Les jardins d'Hélène

litterature jeunesse

A mort la mort – Frédéric Kessler

27 Septembre 2011, 14:00pm

Publié par Laure

a-mort-la-mort.jpgLéopold Sinécure, 11 ans, vient de perdre son grand-père. Le décès est annoncé par le croque-mort du village, Albert Nuizzard, marié à la sage-femme Joséphine, qui avec le même roulement de tambour, annonce les naissances. C’est le cycle de la vie.

Mais Léopold ne l’entend pas de cette façon : il ne comprend pas à quoi sert la mort, sinon à faire pleurer les gens, il décrète alors, avec son copain Alphonse « La mort ne sert à rien. A mort la mort. » Mais à chaque fois qu’ils prononcent cette phrase, des événements étranges se produisent, tels que décrits dans le grand livre des croque-morts, trouvé chez Albert : « Malheur à ceux qui auront pour projet de tuer la mort, car elle les rejoindra à pas de géant, dans un cliquetis infernal pour cracher sur les insolents son haleine létale. »

Mais Léopold réussit à convaincre autour de lui, et les villageois (à l’exception du couple Nuizzard) pactisent avec la grande Faucheuse : elle les oublie, les laisse tranquilles, en contrepartie, tout est figé : plus rien ne pousse, il n’y a plus ni fruits ni légumes ni végétaux, et les humains ne grandissent plus, et ne se reproduisent plus.

Si cela semble séduire au départ, les villageois se rendent vite compte … qu’il s’ennuient terriblement et regrettent beaucoup de choses du temps d’avant !

J’ai beaucoup aimé ce court roman, qui fait se poser aux enfants plein de bonnes questions, ils ne s’y sont pas trompés d’ailleurs, car l’éditeur offre en fin d'ouvrage quelques extraits des échanges entre les élèves et l’auteur, dans le cadre du projet dans lequel s’est inscrit ce livre : « le feuilleton des Incorruptibles ». Chaque semaine l’auteur envoie un nouveau chapitre aux groupes d’élèves participants, et ces derniers lui posent des questions et peuvent influer sur l’histoire.

L’idée est de faire pénétrer les enfants dans les coulisses de la création, de l’écriture d’une histoire à sa publication.  

J’ai aimé aussi le côté imaginaire de l’histoire, les déclarations à l’ancienne à la façon des contes (il n’y a pas d’époque définie, on nous dit juste que c’était « il y a très longtemps, dans un pays qui n’existe plus aujourd’hui »), le cheminement de la réflexion de Léopold, têtu, mais qui rencontrera celle qui le fera changer d’avis….

Une belle découverte, une collection à suivre, très accessible, pour les 8-11 ans.

 

Lu aussi par Fantasia (et sa maîtresse), et Clarabel, ... 

 

Ed. Thierry Magnier, coll. Le feuilleton des Incos, 94 pages, mai 2011, prix : 4,95 €

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Crédit photo couverture : ed. Thierry Magnier

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Le petit Gus en grandes vacances – Claudine Desmarteau

23 Août 2011, 13:29pm

Publié par Laure

petit-gus-en-grandes-vacances.jpgLe petit Gus est de retour ! (même si j’arrive un peu tard, les grandes vacances ne sont pas encore finies !) Cette fois, voici venu pour lui l’heure du passage en 6ème, mais d’abord, un truc dont il faut absolument profiter : LES GRANDES VACANCES !

J’avais beaucoup aimé le 1er tome, le second m’avait un peu déçue, ce dernier me séduit à nouveau ! Même verve (si vous cherchez un langage académique, passez votre chemin), même humour, même acuité dans l’observation alentour. Le petit Gus porte un regard acéré et particulièrement juste sur le comportement des adultes au volant, et rien à voir, la chasse aux mulots de son chat ! Belles réflexions également sur le problème des algues vertes en Bretagne et de l’élevage intensif, et belle visite guidée de la Corse, on en redemande ! Mais Gus n’oublie pas d’être un enfant, qui rigole avec son cousin Eliott, qui se moque de l’attitude de ses frère et sœur adolescents, et qui n’a pas sa langue dans sa poche.

 

Une valeur sûre pour les 9-12 ans, et au-delà pour ceux qui veulent !

 

Albin Michel, mai 2011, 156 pages, prix : 12,90 €

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Crédit photo couverture : © Claudine Desmarteau et éd. Albin Michel

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Le livre qui fait aimer les livres (même à ceux qui n'aiment pas lire!) - Françoize Boucher

7 Août 2011, 16:47pm

Publié par Laure

 

le-livre-qui-fait-aimer-les-livres.jpgChoisi par Mosquito lors de notre journée à Paris (et l'on sait combien Mosquito a peur des gros livres), ce p'tit bouquin a été dévoré par tous les individus de sexe féminin de la maisonnée (l'individu de sexe mâle ayant décidé de nous snober avec son Zarathoustra), provoquant assurément des sourires, voire même de francs éclats de rires en ce qui me concerne.

Le plus difficile étant maintenant d'en parler sans avoir envie de recopier tous les bons mots, il faudrait recopier l'intégralité du livre !

S'ouvrant sur la silhouette détachable de Marc Page (qu'il faut balader de livre en livre sinon il déprime), cet opus a pour objectif de dédramatiser la lecture en assénant quelques vérités mais aussi en truffant son propos de « grand n'importe quoi » hilarant qui fait mouche !

Et on rit, je vous le garantis. L'auteur n'oublie pas de rappeler qu'on a aussi le droit de ne pas aimer lire, et qu'on ne deviendra pas pour autant un gros blaireau. Mais que si on ne lit que des mauvais livres (genre «  tout sur les animaux domestiques des pipoles », préfacé par Bob, le hamster de Madonna), on court quand même le risque de devenir « débile profond ».

Beaucoup d'allusions aussi à la pérennité du livre et à son autonomie face au livre numérique par exemple, et aux consoles en général.

Livre ovni dans sa forme (dessins, annotations, couleurs flashy), c'est une pépite d'humour et de bon goût à mettre entre toutes les mains (néanmoins avant 8 ans, je ne suis pas sûre que l'enfant en perçoive tout le sel !)

 

(à mettre en parallèle avec l'opération estivale annuelle de l’Éducation Nationale qui a offert les neuf Contes de Perrault à tous les enfants entrant en CM2 en 2011/2012 en n'omettant pas de les traumatiser en leur demandant de le rapporter à la rentrée pour vérifier qu'ils l'ont lu – quelques questions seront posées et l'état du livre regardé pour vérifier qu'il a été ouvert (sic). No comment. Faut-il préciser que Mosquito est anéantie devant sa sinistre couverture et qu'elle ne sait pas à quel point elle doit un peu l'abîmer pour prouver qu'elle l'a lu. C'est le calvaire de son été, elle le trimballe partout, entre quelques titres de ses romans équestres parce que c'est les vacances tout de même faut pas déconner. Même si je reconnais que beaucoup d'enfants aujourd'hui ne connaissent des contes que les DVD de Disney (je le constate tous les jours au travail), je ne suis pas sûre que cette démarche aide beaucoup. Fin de la parenthèse. #pas taper)

 

 

Nathan, mars 2011, (non paginé [100 p.]), prix : 9,95 €

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Crédit photo couverture : © Françoize Boucher et éd. Nathan.


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Plouf, Splat - Rob Scotton

20 Juillet 2011, 09:55am

Publié par Laure

Traduit de l’anglais par Rose-Marie Vassalo

 

plouf-splat.jpgRob Scotton continue d’évoquer le quotidien et les soucis des petits à travers le personnage drôle et décalé de son chat (un peu rectangulaire le chat !) Splat. Après la rentrée des classes, et Noël, voici la fameuse sortie scolaire à la piscine, source de stress.

Le matin, Splat a déjà du mal à se réveiller, car le soir son ami Grouff doit venir jouer chez lui, Grouff le chat qui lui mange tous ses poissons-bonbons et lui casse ses jouets, l’horreur ! Sa maman lui demande de prendre son bain, ce qu’il déteste par-dessus tout : « L’eau, c’est horrible ! Ça fait froid partout et en plus, c’est mouillé. » Alors quand plus sa maman lui rappelle qu’aujourd’hui il va à la piscine avec l’école, sa journée commence vraiment très mal ! On découvre les téméraires et les craintifs, et Splat remarque que son ami Grouff aussi a peur de l’eau. Mais l’amitié triomphe, on s’entraide, on s’encourage, et finalement, l’eau c’est pas si horrible ! (mais c’est toujours un peu mouillé quand même).

Un nouveau régal de Rob Scotton dans la série de Splat le chat, dont je suis fan. Ah la double page devant le bassin où chacun a un splendide maillot sauf Splat qui a … oublié le sien ! Et les détails à observer, comme le marquage de la profondeur du bassin : « pas trop profond », « un peu profond », « oh oh ! »

Un album gai et coloré pour rassurer les petits : l’eau ça s’apprivoise et on peut s’y amuser follement !

  

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© Rob Scotton et éd. Nathan

 

Nathan, juillet 2011, 40 pages, prix : 12,90 €

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Crédit photo couverture : © Rob Scotton et éd. Nathan

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Le baby-sitting de Rita et Machin – Jean-Philippe Arrou-Vignod et Olivier Tallec

30 Juin 2011, 15:02pm

Publié par Laure

baby-sitting-de-rita-et-machin.jpgAh on l’adore ce petit couple infernal Rita et Machin ! Les voici cette fois embauchés par tante Yolande pour faire du baby-sitting, rien de plus facile croient-ils ! Mais quand ils découvrent huit chatons en pleine forme, ce n’est plus tout à fait pareil. Et Machin a comme qui dirait une allergie aux poils de chats ! Ce n’est pas de tout repos d’occuper et de nourrir huit petites bestioles remuantes, mais Rita et Machin assurent, tante Yolande est très fière d’eux (et l’illustration montre juste que la maison est complètement dévastée, mais bon…).

Toujours aussi drôle, j’aime particulièrement la scène du piano et la double page sans texte où l’on observe toutes les bêtises des ptits minous dans les bras d’une Rita et les pattes d’un Machin un brin dépassés par tant de vitalité !

 

Clarabel en mode groupie, idem chez Fantasia

 

Une interview de l’auteur et de l’illustrateur de la série :

 

 
Jean-Philippe Arrou-Vignod + Olivier Tallec... par GallimardJeunesse

 

 

Gallimard jeunesse, mai 2011, prix : 5,90 €

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Crédit photo couverture : © Olivier Tallec et éd. Gallimard jeunesse

 

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L’envol du dragon – Jeanne-A Debats

23 Juin 2011, 09:09am

Publié par Laure

envol-du-dragon.jpgValentin, neuf ans, est atteint d’un cancer en phase terminale et n’a plus que trois mois à vivre, le verdict est ainsi posé dès les premières pages. Pour supporter la douleur et ses derniers jours chez lui, entouré d’une infirmière et de son père reclus à l’étage au-dessus ; occupé à l’écriture d’un roman et qu’il n’ose donc pas déranger, il s’évade en se connectant à un jeu vidéo par le biais d’une puce implantée dans sa nuque. Il devient alors Val6, un jeune dragon qui apprend à voler, dans le jeu WorldOfDragons, sous l’égide de Mentor7, un vieux dragon expérimenté.

En si peu de pages (40 tout juste !), moi qui ne suis pourtant pas fan du tout de fantastique, je suis entrée dans cet univers qui se tient parfaitement, raconte une histoire, tout en ouvrant quelques pistes de réflexion sur le rapport au jeu vidéo, au temps passé à cette vie parallèle, virtuelle, qu’on dit coupée du réel. On suit l’évolution de Valentin dans le temps du jeu (les connexions sont datées de janvier 2027 à mars 2027), qui concorde avec l’évolution de la maladie faite par les médecins : 3 petits mois… La fin laisse une belle surprise sur la relation père-fils, malgré la tristesse certaine de l’échéance annoncée. Un très bref roman qui pique au cœur et qui fait mouche.

(et à prix tout mini, et qui séduira les petits lecteurs que les longs textes effraient)

 

 

Mini Syros Soon  (des histoires de futur), janvier 2011, 40 pages, prix : 2,95 €

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Crédit photo couverture : © Stéphanie Hans et éd. Syros

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Le Kididoc des Pourquoi – Sylvie Baussier, illustré par Didier Balicevic

19 Juin 2011, 15:18pm

Publié par Laure

 

kididoc-des-pourquoi.jpgD'un format plus grand que les Kididoc habituels, cet album mêle astucieusement le principe de la collection Kididoc (un documentaire pour les plus jeunes, pleinement illustré et agrémenté de volets à soulever, languettes à tirer, etc.) au livre des Pourquoi, grand classique aussi des petits de 3 à 6 ans, souvent intarissables en questions pièges pour les parents !

Une double page par thème, des réponses courtes et simples (et concrètes : pourquoi faut-il trier les déchets, pourquoi faut-il ranger sa chambre, pourquoi a-t-on de la fièvre, etc.) et surtout une multitude d'animations qui plaisent aux enfants: des petits volets à soulever, des pièces à faire glisser, des livrets insérés à déplier, des roues à tourner, … un régal pour un enfant et c'est bien ce qui fait le succès de cette collection.


Idéal à offrir ou pour chez soi, quand on a un enfant pas trop brusque dans ses manipulations, car autant dire qu'en bibliothèque publique, ces ouvrages ne durent guère, et que les parents ne manquent pas de nous signaler qu'il y a des morceaux arrachés, que telle languette est cassée, … [et qu'on n'est pas dans les familles pour voir la manipulation qui en est faite. Mais quand on voit l'utilisation sur place, on pleure.] Tant pis, on les achète quand même, il faut bien se dire que c'est fait pour servir sinon ça ne sert à rien !

 

(Et j'adore le quizz final : pourquoi faut-il aller à l'école ? 1) pour se bagarrer avec les copains 2) pour apprendre à faire des grimaces 3) pour apprendre à lire, écrire et compter / ou encore : pourquoi doit-on dormir ? 1)pour faire plaisir à ses parents 2)pour faire le plein d'énergie et bien grandir 3)pour éviter de faire ses devoirs / et plein d'autres encore !

 

Et le Kididoc des Comment est à paraître en novembre... (petit cadeau de Noël sympa à faire pour un neveu ou nièce!)

 

Nathan, novembre 2010, 44 pages, prix : 12,90 €

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Crédit photo couverture : © Didier Balicevic et éd. Nathan

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Pourquoi on écrit des romans … - Danièle Sallenave

17 Juin 2011, 10:44am

Publié par Laure

Dessins de Sandrine Martin

 

pourquoi-on-ecrit-des-romans.jpgAnne, 46 ans, est romancière. Elle est en train d’écrire quand ses neveu et nièce de 6 et 9 ans viennent la questionner sur son activité. Elle leur explique comment naissent ses personnages, comment elle les fait vivre dans sa tête avant de coucher son histoire sur le papier, etc. Par le biais d’un dialogue simple, l’auteur explique la différence entre vrai et vraisemblable dans le roman, le pacte de lecture passé par le lecteur qui accepte de se plonger dans la fiction en faisant comme si c’était vrai, et cite au passage quelques références étymologiques et historiques. Plus loin, le grand frère, adolescent de 15 ans, entre en scène et tente de démontrer que les livres ne servent strictement à rien à l’heure d’Internet. Anne tentera de lui expliquer combien les nouvelles technologies asservissent (alors même qu’elles sont censées faire gagner du temps) et que la force évocatrice d’un roman auprès d’un lecteur annihile toutes les images existantes.

 

Petit ouvrage sympathique qui me laisse néanmoins sur ma faim et que je trouve un peu trop «simple», certes il s’agit d’une collection philo pour les enfants, mais on aimerait parfois aller juste un peu plus loin…

Certains arguments me paraissent un peu faibles, notamment dès que le débat devient un peu complexe, l’auteur coupe court en assenant un « plus ou moins », qui revient à plusieurs reprises dans l’ouvrage. (Les croyants croient à ce qu’il y a dans la Bible, oui, « plus ou moins », un écrivain « c’est un menteur. Mais un menteur qui a le droit de mentir. Qu’on paie pour ça… enfin, plus ou moins. »)

D’autres me semblent peu convaincants ou inutiles : l’auteur s’insurge contre le féminin « écrivaine » et défend le seul emploi du mot écrivain (car ce n’est pas un adjectif comme « vilain – vilaine ») et ce n’est pas un métier, on ne le féminise pas comme avocat-avocate. Ce n’est pas un métier parce qu’on n’en vit pas (certes, très très peu en vivent) mais j’ai surtout l’impression que l’auteur trouve le mot « écrivaine » très moche et moins prestigieux que son masculin ? De même tous les écrivains ont des chats parce qu’un chat dort beaucoup et l’écrivain mûrit ses personnages dans son sommeil, mmm oui…. « Un écrivain a l’air très paresseux, et pourtant il travaille énormément. Il travaille à son livre dans sa tête, même quand il a l’air de faire autre chose ». C’est vrai, tous les auteurs le disent, mais de là à avoir forcément le chat paresseux qui va avec … Plus loin, lorsque son neveu adolescent lui demande une seule bonne raison de lire un livre, elle lui répond : « je vais plutôt te donner un livre : La route. (…) Si ça t’ennuie, tu arrêteras, et on essaiera avec un autre. Il y a quelque part un livre qui est fait pour toi ». Pas sûre que l’argument suffise à tirer le jeune homme de son ordi !

Ce petit livre ouvre donc plusieurs pistes intéressantes qui ne demandent qu’à être explorées davantage, mais le jeune lecteur trouvera-t-il un adulte prêt à poursuivre le dialogue avec lui ? C’est une bonne intention pour faire se rencontrer jeunes enfants et écrivains !

La mise en page du texte facilite sa lecture : les passages importants sont imprimés dans une autre couleur, facile donc d’en repérer l’essentiel, et les illustrations apportent un petit plus ludique à l’aération du discours. Tout est (bien) fait pour ne pas effrayer et rebuter le jeune lecteur.

 

Une collection à explorer sur d’autres thèmes également.

(dès 10-11 ans)

 

Lu aussi par Cathulu, Malice, ...

 

Gallimard jeunesse /Giboulées, coll. Chouette penser !, août 2010, 79 pages, prix : 10,50 €

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Crédit photo couverture : © Sandrine Martin et éd. Gallimard jeunesse / Giboulées

 

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Les voyages de Théodore (Le Mont des Brumes t.1) – Susan Schade et Jon Buller

13 Juin 2011, 15:59pm

Publié par Laure

 

Traduit de l'américain par Sidonie Van den Dries

 

voyages-de-theodore.jpgPrésentation éditeur (je vous la livre telle quelle, elle résume parfaitement le roman tout en laissant plein de surprises !) :

« Théodore Chipmunk, un jeune écureuil amateur de légendes anciennes, vit heureux dans la Forêt sauvage. Il est convaincu qu'il y a bien longtemps les êtres humains régnaient sur Terre et que les animaux ne parlaient pas ! Un jour, emporté par une inondation, Théodore échoue dans la Cité des Ruines, une grande ville d'où les humains ont disparu depuis la catastrophe qu'ils ont provoquée. Là, vivent d'étranges animaux qui parlent, ainsi qu'une mystérieuse Dragonne servie par des esclaves et protégée par des rats-visons. A peine arrivé, Théodore échappe de justesse à l'un d'eux et se réfugie dans la librairie de Ferdinand, un porc-épic. Bien que fasciné par cet endroit, Théodore aimerait bien rentrer chez lui. L'occasion se présente lorsqu'il fait la connaissance d'Olive, l'ourse intrépide. Cette dernière travaille à la construction d'une machine volante, " un vélocicoptère ", afin de rejoindre les siens au Mont des Brumes... Un récit d'aventures optimiste, avec des animaux farfelus et attachants. Une fable écologique qui pose de vraies questions sur la société, l'importance des livres, la transmission du savoir... »

 

Nous voici en présence d'un vrai beau livre, couverture rigide, beau format, beau papier, jaquette à l'ancienne qui n'est pas sans rappeler les Jules Verne aux éditions de Hetzel (tiens, d'ailleurs, les voyages extraordinaires?), pour un vrai roman d'aventures captivant !

L'originalité du roman tient sans doute à sa forme d'abord : il alterne pages de BD toutes de noir et bleu dessinées et récit romanesque à la présentation aérée et illustrée de quelques vignettes. L'enchaînement de l'un à l'autre se fait naturellement, on ne s'en rend pas compte, absorbé par les aventures du petit écureuil Théodore et de ses comparses, Ferdinand le porc-épic, Olive l'ourse volante et Brun le lézard, gros coup de cœur pour ce lézard aux yeux globuleux, trouillard mais efficace quand il faut l'être ! Fable écologique aussi car les hommes n'existent plus, ils ont saccagé la planète et n'ont pas survécu (sauf un drôle de savant congelé!), mystère, légendes, labyrinthes, un récit accessible dès 8 ans qui ouvre une part belle à l'imaginaire, dans la tradition la plus pure du roman d'aventures classique.

 

 

Deux autres tomes sont à suivre : L'île de Faravole est sorti en septembre 2010, et le troisième tome reste à paraître.

Les deux auteurs sont mari et femme dans la vie, et travaillent ensemble, elle à l'écriture, lui à l'illustration.

 

Lauréat du Prix Tam-Tam 2011 catégorie Romans J'aime Lire (8 ans et +)

(Les autres sélectionnés étaient : 

 

  • Amour, impératif et pistolet, d'Hubert Ben Kemoun, chez Thierry Magnier, collection «Petite Poche», 48 pages, 5 € 
  • L’histoire de Clara, de Vincent Cuvellier, illustrations de Charles Dutertre, éditions Gallimard-Giboulées, 66 pages, 13,50 € 
  • La formule du succès, de Linda Urban, traduit de l’américain par Cyrielle Ayakatsikas, éditions École des loisirs, collection «Neuf», 250 pages, 11,50 €)

 

Lire les premières pages : ici 

 

(merci à Marianne pour la suggestion et le prêt!)

 

Bayard jeunesse, octobre 2009, 248 pages, prix : 14,50 €

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Crédit photo couverture : © Jon Buller et éd. Bayard jeunesse

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Le club des chatons (5 tomes parus) – Sue Mongredien

5 Juin 2011, 15:20pm

Publié par Laure

 

traduit de l'anglais par Anne Delcourt

Illustrateurs différents selon les tomes

 

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Voici typiquement le genre de série qui nous laisse sceptiques et réticents en bibliothèque : pur produit marketing, girly à souhait (couvertures roses à paillettes sur les titres, bouilles de chatons irrésistibles), mais quid de la qualité littéraire? Soyons honnêtes : les histoires sont gentillettes, vocabulaire très simple, je n'ai lu que le premier tome et j'ai trouvé cela très moyen, et les illustrations pas terribles. Mais... mais... Mosquito adore, les a dévorés, et attend le 6ème impatiemment. (je précise que Mosquito n'aime pas trop lire, dès qu'il y a trop de pages, elle a peur, mais là, elle s'est jetée dessus, a dévoré les 3 premiers tomes en une soirée, et les deux suivants idem lorsqu'ils sont arrivés).

Parfait pour attirer des enfants qui sont encore de timides lecteurs, un bon moyen de les accrocher, de les fidéliser, en espérant qu'ils trouveront des médiateurs (parents, enseignants, libraires, bibliothécaires, etc.) qui sauront les amener en douceur vers d'autres textes plus exigeants. Je ne condamne donc pas ces séries (qui semblent se développer de façon exponentielle) mais on n'est pas loin non plus de l'overdose commerciale. Et ça plaît follement aux gamins qui en redemandent.

 

Je vous laisse méditer ? (Remarquez au passage que le nom de l'auteur n'apparaît même pas sur la couverture). Parce que les plus jeunes ont leurs collections sur les poneys, les chats, les chiens, les trucs et machins magiques, et Versailles, c'est bon, on en a soupé de Versailles et de ses colombes, ses filles du Roi et autres Lady G., les grands ont ... Marc L., Guillaume M. et Katherine P. (Je ne me fatigue pas, c'est en gros le hit des prêts à la bib sur la dernière année). On a le droit de lire de tout, à tout âge, de mélanger les lectures « de plage » et les lectures plus engageantes, mais cette surproduction si jeune n'est-elle pas déjà que le signe d'un formatage de lecture ?

 

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Sinon, à part ça, de quoi ça cause le club des chatons ? Chloé, une petite fille de 8 ans emménage dans une nouvelle région, et ses parents acceptent qu'elle adopte un chaton pour mieux s'adapter à sa nouvelle vie. Il y a une portée à adopter pas loin, et elles sont quelques fillettes à être intéressées. Chacune va adopter un chaton, et elles vont se retrouver régulièrement chez l'une ou l'autre pour voir leurs minets grandir et apprendre à s'en occuper, entre l'école et les cours d'équitation (tout y est, même le poney-club dont raffolent les filles). Moyen sain et sympathique de se faire des amies...

Et que se passe-t-il quand les chatons deviennent adultes et sont moins craquants ? (allez, je suis mauvaise langue, laissons nos petites filles rêver, vaut mieux des bouquins partout que pas de bouquins du tout? Et puis nous on avait bien nos Fantômette et nos Alice, Club des cinq et cie...)

 

Conseillé à partir de 6 ans (je dirais plutôt 7-8 ans)

et deviens membre sur www.leclubdeschatons.fr

 

 

Nathan, janvier – juin 2011, 93 pages chacun, prix : 4,50 € chaque

Notes : stars-4-0__V7092073_.gif (Mosquito), stars-2-0__V45687805_.gif(Laure)

Crédit photo couverture : © Shutterstock et éd. Nathan

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