Dans un contexte de chaos (K.O. ?) à Paris, qu’on imagine être des attentats, Sitam (Mathis ?) et la môme Capu réussissent à fuir, d’abord en banlieue puis à Amsterdam.
Le roman tient surtout par son écriture, riche et musicale. Les références au jazz et à l’atmosphère sonore du roman sont nombreuses.
Je n’ai pas adhéré à ce style et je ne dois la fin de ma lecture qu’à la brièveté du tout.
Comme au jeu des charades extrêmement tordues données en exemple, il est question, je trouve et je cite, de « priapisme par le langage ». Mais le langage, certes travaillé, ne fait pas tout. A trop soigner l’emballage au détriment du contenu, c’est l’ennui qui pointe.
Il faut dépasser la moitié du roman pour qu’enfin il se passe quelque chose, mais c’est trop tard, du moins pour moi. Le travail sur la langue a fini par être lassant et bavard.
Quant à la fin, soit je ne l’ai pas comprise, soit je conclurai par « tout ça pour ça ? »
Vous l’aurez compris, ce roman n’était pas pour moi !
Pourquoi je l’ai lu ? : Parce que c’est un premier roman qui s’annonçait comme LE coup de cœur de la blogosphère et des premières critiques parues sur le web.
Où et comment je l’ai lu ? : Sur liseuse, du 20 au 22 août, chez moi et en déplacement à Nantes, grâce à la plateforme de services de presse numériques Netgalley.
Buchet Chastel, août 2018, 208 pages, prix : 15 €, ISBN : 978-2-283-03148-3
La relation entre un petit garçon et son père décrite de manière fine, douce et humoristique.
C’est que grâce à lui, il fait et apprend énormément de choses ce papa, comme prendre son temps, jouer, raconter des histoires, etc. Grandir en quelque sorte et ce quel que soit l’âge ?
C’est doux et tendre, les phrases sont courtes mais font mouche, le dessin est très épuré, dans des tons noir, gris et jaune uniquement.
Une belle idée cadeau pour tous les papas qui aiment passer du temps avec leur enfant !
A partir de 3 ans.
Ed. Milan, mai 2017, 40 pages, prix : 12,90 €, ISBN : 978-2-7459-8493-7
Dizzie vit avec son père depuis que sa mère est partie alors qu’elle avait quatre ans. Chaque année, celle-ci lui adresse une carte avec un petit cadeau. Le jour de ses douze ans, Dizzie attend donc impatiemment ce courrier mais ... rien n’arrive.
Rien ? Ou plutôt si : sa mère en personne. Qui propose de l’emmener faire un tour des festivals de musique hippie. Comme si huit ans d’absence sans nouvelles n’avaient aucune incidence sur la vie de la jeune adolescente. Sur un malentendu avec son père (elle pensait avoir son accord), elle part en camping-car avec sa mère.
C’est l’immersion totale dans une communauté hippie, un mode de vie qu’elle ignore totalement et découvre souvent effarée. Elle va croiser un ado et un enfant tous deux attachants, et se trouver confrontée au regard des autres face à la vie des gens nomades et libres ou qui prônent cette liberté.
C’est un roman que j’ai trouvé très triste et rude, mais ô combien attachant ! Comme on a envie de la secouer cette mère défaillante et immature ! Comme on a envie de rappeler à Dizzie la stabilité et l’amour serein et pérenne qu’elle a auprès de son père ! Bien sûr tout finit bien et se veut plutôt positif, mais les drames n’épargnent pas les personnages, surtout les jeunes Finn et Mouse.
Un roman très émouvant dans lequel le lecteur ne peut qu’être en empathie avec les personnages (sauf celui de la mère !), qui évoque aussi l’amitié, l’amour naissant, le bien / le mal, et l’éducation parentale…
Conseillé par l’éditeur à partir de 11 ans, il s’adresse donc aux pré-ados et jeunes ados.
Nathan, janvier 2018, 252 pages, prix : 15,95 €, ISBN : 978-2-09-258022-6
L’étoile rebelle :
Autant j’ai aimé la belle étoile, autant j’ai trouvé cet épisode reprenant l’un des personnages quelques années plus tard beaucoup plus banal.
On retrouve le jeune Mouse sept ans plus tard, désormais âgé de quatorze ans. Il vit à nouveau avec sa mère, dans un logement social de banlieue, un quartier dans lequel les dealers font la loi. Lorsqu’il trouve et adopte un petit chien qu’il nomme Lucky, il est loin de se douter qu’il appartient au caïd de la cité.
Avec Cat, une jeune fille rencontrée par hasard (il notera lui-même le sort un peu forcé de « Cat & Mouse »), Mouse va lutter de manière non violente contre la drogue, par le tag notamment, présenté comme un outil artistique et dénonciateur.
Ce volume s’attarde davantage sur les différences de milieu social, la non-violence, la lutte contre la drogue, les liens familiaux, le mensonge. Si l’on a du plaisir à retrouver l’un des personnages de la belle étoile(et les autres apparaissent plus rapidement), je trouve cette nouvelle intrigue beaucoup plus fade et vaine.
Ce titre fonctionnera sans doute bien dans l’effet « série », même si les deux peuvent se lire tout à fait indépendamment, je le trouve toutefois beaucoup moins riche dans la réflexion et la pertinence de la psychologie des personnages par rapport au précédent.
Conseillé par l’éditeur à partir de 11 ans également.
Dites les gens de chez Nathan, il faudrait choisir : sur les couvertures un macaron imprimé indique « par l’auteure des filles au chocolat », et en fin d’ouvrage, on trouve une notice sur l’autrice Cathy Cassidy. ;-)
Nathan, juin 2018, 264 pages, prix : 15,95 €, ISBN : 9782-2-09-258013-4
« Antoine Orsini est mort et le soleil n’y peut rien » : tel est l’incipit du roman. Antoine, on l’appelait surtout le baoul, traduction phonétique de baullu en corse, autrement dit le simplet, l’idiot du village. Après l’enterrement le récit fait un retour en arrière pour donner la parole à Antoine, qui en parlant à sa chaise cassée ramassée au bar du coin, va raconter son histoire et le drame principal de sa vie. Il a fait quinze ans de prison pour un meurtre qu’il n’a pas commis, celui d’une adolescente de seize ans et demi assassinée dans la forêt, qu’il a lui-même retrouvée. Mais accuser le baoul, c’était si facile et arrangeant…
J’ai trouvé l’intrigue un peu longue à se mettre en place et ma première réflexion fut : c’est un exercice de style. Et sur la longueur, un exercice de style, ça peut être lassant. Il n’en est rien cependant, car peu à peu l’histoire va se reconstituer, et le langage sans filtre, tantôt naïf tantôt violent, participe autant de l’exercice que de la réussite du fond du roman.
On se surprend parfois à éclater de rire sur une formule inattendue, mais derrière cette « simplicité », c’est le drame d’un homme qui est dépeint, et celui de la nature humaine tout entière dans les relations, mensonges et manipulations des habitants de ce village. La place de la différence qu’on interroge aussi dans la société.
Le roman est bref et se lit quasi d’une traite, laissant un sentiment d’exercice réussi (il fallait le tenir ce style, toujours ce fameux exercice, où la forme prend toute la place) mais qui ne suffit pas à faire de son histoire une œuvre tout à fait originale.
Pourquoi je l’ai lu : parce qu’il est proposé en lecture commune au club lecture de septembre auquel je participe.
Où et comment je l’ai lu : en service de presse numérique via la plateforme Netgalley, sur ma liseuse les 15 et 16 août, dans mon lit.
Le premier roman de l'auteur sur ce blog également : Moro-Sphynx, éd. Stock, 2016
Stock, août 2018, 208 pages, prix : 17,50 €, ISBN : 978-2-234-08324-0
Je peux bien l’avouer, j’ai lu tout Jean-Philippe Blondel, du moins tout ce qui est publié à ce jour et facile à trouver. Il doit bien y avoir quelques nouvelles ici ou là sur lesquelles je n’ai pas mis la main.
C’est peut-être même le seul auteur envers qui j’ai cette fidélité. Alors forcément parfois je suis un brin déçue. C’est un peu le cas de ce Dancers, même si là, c’est sans doute une question d’âge : je ne suis plus le public cible de cette collection, il y a bien longtemps que je n’ai plus quinze ans. Néanmoins j’ai adoré grand nombre des romans ados de Jean-Philippe Blondel.
Celui-ci m’est apparu plus fade, trop lisse, trop scolaire. Parfait dans la forme et le fonds, on peut même déjà y voir les questions des débats en Prix des Lecteurs. Mais il ne m’a pas touchée, pas émue. Et c’est sans doute ce que j’attends avant tout de mes lectures.
Trois adolescents l’année du bac français, en classe option danse. Anaïs, Adrien, Sanjeewa : deux garçons une fille, de mars à juin, aux parcours scolaires et familiaux différents, qui racontent leur histoire à tour de rôle. Un trio qui se mêle, se démêle, s’aime, se sépare, et la danse pour point commun. Dans des formes différentes. On y parle danse mais ça aurait pu être du foot, ou n’importe quel autre sport poussé à un niveau où le corps et le mental sont deux forces équitablement nécessaires.
Bien sûr, les personnages vont se révéler à eux-mêmes et ressortir grandis de l’expérience. Jean-Philippe Blondel est toujours maitre dans l’observation et l’écriture de l’intime. Quant à la fin, je reste un peu en suspens, je ne suis pas sûre de l’interprétation qu’il faille en faire.
Du bon boulot, mais qui a pour moi un goût d’exercice (bien) appliqué, sans le petit plus qui aurait pu m’enthousiasmer.
Pourquoi je l’ai lu : parce que c’est Jean-Philippe Blondel.
Où et comment je l’ai lu : sur ma nouvelle liseuse un soir de canicule au jardin, en service de presse numérique proposé par la plateforme Netgalley.
Actes Sud junior, août 2018, 176 pages, prix : 13,90 €, ISBN : 978-2-330-10849-6
Des listes de courses ramassées dans la rue, Clémentine Mélois en a retenu 99 et livre autant de portraits d’inconnus qu’elle se plait à inventer au regard d’une liste reproduite en fac-similé en couleur sur la page de gauche.
C’est drôle, souvent totalement inattendu, et de cette imagination débridée nait une curieuse poésie urbaine du quotidien. On s’attarde sur les graphies, les fautes d’orthographe, les supports (papiers arrachés ou bloc-notes publicitaires), les quiproquos de mots juxtaposés (« manger chat », ah il faut acheter à manger pour le chat !) et sur ce qu’en fait Clémentine Mélois : des portraits enjoués, variés, aux personnalités multiples et parfois un brin torturées, pour notre plus grand plaisir.
Original et amusant !
Pourquoi je l’ai lu : je l’ai fait venir de la bibliothèque départementale, c’est donc que j’avais très envie de le lire après en avoir lu une critique, mais où et quand, je ne sais plus !
Où et comment je l’ai lu : emprunté à la bibliothèque, un samedi après-midi de vacances, au calme ensoleillé du jardin.
Grasset, coll. Le courage, avril 2017, 225 pages, prix : 16 €, ISBN : 978-2-246-86203-1
Complément de titre : L’état de santé des Français vu par leurs généralistes
Excellent état des lieux de la médecine générale en France, qui décrit bien les mutations, les problématiques et les enjeux actuels de cette profession, tout en dressant un portrait de l’état de santé français.
Le livre alterne des infographies, des données statistiques informatives et des témoignages de généralistes, souvent en fin de carrière, mais il y a des témoignages de jeunes praticiens aussi.
L’ouvrage donne la parole à tous (le chapitre homéopathe n’est pas oublié) et montre également l’inquiétude et la complexité des débats face à la vaccination (à noter que le livre a été écrit juste avant la loi sur les 11 vaccins obligatoires)
Il met en avant l’évolution du métier de généraliste notamment pour la jeune génération (rythme de travail, tendance accrue à la dé-prescription quand écoute, bon sens et conseils suffisent, ce qui tend à orienter vers une médecine préventive plutôt que curative), l’exigence souvent agressive des patients qui savent tout grâce à Internet (et veulent leur médoc à tout prix), les liens avec l’industrie pharmaceutique, et l’émergence de maladies sociétales et environnementales : explosion du nombre de cancers, obésité et diabète, burn-out dus à la pression au travail, retombées psychologiques des attentats, etc.
Extrait p. 9 : "à quoi sert de subventionner des locaux flambants neufs, si les médecins ne veulent pas installer leur famille dans un coin perdu, loin des écoles et des hôpitaux ?"
sur le trop vite tout le temps :
p. 139 : "Les enfants sont surbookés. Ils ont plein d'activités et pas un moment pour rêver. A peine sortis du ventre de leur mère, on les met à trois mois à la crèche, en collectivité. On considère qu'il faut les stimuler tout le temps. Mais pourquoi ? Du coup, on a des enfants très agités. Pas mal sont hyperactifs. Et ils ont beaucoup de difficultés d'apprentissage. Il y a de plus en plus de gosses qui voient un orthophoniste pour des problèmes d'écriture et de lecture. Et pourtant, la plupart ont des parents qui leur donnent une éducation." (Dr Mireille Lambertin-Martinez, 61 ans, Vedène (Vaucluse))
l'avenir :
p. 256 : "Dès son installation, elle a, comme beaucoup de jeunes médecins, fixé un cadre strict à son activité. Sa ligne de conduite : ne pas se laisser envahir : "Les patients s'attachent très facilement à leur médecin généraliste. On devient vite indispensable, irremplaçable. Mais moi, j'ai peur du burn-out. C'est un problème présent dans la profession et autour de moi. Si on s'attache trop, si on ne prend pas de recul, si on ne met pas de barrière, ça peut vous bouffer. Je ne trouve pas d'autre mot que ... bouffer."
Alors deux jours par semaine, elle confie les clés de son cabinet à son remplaçant. Cette organisation lui permet de se consacrer à la fois à ses deux enfants et à la recherche : "J'adore mon métier de médecin généraliste, mais écouter les gens tous les jours de la semaine, ce serait dur. J'ai besoin de faire une pause. Varier mon activité entre le cabinet et la fac me permet de rester à la page. Je voulais faire du social et de la science. La médecine générale réunit les deux. J'ai une chance folle." (Dr Raphaëlle Delpech, 33 ans, Bagneux (Hauts-de-Seine))
Un ouvrage à recommander à tous ceux qui s’intéressent au sujet.
Pourquoi je l’ai choisi : parce que je vis dans un désert médical, que je n’ai ni gynéco ni dermato ni pédiatre (personne ne prend de nouveaux patients depuis….15 ans), que le délai pour l’ophtalmo est de 12 à 15 mois et qu’il faut l’avoir vu depuis plus de 5 ans pour avoir droit à un rendez-vous, les secrétaires sont des cerbères efficaces, pour des lunettes il renvoie vers l’orthoptiste, ils travaillent ensemble et c’est très bien ; 2 mois en moyenne pour le dentiste : le temps de faire une indigestion de clous de girofle ; [parce] que j’ai une généraliste en or mais elle est à 30 km (ça exclut donc les grippes à 40 ° et les gastro qui au fond guérissent bien toutes seules, la problématique à ce niveau-là n'est pas médicale mais légale : si on ne peut physiquement aller bosser... il faut un arrêt de travail), et last but not least : que j’ai une fille externe en médecine.
Où et comment je l’ai lu : acheté d’occasion sur un site bien connu de vente en ligne. Comme neuf jamais ouvert à prix ridiculement bas, ça sent le SP revendu. C’est hélas devenu la norme. Lu en vacances, chez moi :-)
Les Arènes, novembre 2017, 273 pages, prix : 20 €, ISBN : 978-2-35204-688-2
(j'enlève une demi étoile parce que je regrette la fin abrupte et l’absence de conclusion)
Tout arrive dans la vie : j'ai réussi à faire lire un livre à Mosquito. Un livre en 7 ou 9 ans, c'est un exploit. Même pour le bac français, elle est passée entre les gouttes, je ne suis pas certaine qu'elle ait fini les œuvres au programme (et pourtant il y avait "au-revoir là-haut" de Pierre Lemaître !)
A force de lui casser les pieds cet été, elle a refusé les classiques mais accepté de piocher dans les piles qui trainent à la maison : elle voulait quelque chose de facile. Bingo.
Voici donc l'avis non censuré de ma petite dernière, Constance, 17 ans 1/2 :
Ce premier roman de Fitzpatrick est une histoire réaliste et captivante, mais seulement pour les adolescents de 15 ans. Une histoire d'amour dont on devine rapidement l'issue, un peu banale, de deux adolescents voisins dotés de tous les stéréotypes de la beauté à cet âge : cheveux longs et taches de rousseur pour elle, grand et musclé pour lui. Une relation qui ne peut être dévoilée à la mère de Samantha qui ne supporte pas ses voisins, cette grande famille nombreuse et non organisée. Il faut attendre plus de la moitié du roman pour avoir quelques péripéties intéressantes du côté de la meilleure amie Nan et d'un accident de voiture entraînant d'importantes conséquences.
Les personnages sont toutefois attachants, les différents caractères et différentes personnalités laissent une histoire réaliste.
Ce roman est facile et rapide à lire et reste plutôt pas mal. Je ne sais pas si je lirai son second roman qui est concentré sur deux personnages secondaires du premier.
Nathan, janvier 2018, 538 pages, prix : 17,95 €, ISBN : 978-2-09-257515-4
Un premier roman qui se révèle être une biographie originale dans sa forme de la vie singulière d’Erik Satie. Le style en apparence fragmenté, parfois fantasque, poétique ou mélancolique semble coller à la personnalité du musicien.
Aîné d’une fratrie de quatre, il a 4 ans quand il voit sa mère dépérir après la mort subite de sa petite sœur Diane à l’âge de huit mois. Il mourra le 1er septembre 1925 dans une chambre sordide à Arcueil. On y trouvera quatorze parapluies noirs identiques. Satie fut un homme libre rejetant les conventions, un hurluberlu dont l’audace plaît parfois. Mais il n’en fut pas moins un artiste maudit et miséreux.
Alcoolisme et solitude, mystère et mélancolie sont des mots qui reviennent souvent dans l’histoire de sa vie.
Page 66 : « Je sais jouer du piano, je suis imaginatif, je peux m’adapter à tous les genres de musique, je ne sais pas dormir et j’ai déjà un métier en réalité, il me prend la moitié du temps. Comme je ne dors pas, la nuit, j’ai besoin de quelques heures rémunérées. Prenez cela comme ma modeste contribution à l’art que je vénère autant que les lampadaires. J’ajoute que je suis courageusement facile et complaisamment solitaire.
Rodolphe commence à trouver ce gosse intéressant et sacrément emmerdant aussi.
- Ici il faut venir en tant que quelque chose, si tu n’es rien, tu n’entres pas, dit-il en disparaissant définitivement dans son établissement.
Alors, Erik se faufile derrière lui et sans réfléchir bondit sur le bar, bien en vue, au-dessus des autres, tout Paris le regarde, il hurle :
- JE SUIS GYMNOPEDISTE ! »
Une biographie au style qui interpelle, séduit, et instruit.
Sortie en poche annoncée chez Folio pour le 04 octobre 2018 au prix de 7,25 €
Pourquoi je l’ai lu : parce que j’ai souvent entendu mes enfants jouer la première gnossienne ?
Où et comment je l’ai lu : je l’ai emprunté à la bibliothèque départementale, et je l‘ai lu en deux soirées dans mon lit en ce début du mois d'août 😊
Éditions Joëlle Losfeld, février 2017, 211 pages, prix : 18 €, ISBN : 978-2-07-270634-9
« Depuis la fenêtre du premier étage de la librairie, Gil Coleman aperçut sa défunte femme sur le trottoir d’en face »
Voilà un incipit bien intrigant !
Gil Coleman essaie de rattraper sa femme Ingrid, disparue depuis onze ans et dix mois, probablement morte noyée, mais ce faisant il fait une mauvaise chute et se retrouve à l’hôpital. Sa fille ainée, Nan, est appelée à son chevet. Elle joint à son tour sa petite sœur de cinq ans et demi sa cadette.
Le roman va alterner les lettres écrites à son mari par Ingrid en 1992, dispersées dans des romans (les titres ne sont pas choisis au hasard, la liste est reprise à la fin de l’ouvrage), racontant son mariage de son point de vue, et le temps présent où les filles prennent soin de leur père et se demandent s’il perd la tête ou si leur mère serait réellement vivante ?
Tout est parfait dans ce roman : le ton, la composition, l’histoire, le suspens, la psychologie… Un vrai régal de lecture. De 1979 à 1992, la vie du couple racontée par Ingrid dans une correspondance à sens unique, bien au-delà de ce que les apparences pourraient laisser croire, une vérité peu agréable à entendre, qui dit beaucoup de ce que l’on tait, de la condition de la femme, de la maternité, des faux-semblants, des choix…. Et puis ce temps présent, en 2004, avec une incertitude jusqu’à la dernière ligne quant à la mort d’Ingrid….
Une histoire familiale intime réellement bien menée, prenante, habile, et intelligente.
Pourquoi je l’ai choisi : Parce que j’avais lu beaucoup de critiques positives et qu’on le voyait un peu partout sur la blogosphère. Parce qu’il était dans la liste des titres proposés au Challenge lecture de Netgalley. Parce que Charlotte a confirmé sa qualité au dernier club lecture « Lire au Mans »
Où et comment je l’ai lu : en service de presse numérique de la part de Netgalley, sur ma vieille liseuse Sony, avec quelques coupures, des BD intercalées, des jours sans lecture (les soirées en famille sur la terrasse !), et l’envie, juste après, de lire son premier et précédent roman !
Stock, coll. La Cosmopolite, mai 2018, 448 pages, prix: 22 €, ISBN : 978-2-234-08329-5