Les jardins d'Hélène

litterature jeunesse

Raymond : trop la honte ! – Romain Gadiou et Sébastien Tiquet (ill.)

14 Décembre 2012, 10:43am

Publié par Laure

raymond-trop-la-honte.jpgMes enfants ayant bien grandi, je ne suis plus très au courant des programmes de la chaîne Gulli, mais les demandes récurrentes des enfants de la bibli me permettent de rester à peu près informée .

 

Raymond est donc avant tout un personnage de série d’animation, mais son succès l’a promu au rang de l’écrit, et si je ne suis pas fan habituellement des adaptations papier qui ne sont en général que de purs dérivés marketing, j’ai découvert là un petit personnage qui a du caractère dans un ouvrage qui a tout pour plaire aux enfants.  A mi chemin entre le roman illustré et la BD (texte entremêlé de bulles et histoire se terminant toujours par une pleine page illustrée), ce premier recueil rassemble sept petites histoires autour du thème de la honte.

Quand on est un petit garçon roux à lunettes, les moqueries ne manquent pas à l’école. Et quand on vous pique vos lunettes dans les vestiaires de la piscine et qu’on vous tend à la place un slip de bain que vous mettez en lieu et place des lunettes, il y aurait de quoi en pleurer ; mais l’humour sauve de toutes les situations et Raymond lance bien malgré lui la mode du slip sur la tête, mode qui va faire fureur ! (et permettre quelques réflexions sur la moquerie, les phénomènes de masse qu’on suit comme des moutons, les photos envoyées sur facebook par les camarades, etc.)

Toutes les saynètes sont drôles, ont une longueur adaptée pour les jeunes lecteurs (à partir de 7 - 8 ans), c’est frais et enjoué : un succès mérité.

 

 

Nathan, juin 2012, 96 pages, prix : 9,90 €

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Crédit photo couverture : © Sébastien Tiquet et éd. Nathan

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Le problème avec Noël - Agnès de Lestrade

1 Décembre 2012, 07:27am

Publié par Laure

Illustrations de Clémence Pollet

 

pb-avec-noel.jpgDepuis que Cerise a perdu sa maman dans un accident, les fêtes de Noël, ce n’est plus pareil. Malgré toute la bonne volonté de sa tante Nina, sœur jumelle de sa mère, c’est encore plus douloureux, tant la ressemblance physique est flagrante.

p. 25 : « Nos cœurs étaient aussi lourds que la voiture chargée de cadeaux. Quand quelqu’un qu’on aime est mort, chaque fête se transforme en couteau tranchant. »

Et « le problème avec Noël, c’est qu’il a lieu chaque année » (p. 31)

Alors quand la météo s’en mêle et qu’un paquet d’automobilistes se retrouve coincés la nuit du réveillon, hébergés dans une salle des fêtes au milieu de nulle part, la donne n’est plus la même. Les râleurs obnubilés par leur petite personne râlent, les vieux résignés à leur solitude trouvent un échange inattendu, et la magie de Noël finit par opérer entre solidarité et fraternité. Un peu de bon sens détaché du clinquant et de la surconsommation, de vraies valeurs humaines remettent un peu de joie au cœur de Cerise, qui n’en oublie pas pour autant sa peine, mais l’accepte mieux.

Un petit roman sympathique, aux illustrations qui prennent bien le relais du texte et s’y mêlent (principe de la collection ZigZag qui joue aussi sur les couleurs d’impression, blanc sur noir et noir sur blanc), sans que ce soit un coup de cœur, car peut-être trop évident et attendu, du moins pour un lectorat adulte, mais n’oublions pas qu’il est avant tout destiné aux 8-12 ans. Rafraichissant, donc.

 

Rouergue, coll. Zigzag, octobre 2012, prix : 7 €

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Crédit photo couverture : © Clémence Pollet et éd. du Rouergue

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Mais qui veut la peau des ours nains ? - Emile Bravo

29 Novembre 2012, 09:55am

Publié par Laure

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Au texte et au dessin, l’excellentissime Emile Bravo. Mi BD mi album, c’est reparti pour une nouvelle aventure avec nos sept ours nains, que nous avions laissés, dans le dernier album, devant la télé, cette boîte magique qui hypnotise. Ils sont en train de regarder Barbe-Bleue quand pouf, Blanche-Neige excédée par leur fainéantise, rend son tablier : plus question de faire le ménage et la cuisine chez cette bande de paresseux qui ne veulent même plus sortir chercher à manger. Elle les abandonne seuls et effrayés, et part en quête de son prince charmant. Bigoudis sur la tête et mules roses à oreilles de lapin aux pieds, c’est pas gagné, quand soudain dans la forêt, elle croise une autre princesse tout aussi étrange : peau d’âne, qui fuit son père qui veut l’épouser…

Échange de bons procédés, Peau d’Âne se présente comme nouvelle femme de ménage chez les ours nains… et l’aventure ne fait que commencer, on va en croiser du beau monde sorti des contes ! (large place aux musiciens de Brême entre autres)

Que dire sinon que ce livre est un indispensable, un incontournable, un régal avec un éclat de rire garanti à chaque page ?

Emile Bravo manie avec talent l’humour, un vocabulaire décalé tantôt classique tantôt familier qui donne un savoureux gloubi boulga. C’est bourré de références, de détails rigolos dans l’illustration, de répliques qui pourraient devenir culte, c’est intelligent, ça se dévore – et surtout ça plait - à tout âge !

 

 

Seuil jeunesse, septembre 2012, 48 pages, prix : 12 €

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Crédit photo couverture : © Emile Bravo et éd. du Seuil

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Brigitte la brebis qui n’avait peur de rien – Sylvain Victor

2 Novembre 2012, 10:46am

Publié par Laure

brigitte la brebisIl y a quelques années, j’avais travaillé avec des élèves de CP sur Michel le mouton (qui n’avait pas de chance), ce dernier faisant alors partie de la sélection des Incorruptibles. Les enfants l’avaient adoré, et avaient bien perçu tout le détail de l’illustration, qui révélait qu’en fait, Michel le mouton, il avait sacrément de la chance, contrairement au reste du troupeau. Ils avaient aimé aussi qu’à la fin Michel rencontre Brigitte, une brebis qui comme lui adorait les framboises.

4 ans plus tard, Sylvain Victor nous offre une nouvelle version de l’ histoire, du point de vue de Brigitte cette fois, qui elle, n’a peur de rien. Je ne vous dis pas les cris de joie des élèves quand ils ont vu Brigitte à la bibliothèque. Pourtant ils ont grandi depuis Michel, mais il reste bien ancré dans leur parcours affectif de lecteurs.  

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Ainsi donc le vert de Michel laisse la place au rose de Brigitte et de ses framboises. Le texte est donc imprimé dans le même rose que la couverture (il l’était en vert pour Michel), la construction graphique de l’album est similaire, mais cette fois, c’est Brigitte la reine de l’aventure. « Depuis quelques jours, les brebis sont très nerveuses. On dit qu’il est de retour… » Lui, c’est le loup bien sûr, et la peur a envahi le troupeau. Faut-il se cacher ? D’où vient le danger ? Alors que ses copines fuient (et n’ont pas de chance), Brigitte, elle, cède à la gourmandise des framboises juteuses. Et elle en mange tellement que… chut, c’est un ressort amusant du livre ! Perdue, triste et seule, les pages s’assombrissent. Mais le jour se lève et quelqu’un vient lui demander « Mais tu n’es pas un nuage, toi ?!» La boucle est bouclée avec le superbe Michel, deux albums qui vont de pair, et qui feront assurément le bonheur des enfants à partir de 5 ans (et de leurs parents !)

  

Ed. Thierry Magnier, mai 2012, prix : 12,50 €

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Crédit photo couverture : © Sylvain Victor et éd . Th. Magnier

 

 

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Maxi quiz junior – Cécile Jugla (texte) et nombreux illustrateurs

23 Octobre 2012, 18:12pm

Publié par Laure

 

maxi-quiz-junior.jpgVoici un livre-jeu fort sympathique quand on a un voyage en train à faire avec des enfants, ou comme cela sans raison à la maison, juste pour s'amuser – et apprendre plein de choses au passage !


Il existait déjà une version à partir de 9 ans, voici celle destinée aux 4-8 ans. 620 questions regroupées par thèmes (les animaux, les plantes, notre corps, le monde, sciences et inventions, l'histoire, et sports et loisirs). Plusieurs doubles pages par thème, chacune comportant 2 niveaux : la page de gauche comprend les questions pour les 4-6 ans, celle de droite pour les 7-8 ans, et sur chaque page, une question adultes, pour mettre les parents à contribution.

Personnellement je ne me suis pas intéressée du tout au côté gadget du jeu (les petits curseurs à faire monter, la roue à tourner), c'est le genre de détail qui pour moi n'apporte rien (et risque de ne pas résister bien longtemps à la manipulation des petites mains), mais pourquoi pas si ça plait aux enfants. (Les différentes règles du jeu possibles sont expliquées en début d'ouvrage.)

Ma fille y a passé des heures, picorant des questions au hasard, au fil des pages et du feuilletage, et on a passé de bons moments ensemble (elle a réussi à me coller sur quelques questions adulte!)

La réponse aux questions apparaît dans une bulle rouge magique, à déchiffrer avec une pastille révélatrice, accrochée à un ruban (bonne idée, sinon ce serait vite perdu!)


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Les illustrations sont toutes très sympas, pleines de petits détails amusants, et la mise en page est bien vue. Bref, un bon investissement ou une bonne idée cadeau.

 

Nathan, octobre 2012, 127 pages, prix : 14,90 €

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Crédit photo couverture : © Nathan

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Bonbek (revue trimestrielle – automne 2012)

19 Octobre 2012, 18:32pm

Publié par Laure

 

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Bonbek est une revue trimestrielle haut de gamme (un peu comme les revues littéraires ou d'infos générales qu'on trouve en librairies pour les parents) qui a le mérite d'être originale et de qualité. Mosquito, ma teste-tout en jeunesse, a été séduite d'emblée.

Le dernier Bonbek sorti, publié par les éditions Mango, a pour thématique les Monstres. Histoire courte sans texte, histoire longue bilingue (texte en français ET en anglais), découpages, coloriages, jeu des différences, pages déco, recettes de cuisine, le tout dans des couleurs vives, des illustrations qui sortent des sentiers battus, c'est bien vu.

 

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Si le contenu mérite le détour, j'ai des doutes néanmoins sur le public cible et le concept un peu « bobo » : 11,90 €, c'est pas donné, même si le papier épais, le format, le contenu sont de qualité (possibilité d'abonnement pour 47,80 € , 4 numéros par an), mais surtout, c'est un peu réservé aux gens de la ville, et de préférence la grande ville : je ne me vois pas expliquer à mes jeunes lecteurs de bibliothèque rurale que ce truc-là s'achète dans les « concept stores », musées, magasins de mode, librairies (quand même) quand déjà ici on peine à trouver à autre chose que la PQR (le journal local, PQR pour presse quotidienne régionale) et que les parents pensent que les livres s'achètent à Super U, la première librairie étant de toute façon à plus de 30 km. Enfin on peut l'acheter sur Internet aussi. Alors oui le « truc » est sympa, mais la diffusion « conceptuelle » en fait un produit de niche, du moins c'est mon avis. (Je sais, les prix élevés en presse jeunesse s' expliquent par l'absence de publicité (on s'interrogera sur les marques citées en page rédactionnelle déco) mais je pense que c'est un frein important pour l'achat d'une revue, même si le prix est justifié qualitativement). Un abonnement peut être une bonne idée cadeau pour votre neveu ou nièce, histoire de montrer qu'il n'y a pas que Dora dans la vie hein

 

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Dans le même esprit mais plus abordable (6 €, mais diffusion sélective idem) un premier hors-série « coloriages », avec de grandes pages qui se déplient, 4 planches thématiques recto-verso avec une multitude de détails, un petit plus façon où est Charlie avec le petit détail à trouver, Mosquito pourtant déjà grande a beaucoup aimé aussi. De quoi occuper les enfants pendant des heures, dans un esprit artistique certain (des illustrateurs variés et audacieux). A suivre, car je suis curieuse sur la pérennité du titre.

 

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L'enfer au collège - Arthur Ténor

14 Octobre 2012, 15:11pm

Publié par Laure

 

enfer-au-colleg.jpgGaspard entre en 6ème dans un nouveau collège, il vit avec sa mère depuis le divorce de ses parents. C'est un élève plutôt solitaire et réservé, il aime les jeux de société classiques, la lecture et les coquillages. Un élève un peu modèle, à l'ancienne (presque trop cliché). D'emblée, il devient la tête de turc d'Anthony, un caïd du collège qui n'a pas du tout les mêmes loisirs, qui ne pense pas à mal, juste à s'amuser.

Le roman décrit le processus de descente aux enfers de Gaspard, victime du harcèlement d'Anthony. La construction du livre fait alterner deux voix, celle d'Anthony, qui répond à l'interrogatoire d'un adulte, dont on ne sait pas au départ qui c'est, est-il dans le bureau d'un policier ?, car on pressent qu'il est mis en cause dans une affaire grave, et celle d'un narrateur externe qui raconte la vie de Gaspard.

Ce roman ne peut laisser indifférent de par son réalisme saisissant, ce n'est plus de l'ordre du probable, on est dans la description d'une réalité tangible, bien qu'elle soit ici fictive, l'émotion et la violence psychologique bousculent le lecteur. Le mécanisme du harcèlement est très bien démonté, et l'on voit Gaspard basculer de la peur à la haine, et on le voit devenir victime deux fois : victime de son harceleur, victime de l'administration et de tous ceux qui ne veulent pas ou ne savent pas voir.

L'issue s'annonce dramatique, et même si tout s'achève dans un happy end, on en a froid dans le dos.

Le réalisme de ce roman est son principal atout, et l'on ne peut que souhaiter que ce livre soit lu par tous les collégiens, leurs parents, leurs enseignants, et soit le point de départ d'un débat.

Quelques points toutefois m'ont gênée. L'auteur parle des élèves de 12 ans en 6ème : beaucoup n'en ont encore que 10, le plus souvent 11. De mêmes les propos, les actes, les réflexions me semblent plus appropriés à des élèves de 4ème-3ème qu'à des élèves de 6ème. Si je comprends la volonté de prévenir le plus tôt possible, je trouve le décalage important. De même conseiller ce roman à partir de 9 ans comme le fait l'éditeur sur la 4ème de couv me semble un peu jeune, il est quand même psychologiquement très violent. Je le conseillerais davantage à des élèves de 6ème (11 ans donc) et au-delà, même si l'on sait bien que chaque enfant est différent et que certains seront capables de le lire plus jeunes.

 

L'auteur fait suivre son texte du témoignage d'une mère dont l'enfant a vécu les mêmes brimades que Gaspard, et comment elle n'a pas vu, au départ le mal-être de son fils. Un récit aussi frappant et dramatique que le roman.

 

Milan jeunesse, coll. Milan poche Junior Tranche de Vie n° 157, septembre 2012, 85 pages, prix : 5,50 €

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Crédit photo couverture : ©Olivier Latyk et éd. Milan

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Moi, je la trouve belle - Carina Rozenfeld

23 Août 2012, 06:15am

Publié par Laure

moi-je-la-trouve-belle.jpgAlex est collégien dans un établissement expérimental avec une section « échanges culturels interplanétaires » et il est secrètement amoureux de la correspondante qu’il reçoit actuellement chez lui, une jeune Slibuth de 12 ans, Myrlwen, qui va l’accompagner dans sa classe pour la première fois. Mais les Terriens ont la fâcheuse habitude de se moquer des habitants de la planète Slybuthia, qu’ils trouvent laids. Difficile pour Alex de laisser parler ses sentiments face au groupe….

 

Si vous êtes habitués des échanges linguistiques qui ont lieu au collège (en tant qu’élève ou parents d’élève !), vous trouverez dans ce petit roman toutes les angoisses habituelles de la première rencontre avec l’autre et l’observation intriguée de son mode de vie méconnu. Vous y ajouterez ici une touche de science-fiction qui séduira le jeune lecteur (9-12 ans), quelques repères quasi familiers (le PersoPad et la PS12 devraient vous rappeler quelque chose), et vous obtiendrez un sympathique petit roman sur la peur des différences, le rejet de l’autre et la moquerie en raison de ces différences, mais aussi les premiers émois amoureux et le courage de s’affirmer.

Le format est court (40 pages, standard de cette petite collection) mais peut séduire justement les lecteurs réticents. Si l’histoire est agréable, je la trouve toutefois un peu « facile », n’allant guère au-delà du message « nos différences sont nos richesses ». (J’ai le souvenir de titres plus aboutis dans cette collection, celui-ci notamment) mais ne boudons pas ces petites lectures à prix mini à conseiller à nos préados.

 

 

Syros, coll. Mini Syros Soon, août 2012, 39 pages, prix : 3 €

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Crédit photo couverture : © Stéphanie Hans et éd. Syros

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Sud - Patrick McDonnell

18 Août 2012, 10:20am

Publié par Laure

sud.jpgA l’automne, les oiseaux partent vers le Sud. Mais l’un d’entre eux, qui s’était endormi au pied de l’arbre, se retrouve seul,  perdu et désespéré. Il est pris en charge par un chat qui va l’accompagner un bout de chemin, et l’aider à retrouver les siens. Une jolie histoire d’entraide et d’amitié, entre deux personnages qui ne devraient pas s’entendre, sur fond de feuilles d’automne puis de neige…

 

Un très bel album sans texte, aux lignes épurées et aux couleurs douces, plein de tendresse et de réconfort. En feuilletant cet album, à la première apparition du chat, je me suis dit : « mais je connais ce dessin ! », sans parvenir à retrouver son origine. Mais oui bien sûr, il s’agit de Mooch, le chat du duo infernal Earl et Mooch, qu’une lectrice de la bibli m’a fait découvrir récemment ! (Patrick McDonnell est le créateur de la série Mutts, où apparaissent ces deux héros qui en chien (Earl) et chat (Mooch) s’entendent comme larrons en foire quand il s’agit de faire rire et d’avoir des réflexions pas piquées de vers pour parler des humains). D’ailleurs Earl apparaît dans l’une des pages de cet album. Dommage que les albums sans texte rencontrent peu de succès auprès des parents à la bibli (j’entends souvent la remarque : « prends pas ça y a rien à lire »), alors qu’il y a tant à imaginer, à créer et à partager justement, et que l’enfant peut s’approprier l’histoire sans même savoir lire !

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    © Patrick McDonnell

 

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  © Patrick McDonnell

 (avec le chien Earl qui regarde passer Mooch et l'oiseau)

 

Publié aux défuntes éditions du Panama, j’espère que ces titres seront un jour réédités !

 

(défuntes) éditions du Panama, octobre 2008, non paginé

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Crédit photo couverture : © Patrick McDonnell et éd. du Panama

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Arrête de lire ! - Claire Gratias et Sylvie Serprix

22 Juillet 2012, 16:31pm

Publié par Laure

 

arrete-de-lire.jpgUn album jeunesse prônant l'amour de la lecture, ce ne pouvait être qu'une délicieuse nouvelle, et pourtant, quelle déception ! Je vous explique :

Horatio est un souriceau qui adore lire, de tout, tout le temps, partout. Il ne rêve d'ailleurs que de devenir rat de bibliothèque (c'est toujours mieux que rat d'égout ou rat de laboratoire, dit-il) au grand dam de ses parents qui aimeraient bien le voir faire autre chose (et qui rêvaient d'un petit rat de l'opéra) et finissent par lui confisquer ses livres, en lui assénant cette sentence : arrête de lire ! Tu vas t'user les yeux et tu vas devenir sourd !

Horatio dépérit, jusqu'à trouver une petite annonce sur une feuille de journal dans la rue : il participe en secret à Rat Pido, le questions pour un champion des rats, à une spéciale littérature. Il va bien sûr y être brillant et faire la fierté de ses parents et de son entourage.

 

On retrouve dans cet album les critiques habituellement liées à la lecture, celles qui ont la vie dure et qu'on va s'attacher à balayer, comme : tu n'as rien d'autre à faire, va donc prendre l'air, ça abime les yeux, ça rend asocial, et que sais-je... J'attendais donc un beau tournant, et je me suis pris une claque : lire ne servirait qu'à engranger un vernis pseudo culturel pour aller briller dans les émissions télé ? Quid du rêve et de l'imaginaire, de l'évasion et tutti quanti ? Lire sert juste à montrer qu'on n'est pas idiot en allant répondre à des quizz bateau à la télé ? D'autant que les quizz n'ont jamais fait la culture, ce n'est pas parce que vous savez que 1515 = Marignan façon rabâchage réflexe que vous savez expliquer ce que c'est. Triste revers de la société médiatique et consumériste, grrrr.

Enfin n'oublions pas que c'est un album pour enfants, et que c'est peut-être un moyen de les appâter. Si tu lis, tu seras intelligent et tu passeras à la télé ? Nan, je suis toujours énervée, y a rien à faire.

Et comme j'aimais moyennement les illustrations (et ça aussi c'est très subjectif), j'arrête là.

 

Belin, mars 2012, prix : 12,70 €

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Crédit photo couverture : © Sylvie Serprix et Belin éd.


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