Vous parler de ça – Laurie Halse Anderson
Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Marie Chabin
C'est une de mes dernières lectures de l'année 2014, et j'en suis sortie déçue. J'avais découvert le label « La belle colère » avec Dieu me déteste et La Ballade d'Hester Day, malheureusement, je vais decrescendo dans mon appréciation de ces romans.
Dans celui-ci, Melinda Sodino, 14 ans, entre au lycée, mais elle n'est plus la même qu'avant les vacances d'été. Quelque chose de grave s'est produit, on ne sait pas quoi, mais une chose qui la rend impopulaire auprès de ses camarades qui l'évitent, et qui la rendent elle, mutique et dépressive, avec des résultats scolaires qui fondent comme neige au soleil, et un enfermement sur soi de plus en plus marqué.
Le début du roman est plutôt prenant, le lecteur souhaite percer le mystère et écouter ce que cette jeune fille a à dire. Des pistes un peu trop largement tracées (seul le professeur de dessin trouve grâce à ses yeux, et l'on se doute bien que c'est par lui que viendra la rédemption), mais vers le milieu, ça patine, ça tourne en rond, ça n'avance plus, on se lasse. On a deviné ce que le « ça » voulait dire (d'autant qu'il est explicité dans la plupart des critiques en ligne, plus vraiment d'intérêt, sinon à découvrir le cheminement de l'adolescente), mais Dieu que c'est long...
Soit l'ouvrage est autobiographique et même des années après se veut thérapeutique (bon, pourquoi pas) soit il est simplement bien longuet avant de pouvoir appeler un chat un chat et c'est dommage. Étonnantes (absences de) réactions parentales et professorales, l'adolescence a bon dos quand il s'agit d'apathie, mais l'on peine à croire cet enfoncement sans même une réaction de la mère...
Bref, j'ai été déçue par cet opus, mais peut-être touchera-t-il davantage un lectorat adolescent, car le ton en revanche me semble adéquat à cette tranche d'âge.
La belle colère, octobre 2014, 298 pages, prix : 19 €
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Crédit photo couverture : © éd. La Belle Colère