Les jardins d'Hélène

Moins qu’hier (plus que demain) – Fabcaro

20 Juillet 2018, 14:17pm

Publié par Laure

Du lever au coucher, du matin au soir, chaque page de l’album est une tranche de vie d’un couple. Différents couples se succèdent. Celui de Géraldine et Fabien revient comme un gimmick, celui de l’homme qui fait semblant de ne pas comprendre que sa femme est partie pour de bon, et pas seulement à la boulangerie.

 

C’est cynique, plutôt acide, les pensées révélées sont de celles que l’on tait, inavouables ou peu politiquement correctes. Mais les histoires d’amour finissent mal… en général, c’est bien connu non ?

 

Regardez le titre avec son proverbe inversé…

 

Prenez la couverture avec ce couple de mariés (sur un plat de nouilles ?!), retournez le livre et regardez la 4ème de couv, vous y lirez cet extrait : « File dans ta chambre ! on t’annoncera le divorce quand tu seras moins insolente ! » C’est peut-être d’ailleurs l’une des planches les plus drôles de l’album, cette petite fille qui a compris avant qu’on ne le lui dise, et sa mère qui essaie d’enrober les choses…

 

Si vous aimez l’humour de Fabcaro (Zaï Zaï Zaï Zaï, Et si l’amour c’était aimer ? , Pause,  …), foncez ! C’est parfois cruel, mais juste et drôle !

 

 

 

Editions Glénat, coll. GlénAAARG !, mai 2018, 62 pages, prix : 12,75 €

 

 

 

Crédit photo couverture : © Fabcaro et éd. Glénat

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Moi, canard – Ramona Badescu, Fanny Dreyer (ill.)

19 Juillet 2018, 10:40am

Publié par Laure

Superbe ! Si le livre peut dérouter au premier abord, mi album mi monologue théâtral, il mérite amplement qu’on s’y arrête et fera partie des livres qui se lisent, se relisent, se redécouvrent à chaque fois, et se feuillettent aussi pour le plaisir des yeux.

 

Ramona Badescu a fait du Vilain petit canard d’Andersen une libre adaptation pour le théâtre, et son texte est magnifique. Découpé en sept actes, il est très poétique, et dit la souffrance de la différence, jusqu’à la révélation de soi finale. Le canard est un beau cygne qui retrouve sa place parmi les siens.

 

Le texte s’entrecoupe d’illustrations à l’aquarelle absolument magnifiques, sur quelques pages à chaque fois, elles complètent le récit. Les couleurs varient au fil de l’atmosphère et des émotions du personnage.

 

Ce choix de format, de construction, l’association surprenante dans le découpage du texte et de l’illustration font de ce livre une superbe réussite.

 

Très émouvant, délicat, douloureux parfois, il est autant pour les adultes que pour les enfants à partir de 6/7 ans.

 

 

 

Cambourakis, mars 2016, 68 pages, prix : 16 €, ISBN : 978-2-36624-194-5

 

 

 

Crédit photo couverture : © Fanny Dreyer et éd. Cambourakis

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Dans le ventre de maman / Max a grandi – Astrid Desbordes, Pauline Martin (ill.)

19 Juillet 2018, 08:43am

Publié par Laure

Dans le ventre de maman / Max a grandi – Astrid Desbordes, Pauline Martin (ill.)

Déjà les 7ème et 8ème volumes de la série « Max et Lapin », qui plaît beaucoup aux mamans à la bibliothèque !

 

 

Dans le ventre de maman :

Un album tout doux tout tendre (comme toujours dans cette série), qui explique la grossesse et l'arrivée d'une petite sœur dans la famille de Max. Des mots simples, qui expriment aussi la curiosité, l'impatience, la légère jalousie de Max à la naissance à l'idée de partager sa maman.

 

 

Max a grandi :

Max a une très belle voiture de course mais voilà, il a grandi, elle est trop petite pour lui. Difficile de s'en séparer ! Il la laisse dans sa chambre, mais il est bien triste. Mais il y a Bulle, sa petite sœur : il suffit de jouer avec elle et de lui montrer comment faire, c'est à nouveau rigolo !

Un bel album sur la transmission, le fait de grandir, le partage des choses qu'on aime.
(Dès 2 ans.)

 

 

 

Nathan, mai et juillet 2018, 24 pages, prix : 5,90 € chaque.

 

 

 

Crédit photo couvertures : © Pauline Martin et éd. Nathan.

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Qui ment ? - Karen M. McManus

18 Juillet 2018, 14:13pm

Publié par Laure

Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Anne Delcourt

 

 

 

Cinq lycéens sont collés pour avoir apporté des téléphones portables en cours et s’être fait surprendre par leur professeur. Cinq élèves aux hobbies et à la personnalité très différents : il y a Simon, qui alimentait un journal à potins, Bronwyn, la sage et bonne élève, Nate, le dealer, Cooper, le sportif, et enfin Addy la jolie fille sympa.

 

Mais très vite Simon meurt d’un choc anaphylactique : tout le monde connaissait pourtant son allergie aux arachides et sa méticulosité à éviter celles-ci, alors comment a-t-il pu boire de l’eau dans un récipient ayant contenu de l’huile d’arachide, lui qui ne buvait que dans sa propre gourde ? Quelqu’un a bien dû vouloir le tuer !  Les quatre autres lycéens sont donc suspects.

 

Peu à peu le lecteur va découvrir les secrets des uns et des autres, jusqu’au dénouement qui révélera le coupable.

 

Les secrets et défauts des lycéens étant assez vite connus, le roman s’enlise dans un bavardage creux et fade que j’ai trouvé bien ennuyeux. La fin est pourtant inattendue et plutôt bien menée, il est donc dommage que les trois premiers quarts soient aussi insipides (et longs !)

 

Le découpage égrène le calendrier en donnant successivement la parole aux quatre protagonistes, mais rien ne les différencie dans le discours, leur façon d’être et de s’exprimer, c’est fort dommage dans un roman choral.

 

 

Bref c’était l’été, le camping, les doigts de pied en éventail à la piscine, sinon je ne l’aurais même pas fini… Je n’en garderai pas un grand souvenir.

 

 

 

 

Nathan, mars 2018, 459 pages, prix : 17,95 €, ISBN : 978-2-09-257521-5

 

 

 

Crédit photo couverture : © diverses banques d’images et éd. Nathan

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Si c’est pour l’éternité – Tommy Wallach

17 Juillet 2018, 13:35pm

Publié par Laure

Traduit de l’américain par Anne Guitton

 

 

Parker Santé a 17 ans, et la particularité d’avoir perdu la parole cinq ans auparavant, au décès de son père dans un accident de voiture dans laquelle il se trouvait également. Il préfère développer ses talents de pickpocket dans les hôtels de luxe de San Francisco que de fréquenter le lycée. Il a une façon bien à lui de voir la redistribution des richesses. C’est ainsi qu’il va faire la connaissance de Zelda Toth, une très belle jeune femme aux cheveux d’argent.

 

Une étrange relation va naître en eux, car s’il la dépouille de son argent, elle ne lui en veut pas pour autant, à quoi bon, elle envisage de se suicider quelques jours plus tard. Il va dès lors faire tout ce qu’il peut pour la faire changer d’avis.

 

J’ai adoré ce roman pour adolescents : son humour, sa fantaisie, son originalité ont fait mouche. Écrit à la façon d’un journal à la première personne, le lecteur découvre aussi que le jeune Parker consacre du temps à l’écriture de fiction, ses contes insérés dans le récit apportent une touche complémentaire à l’ensemble du roman. Si je ne suis pas fan de l’élément fantastique de l’intrigue, peu importe, je me suis laissé embarquer dans l’histoire.

 

Que faire de sa vie, trouver quelqu’un sur sa route qui vous redonne espoir et vous aide à croire en vous, être prêt pour le premier amour, sont quelques-uns des éléments abordés ici. J’ai aimé l’audace de l’auteur dans ses choix, sa fantaisie et sa légère impertinence dans les dialogues. Une très bonne surprise !

 

 

 

Nathan, février 2018, 314 pages, prix : 16,95 €, ISBN : 978-2-09-257490-4

 

 

 

Crédit photo couverture : © 2016, Ali Smith / éd. Nathan.

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Une fille de …. – Jo Witek

10 Juillet 2018, 14:55pm

Publié par Laure

p. 25 : « Je m’appelle Hanna Sobolev, je suis la fille d’Olga Sobolev, prostituée indépendante. Fille de pute, quoi. Je suis une insulte, la pire des insultes, celle que les gens de mon âge balancent si facilement à la tête de leurs ennemis. »

 

Du plus loin qu’elle s’en souvienne, Hanna a quatre ans, lorsqu’elle entre dans un magasin de chaussures. Sa mère lui dit de choisir avec la vendeuse, et pendant ce temps-là, elle file dans l’arrière-boutique avec le patron. La petite n’a pas encore les mots, mais déjà elle sait.

 

C’est pour la protéger de « ça » que sa mère l’enverra ensuite dans un internat loin d’elle, et la récupérera à l’âge de onze ans.

 

Officiellement, sa mère est serveuse de nuit dans un bar. Qu’importe, elle l’aime.

P. 29 : « Oui, je l’adore, ma mère, parce qu’elle m’a offert tout ce qu’elle n’a jamais reçu. »

 

 

Le récit à la 1ère personne alterne deux phases : celle en italique, de la course à pied qui lui redonne la force d’affronter le monde, de sa nécessité pour la jeune fille, de la rencontre, de l’amour naissant, et celle du récit de sa vie, de son histoire familiale. De la bêtise crasse des autres au collège, et de la construction de soi avec ce passé familial. Peut-elle croire en l’amour avec ce que vit sa mère ?

 

 

Un très beau texte, sur la prostitution, le jugement des autres, la violence de ce « métier », je trouve peut-être de trop le passage très pédagogique prêt à débattre en classe sur une école et une éducation égalitaires (mais le roman s’adresse avant tout à des ados), néanmoins l’ensemble est d’une grande justesse. Les phrases le plus souvent brèves donnent toute sa force au récit.

 

 

p. 61 : « Je suis le fruit d’un sale business entre un homme prêt à payer pour avoir du plaisir et une femme qui accepte le deal pour éviter de se faire buter par des mafieux »

 

Un indispensable.

 

 

 

Sélectionné pour le prix des lecteurs 13-16 ans de la Ville du Mans

et du Département de la Sarthe 2019

 

 

 

Actes Sud junior, coll. D’une seule voix, août 2017, 93 pages, prix: 9 €, ISBN: 978-2-330-08142-3

 

 

 

Crédit photo couverture : © Coprid – Fotolia / éd. Actes Sud junior

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Gros ours & Petit lapin – Nylso

9 Juillet 2018, 14:14pm

Publié par Laure

C’est l’histoire d’un ours qui retrouve régulièrement dans la forêt un petit lapin. D’ailleurs il rêve d’être un lapin, mais ce n’est pas possible. Parfois, c’est le lapin qui aimerait être un ours qui hiberne. Dans une nature grandiose ou sur un talus, ces deux amis devisent, mieux, ils philosophent. S'interrogent sur la vie, sur leur place ici-bas. Chaque saynète est une aventure et un élément de réflexion, parfois on rit tout simplement, de cette amitié improbable et des horreurs qu’ils se racontent. Mais toujours ils se retrouvent.

 

Et puis il y a ce dessin si reconnaissable de Nylso. Je l’avais découvert avec Jérôme d’Alphagraph, ce trait très fin à l’encre, comme de mini hachures, qui compose de vastes paysages, un ours assez reconnaissable et un tout petit lapin qu’il faut parfois chercher un peu plus dans la page. Somptueux.

 

Délicatesse, humour, philosophie, nature : admirable !

 

(Pour ados et adultes)

 

©  Nylso et Misma éd.

 

 

Misma éd., mai 2016, 224 pages, prix : 20 €, ISBN : 978-2-916254-49-4

 

 

 

Crédit photo couverture : © Nylso et éd. Misma.

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Boom – Julien Dufresne-Lamy

8 Juillet 2018, 11:41am

Publié par Laure

La fin brutale d’une amitié : en voyage à Londres, Timothée va être fauché par une voiture sur le pont de Westminster par un fou de Dieu, un terroriste. Comment Étienne, son pote à la vie à la mort, au caractère bien différent mais complémentaire, va-t-il surmonter ce drame ?

 

Le récit à la deuxième personne du singulier par Étienne dit la douleur, la perte, le lien, la naissance de leur amitié, son évolution, leur parcours, leur jeunesse et ces trois ans de joies et délires. On sourit souvent, on comprend, l’empathie de chacun devient celle du lecteur également. Boom, c’était un tic de langage de Timothée, c’est aussi le choc de l’acte terroriste.

 

Un texte bref, au scalpel comme souvent dans cette collection, très fin, au ton parfait, et qui donne envie d’aller voir ce que l’auteur a déjà écrit par ailleurs.

 

 

 

P. 12 : « Tu es parti avec ma tranquillité. Je ne dors plus, je vis mal, mes nuits sont bruyantes et mes journées de viennent de longs tunnels silencieux. »

 

 

 

 

 

 

Actes Sud Junior, coll. D’une seule voix, avril 2018, 110 pages, prix: 9,80 €, ISBN : 978-2-330-09685-4

 

 

 

Crédit photo couverture : © DR / Actes Sud junior

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Le retour – Bruno Duhamel

3 Juillet 2018, 14:52pm

Publié par Laure

J’ai découvert Bruno Duhamel récemment par son album « Jamais »; aussi ai-je eu la curiosité d’aller voir ce qu’il avait fait avant.

 

J’ai lu Le retour, un scénario bien différent, mais une construction hyper intéressante et une plutôt bonne intrigue. Il explique dans la préface s’être très librement inspiré de la vie de l’artiste César Manrique (1919-1992).

Cristobal, un artiste revenu au pays, sur son île de Lanzarote, est horrifié de voir à quel point la nature est sacrifiée au profit d’un tourisme immobilier d’une grande laideur et combien l’appât du gain fait des ravages. Mais Cristobal est aussi très mégalo et apte à se mettre très vite tout le monde à dos. Aussi quand il est retrouvé mort dans un accident de voiture, l’inspecteur Claudio Ramirez est chargé d’enquêter discrètement : meurtre, suicide ou banal accident ?

 

J’ai beaucoup aimé les allers-retours temporels, et le choix des couleurs qui y est associé, la beauté des décors (et notamment quelques doubles pleines pages qui font à la fois un focus dans le récit et un tableau à contempler !) De même la relation au père, au couple, l’impétuosité du personnage sont des éléments psychologiques très bien conduits.

 

Le sujet m’a moins séduite que « Jamais » mais j’ai néanmoins beaucoup aimé cette palette de l’auteur.

 

 

 

Bamboo éd., collection Grand Angle, mai 2017 ; 96 pages : prix : 18,90 €, ISBN : 978-2-8189-4097-6

 

 

 

Crédit photo couverture : © Bruno Duhamel et Bamboo éditions.

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Juin en 2018 en couvertures ...

1 Juillet 2018, 15:20pm

Publié par Laure

En juin, j'ai lu :

 

 

 

 

 

 

 

 

   

  

 

 

 

 

 

 

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