Les jardins d'Hélène

La tribu qui pue – Elise Gravel et Magali Le Huche (ill.)

25 Juillet 2018, 10:34am

Publié par Laure

Les enfants de la Tribu-qui-pue vivent dans les bois, tout nus et sans adultes, en parfaite autarcie : ils se débrouillent très bien tout seuls. Ils ont quand même une chef : Fanette Ducoup. Celle-ci les a sauvés de la méchante Yvonne Carré, directrice d’un orphelinat désert, qui n’avait qu’un rêve : les enfermer pour les décrasser dans sa nouvelle machine à laver infernale.

 

Ah les adultes qui ont toujours raison et qui sont à cours d’arguments quand il s’agit de justifier leurs ordres ! Ils se prennent ici quelques vérités bien senties dans les dents : eux aussi ils puent, avec leurs cigarettes, et leurs déchets dans la nature.

 

L’humour m’a fait penser aux livres de Françoize Boucher et Claudine Desmarteau.

 

C’est drôle, délicieusement impertinent (c’est de l’humour !), le format est à mi-chemin entre l’album et la BD par certains découpages, la taille de l’album met en valeur les illustrations de Magali le Huche (qui fourmillent de détails) ; le texte peut paraitre un peu long parfois mais il convient ainsi à tous : dès 4/5 ans en lecture par l’adulte, dès 6/ 7 ans en lecture autonome. Et sans limite d’âge, évidemment !

 

J’espère qu’il y aura d’autres aventures de cette tribu sans tabous.

 

 

 

Pourquoi je l’ai lu : parce qu'une de mes bénévoles l'avait acheté pour ses petits-enfants et l'avait beaucoup aimé, me l'a conseillé, et parce que j'avais lu partout de bonnes critiques.

 

Comment et où je l’ai lu : ma bénévole me l'a prêté, je l'ai lu un soir dans mon lit, pour une lecture courte et rapide !

 

 

 

Les fourmis rouges, octobre 2017, prix : 16,50 €, ISBN : 978-2-36902-084-4

 

 

 

Crédit photo couverture : © Magali Le Huche et éditions les fourmis rouges

Voir les commentaires

Comment ne pas devenir une fille à chat – Nadia Daam

25 Juillet 2018, 09:04am

Publié par Laure

Illustrations de Leslie Plée.

 

Décrivant la vie et les pensées d’une mère célibataire à l’approche de la quarantaine, dotée d’un chat Pompom (Pompon ?), ce livre est un ensemble de chroniques (et non un roman comme je le pensais avant lecture) drôles et au ton surjoué de magazine féminin, avec le sens de la formule qui fait mouche. C’est léger et déjanté. Mais ça ne va pas plus loin.

 

On n’en retiendra rien mais c’est distrayant, survitaminé, et à consommer à petites doses sous peine d’indigestion. Le format plus proche de l’article de presse se prête d’ailleurs bien à ce picorage.

 

 

Pourquoi je l’ai lu : Parce que je suis une fille à chats et que j’espère ne pas déjà sentir la croquette (comme le dit le bandeau : l’art d’être célibataire sans sentir la croquette)

 

Où et comment je l’ai lu : il me faisait de l’œil dans le catalogue numérique de Netgalley. Sur liseuse donc, du 07 au 23 juillet (+ de 15 jours !), c’est-à-dire en y intercalant plein d’autres lectures, sinon c’était trop indigeste. L’humour exacerbé, à la longue, ça fatigue.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mazarine, mai 2018, 168 pages, prix : 17 €, ISBN : 978-2-863-74358-4

 

 

 

Crédit photo couverture : Leslie Plée et éd. Fayard / Mazarine

Voir les commentaires

Les petites distances – Cazot / Benyamina

24 Juillet 2018, 16:24pm

Publié par Laure

Scénario de Véronique Cazot, Dessin de Camille Benyamina

 

Max rentre chez lui avec une énorme plante en pot artificielle dans les bras : c’est qu’il fête ce soir les quatre ans de sa rencontre avec sa compagne. Mais lorsqu’il entre chez lui, il la trouve dans les bras d’un autre. Ah tiens, elle l’avait oublié. C’est curieux, dans son quotidien, il est de plus en plus transparent. Et si le sens figuré devenait sens propre ? S’il devenait réellement invisible ?

 

Léonie, jolie rousse, n’a pas froid aux yeux quand il s’agit d’attirer les hommes, mais elle est en proie à ses démons toutes les nuits. Angoisses et terreurs l’empêchent de tomber amoureuse.

 

Max trouve une colocation dans l’immeuble de Léo(nie) mais qui tourne vite court car son coloc l’a déjà oublié et reloue à quelqu’un d’autre. Puisque personne ne le remarque, il s’installe chez Léonie.

 

Commence une histoire d’amour et de désir, au fantastique léger, très bien traduit par le dessin de Camille Benyamina. C’est surnaturel, mais d’un réalisme presque tangible. Max peut alors vivre ses fantasmes en toute liberté, s’immiscer dans l’intimité des gens, mais réaliser tout aussi tristement que pour ses parents il n’existe pas. C’est un chien qui a pris sa place. Il enquêtera pour lever le mystère de sa naissance.

 

Deux personnages à l’écart du tourbillon incessant de la vie, angoissé pour l’un, trop discret pour l’autre, et un joli scénario pour valoriser ces traits de caractère. C’est fouillé, drôle parfois, sensible, joliment coloré. Les sons et les odeurs occupent une place particulière dans ce récit où d’autres sens ont disparu.

 

L’imaginaire permet ici de mettre en lumière la différence, et de créer une belle histoire d’amour qui réconcilie ceux qui ne crient pas aussi fort que les autres.

 

 

 

Le très beau billet de Sabine : ici

 

 

 

Pourquoi je l’ai lu : Parce qu’il m’a attirée quand je l’ai aperçu sur la table d’un libraire, parce qu’il laissait présager une histoire intimiste comme je les aime, et que les couleurs m’ont séduite.

 

Comment et où je l’ai lu : je l’ai emprunté à la bibliothèque, je l’ai lu un samedi soir au soleil couchant au jardin, sur la chaise longue, d’une traite.

 

 

 

Casterman, avril 2018, 149 pages, prix : 22 €, ISBN : 978-2-2030-9997-5

 

 

 

Crédit photo couverture : © Camille Benyamina et éd. Casterman

Voir les commentaires

Je vais rester – Trondheim / Chevillard

23 Juillet 2018, 15:19pm

Publié par Laure

Scénario de Lewis Trondheim, Dessins et couleurs d’Hubert Chevillard

 

 

Fabienne et Roland arrivent à Palavas pour une semaine de vacances. Mais il est trop tôt pour prendre la location, ils se baladent alors en bord de mer. La tempête se lève : Roland est décapité par une tôle qui s’est détachée et envolée. Fabienne va poursuivre son séjour, en suivant scrupuleusement l’agenda bien rempli qu’avait rempli Roland, de visites en découvertes, jusqu’à une surprise prévue lors d’un dîner au restaurant.

 

Surprise, pour la famille, pour le lecteur : la réaction de Fabienne n'est bien évidemment pas celle attendue, et le sel de la BD nait de ce décalage. Où veut-elle nous mener ? Et ce curieux personnage avec qui elle sympathise, ne cache-t-il pas lui aussi une douleur enfouie ?

 

J’ai beaucoup aimé cet album, au découpage très classique, pour son scénario inattendu ; que se passe-t-il quand vous réagissez (ou ne réagissez pas ?) à un fait qui normalement se veut ritualisé ? Et pourquoi chacun ne pourrait-il pas réagir à sa manière, sans s’attirer le courroux ou la désapprobation d’autrui ? Étrange, cette parenthèse temporelle pointe l’absurdité de la vie, sa fin inéluctable et imprévisible, le mystère de l’être humain, dans une histoire douce et mélancolique.

A découvrir.

 

 

 

 

Pourquoi je l’ai lu : Parce que sa couverture m’a fait de l’œil chez le libraire, parce que Trondheim, parce qu’une histoire de vie, parce que je l’avais repéré sur un blog (désolée je ne sais plus lequel, probablement celui d’Antigone)

 

Comment et où je l’ai lu : je l’ai emprunté à la bibliothèque, et je l’ai lu un samedi soir en sortant du travail, dans cet instant de pause où l’on peut souffler avant de se mettre aux corvées ménagères, au soleil de fin d’après-midi au jardin, sur la chaise longue, d'une traite évidemment.

 

 

Rue de Sèvres, mai 2018, 125 pages, prix : 18 €, ISBN : 978-2-36981-228-9

 

 

 

Crédit photo couverture : © Hubert Chevillard et éd. Rue de Sèvres

Voir les commentaires

Alexandre a trop grandi – Caroline Lechevallier, Didier Jean & Zad

21 Juillet 2018, 09:30am

Publié par Laure

Je découvre ce petit éditeur corrézien par cet album.

 

Madame Lapin reçoit son amie Madame Chat à la maison. Cette dernière vient avec son nouveau-né. Madame Lapin s’extasie devant le bébé et dit : « Il est tellement mignon, […] Ah, si seulement il pouvait rester tout petit ! » C’en est trop pour Alexandre, le fils de Madame Lapin, qui lui a bien grandi. Il pense que sa maman préfèrerait un petit bébé, et imagine tout ce qu’elle pourrait faire avec lui s’il était petit. Mais toujours ce refrain revient : « Mais Alexandre a trop grandi ! »

 

Le malentendu va bien évidemment se lever et la maman d’Alexandre ne manquera pas de valoriser tout ce que son grand lapin est capable de faire et combien elle l’aimera toujours.

 

Un bel album tout doux, au trait simple, joliment coloré, qui dit la peur de grandir, de ne plus être aimé par ses parents, surtout si un nouveau bébé devait arriver…. Le tout avec beaucoup d’humour et de tendresse.

 

 

Feuilleter l’album : ici

 

 

Ed. Utopique, mars 2018, 32 pages, prix : 10 €, ISBN : 979-10-91081-32-0

 

 

 

Crédit photo couverture : Caroline Lechevallier et éd. Utopique.

Voir les commentaires

Moins qu’hier (plus que demain) – Fabcaro

20 Juillet 2018, 14:17pm

Publié par Laure

Du lever au coucher, du matin au soir, chaque page de l’album est une tranche de vie d’un couple. Différents couples se succèdent. Celui de Géraldine et Fabien revient comme un gimmick, celui de l’homme qui fait semblant de ne pas comprendre que sa femme est partie pour de bon, et pas seulement à la boulangerie.

 

C’est cynique, plutôt acide, les pensées révélées sont de celles que l’on tait, inavouables ou peu politiquement correctes. Mais les histoires d’amour finissent mal… en général, c’est bien connu non ?

 

Regardez le titre avec son proverbe inversé…

 

Prenez la couverture avec ce couple de mariés (sur un plat de nouilles ?!), retournez le livre et regardez la 4ème de couv, vous y lirez cet extrait : « File dans ta chambre ! on t’annoncera le divorce quand tu seras moins insolente ! » C’est peut-être d’ailleurs l’une des planches les plus drôles de l’album, cette petite fille qui a compris avant qu’on ne le lui dise, et sa mère qui essaie d’enrober les choses…

 

Si vous aimez l’humour de Fabcaro (Zaï Zaï Zaï Zaï, Et si l’amour c’était aimer ? , Pause,  …), foncez ! C’est parfois cruel, mais juste et drôle !

 

 

 

Editions Glénat, coll. GlénAAARG !, mai 2018, 62 pages, prix : 12,75 €

 

 

 

Crédit photo couverture : © Fabcaro et éd. Glénat

Voir les commentaires

Moi, canard – Ramona Badescu, Fanny Dreyer (ill.)

19 Juillet 2018, 10:40am

Publié par Laure

Superbe ! Si le livre peut dérouter au premier abord, mi album mi monologue théâtral, il mérite amplement qu’on s’y arrête et fera partie des livres qui se lisent, se relisent, se redécouvrent à chaque fois, et se feuillettent aussi pour le plaisir des yeux.

 

Ramona Badescu a fait du Vilain petit canard d’Andersen une libre adaptation pour le théâtre, et son texte est magnifique. Découpé en sept actes, il est très poétique, et dit la souffrance de la différence, jusqu’à la révélation de soi finale. Le canard est un beau cygne qui retrouve sa place parmi les siens.

 

Le texte s’entrecoupe d’illustrations à l’aquarelle absolument magnifiques, sur quelques pages à chaque fois, elles complètent le récit. Les couleurs varient au fil de l’atmosphère et des émotions du personnage.

 

Ce choix de format, de construction, l’association surprenante dans le découpage du texte et de l’illustration font de ce livre une superbe réussite.

 

Très émouvant, délicat, douloureux parfois, il est autant pour les adultes que pour les enfants à partir de 6/7 ans.

 

 

 

Cambourakis, mars 2016, 68 pages, prix : 16 €, ISBN : 978-2-36624-194-5

 

 

 

Crédit photo couverture : © Fanny Dreyer et éd. Cambourakis

Voir les commentaires

Dans le ventre de maman / Max a grandi – Astrid Desbordes, Pauline Martin (ill.)

19 Juillet 2018, 08:43am

Publié par Laure

Dans le ventre de maman / Max a grandi – Astrid Desbordes, Pauline Martin (ill.)

Déjà les 7ème et 8ème volumes de la série « Max et Lapin », qui plaît beaucoup aux mamans à la bibliothèque !

 

 

Dans le ventre de maman :

Un album tout doux tout tendre (comme toujours dans cette série), qui explique la grossesse et l'arrivée d'une petite sœur dans la famille de Max. Des mots simples, qui expriment aussi la curiosité, l'impatience, la légère jalousie de Max à la naissance à l'idée de partager sa maman.

 

 

Max a grandi :

Max a une très belle voiture de course mais voilà, il a grandi, elle est trop petite pour lui. Difficile de s'en séparer ! Il la laisse dans sa chambre, mais il est bien triste. Mais il y a Bulle, sa petite sœur : il suffit de jouer avec elle et de lui montrer comment faire, c'est à nouveau rigolo !

Un bel album sur la transmission, le fait de grandir, le partage des choses qu'on aime.
(Dès 2 ans.)

 

 

 

Nathan, mai et juillet 2018, 24 pages, prix : 5,90 € chaque.

 

 

 

Crédit photo couvertures : © Pauline Martin et éd. Nathan.

Voir les commentaires

Qui ment ? - Karen M. McManus

18 Juillet 2018, 14:13pm

Publié par Laure

Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Anne Delcourt

 

 

 

Cinq lycéens sont collés pour avoir apporté des téléphones portables en cours et s’être fait surprendre par leur professeur. Cinq élèves aux hobbies et à la personnalité très différents : il y a Simon, qui alimentait un journal à potins, Bronwyn, la sage et bonne élève, Nate, le dealer, Cooper, le sportif, et enfin Addy la jolie fille sympa.

 

Mais très vite Simon meurt d’un choc anaphylactique : tout le monde connaissait pourtant son allergie aux arachides et sa méticulosité à éviter celles-ci, alors comment a-t-il pu boire de l’eau dans un récipient ayant contenu de l’huile d’arachide, lui qui ne buvait que dans sa propre gourde ? Quelqu’un a bien dû vouloir le tuer !  Les quatre autres lycéens sont donc suspects.

 

Peu à peu le lecteur va découvrir les secrets des uns et des autres, jusqu’au dénouement qui révélera le coupable.

 

Les secrets et défauts des lycéens étant assez vite connus, le roman s’enlise dans un bavardage creux et fade que j’ai trouvé bien ennuyeux. La fin est pourtant inattendue et plutôt bien menée, il est donc dommage que les trois premiers quarts soient aussi insipides (et longs !)

 

Le découpage égrène le calendrier en donnant successivement la parole aux quatre protagonistes, mais rien ne les différencie dans le discours, leur façon d’être et de s’exprimer, c’est fort dommage dans un roman choral.

 

 

Bref c’était l’été, le camping, les doigts de pied en éventail à la piscine, sinon je ne l’aurais même pas fini… Je n’en garderai pas un grand souvenir.

 

 

 

 

Nathan, mars 2018, 459 pages, prix : 17,95 €, ISBN : 978-2-09-257521-5

 

 

 

Crédit photo couverture : © diverses banques d’images et éd. Nathan

Voir les commentaires

Si c’est pour l’éternité – Tommy Wallach

17 Juillet 2018, 13:35pm

Publié par Laure

Traduit de l’américain par Anne Guitton

 

 

Parker Santé a 17 ans, et la particularité d’avoir perdu la parole cinq ans auparavant, au décès de son père dans un accident de voiture dans laquelle il se trouvait également. Il préfère développer ses talents de pickpocket dans les hôtels de luxe de San Francisco que de fréquenter le lycée. Il a une façon bien à lui de voir la redistribution des richesses. C’est ainsi qu’il va faire la connaissance de Zelda Toth, une très belle jeune femme aux cheveux d’argent.

 

Une étrange relation va naître en eux, car s’il la dépouille de son argent, elle ne lui en veut pas pour autant, à quoi bon, elle envisage de se suicider quelques jours plus tard. Il va dès lors faire tout ce qu’il peut pour la faire changer d’avis.

 

J’ai adoré ce roman pour adolescents : son humour, sa fantaisie, son originalité ont fait mouche. Écrit à la façon d’un journal à la première personne, le lecteur découvre aussi que le jeune Parker consacre du temps à l’écriture de fiction, ses contes insérés dans le récit apportent une touche complémentaire à l’ensemble du roman. Si je ne suis pas fan de l’élément fantastique de l’intrigue, peu importe, je me suis laissé embarquer dans l’histoire.

 

Que faire de sa vie, trouver quelqu’un sur sa route qui vous redonne espoir et vous aide à croire en vous, être prêt pour le premier amour, sont quelques-uns des éléments abordés ici. J’ai aimé l’audace de l’auteur dans ses choix, sa fantaisie et sa légère impertinence dans les dialogues. Une très bonne surprise !

 

 

 

Nathan, février 2018, 314 pages, prix : 16,95 €, ISBN : 978-2-09-257490-4

 

 

 

Crédit photo couverture : © 2016, Ali Smith / éd. Nathan.

Voir les commentaires