La dameuse - Alina Reyes
Ce très court roman d’Alina Reyes (52 pages, petit format) m’a laissé un sentiment d’inachevé. Pourtant il y a matière et densité qui font une vraie histoire dans ce livre, mais pour moi encore trop d’ellipses, j’en aurais voulu plus.
Le texte est construit en trois parties : Viol, Vengeance, Vie. On imagine assez bien que l’une conditionne la suivante. Marie-Rosellina vit dans une station de ski des Pyrénées, où elle aide ses parents qui tiennent un café et aime son amant, Baptiste, qui dirige une meute de chiens de traîneaux. Marie-Rosellina n’a que 17 ans, mais on ne le sait pas encore quand l’auteur nous offre une scène érotique des plus classiques et des plus gourmandes, on se dit que la dame a déjà de la bouteille. Gilles, un ancien prétendant qui lui avait promis monts et merveilles revient pour une émission télé, et le soir de Noël, avec un collègue, c’est le viol. Suivra la vengeance nécessaire à Marie pour aller de l’avant, vengeance dans laquelle la dameuse – engin qui tasse la neige sur les pistes - a le premier rôle. Marie-Rosellina se retrouve enceinte : de Baptiste, de Gilles ? On ne le saura jamais. Le dernier chapitre court sur un temps long, donne un dénouement mais pas toutes les clés de l’histoire. Les fallait-il vraiment ? Ce texte dense et ramassé se suffit à lui-même, mais pour ma part, je le trouve trop riche de possibilités pour le museler autant. Un sentiment d’incomplétude.
(note sur la catégorie : Alina Reyes est une auteure connue pour ses textes érotiques. Ce texte me semble s'inscrire dans une démarche plus large de littérature tout court, mais quand une image vous colle à la peau...)
Zulma, mai 2008, 52 pages, prix : 7,50 €
Ma note : 3/5
Crédit photo couverture : éditions Zulma