La lumière est à moi (et autres nouvelles) – Gilles Paris
Après le succès de Courgette (Autobiographie d’une courgette), mais aussi du vertige des falaises, d’au pays des kangourous, et de l’été des lucioles, Gilles Paris est incontestablement l’écrivain de l’enfance. D’une enfance bouleversée mais qui finit toujours par s’ouvrir au jour.
Avec ces dix-neuf nouvelles, Gilles Paris reste fidèle à ce thème qui lui est cher, et sait toucher son lecteur par des histoires graves qui n’oublient jamais la rédemption. Qu’ils soient hommes ou femmes, enfants, ados ou adultes racontant leur passé, ces nouvelles mettent en scène des solitudes qui se rencontrent, souvent déclenchées par la mort prématurée d’un parent, la séparation, la maladie.
La mer, le soleil, les volcans, différents pays du monde enveloppent de leur chaleur ces enfants pris au piège du tourbillon des émotions des adultes.
Des nouvelles à grappiller de-ci de-là ou à lire d’une traite ou presque, le choix est vaste, j’ai bien sûr quelques préférences pour quelques-unes d’entre elles, comme ces deux premières nouvelles qui se répondent, avec les points de vue différents de deux des protagonistes ; l’histoire d’une petite dernière, violente et provocatrice qui cache un drame des familles, la force et le pouvoir d’évocation d’Enfants de cœur, et la lumière apaisante et heureuse de la toute dernière qui donne son titre au recueil : la lumière est à moi.
L’occasion peut-être aussi (ce fut le cas pour moi) de découvrir la collection « haute enfance » chez Gallimard, riche de grands auteurs.
Aujourd’hui on dirait souvent résilience, mais Lior, la lumière est à moi en hébreu, c’est aussi cet éclat de lumière dans la douceur parfois amère de la vie.
p. 182 : « J’ai deux fois cinq ans. A mon âge on ne sait pas trop ce que l’amour veut dire. Parfois je ne comprends rien. Les adultes me fatiguent. »
Gallimard, coll. Haute enfance, octobre 2018, 197 pages, prix : 19 €, ISBN : 978-2-07-279795-8
Crédit photo couverture : © Didier Gaillard-Hohlweg et éd. Gallimard.