Les jardins d'Hélène

Taches rousses – Morgane Montoriol

7 Avril 2020, 12:35pm

Publié par Laure

Taches rousses est un premier roman qui frappe fort en s’ouvrant sur des chapitres très crus mais voyons où ils nous mènent… D’un côté, Wes, un peintre torturé qui signe des tableaux d’une rare violence où les femmes sont mutilées, de l’autre, Beck, jeune comédienne qui vit aux crochets d’un senior qu’elle semble détester, et qui n’a de cesse de cacher ses taches de rousseur qui lui sont insupportables. Le sexe est partout mais il est malsain, en tous les cas ne véhicule rien de positif. En trame de fond la violence paternelle subie dans l’enfance de Beck, et la disparition de sa petite sœur Leah à l’âge de quatorze ans. Quand des meurtres en série mutilant des femmes surviennent dans le quartier de Los Angeles où vit Beck, quel lien faire entre Wes et le passé de la jeune femme ?

 

D’ordinaire, je suis incapable de dire « c’est bien écrit, ou c’est mal écrit » Pour moi, l’écriture coule toute seule et se fait invisible au profit de l’histoire, ou un style particulier émerge qui contribue à la beauté de l’œuvre, mais là, l’écriture accroche, me dérange. Ça manque de fluidité. Pour la première fois il me vient à l’esprit « c’est mal écrit ». L’usage abusif et inapproprié des virgules rendent les phrases incorrectes. Les descriptions nombreuses alourdissent inutilement le texte.

 

Quant au scénario, de même je suis d’ordinaire incapable de dénouer l’intrigue avant d’avoir fini de la lire, là elle est évidente, et se confirme au fil du texte. Point de surprise donc. Et cette noirceur, cette violence extrême, même si j’en entends la raison romanesque, je peine à l’accepter dans cette lecture. Est-ce le but, de montrer qu’un premier roman féminin peut aussi rivaliser dans le registre de la surenchère dans la violence ? Juste pour démontrer que la violence entraine la violence ? Ce qui n’est pas nouveau et un peu rapide ?

 

Bref, j’espérais autre chose de ce thriller.

 

 

Albin Michel, février 2020, 365 pages, prix : 21,90 €, ISBN : 978-2-226-44682-4

 

 

 

Crédit photo couverture : © Jovana Rikalo / Stocksy.com / et éd. Albin Michel

Commenter cet article
A
Les conjectures que tu émets sur les raisons profondes de l'écriture de ce texte m'ont renvoyé vers ce passage du roman de John Boyne que j'ai justement lu ce matin : <br /> ‘What feels quirky or unusual today can often seem ridiculous, even embarrassing, a few years later. Endless streams of consciousness. Pages and pages of nonsense designed to fool people into thinking you’re some sort of genius because you don’t put words in their proper order or spell them correctly. It’s just not for me. I don’t mind admitting that I like traditional novel-writing. You know, with a plot. And characters. And good writing.’
Répondre
A
Oui, c'est son dernier : L'audacieux Monsieur Swift où le monde de l'édition et des écrivain en prend pour son grade !<br /> Bon courage pour ton projet (parce que j'imagine que dans le tas, tu dois te fader quelques bouses et pas mal de trucs qui ne te plaisent pas forcément)
L
dans lequel de ses romans ? traduit ou pas encore ? <br /> Je ne lisais plus trop de polars, parce que cette surenchère, tous comme les twists improbables m'agaçaient, là j'ai été servie pour quelques années ! (Je lis des polars et de la fantasy et de la chick-lit et du terroir pour un projet pro, c'est du dévouement, en même temps en ces temps de confinement, je ne vais pas m'en plaindre...)