Les jardins d'Hélène

Je m’appelle Lucy Barton – Elizabeth Strout

10 Août 2020, 13:24pm

Publié par Laure

Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Pierre Brévignon.

C’est une histoire simple, mais habilement construite. Celle d’une enfance malheureuse, de la grande pauvreté, d’un lien familial distendu, d’une violence sourde mais qui marque à jamais Lucy, qui revient sur sa vie lors d’une hospitalisation de neuf semaines, dans les années 1980 à New-York. On ne saura pas vraiment la nature de son hospitalisation, peu importe, c’est l’occasion de renouer avec sa mère, qu’elle n’avait pas vue depuis de nombreuses années. Lorsque l’état de santé de Lucy devient fragile, la mère s’enfuit et ne donne plus signe de vie. Pourtant dans ces quelques jours d’échanges, timides, l’amour, maladroit, s’est exprimé.

Le récit court jusqu’au temps présent, où Lucy est devenue écrivain, à travers le chemin d’une vie de couple assez ordinaire : un mariage, deux fillettes, un divorce, un nouveau compagnon, la mort des parents…

C’est un très beau roman que nous offre Elizabeth Strout, tout en nuances et subtilité.

J’ai aimé tout particulièrement les incises sur ses rencontres avec l’écrivain Sarah Payne, la manière de construire un roman et la voir s’appliquer à l’écriture en court, du texte écrit par Lucy, ce roman que l’on a entre les mains. On y croise aussi la stigmatisation du début des années SIDA, ces portes de chambres d’hôpital marquées d’un autocollant jaune : attention ici un malade AIDS (en 2020 en France, on y a vu des post-it jaunes marqués Covid+ ou C+, même façon de marquer le risque ou la peur)

Un univers sensible et grave mais néanmoins apaisé, comme je les aime.

 

 

Le livre de poche n° 34485, septembre 2019, 177 pages, prix : 7,40 €, ISBN : 978-2-253-07422-9

 

 

Crédit photo couverture : © éd. Le livre de poche / Shutterstock

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A
Je l'ai laissé passer, celui-ci. Il s'est perdu avec d'autres, tu sais, ceux qu'on se promet 1. de noter, 2. d'acheter... et qui finissent par passer aux oubliettes.
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L
Il n'a rien d'indispensable non plus, mais c'est personnellement le type de sujet et d'écriture que j'aime.