La femme de l'allemand - Marie Sizun
La petite Marion vit seule avec sa mère
Fanny. De père, il n’y a plus. Derrière le silence se cache une paternité « allemande », pendant la guerre, et de cela, on ne parle pas. Et puis, ce père est mort à Stalingrad. Fanny
restera à tout jamais la femme de l’Allemand, est-ce cet événement dans sa vie qui fera décompenser sa maladie, une psychose maniaco-dépressive ? Si au début Marion ne voit pas trop la folie
de sa mère, elle devient plus évidente et plus lourde à gérer en grandissant. Quel déchirement pour la jeune fille devenue adolescente que de trahir sa mère en la confiant à des instituts aux
soins spécialisés, quelle souffrance que de s’opposer ainsi à elle. Mais il n’y a pas d’autre réponse que la fuite pour se libérer de cette douleur et de cette folie pour laquelle elle ne peut
rien.
Un très beau roman sur la difficulté des origines, le poids des regards sur ces filles mères ayant flirté avec l’ennemi pendant la guerre, les secrets qui peu à peu se dévoilent, et l’ambivalence qui toujours vous torture quand il faut choisir entre l’amour maternel et écouter et sauver sa raison. Ce roman, parfois un peu répétitif (à peine), traduit à merveille cet écartèlement de l’amour filial, les revirements entre les phases maniaques et celles dépressives de la maladie, et la violence toujours plus grande de cette mère qui n’est plus elle-même.
Elles l’ont lu : Flo , Clarabel
Lu début octobre dans le cadre du Grand Prix des Lectrices de Elle 2008, sélection roman du mois de novembre.
Arléa, mars 2007, 242 pages, prix : 17 €
Ma note : 14/20
Crédit photo couverture : éd. Arléa et Amazon.fr