Les jardins d'Hélène

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Loin, chez personne - Valérie Sigward

20 Décembre 2007, 14:34pm

Publié par Laure

loin-chez-personne.jpgDeux sœurs partent en quête du père qui les a abandonnées alors qu’elles avaient 14 ans, quittant la maison sans explication. Alors qu’elles ont à présent la trentaine, elles ne l’ont jamais revu. Elles partent donc toutes deux, Julia et sa sœur (la narratrice du récit), accompagnées des deux enfants de Julia : Wilfrid, 7 ans, et Jeffrey, petit garçon autiste placé en institution et embarqué au passage, pour un road movie aussi étonnant que captivant.

p. 12 : "On va où ? On va chez qui ? demande Wilfrid. 
Loin. Chez personne."

Au fil du parcours la tension est palpable et le suspense prend place : vont-elles tuer ce père ? Le roman diffuse une atmosphère étrange, parfois proche de l’absurde, à l’intensité dramatique croissante. La fin, si elle ne répond pas à toutes les questions (comme disait Tatiana : Laure veut les clés !) laisse une surprise apaisante. Un curieux roman, trouble, prenant, que je n’ai d’abord pas vraiment aimé, mais que le déroulement de l’histoire m’a montré comme une vraie réussite, un nouveau coup de maître de Valérie Sigward, après la fugue.

Vrai coup de cœur pour Clarabel , je n’y ai en revanche pas perçu l’humour dont elle parle. Je crois que j’ai davantage rapproché de l’absurde ces situations-là. De même je l’ai trouvé plutôt sombre et mystérieux, curieux comme nous en avons une lecture si différente, tout en l’appréciant également ! Pas du tout une bouffée d’air frais pour moi ! Bref, un petit roman à découvrir !

 

Julliard, janv. 2007, 122 pages, prix : 15 €

Ma note : 4/5

Crédit photo : éd. Julliard et Amazon.fr           

Crédit tout court : merci Clarabel !

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Tom est mort - Marie Darrieussecq

7 Décembre 2007, 06:16am

Publié par Laure

tom-est-mort.gifTom est mort à quatre ans et demi. On n’en connaîtra la cause qu’à la toute dernière page, tout dernier paragraphe. Sa mère, 10 ans après, ouvre un carnet, et tente d’écrire sa douleur. Deuil pathologique, disent les psys, elle n’a pas effectué son « travail » de deuil dans les temps impartis.

J’ai eu du mal à finir ce roman. Long, trop long, mais surtout, aucune émotion. Un exercice stylistique extraordinaire qui consiste à écrire le mot mort une ligne sur deux pendant 246 pages. Et croyez-moi, même si l’on veut faire croire que la douleur rend fou, on a quand même compris depuis longtemps que Tom est mort. Alors forcément, on s’ennuie. De temps en temps, la situation familiale de cette mère : ses deux autres enfants, ses déménagements successifs à l’étranger pour suivre son mari. C’est un livre bavard, et je ne crois pas que la mort soit bavarde.

Seules les 10 lignes de la fin offrent une chute intéressante, qui peut expliquer la litanie qui précède, dommage qu’il ait fallu attendre si longtemps.

 

Les avis de Thom et de Bernard, que je partage.

Les avis des filles, plus compatissantes : SophieSylire, Gawou , et j'en oublie sans doute ! (Clarabel, je ne te retrouve que sur Amz)

 

POL, sept. 2007, 246 pages, prix : 17 €

Ma note : 2/5

Crédit photo couverture : éd. POL

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De manière à connaître le jour et l'heure - Nicolas Cauchy

3 Décembre 2007, 22:16pm

Publié par Laure

de-maniere-jour-et-heure.jpgLe jour de ses 54 ans fêtés en famille, Jean reçoit la visite d’un vieil ami qui vient lui une annoncer une mauvaise nouvelle. Moins d’une semaine plus tard, la famille est à nouveau réunie pour l’enterrement de Jean. Que s'est-il donc passé pendant cette semaine ? Est-ce lié à ce « big deal », gros contrat qu’on essaie de garder secret dans ce monde des affaires ?

Tous les membres de la famille vont vider leur cœur et dénoncer enfin ces vérités peu avouables, celles que le vernis de la bourgeoisie se plaît à cacher, derrière des façades de bonheur au goût de luxe et belles vacances. Des allers-retours donc, entre ce 21 juin festif et ce 27 juin endeuillé, et les voix des différents personnages.

Il y a du bon dans ce roman, c’est d’abord l’écriture de Cauchy. Ça coule tout seul, c’est prenant, et bien construit. Il m’a accompagné le temps d’un aller-retour en TGV Le Mans-Paris, et il a eu la délicatesse de me laisser tourner la dernière page à la gare d’arrivée. Efficace, je vous disais ! Bien sûr on pourra deviner l’intrigue assez vite, bien sûr le sujet est plutôt convenu : ces belles familles bourgeoises ont leurs faiblesses, leurs trahisons et leurs coucheries, comme partout. Il manque donc une petite étincelle quelque part, qui sortirait le roman d’une histoire somme toute banale, mais que sauve son style.

 

L’avis de :  Flo

 

Ed. Robert Laffont, sept. 2007, 285 pages, prix : 18 €

Ma note : 4/5

Crédit photo couverture : éd. Robert Laffont et Amazon.fr

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On n'est pas là pour disparaître - Olivia Rosenthal

2 Décembre 2007, 21:54pm

Publié par Laure

disparaitre-roenthal.jpgVoici un ouvrage curieux de par sa forme. Un roman qui entremêle différents monologues intérieurs, des petits exercices et des infos historiques pour décrire le désarroi de la maladie de A. (lzheimer). Un matin, monsieur T. a poignardé sa femme de 5 coups de couteau. Il ne sait pas pourquoi. C’est une crise de démence engendrée par la maladie.

Perte d’autonomie, perte de la mémoire, perte de la raison, oubli des gestes les plus simples, dégénérescence sénile, parfois précoce, crudité des réalités de la vie. C’est un livre fort qui n’y va pas par quatre chemins, un livre qui perturbe, non pas tant par son sujet que par son écriture novatrice, un leitmotiv lancinant qui pour moi, voilà… finit par tourner un peu en rond. Je n’ai pas accroché plus que cela à cette inventivité langagière qui fait la force du récit d’Olivia Rosenthal, pas perçu l’intérêt des éléments autobiographiques qu’elle y sème, peut-être en attendais-je trop, car je suis au final plutôt déçue par ce livre.


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Ils ont aimé : Lily, Joëlle , Yvon , Gambadou, ...


Ed. Verticales, juillet 2007, 215 pages, prix : 16,50 €

Ma note : 3/5

Crédit photo couverture : éd. Verticales et Amazon.fr

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La disparition de Richard Taylor - Arnaud Cathrine

30 Novembre 2007, 11:23am

Publié par Laure

disparition-richard-taylor.jpgRichard Taylor a tout pour être heureux : un job à la BBC, une jolie femme, une petite fille adorable, un appartement de 60 m² dans le centre de Londres, une voisine qui hurle un peu trop fort ses jouissances amoureuses ou solitaires, alors pourquoi, du jour au lendemain, disparaît-il soudain ?

Arnaud Cathrine nous offre ici un roman polyphonique finement construit, rempli de références, dans lequel divers personnages féminins vont prendre la parole pour tenter de dénouer l’histoire et le devenir de Richard. C’est bien fichu, c’est court, ça se lit tout seul, mais voilà, c’est quand même un peu plombant. Je connaissais cette atmosphère mélancolique et sombre de l’auteur à travers ses romans jeunesse, mais là, entre dépression et drame terrible, ça ne met pas vraiment en joie.

Un homme qui se cherche, qui regarde sa vie de l’extérieur, qui veut casser le moule dans lequel il s’est trop complaisamment coulé.

Mais je reste un peu sceptique, non sur la construction du roman, qui me plaît beaucoup, mais sur le fonds, et cette crise du trentenaire mal dans sa peau qu’on essaie de nous vendre un peu trop souvent dans une littérature dite « de trentenaires » ; lesquels seraient tous désabusés et passablement déprimés, finit par lasser.

A vous de voir !

 

De très bons articles  néanmoins sur le Buzz Littéraire, chez Florinette, Clarabel, LN
 

Sur le site de l’auteur

 

Verticales, janv.2007, 194 pages, prix : 17,50 €

Ma note : 2,5/5

Crédit photo couverture : éd. Verticales et Amazon.fr

 

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Mineure - Yann Queffélec

25 Novembre 2007, 18:36pm

Publié par Laure

Michel, 55 ans, aime Claire, sa femme, et leurs jumelles de 10 ans, Diane et Chloé. Pourtant il va quitter Claire… Mineure est le récit d’un homme tourmenté par son désir, tombé sous le charme envoûtant d’une jeune Lolita sans vergogne, la petite Sibylle, 13 ans, copine de ses filles, alors que par un concours de circonstances il s’est trouvé à jouer en double mixte au tennis avec elle. Jeu charmant du chat et de la souris où Michel résiste et se remémore sans cesse la loi (Sibylle est mineure), provocations aguicheuses de la demoiselle. Bilan de couple, ne peut-on donc plus s’aimer après quelques années ? : « Nous couchons ensemble avec plaisir mais sans désir. Pour empêcher que l’amour se défasse en nous. Pour éviter que se prenne le pli de n’être plus des amants mais des frère et sœur, des mère et fils, un couple d’amis partageant cordialement les draps. Nous couchons pour ne pas découcher, tiens, et nous barrer chacun de son côté, avec chacun sa jumelle. » (p.17)

Une histoire qui finalement n’a rien d’extraordinaire mais qui vaut ici pour l’écriture quasi parfaite de Queffélec. Chaque mot est le bon, pas un de trop, pour décrire le tourbillon de sève qui réanime ce quinqua, et l’empêche de dormir.

Mineure, roman érotique ou pas ? Tout dépend. Roman frémissant et sensuel, assurément, mais pudique et sage, pourtant. Dans la littérature érotique aujourd’hui, il est convenu d’assurer un minimum syndical d’acrobaties au verbe cru : point de cela chez Queffélec. Mais si la littérature érotique est plus pour vous question de suggestion et d’élégance, alors oui, Mineure est un livre diablement érotique. A vous de voir !

 

Coédition Michel Lafon / éditions Blanche, sept. 2006, 141 pages, prix : 15 €

Ma note : 4/5

Crédit photo couverture : © Wolfgang Eichler

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Le petit corps - Corinne Solliec

16 Novembre 2007, 17:52pm

Publié par Laure

petit-corps.jpgUn petit roman sur l’anorexie/boulimie qui a priori n’avait pas grand-chose pour me concerner et sortir du lot des écrits nombreux sur ce sujet. Mais voilà, Corinne Solliec a une plume pour rendre vivant, concis et percutant son propos.

La jeune Estelle, 20 ans, raconte ses crises, la mise à l’épreuve imposée par son compagnon, l’impossibilité de se contrôler ou se raisonner, les excès qui dépassent l’entendement quand il s’agit de se vendre contre un peu d’argent pour acheter de quoi « se remplir », et se vider aussitôt. Dérangeant, surprenant, avec une fin qui change la donne, espérons-le...

 

L’avis de Tamara
 

Gallimard, sept. 2006, 189 pages, prix : 12 €

Ma note : 3,5/5

Crédit photo couverture : éd. Gallimard et Amazon.fr

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Un week-end avec Odile - Frank de Bondt

15 Novembre 2007, 14:57pm

Publié par Laure

we-avec-odile.jpgAlain, la cinquantaine, est marié et travaille à l’Institut international d’études anthropologiques. Une fois par semaine, il donne des cours à l’Ecole supérieure des métiers du tourisme. Et là chaque lundi, il croise Odile, la documentaliste de l’école, une femme plus jeune que lui qui l’intrigue par son indépendance. Profitant d’une absence de sa femme, il propose à Odile de partir en week-end avec lui. Les douceurs espérées de cette escapade en bord de mer se révèlent décevantes et déstabilisantes. Mais soucieux de ne pas brusquer Odile, il accepte ses chastes propositions, un brin déçu et décontenancé. Odile mettra même fin prématurément au week-end, comme si quelque chose l’avait brusquée. Ce n’est qu’un chapitre plus loin dans le livre qu’on découvrira le passé pesant d’Odile, pour expliquer son comportement. La fin, dans laquelle Alain retrouve sa grande fille Sophie, m’a parue assez déroutante.

Un petit roman original qui n’hésite pas à bouleverser les clichés des escapades adultères pour proposer un schéma vraiment déstabilisant. Vite lu (court roman), je reste néanmoins sur ma faim : des explications sur le passé que j’aurais aimé voir développées, des absences de réaction des personnages que je trouve frustrantes et une fin en queue de poisson pour le moins étrange… font qu’il manque le brin d’enthousiasme qui me ferait adhérer totalement à l’histoire.

 

L'avis de Clarabel (trouvé par hasard, elle a vraiment tout lu, notre grande miss C. !)

Buchet-Chastel, mars 2004, 177 pages, prix : 13 €

Ma note : 3/5

Crédit photo couverture : éd. Buchet-Chastel et Amazon.fr

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Je suis morte et je n'ai rien appris - Solenn Colléter

6 Novembre 2007, 21:30pm

Publié par Laure

solleter.jpgJ’ai vécu cette lecture de façon exceptionnelle, et il y a longtemps qu’un roman ne m’avait pas autant « chamboulée ». Pour en garder le souvenir, je laisse intact mon parcours. Exceptionnellement, il n’y aura pas de résumé, juste de l’affect :

 

Vendredi 02 novembre, 23h30. Je viens de lire 135 pages du premier roman de Solenn Colléter. Je ne peux pas dormir. Un besoin irrépressible de prendre l’air. Je savais que ce livre dénonçait le bizutage et c’est en ce sens que je voulais le lire, espérant un engagement fort (contre, évidemment). Je me répète depuis les premières pages que c’est un roman, une fiction, ce n’est pas la réalité, Laure, reprends-toi, même si hélas c’est trop proche de la réalité, de tous ces dérapages lus dans les journaux, ça ne peut pas être vrai, ce n’est pas un témoignage, Laure, c’est un roman, une fiction.

Je me martèle ces mots dans le crâne depuis 135 pages. J’ai un besoin physique et nerveux d’aller lire la fin tout de suite, je veux croire au happy end, il faut que je sache tout de suite que justice sera faite. Je lis quelques pages de la fin en diagonale. Je reste sans mots, effondrée, tétanisée, je veux hurler ma rage, j’écris à chaud. Arrête ton film, Laure, c’est un roman, rien qu’un roman. Tu sais, une histoire inventée. C’est marqué sur la couverture : ROMAN. Je sais déjà que je serai incapable de parler de ce livre. Je ressasse sans fin les mots : roman, fiction, pas vrai. Je suis consciente de mon ridicule mais je ne peux pas faire autrement. Ah elle est forte cette Solenn, regarde ce qu’elle est en train de faire de toi avec son ROMAN, sa petite histoire. Tu marches pas, tu cours ! C’est pathétique. Reprends tes esprits ma vieille, regarde Mosquito dormir, change de bouquin, arrête cette horreur.

Déjà tu sais que tu le mettras au premier rang de ton best of annuel, cette petite tradition bloguesque, parce que seuls les livres qui te secouent à ce point le méritent. Arrête ton film, Laure, c’est un roman. Relis le commentaire posé de Cuné, est-ce qu’elle est devenue folle, elle, à la lecture de ce livre ? Non.

Quitte à ne pas dormir, autant rouvrir le livre. Reprendre à la page 136. Je suis maso. Je hais soudain la littérature et ma sensibilité risible. 
 

            1 h du matin. Prendre de la distance avec le texte. Se dire que l’auteur a volontairement accumulé tous les extrêmes de ces conneries. Malgré tout, ce sentiment de malaise qui enfle : se sentir abjectement voyeuse de toutes ces abominations, les lire sans rien faire. Non vraiment, je ne peux plus lire ce livre. Page 212, l’insoutenable est franchi.

 

Savoir qu’hélas tous ces faits existent. Faut-il alors applaudir ce livre pour son courage de dénonciation (et sa force narrative ?) ou se réfugier derrière la violence d’une fiction artificiellement construite ? S’interroger sur la manipulation du lecteur ? C’est la première fois que j’ai cette répulsion pour un livre. Sans fascination malsaine pour autant. Mais ce qu’il décrit me révulse et me met hors de moi. Se dire que l’auteur a pris l’ensemble des pires dérapages de bizutage et les a assemblés en une seule histoire ? Malaise. Mal à l’aise. Ouvrir la fenêtre en grand et respirer les zéro degrés de la nuit.

 

Samedi 03 novembre, 23h.

Une journée loin de la maison ne m’a pas permis de lire avant ce soir. Je viens de finir le roman de Solenn Colléter, et à présent je souris franchement. D’avoir été si bien menée en bateau. Car la dernière partie est franchement romanesque, au sens d’une construction de l’intrigue purement fabriquée, pour le bien fondé du suspens et la logique de l’histoire. Je ris aussi parce que le hasard a voulu que les passages de la fin que j’avais lus avec anticipation m’ont confortée dans l’hypothèse que je m’étais forgée, alors qu’il en était tout autre ! L’auteur m’a manipulée, m’a conduite exactement là où elle voulait que j’aille, pour finalement me montrer qu’elle s’était jouée de moi, et ça, c’est tout bonnement du génie, mes braves gens. Et pour tout dire, j’adore ça. Certes la fin est moins réaliste, plus « fabriquée », proche du polar, trop d’éléments forts qui finalement annulent (un tout petit peu) l’ensemble, c’est bien alors un ROMAN, mais quel ROMAN, grands dieux ! et un PREMIER roman !

Je me suis fait avoir, et franchement, j’ai adoré ça. Merci, Solenn…

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L’avis de Stéphanie 
 

Albin Michel, août 2007, 359 pages, prix : 19,50 €

Ma note : 19/20 (soyons fous, Philippe ;-))

Crédit photo couverture : éd. Albin Michel et Amazon.fr

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La femme de l'allemand - Marie Sizun

6 Novembre 2007, 06:00am

Publié par Laure

La petite Marion vit seule avec sa mère Fanny. De père, il n’y a plus. Derrière le silence se cache une paternité « allemande », pendant la guerre, et de cela, on ne parle pas. Et puis, ce père est mort à Stalingrad. Fanny restera à tout jamais la femme de l’Allemand, est-ce cet événement dans sa vie qui fera décompenser sa maladie, une psychose maniaco-dépressive ? Si au début Marion ne voit pas trop la folie de sa mère, elle devient plus évidente et plus lourde à gérer en grandissant. Quel déchirement pour la jeune fille devenue adolescente que de trahir sa mère en la confiant à des instituts aux soins spécialisés, quelle souffrance que de s’opposer ainsi à elle. Mais il n’y a pas d’autre réponse que la fuite pour se libérer de cette douleur et de cette folie pour laquelle elle ne peut rien.

Un très beau roman sur la difficulté des origines, le poids des regards sur ces filles mères ayant flirté avec l’ennemi pendant la guerre, les secrets qui peu à peu se dévoilent, et l’ambivalence qui toujours vous torture quand il faut choisir entre l’amour maternel et écouter et sauver sa raison. Ce roman, parfois un peu répétitif (à peine), traduit à merveille cet écartèlement de l’amour filial, les revirements entre les phases maniaques et celles dépressives de la maladie, et la violence toujours plus grande de cette mère qui n’est plus elle-même.

 

Elles l’ont lu : Flo , Clarabel  

Lu début octobre dans le cadre du Grand Prix des Lectrices de Elle 2008, sélection roman du mois de novembre.

Arléa, mars 2007, 242 pages, prix : 17 €

Ma note : 14/20
Crédit photo couverture : éd. Arléa et Amazon.fr

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