nous conduire où l’auteur veut nous mener : grandir, c’est faire la paix avec son enfance. Et parfois ça prend un peu de temps. Et le temps de l’amour n’est pas oublié, bien planté dès les premières planches.
Un chouette album.
(Cet album peut se lire comme la suite d’un titre paru en 2016, la craie des étoiles, il y fait référence dans l’île où le roi n’existe pas, mais on peut tout à fait le lire sans connaître le premier, les rappels sont explicites)
Bamboo éd., coll. Grand Angle, janvier 2024, 95 pages, prix : 18,90 €, ISBN : 978-2-8189-6842-0
Crédit photo couverture : © Raphaël Drommelschlager et éd. Bamboo