Love - Hélène Brüller
J’avoue, j’ai craqué avant la fin : je n’ai pas terminé cette BD. D’Hélène Brüller je gardais un bon souvenir de son premier tome de je veux le prince charmant, le deuxième m’avait déçue, et j’avais dû survoler ses derniers titres. J’ai eu envie de tenter à nouveau avec Love, à la couverture vive et pétillante, explosive, qui augure bien des explosions intérieures d’ailleurs. Car Hélène aime ses amis, surtout quand ils sont nuls, dit la quatrième de couverture. Et ça balance à tout va chez Brüller ! Tout les potes y passent, sous leur vrai nom, y compris son Philippe / Zep de mari et son Charles de fils. Tout le monde en prend pour son grade : la bombe au QI de mouette, l’hyperactive, la nounou, la copine parfaite, le hype gay, etc. Le principe est bien vu : page de gauche, une planche qui présente le personnage avec ses tares, à droite, une planche qui l’intègre dans le dîner, l’individu se mêle aux autres invités et vive l’interactivité.
Alors pourquoi avoir abandonné au bout de 40 pages sur les 63 que compte l’album ? Parce que je n’ai que trop peu souri
(« testostérone man » et « l’homam, homme ok mais avec modération », oui allez), le reste est caustique, méchant, et presque toujours limite vulgaire. Le « premier
de classe » lui dit page 40 : ton personnage dit « va te faire voir, et je pense que c’est mieux s’il
dit : va te faire bourrer le fion », et si on mettait sur la couverture de ton album un sticker avec écrit « par la fille qui suce l’auteur de Titeuf ?». C’est sûr,
c’est d’une élégance rare. Mais c’est de l’huuuumooouuuur. P. 37, son Philippe de mari dit : « on reconnaît bien l’humour d’Hélène : même ses
compliments sont des saloperies », la réponse vient sans tarder : « Philippe, t’avais pas prévu de baiser ce soir j’imagine … », alors
désolée mais les enc*l*s à longueur de pages, l’humour a bon dos… Et la créativité dans tout ça ? et l’imagination, et la fantaisie ? A moins que ce ne soit prévu seulement pour
apaiser la testostérone des préados mâles friands de ce vocabulaire ?
Décevant, donc.
Lu aussi par Clarabel
Merci quand même à
Drugstore, novembre 2009, 64 pages, prix : 13,90 €
Etoiles :
Crédit photo couverture : © Hélène Brüller et éd. Drugstore.