Pêche – Emma Glass
Traduit de l’anglais par Claro
Ce premier roman d’Emma Glass est bref (125 pages tout juste) mais stupéfiant de maîtrise, d’originalité dans l’écriture et le rythme. Sans doute faut-il souligner ici tout particulièrement le travail du traducteur (et Claro semble ici une évidence), tant cela n’a pas dû être facile d’avoir un tel rendu, rythmé, mélodieux, poétique parfois. Très réussi en tout cas.
La narratrice a subi un viol (du moins semble-t-il), ne s’en ouvre pas à ses parents (plus occupés à s’aimer bruyamment et à s’occuper du bébé), mais va devoir affronter de nouveaux démons et vivre avec.
L’histoire, extrêmement imagée, peut dérouter parfois. Mais l’ensemble est si bien tenu, poussé jusqu‘au bout de la métaphore, basculant dans un fantastique étonnant, qu’on ne peut qu’admirer le talent de l’autrice.
Tout est travaillé, les titres de chapitre, les prénoms des personnages, jusqu’à l’image de couverture.
Dans les remerciements, l’autrice salue « l’influence et l’intelligence supérieure de Gertrude Stein, James Joyce, Dylan Thomas, Kate Bush et Justin Vernon. La beauté de vos mots m’étourdit ».
Ceux d’Emma Glass aussi.
A lire pour sortir des sentiers battus.
Flammarion, août 2018, 125 pages, prix : 14 €, ISBN : 978-2-0814-4313-6
Crédit photo couverture : © Geoff McFetridge, « Put on » (2008) et éd. Flammarion