Une vraie boucherie - Bernard Jannin
Ce roman m’a été présenté dans un contexte professionnel par une libraire dans le cadre d’une sélection de la rentrée littéraire. Un premier
roman, un éditeur peu médiatisé et une mise en bouche très alléchante, il ne m’en fallait pas plus pour accroître ma tentation.
Sauf qu’au final, je suis un peu déçue… J’ai préféré la présentation de la libraire au livre lui-même ! Mais ce roman ayant le mérite de l’originalité, à vous de juger !
Richard Croquard est boucher-charcutier à Monsac, petit village perdu du centre de la France. La scène se déroule dans les années 50. Notre bonhomme a une spécialité : les pieds de cochon. Tandis qu’il prépare toutes les viandes et mets servis dans sa boutique, sa femme Mariette tient la caisse et s’occupe de la partie « traiteur » du magasin. Elle a deux passions : le catch, et la littérature, puisqu’elle écrit en secret un roman. Quand soudain, à l’abattoir, l’abatteur principal est retrouvé mort…
On m’avait prévenue : il faut aimer la viande (ce livre pourrait être à lui seul un dictionnaire de tous les termes possibles et imaginables du métier de boucher), il faut s’attendre à du gore et du trash, on ne peut pas dévoiler la fin, etc.
Pourquoi je suis déçue ? Parce que ça part un peu dans tous les sens, chaque chapitre (appelé « morceau » comme la viande) est quasi indépendant, et pas toujours raccroché à ce qui précède, ou d’une façon qui me gêne. L’auteur lance ainsi des pistes qu’il n’exploite pas (je m’attendais à davantage de choses sur le roman de Mariette, le meurtre de l’abatteur, …). Certains chapitres s’étirent un peu trop : la bataille de viande n’en finit pas, quand Croquard commence à faire les marchés et que les concurrents n’apprécient pas, on s’envoie toutes sortes de morceaux à la figure mais le vocabulaire devient lassant. Puis tout à coup, ça devient mystérieux, intrigant, intéressant ? Déroutant. Limite horreur ! Ceci dit folie et originalité sont au rendez-vous…ça sort du lot ! L’ambiance « village » est très bien reproduite. Il manque pour moi une unité, et un allégement du langage… là, c’est à vous faire devenir végétarien !
Editions Champ Vallon, mai 2008, 156 pages, prix : 14 €
Ma note : 2,5/5
Crédit photo couverture : éd. Champ Vallon