Les jardins d'Hélène

Au secours ! Un monstre gluant – Orianne Lallemand, ill. de Caroline Hüe

10 Juin 2014, 10:36am

Publié par Laure

Dans la même collection, il existe déjà le loup, la sorcière, et l’ogre : des classiques. Voici le gros monstre vert et gluant, qui a enlevé les parents de Lola. Le jeune lecteur est invité à partir à leur recherche en soulevant des volets. C’est donc un livre animé qui est adapté aux plus jeunes : le carton des pages est costaud, les volets à soulever pas trop fragiles, une roue à tourner, et à la fin, un pop-up faisant surgir le monstre, et la petite phrase magique pour ne pas traumatiser les petits : « ferme le livre et sauve-toi vite ! »

 

Les plus : un livre jeu dont le principe plaît toujours aux enfants, une histoire et un format adaptés aux petits (dès 4 ans), une fabrication résistante, un livre pour jouer à se faire peur qui rassure à la fin (en fermant le livre, on laisse le monstre dans l’histoire et on rejoint la réalité en paix)

 

Les moins : du déjà vu, tant dans la réalisation que dans l’histoire. On pense beaucoup à Chhht ! de Sally Grindley.

Mais comme le concept fonctionne toujours, il faut bien renouveler…

 

 

Nathan, juin 2014, 16 pages, prix : 14,90 €

Etoiles :

Crédit photo couverture : © Caroline Hüe et éd. Nathan

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Une année au lycée : guide de survie en milieu lycéen – Fabrice Erre

6 Juin 2014, 08:15am

Publié par Laure

Une année scolaire au lycée, vue par un prof d'histoire-géo, de la prérentrée des enseignants aux résultats du bac.

J'ai passé les 3/4 de l'album à le trouver empli de clichés caricaturaux allant finalement à l'encontre de l'humour attendu, et en le reprenant une semaine plus tard pour le finir, je me suis surprise à sourire aux épreuves de passage du baccalauréat et d'ajustement des notes lors des corrections.

Comme quoi, je n'étais peut-être pas dans le bon état d'esprit en le commençant.

 

A offrir à un élève entrant en Terminale pour tester son humour ?

Et entre adultes, attention au débat houleux qui rejaillira forcément sur les défauts de l’Éducation Nationale et la nonchalance prétendue des jeunes d'aujourd'hui.

 

 

Dargaud, avril 2014, 158 pages, prix : 17,95 €

Etoiles :

Crédit photo couverture : © Fabrice Erre et éd. Dargaud.

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Tu lis où ? – Géraldine Collet, ill. de Magali Le Huche

5 Juin 2014, 08:49am

Publié par Laure

Un titre qui date de 2009 déjà mais qui n'a rien perdu de sa fraicheur pour parler du plaisir de la lecture.

Le principe est simple : à chaque prénom d'enfant, un lieu de lecture : Lucie lit dans son lit, Marius préfère le bus, Marek s'endort avec, à la bibliothèque, mais Lorette, où lit-elle, Lorette ? Pourquoi ne veut-elle pas nous le dire ? Allez Lorette ! (vous le saurez à la chute).

Les enfants repèrent bien sûr très vite les rimes, et l'on peut continuer le jeu avec d'autres prénoms (pas toujours facile, mais ça débride l'imagination !)

Les illustrations de Magali Le Huche sont très gaies et pleines de détails qui méritent l'observation.

Un classique des bibliothèques enfantines pour susciter et entretenir le goût de lire.

 

P’tit Glénat, coll. Vitamine, août 2009, 32 pages, prix : 9 €

Etoiles :

Crédit photo couverture : © Magali Le Huche et éd. Glénat

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Les mensonges - Karen Perry

4 Juin 2014, 08:10am

Publié par Laure

Traduit de l’anglais par Valérie Le Plouhinec

 

En 2005 à Tanger, Harry, artiste peintre et sa femme Robin, architecte, ont un petit garçon de 3 ans : Dillon. Robin est absente, Harry prépare le repas, il lui manque un ingrédient, il sort en vitesse le chercher chez un ami : un tremblement de terre secoue la ville et jamais leur petit garçon ne sera retrouvé, disparu dans les décombres. Retour endeuillé dans leur Irlande natale pour tenter de poursuivre leur vie.

Cinq ans plus tard, Robin découvre qu’elle est enceinte, tandis que Harry est persuadé d’avoir vu son petit garçon dans une manifestation à Dublin. Il va s’acharner à le retrouver, se coupant pour cela de plus en plus de sa femme.

 

Ce roman tient avant tout et surtout pour son aspect psychologique, plus qu’un thriller, c’est avant tout un roman qui analyse les sentiments intérieurs des personnages, leurs obsessions, leurs fêlures, et ce qui reste du ciment conjugal après le deuil d’un enfant.

 

Construit en alternance de point de vue, un chapitre pour Harry, un chapitre pour Robin et ainsi de suite, avec l’insertion d’un tiers vers la fin, cela n’a rien de bien original mais fonctionne plutôt bien dans l’avancement de l’intrigue et l’entretien du suspens. On est mené par le bout du nez jusqu’à la fin, et si l’on peut penser que tout cela est quand même tiré par les cheveux, on ne peut nier que tout tient parfaitement la route, tout enchaînement a son analyse psychologique logique et qui s’imbrique très bien dans le puzzle, on reste en haleine jusqu’au bout, c’est bien ficelé, et cela d’autant plus que c’est un premier roman : voilà qui incite à surveiller son auteure !

J’ai passé un vrai bon moment.

 

 

Le Cherche-midi, collection « Thriller », février 2014, 364 pages, prix : 21 €

Etoiles :

Crédit photo couverture : © Ed. Le Cherche-Midi

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Une histoire à toutes les sauces – Gilles Barraqué

3 Juin 2014, 14:41pm

Publié par Laure

Illustrations de Gaëtan Dorémus

 

L’auteur ne se cache pas de rendre un hommage appuyé à Raymond Queneau et ses exercices de style. Le principe : une histoire de base, sans sauce, toute simple, qui tient en 6 lignes. Puis la même histoire est racontée à toutes les sauces possibles et imaginables (il en manque sûrement, le livre en propose une soixantaine) : jeux sur les sonorités, les pays (contexte et univers différents), le style (conte, calligramme, fable, SMS, langage « djeuns »), les points de vue, etc.

C’est jubilatoire, tant on découvre avec trois fois rien la richesse de la langue et toutes les possibilités offertes, pour peu qu’on accepte l’idée du jeu. Car bien sûr à la fin, on peut s’amuser à reproduire l’exercice avec une autre histoire, ou continuer à trouver de nouvelles sauces.

Une mine d’or pour travailler avec les enfants, en classe, en bibliothèque, en centres de loisirs. Ou pour sourire tout seul, on a le droit aussi. On a juste envie de dire à l’auteur : Encore ! J’en veux encore !

Les illustrations de Gaëtan Dorémus ne sont pas toujours bien mises en valeur (et le noir et blanc ne lui rend pas forcément hommage), mais le livre est à tout petit prix, pour un usage inépuisable !

 

 

Nathan, janvier 2014, 118 pages, prix : 5 €

Etoiles :

Crédit photos couverture : © Gaëtan Dorémus et éd. Nathan.

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Je rachète ou pas ? (les cosmétiques du mois # mai 2014)

31 Mai 2014, 12:49pm

Publié par Laure

Je rachète ou pas ? (les cosmétiques du mois # mai 2014)

Revoici revenu le rendez-vous mensuel des produits cosmétiques terminés au cours des 30 derniers jours : 9 produits dans le panier ! (oui il y a un petit malin qui se cache)

 

1 seul gel douche cette fois-ci, Un petit marseillais au lait, acheté en lot de 2, choisi pour le côté neutre et familial, mais qui ne m'enchante pas plus que cela côté parfum. Je rachèterai sans doute, mais dans une autre fragrance ! (déjà qu'il en reste à finir ^^) Et notez la liste interminable des composants alors que le fabricant met en couleur et en MAJUSCULES le "sans paraben". Oui mais avec plein d'autres cochonneries à la place, comme nous l'expliquait un reportage sur France 5 il y a quelques semaines.... Peu d'alternative à moins de se tourner vers le bio et les gels douches à 7 euros minimum le flacon. En même temps c'est un produit qu'on rince et qui reste peu sur notre peau normalement ?

 

 

Une fois n'est pas coutume, 1 savon : eh oui, c'est lui le disparu de la photo, ou plutôt sa miette restante : je vous mets son frère entier restant : savon Carrefour dans la gamme Les Cosmétiques Design Paris, nectar of nature : Savon de Marseille adoucissant lait et parfum raisin. Une alternative sympa au gel douche, facile et économique, sauf si on a un savon ultra-enrichi qui fond comme neige au soleil (mais qui du coup est aussi plus agréable à utiliser, plus crémeux) Et vu que je ne le retrouvais jamais à la même place, je soupçonne d'autres utilisateurs de ma salle de bain d'en avoir profité aussi.

Comme dit dans le reportage France 5 aussi, un vrai savon de Marseille répond à des normes précises et ne contient pas plus de 4 ingrédients (une bonne dizaine pour celui-ci qui n'a de Marseille que le nom sans aucune des qualités), bon peu importe, il m'a bien plu ! (donc je rachèterai sans doute, à tester dans d'autres parfums ? même si celui-ci me plait bien !)

 

J'ajoute un gommage des pieds dans la gamme "Beauté des Pieds" de chez Yves Rocher, à la lavande bio. Acheté initialement pour ma fille, j'ai contribué à terminer ce produit qui trainait dans la douche depuis un bail. A vrai dire, je ne vois pas trop l'intérêt d'un gommage spécial pieds, sauf à faire sa routine pédicure dans une bassine à l'ancienne, sinon, un gommage corps fait aussi bien l'affaire non ? Pas mal mais pas révolutionnaire, je ne rachèterai pas.

 

 

Un après-shampooing terminé, vu le calcaire sur le tube, il était là depuis longtemps aussi : le soin démêlant nutrition protection couleur de la gamme Brilliant brunettes de John Frieda. Acheté lors d'une promo en hyper (sinon il tourne autour de 10 euros), il est bien précisé qu'il n'apporte pas de colorant au cheveu. Je l'aime bien, mais le trouve un peu léger sur le résultat douceur des cheveux. Pas sûre de racheter

 

 

 Passons aux déo : un format voyage 20 ml (offert en parapharmacie) de Rogé Cavaillès : le déo soin dermato sans sels d'aluminium, au micro-talc. Idéal en week-end, ne prend pas de place dans la trousse de toilette. Un peu limite côté efficacité (pas facile avec les sans sels d'alu) et pas terrible côté parfum : je ne rachèterai pas.

Et un déo bille à trois francs six sous (autour d'un euros cinquante je crois !) de chez Auchan : le déo minéral relaxant 0% alcool, paraben, aluminium. 0 % oui mais. Assez efficace certes mais j'ai détesté l'odeur dès le départ, un faux frais de déo de ch... J'ai mis looonntemps à le finir. Je ne rachèterai pas, en tous les cas pas dans ce parfum "relaxant".

 

Un classique démaquillant pour les yeux, le démaquillant douceur yeux sensibles d'Yves Rocher, à l'eau de bleuet. Je ne m'attarde pas, je le rachète régulièrement, il revient régulièrement dans cette rubrique, et j'en ai en stock dans mon placard.

 

 

Passons aux soins avec un masque visage (que je n'utilise pas assez souvent, à tort !) vraiment top : le masque Hydraphase intense de la Roche-Posay. Il se dit "réhydratant apaisant, bain thermal pour peaux sensibles, à l'acide hyaluronique fragmenté", 15 euros environ le tube de 50 ml en parapharmacie. Une texture gel-crème très fraiche qui hydrate et apaise vraiment. J'enlève l'excédent avec un grand coton mouillé, ou mieux, une petite serviette mouillée à l'eau chaude et bien essorée : c'est simple et efficace. Je rachèterai !

 

 

Et pour finir un soin minceur déjà aperçu ici, le lifting-pro de la gamme Perfect slim de L'Oréal. Autour de 20 € mais acheté 5 € dans un magasin de déstockage. L'Oréal a sorti d'autres produits minceur mais j'ai encore vu celui-ci en magasin il y a peu (certains sites l'annoncent comme n'étant plus commercialisé). Comme déjà dit précédemment, celui-ci vaut surtout pour le rouleau de massage, qu'il suffit de conserver et de réutiliser avec un autre soin. Je crois que nous étions nombreuses à avoir compris le truc, et le tuyau des 5 euros chez Stockomani ;-) Ce gel assèche d'ailleurs pas mal la peau si on l'utilise tous les jours (ce qui est normalement le but), et ne se révèle pas spécialement efficace. Donc voilà, j'ai fini le stock, je garde la bestiole vide pour les messages, mais je ne rachèterai pas !

 

Rendez-vous le mois prochain :-)

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Premier appel du paradis - Mitch Albom

31 Mai 2014, 09:35am

Publié par Laure

Traduit de l’anglais par Emmanuel Pailler

 

Sully Harding sort de prison, à l’issue d’une condamnation pour un accident d’aviation pour lequel il a été jugé à tort responsable, veuf, il retrouve son petit garçon dans son village natal, Coldwater, près du lac Michigan. Ce même jour, plusieurs habitants reçoivent d’étranges appels téléphoniques : des proches décédés se manifestent par téléphone, avec des messages laconiques et rassurants. Tout va bien dans l’au-delà.

La fièvre s’empare aussitôt du village : miracle ou arnaque ? Quand Sully réalise que son fils espère des appels de sa mère, il décide de prouver que tout cela n’est qu’une vaste supercherie.

 

Ce qui est bien narré dans ce livre, c’est l’attrait voyeuriste et la manipulation des médias qui ont besoin de faire du chiffre avec du sensationnel, au mépris du respect de chacun. Comment une petite ville anonyme peut devenir par le montage médiatique une destination touristique prisée et comment cette petite ville devra s’adapter alors qu’elle n’a pas les infrastructures nécessaires. La réalité humaine se dévoile, dans ce qu’elle a de plus bas.

Ce qui est exaspérant dans ce livre, c’est l’intrigue délayée à n’en plus finir, il ne se passe pas grand-chose une fois le mystère posé et son dénouement, sinon un bavardage saccadé et bien longuet. Pour maintenir le suspens, l’auteur fait alterner sans cesse les dialogues des différents personnages, les interrompant pour mieux nous retenir, mais à force, le lecteur s’emmêle les pinceaux et ne sait plus très bien qui est qui.

Quant au besoin de croyance et à l’enveloppe légèrement mystique, chacun y prendra ce qu’il voudra. Au mieux on pourra trouver ce roman gentillet mais il aurait gagné à être plus ramassé, car il n’est pas dénué pour autant de quelques personnages intéressants.

 

 

Ed. Kero, mars 2014, 394 pages, prix : 20 €

Etoiles :

Crédit photo couverture : © Atelier Didier Thimonier et éd. Kero

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Chouette divorce ! - Isabelle Minière

31 Mai 2014, 08:56am

Publié par Laure

Léo a des parents blagueurs et boute-en-train, aussi quand sa mère lui annonce qu’elle divorce, il croit à une mauvaise blague qu’il ne trouve pas très drôle. D’autant qu’il gagne le gros lot : son père va aller vivre avec Caroline, maman d’un petit Hugo, et sa mère va s’installer avec Pierre, papa de Léa. Deux maisons, deux beaux-parents, deux nouvelles familles avec qui il va falloir composer, ça fait beaucoup d’un coup. Et si ces parents pouvaient arrêter d’employer l’adjectif « sympa » à tout bout de champ ! « Tu verras, elle est très sympa ! » Léo n’en peut plus de tous ces changements très sympas. Il finit par se confier à son copain Quentin, qui le rassure tant bien que mal : il vaut mieux des parents divorcés que des parents gravement malades ou morts !

 

Un petit roman pour les 8-12 ans qui dédramatise le divorce, certes de manière un peu idéale, mais qui montre qu’avec patience et respect, les choses peuvent bien se passer. Non personne ne l’obligera à aimer les nouveaux membres de la famille recomposée, mais il doit au moins les respecter. Et qui sait si un nouvel attachement ne naîtra pas ?

Le roman met aussi l’accent sur l’importance d’une chambre à soi pour l’enfant, un endroit où il peut se retirer loin du tumulte, se sentir chez lui, s’isoler s’il le souhaite. Une histoire très « sympa » qui n’oublie pas de mêler l’humour à des réflexions latentes plus profondes.

 

Rouergue, coll. Dacodac, janvier 2014, 74 pages, prix : 7 €

Etoiles :

Crédit photo couverture : © Arnaud Boutin et ed. du Rouergue

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Si tu passes la rivière – Geneviève Damas

17 Mai 2014, 14:14pm

Publié par Laure

« moi qui avant n’avais que du vent dans la tête et des cochons comme amis » (p.98)

 

Quel petit bijou que ce livre ! L’histoire nous est racontée par un jeune garçon, François, dont on ignore l’âge au départ – on saura plus tard qu’il a 17 ans, et l’on remarque qu’il est un peu le simplet du village et le laissé-pour-compte de la famille.

Très jeune, son père lui a dit : « Si tu passes la rivière, si tu passes la rivière […], tu ne mettras plus les pieds dans cette maison. Si tu vas de l’autre côté, gare à toi, si tu vas de l’autre côté. »

Bien sûr, cet autre côté intrigue et inquiète le garçon. Qu’y a-t-il sur l’autre bord, et pourquoi sa sœur Maryse, la seule qui semblait l’aimer, n’est-elle jamais revenue depuis qu’elle a bravé cet interdit ?

François vit dans son monde intérieur, à défaut d’amour venant des siens, c’est à la truie Hyménée qu’il confie sa souffrance et ses secrets.

 

Roman vraiment touchant et sensible, tout en fausse simplicité, qui fait une belle part à la lecture (en tant que « savoir lire ») comme outil de liberté, car François est analphabète, mais c’est patiemment qu’il va apprendre à lire, avec le curé du village (aux mœurs par ailleurs pas très catholiques !) et qu’il va pouvoir ainsi, seul et contre tous, percer le mystère de son enfance, le secret familial et la disparition mystérieuse de sa mère.

 

C’est un roman lumineux malgré le côté sombre et rustre du père, un cheminement intérieur et d’ouverture que fait le jeune garçon par le biais des mots, que le lecteur suit avec émotion et plaisir. Un très beau premier roman passé hélas inaperçu.

 

(J’ai eu une frayeur à un moment, mon exemplaire s’étant révélé défectueux et passant de la page 112 à 97 à nouveau, j’ai cru à un mauvais montage des cahiers, et un manque de l’un d’entre eux, mais par chance, je n’ai eu qu’une quinzaine de pages en doublon avant de retrouver, ouf, la fin !)

 

 

Éditions Luce Wilquin, août 2011, 114 pages, prix : 13 €

Etoiles :

Crédit photo couverture : © Dimitri Delcourt et éd. Luce Wilquin

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7 Shakespeares, volumes 1 à 6 - Harold Sakuishi

16 Mai 2014, 13:26pm

Publié par Laure

7 Shakespeares, volumes 1 à 6 - Harold Sakuishi

Traduit du japonais par Thibaud Desbief

 

L’histoire commence par un long prologue : à Londres, en 1600, la pièce de Shakespeare, Hamlet, rencontre un succès populaire. Même la reine y goûte avec plaisir. Mais le théâtre est alors considéré comme un art vulgaire et entraîne des émeutes :

« Comte Cecil, nous ne pouvons plus hésiter par peur de froisser la reine. Le théâtre est un spectacle abject. Mettez les tous en prison et faisons-leur goûter au châtiment qui les attend en enfer. Comédiens, régisseurs, imprésarios, poètes, … Ne me dites pas que vous rechignez à tuer un écrivain… »

Au même moment dans une taverne, un homme dit être en possession du manuscrit non édité de la pièce et affirme que celui qui prétend être Shakespeare est un imposteur…

Au chapitre suivant, l’histoire revient en arrière, en 1587 à Liverpool dans le quartier de Chinatown. La jeune Li a un don particulier, celui de voir ce qui va se dérouler, ce qui cause bien des ennuis à sa famille et la met elle-même en danger. (Je n’en dis pas plus !). Le récit prend une tournure de roman d’aventure légèrement surnaturel que j’ai trouvé vraiment prenant, mystérieux et intriguant. Shakespeare réapparaît à la toute fin, pour entretenir plus encore le mystère et donner envie vraiment, de lire la suite.

Des personnages aux traits fins, très expressifs, une histoire envoutante, un très bon 1er tome !

 

Kazé éditions / coll.  seinen, avril 2012, 264 pages, prix : 9,99 €

Etoiles :

Crédits photos couvertures : © Harold Sakuishi et éd. Kazé.

 

 

Vol. 2

« the lost years ». Pendant sept années, à partir de 1585, on perd toute trace de Shakespeare. Nul ne sait vraiment ce qu’il a fait… Dans sa biographie, on les appelle « the lost years ». Pendant ce temps-là, en 1587, Lance Carter (qui deviendra Shakespeare, donc) et son ami Wallace ont recueilli Li. Elle se sent apaisée chez eux, même si elle ne comprend pas leur langue. Elle passe beaucoup de temps avec Mill, leur camarade, qui lui apprend l’anglais. Elle a des capacités étonnantes. Toujours aussi intrigante et mystérieuse, Wallace est persuadé que Li peut avoir une influence dramatique sur leur avenir. Pourtant, elle va les aider dans l’arnaque dont ils sont victimes auprès de leur patron, elle va écrire des textes poétiques qui inspireront Lance… « Cette fille cache en elle les traces d’un passé incroyable… et j’ai l’impression qu’elle est capable de conjurer un avenir tout aussi incroyable » dit Wallace.

Une impression de douceur ressort de ce volume essentiellement consacré à la jeune Li, au mystère qui l’entoure, et à la fascination qu’elle provoque auprès de ceux qui la fréquentent. Et son rôle dans l’écriture du futur Shakespeare ne semble pas anodin…

On n’attend qu’une chose : la suite de cette histoire toujours aussi captivante !

 

Kazé éditions / coll.  seinen, juin 2012, 215  pages, prix : 9,99 €

Etoiles :

Crédits photos couvertures : © Harold Sakuishi et éd. Kazé.

 

 

Vol. 3

« La douzième nuit »

Le tome démarre doucement sur le passé de Li, pour prendre plus d’ampleur et d’intrigue avec le duel théâtral de « la douzième nuit ». Lance prend un pari avec un auteur concurrent dont l’enjeu est l’amour d’une jeune femme, la belle Anette. Le perdant devra renoncer à Anette mais surtout, renoncer à écrire des pièces. Lance bien conscient de la qualité des textes de Li, est complexé par son manque d’éducation et se lance dans la lecture effrénée de toutes sortes d’ouvrages pour se cultiver.

Le tome 3 fait la part belle à l’importance du théâtre amateur dans la ville, et à ce qu’il régit implicitement : « La guilde des marchands de vin et celle des marchands d’aliments sont les deux corporations qui investissent le plus dans le théâtre… Elles sont rivales. Leurs pièces sont évaluées selon la puissance des applaudissements du public. Elles mettent en jeu le pain distribué par l’Eglise…. Parfois même elles jouent de l’argent. Elles se livrent un combat acharné. Nos pièces, celles de guilde des marchands de sel, n’ont jamais été plus applaudies que les leurs. C’est de la folie de les défier, Lance ! »

Alors, « laquelle de nos pièces sera la plus raffinée, et la plus brillante ? Laquelle sera vulgaire et décriée ? »

La compétition théâtrale a lieu, on est dans Shakespeare, vous vous doutez bien du gagnant, et pourtant, tout n’est pas si simple, notamment dans le sort d’Anette et le devenir de Lance, Wallace, Li et Mills.  « Épouser un être qui ne vous fait pas vibrer revient à mener une vie remplie de vide ».

Et si l’avenir de Lance et de ses amis était à Londres ? Et qu’en est-il de ce bracelet offert par Lance à Wallace gravé de noms qui ne sont pas les leurs ? Tous porteraient donc des faux noms ? (Pourquoi le futur Shakespeare s’appelle-t-il Lance Carter ?)

Intrigues, théâtre, rivalités, poésie, amours, secrets, humour et détente : nul doute, cette série est toujours aussi bonne, et je vais me plonger avec plaisir dans le tome 4 !

 

 

Kazé éditions : coll Seinen, septembre 2012, 266 pages, prix : 9,99 €

Etoiles :

Crédits photos couvertures : © Harold Sakuishi et éd. Kazé.

 

 

Vol. 4

 

Toujours aussi réussi ce tome 4 ! On se replonge cette fois réellement dans l’enfance de Shakespeare, l’ambition de son père à obtenir des armoiries, un rang social qui s’achète, avec son lot de magouilles. L’amitié de William avec John Combe, l’amour naissant entre Cathy Hamlet et John, le drame qui s’ensuit, sur fond de querelles religieuses, les protestants pourchassant alors les prêtres catholiques pour les torturer dans la fameuse tour de Londres… un tome très historique mais suffisamment scénarisé pour que ce soit toujours passionnant et agréable à suivre. Un volume qui s’arrête sur une histoire inachevée, qui ne peut qu’inciter à filer vers le 5ème !

 

Kazé éditions : coll Seinen, janvier 2013, 270 pages, prix : 9,99 €

Etoiles :

Crédits photos couvertures : © Harold Sakuishi et éd. Kazé

 

 

Vol. 5

 

Un tourbillon d’épreuves cruelles et injustes pour le jeune Shakespeare dans ce tome 5, c’est toujours aussi prenant !

Le jeune Shakespeare assiste aux messes secrètes de John Cottam, un jeune prêtre de Stratford, dont le frère a été arrêté et enfermé à la Tour de Londres pour ces mêmes raisons : la religion catholique est jugée dissidente, elle est donc combattue.

John Cottam est arrêté et emporté par une voiture aux armoiries représentants 3 grands brochets : celles du protestant Sir Thomas Lucy. Le même jour, il y avait dans la foule une jeune protestante : Anne Hathaway. John Cottam sera torturé et exécuté le 30 mai 1582.

Anne, enceinte d’un homme qui ne veut pas d’elle, monte un traquenard à l’encontre de Shakespeare : « mais le plus désagréable, c’était son rire moqueur, ce rire bestial qu’elle avait libéré tournait dans la tête de William Shakespeare… et s’accompagnait d’un grand regret » (p. 89-90). Le jeune homme est pris au piège d’une sombre manipulation, qui ne s’arrête pas là, il sera également victime d’un autre piège avec son ami John Combe… Sans trop en dire, les épreuves sont rudes dans ce tome, et tiennent le lecteur en haleine. Les dessins des scènes de sexualité, sensuels et vénéneux, traduisent bien les pensées secrètes des personnages (ou plus exactement leur réel dessein !) et apportent un nouveau cachet à l’histoire.

Une qualité d’ensemble qui ne faiblit pas, bien au contraire avec ce tome.

 

Kazé éditions : coll Seinen, mai 2013, ~200 pages, prix : 9,99 €

Etoiles :

Crédits photos couvertures : © Harold Sakuishi et éd. Kazé

 

 

Vol. 6

Emprisonnés dans les geôles de Sir Thomas Lucy pour un vol de cerfs qu’ils n’ont pas commis, Will et John ne peuvent s’expliquer comme ils le souhaiteraient. Au contraire, humiliés et rabaissés, c’est l’épisode qui va les convaincre de changer de vie. Bienvenue désormais à Lance et Wallace. La boucle est ainsi bouclée et l’on revient aux premiers tomes avec les personnages de Mill et Li. On comprend à présent pourquoi les personnages ont changé de nom et qui ils sont réellement.

Le tome insiste sur les questions de rang social et les persécutions des Catholiques, amenant ainsi le conflit entre Elizabeth et Marie Stuart, et la guerre entre l’Espagne et l’Angleterre.

Il vaut mieux lire les tomes dans la foulée afin de ne pas être trop perdu dans les personnages, la construction des 6 tomes se jouant des époques et des noms et étant assez riches de faits.  Ces 6 tomes forment un premier cycle, qu’on espère bientôt suivi d’un second cycle de 6 volumes, mais la série semble en pause au Japon pour le moment, il va donc falloir patienter. Dommage car on aimerait à présent pouvoir revenir davantage au théâtre qui nous occupait au tout début de la série, et qui nous laisse sur notre faim.

 

Kazé éditions : coll Seinen, nov 2013, 260  pages, prix : 9,99 €

Etoiles :

Crédits photos couvertures : © Harold Sakuishi et éd. Kazé

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