Les jardins d'Hélène

romans francais-francophones

Mari et femme - Régis de Sa Moreira

10 Septembre 2008, 12:35pm

Publié par Laure




« La première chose qui t'étonne lorsque tu ouvres les yeux c'est le plafond de votre chambre. Ça fait des mois que tu dors dans le salon. Tu ne comprends pas. Tu tournes la tête sur le côté, ta femme n'est pas dans le lit. Mais ses longs cheveux blonds s'étalent sous ta joue. Tu ne comprends pas du tout. Tu montes une main pour te gratter la barbe. Ta barbe a disparu. Tu ne respires plus. Tu descends ta main sous le drap. Tu cherches quelque chose entre tes jambes. Tu ne trouves rien. Tu te redresses d'un coup. Tu te tournes vers l'armoire à glace. Tu cries. Ta femme crie à ta place. »

 

Un homme se réveille un matin … dans le corps de sa femme. De même qu’elle est prisonnière de son corps à lui. C’est quelque peu embarrassant, déstabilisant, étonnant, mais voilà, il va falloir s’y faire. C’est sur ce postulat très original que se construit le roman de Régis de Sa Moreira, jouant sur le cocasse des situations. Ecrit à la deuxième personne, on se perd parfois un peu dans le tourbillon des pronoms où le tu n’est pas toujours celui qu’on croit, mais on se prend quand même très vite au jeu. On sourit, on regarde ce couple qui était sur le point de se séparer d’un œil compatissant, et on s’attendrirait presque de les voir se redécouvrir bien malgré eux. C’est un roman qui réjouit par son originalité, mais auquel il manque un je-ne-sais-quoi d’ambitieux, une pirouette un peu plus folle qui ferait oublier qu’hélas, le soufflé retombe vite, et que ça se conclut banalement une fois qu’on a compris le jeu.


Le site de l'éditeur : www.audiable.com



Au Diable Vauvert, août 2008, 181 pages, prix : 15 €
Ma note : 3/5
Crédit photo couverture : éd. au diable vauvert.

Voir les commentaires

à table ! - Tiffany Tavernier

3 Septembre 2008, 06:01am

Publié par Laure

Voici un roman délicieusement érotique et gourmand, tout autant que noir et dérangeant. Un roman percutant qu’on déguste les sens en alerte et d’une seule bouchée.


Marie est amoureuse d’Eli, mais Eli est marié, et n’a pas l’intention de divorcer. Le classique de la back street qui n’a plus que ses yeux pour pleurer le bel amant rentré dans son foyer. Mais quand Marie s’aperçoit qu’Eli la trompe avec une jeune étudiante, rien ne va plus, elle cafarde et vit comme un zombie, frôlant le licenciement alors qu’elle était une employée de banque particulièrement efficace pour faire rentrer des contrats. Ah monsieur va voir de quel bois elle se chauffe… la vengeance sera longue, hautement gastronomique, juste épicée à l’arsenic… ira-t-elle jusqu’au bout ? Ses recettes sont à se damner, la cuisinière un brin folle, le tout est tendu sur le fil du couteau, mais simplement jubilatoire. Bravo.

 

 

 

Les lectures de Laurence, Cuné, Yspaddaden, Amanda (moins enthousiaste)

 

Seuil, mai 2008, 138 pages, prix : 14,50 €

Ma note : 4,5/5

Crédit photo couverture : © Philippe Pache / Rapho / et éd. du Seuil

Crédit tout court : merci Cuné pour le conseil et pour le prêt !

Voir les commentaires

Vue sur la mère - Julien Almendros

1 Septembre 2008, 06:05am

Publié par Laure

« Je suis né le cordon ombilical autour du cou, un premier bijou qui, déjà, avait l’avantage de n’être pas très onéreux. » Voilà la première phrase de ce premier roman qui donne le ton mi drôle mi amer de l’ensemble. C’est l’histoire de Julien et de sa mère, ou plus exactement, un portrait de cette mère, possessive, jalouse, tyrannique, pleureuse, de celles qui vous gâchent l’enfance et virent pathétiques. Mais voilà, ça ne va pas plus loin, c’est vif et vite lu, mais ça reste factuel, oui des mères comme ça il y en a plein, mais alors, et après ?

Il manque un souffle à ce roman, un dépassement, quelque chose qui aille plus loin que ce portrait banal. Quant à l’épilogue… il n’apporte rien de plus, inutile donc, au fond on s’en fiche de savoir si c’est vrai ou pas, autobiographique ou non.

 

Mais les avis sont partagés : voir celui de Cuné (que je remercie pour le prêt), Laurence, et celui d’un libraire

 




Le Dilettante, août 2008, 124 pages, prix : 14 €

Ma note : 2,5/5

Crédit photo couverture : éd. Le Dilettante

Voir les commentaires

Laisse les hommes pleurer - Eugène Durif

30 Août 2008, 06:19am

Publié par Laure

Léonard est un ancien « populart », un pupille de l’Etat, à ne pas confondre avec un pupille de la nation qui, lui, a mérité de la patrie, précise-t-il. Père de 4 enfants d’un premier mariage, il vit à présent avec une nouvelle compagne, Hélène. Gardien de prison, il est blâmé pour éprouver un peu trop de compassion pour un détenu. Il se sent déprimé dans sa vie comme dans son couple. Il ressent alors le besoin profond de partir à la recherche de celui qui fut son quasi frère, un enfant placé comme lui, Sammy, un petit gamin tout droit arrivé dans la Creuse depuis l’île de la Réunion, comme c’était fréquent dans les années 60 de faire venir ces enfants en Creuse et de promettre à leurs familles une meilleure vie. Meilleure vie, tu parles. Larbins à la ferme, traités comme des chiens, mais dans l’adversité, le soutien moral et l’amitié de ces deux gamins se forgeront à toute épreuve.

Léonard remonte ses souvenirs d’enfance en même temps que la route qui lui permettra de retrouver Sammy, à qui la vie n’a pas tellement réussi. Rudesse d’une famille d’accueil au comportement inhumain, un environnement qui fait penser à ceux de Patrice Juiff ; réconfort d’une famille des environs avec qui ils auront sympathisé, l’espoir se mêle à la détresse, et la vie continue, malgré tout.

Un voyage intérieur autant que réel pour tenter de finir de se reconstruire, si c’est encore possible, une belle quête de cette amitié inoubliée. Même si la fin est un peu trop ouverte à mon goût, Eugène Durif offre là un roman humain et chaleureux, une histoire tout à la fois  simple et forte.

 
L'avis de Cuné


 

Actes Sud, août 2008, 138 pages, prix : 16 €

Ma note : 3,5/5

Crédit photo couverture : © Johann Fournier et éd. Actes Sud

Voir les commentaires

Fleurs de tempête - Philippe Le Guillou

27 Août 2008, 05:05am

Publié par Laure

 

Si je ne devais retenir qu’un seul livre de l’année 2008, ce serait probablement celui-ci. Un chant d’amour inconsolable aussi beau que douloureux, porté par une écriture sublime.

Il s’agit d’un récit autobiographique relatant l’amitié amoureuse entre l’auteur et Hélène, une jeune enseignante passionnée de littérature et de Proust en particulier. Leur relation est curieuse, amitié débordante d’amour, ils passent beaucoup de temps ensemble, en Bretagne, à Paris, en Irlande. Le livre est construit en 3 parties : les souvenirs de l’auteur depuis sa rencontre avec Hélène à son départ pour Brest, où elle va faire sa vie avec Xavier, un marin, et dont elle aura une petite fille, Marie. La deuxième partie traduit la douleur de l’auteur au départ de Marie. Mais très tôt dans le livre s’est insinué le signe de la maladie, un nodule sans gravité mais surveillé, puis… la troisième partie est celle de la descente aux enfers, le parcours de la maladie, cancer du sein, son traitement et la lutte acharnée d’Hélène pour triompher.

Vingt ans d’amour que la maladie viendra balayer.

Un texte magnifiquement écrit, très littéraire, lumineux, intense et dramatique, d’une beauté rare.

(p.162) « C’est alors que j’ai imaginé pour elle ce tombeau, comme un reliquaire de mots et d’images où elle serait enclose et toujours vivante, le premier de mes livres qu’elle ne lirait pas. »

 

Gallimard, février 2008, 162 pages, prix : 14,50 €

Ma note : 5/5

Crédit photo couverture : éd. Gallimard.

Voir les commentaires

Qui comme Ulysse - Georges Flipo

26 Août 2008, 05:33am

Publié par Laure

Ce recueil de quatorze nouvelles variées vous embarque en voyage : de l’Inde à la Thaïlande en passant par Cabourg ou Méribel, quand ce n’est pas Séville ou Venise, mais le plus souvent quand même en Amérique du Sud, vous voyagerez … au cœur de l’être humain et parfois de ses noirceurs.

Soyons honnêtes, certaines nouvelles m’ont laissée indifférente : Nocturne, les sources froides, et à l’heure de notre mort, l’Indifférent, et Rapace. Toutes les autres (et ça en fait quand même neuf) ont quelque chose de fort et de touchant, de révoltant, de drôle, d’original, d’étrange, … [Bilan qui n’engage que moi !] Il y a l’île Sainte-Absence, qui se passe à Cabourg, que j’avais eu la chance d’entendre lue par Cuné avant même d’avoir le livre, et qui vous bouleverse et vous fait la relire en cherchant bien le moment où tout bascule. Très réussie. Qui comme Ulysse, qui vous donne des envies d’empanadas au fil de la lecture. Un éléphant de Pattaya, sur le tourisme sexuel, qui vous donne envie de ruer dans les brancards, une grande réussite cette nouvelle, aussi abjecte que bien construite. La marche dans le désert, absurde du hasard et du destin, vers le frère, étrange… La partie des petits saints… bon, faut se la farcir quand même, la partie d’échecs quand on n’y connaît rien…. Incartade, parenthèse féminine qui offre un peu de légèreté à la gravité de l’ensemble, et la Route de la Soie, dans laquelle un retraité gagne le gros lot grâce à son blog de voyages, alors qu’il n’est qu’un imposteur : jamais sorti de sa Bretagne, il se contente de réécrire ce qu’il trouve sur le net… joli pied de nez !

Bref, vous l’aurez compris, des nouvelles très différentes, variées, touchantes ou drôles, il y en a vraiment pour tous les goûts, et forcément quelques unes qui vous plairont, si ce n’est toutes !

 


Merci à l’auteur et à son éditrice de me l’avoir offert.

 

L’avis de Cuné

 

Anne Carrière, août 2008, 252 pages, prix : 18 €

Ma note : 3,5/5

Crédit photo couverture : éd. Anne Carrière (Homme aux valises, sculpture de Gilles Blanchard en acier patiné (environ 35 cm), collection particulière.)

 

Voir les commentaires

La vie en rose - Dominique Mainard

25 Août 2008, 06:16am

Publié par Laure

Vu par Françoise Pétrovitch

 

Les éditions du Chemin de Fer est une toute petite maison d’édition que j’ai découverte grâce à Corinne de Litote en tête. Le principe consiste à associer un texte (nouvelle, courte fiction) d’un auteur ayant déjà publié par ailleurs à un travail d’artiste sur ce texte. J’ai choisi celui de Dominique Mainard car j’aime bien ses romans.

Le livre déjà est un bel objet, s’ouvre un peu comme un coffret, avec un rabat sur la 4ème de couv qui se replie sur la totalité des pages. Un peu cher hélas (15 €, une soixantaine de pages) mais le travail d’artiste, de composition de l’ouvrage le justifie.

 

L’histoire : Layla, une jeune fille de 17 ans est retrouvée morte dans un jardin public. Arnaud arrive sur les lieux avec son ami journaliste qui réussit à le convaincre d’interroger les habitants de l’immeuble pour réussir ainsi son projet : écrire un roman policier. Tous lui fermeront la porte au nez, sauf un vieux monsieur qui va lui raconter sa rencontre avec Layla et son amitié pour elle. La vie en rose, parce que Layla aimait beaucoup cette chanson et la chantait souvent…   Un témoignage et une confession étonnante de ce vieil homme, une nouvelle délicatement illustrée par le rose essentiellement, mais aussi le rouge et d’autres touches de couleurs. L’ensemble est fort joli, mais j’avoue qu’hormis le bel objet, je ne suis pas très sensible à ce qu’apporte ici l’illustration.


Quelques unes des illustrations : sur le site de l’éditeur

 

 

Bravo quand même à tous ces libraires qui proposent et prennent le temps de conseiller ces livres car sans eux ils passeraient totalement inaperçus. Une bonne idée à conserver quand on veut par exemple faire un petit cadeau (quasi sûr que le destinataire ne l'aura pas déjà !) et je retenterai peut-être avec un autre titre du catalogue.

 

Les éditions du chemin de fer, avril 2007, 59 pages, prix : 15 €

Ma note : 3,5/5

Crédit photo couverture : © Françoise Pétrovitch et éd. le chemin de fer.

Voir les commentaires

Le cri du poisson rouge - Michel Piquemal

23 Août 2008, 06:19am

Publié par Laure

Le net permet parfois des petites merveilles. Un jour je trouve dans la boîte mail de ce blog un mail d’écrivain. Tiens, je n’ai rien lu de lui, du moins rien critiqué ici, c’est un auteur jeunesse bien connu pourtant. Il me pose juste une question en littérature. Quelques échanges et pour me remercier, il me propose son roman désespéré. Les romans désespérés ont toujours plus de goût que les autres. Surtout quand ils ont un brin de jouissance féroce.

 

Il est écrivain, il y travaille depuis longtemps, mais n’a toujours rien publié. La générosité de Mère le fait vivre. Dès qu’il s’astreint à un peu de régularité et de réveil matinal, est-ce sa faute s’il est tout de suite fatigué ? Il engloutit du Nutella et retourne se coucher, c’est quand même plus facile. Imbu de lui-même, égoïste, il est bien le seul à ne pas douter de son talent. Par ailleurs, il revendique sa liberté et consomme les femmes au gré de ses désirs (quoi, Françoise, on n’est pas mariés que je sache, dit-il à son officielle). Il est souvent victime de crises d’angoisses, trouve toujours la vie épuisante et finit par s’acheter un poisson rouge. Un qui tourne bêtement dans son bocal, comme tous les poissons rouges. Et le cri de l’auteur en détresse fait autant de bruit que celui de son poisson rouge…

100 petits tableaux, brefs petits chapitres pour nous décrire un auteur en mal de réussite doublé d’un type détestable. Et pourtant on rit souvent ! c’est si vrai cette prétention d’auteur ! On pense d’ailleurs au roman de G. Flipo, le vertige des auteurs, dans la même veine, même si celui de Piquemal le précède (2001). Un petit roman vraiment sympathique, lu une nuit étouffante d’août à Vic-la-Gardiole (34) et pardon pour les voisins si j’ai ri à 2h du matin….

 

 

 

L’avis de Cuné 

 

Chroniqué dans Télérama

 

Le site de l’auteur  

 

Eden, collection Folies d’encre, nov. 2001, 133 pages, prix : 9,91 €

Ma note : 4/5

Crédit photo couverture : © André Blaise et Eden éd.

Voir les commentaires

Ce que je fais là assis par terre – Joël Egloff

22 Août 2008, 05:51am

Publié par Laure

Joël Egloff est un auteur que j’aime bien, pour ses romans déroutants hors du commun. Celui-ci (le troisième après Edmond Ganglion & fils et Les ensoleillés) n’échappe pas à la règle.

Notre héros est assis-là par terre, au bord d’un gouffre, en plein Paris. Il vit seul dans son petit appartement, on ne sait pas trop de quoi, mais la ville est inquiétante : partout tout se fissure, se creuse, se troue, et pouf, beaucoup sont faits prisonniers de la terre. Les immeubles s’effondrent et le sol est un vrai gruyère. Au milieu des crevasses et de la panique (beaucoup tentent de quitter la ville en attendant des trains qui ne partent jamais), notre héros sympathise avec Jeff, un SDF qui l’acoquine à la bouteille et à la vie dehors. Ajoutons-y un pigeon qui ne vole pas et c’est parti pour un roman aussi étrange qu’absurde. Et c’est ça qui est bon. On ne sait pas où l’on va, mais on les aime ces deux bonhommes et leur pigeon, leurs manies et leurs curieuses réactions.

C’est déstabilisant, tendre, drôle, cruel, bizarre, inquiétant, absurde, mais j’aime cet univers, même s’il reste (dommage) un peu sans réponse, ce qui fait aussi son charme.

 

Editions du Rocher, août 2003, 154 pages, prix : 14,50 €

Ma note : 3,5/5

Crédit photo couverture : Atelier Dominique Toutain © illustration Michel Sabbadini // et éd. du Rocher.

Voir les commentaires

La caissière – Catherine Moret-Courtel

21 Août 2008, 05:20am

Publié par Laure

La société de consommation et le métier de caissière sont à la mode en littérature en ce moment, puisque après les tribulations d’une caissière d’Anna Sam, on peut lire à présent La Caissière, premier roman de Catherine Moret-Courtel. Mais quand Anna Sam nous offrait des chroniques – perles du métier sans grande surprise, Catherine Moret-Courtel nous offre ici un vrai roman, qui va au-delà des considérations sur la difficulté de ce métier méprisé, même si tous ces ingrédients y sont aussi, bien sûr.

Michèle a la cinquantaine, et voilà deux ans qu’elle est forcée de travailler comme caissière dans un hyper de zone industrielle, depuis le décès de son mari, artisan pour qui elle effectuait la comptabilité, sans être payée, comme beaucoup d’épouses d’artisans. Chaque matin elle prend le même bus interurbain qui la mène au centre ville, puis prend un second bus qui la mène sur son lieu de travail, le plus souvent sous la pluie de cette Picardie morose et grise. Elle a quelques collègues sympas, mais c’est une femme éteinte, qui vit dans sa routine, parce qu’il faut bien.

Mais peu à peu Michèle va faire de curieux rêves, qu’elle ne comprend pas forcément tout de suite, mais quand ils s’avéreront prémonitoires, elle se réfugiera avec bonheur dans ses nuits, et s’empressera de tout noter au réveil, avant d’oublier.

Petit à petit, par la magie de ses rêves, Michèle se rouvrira à la vie, et ruera un peu dans les brancards. Un léger bémol sur la fin peut-être, trop « guimauve » et attendue, mais au final, un bel ensemble, sur la période de deuil et la solitude, sur le métier d’hôtesse de caisse, son bataillon de chefaillons hargneux et sa cohorte de clients méprisants, mais surtout, une belle leçon d’humanité, simple et sincère, et d’empathie. Et puis on sourit souvent aussi, la vieille commère du village qui épie chacun derrière ses rideaux est un vrai tableau comme il en existe beaucoup, c’est un régal.

Un premier roman à découvrir.

 



Belfond, août 2008, 190 pages, prix : 17 €

 

 

Ma note : 3,5/5

Crédit photo couverture : éd. Belfond.

Voir les commentaires