Les jardins d'Hélène

Il tombe des lapins - Huifang Zheng

12 Mars 2025, 21:26pm

Publié par Laure

 

Alex est bien au chaud sous sa couette et n'a aucune envie de se lever par cette froide journée d'hiver. Sa maman l'appelle, elle a fait des crêpes pour le petit déjeuner : rien n'y fait, jusqu'à ce qu'elle s'exclame "Il tombe des lapins !" - "Des lapins ? Fais voir !" Alex sort illico de son lit, et constatant la réalité des choses, s'empresse de s'habiller pour aller les voir. Il y en a partout : sur les toits, sur les voitures, surs les lampadaires, et ils tombent de plus en plus nombreux, de plus en plus vite, jusqu'à recouvrir Alex presque en entier.


Vous l'aurez compris, la magie de l'hiver, l'imaginaire et la fantaisie sont bien là : c'est un album tout doux que propose la franco-chinoise Huifang Zheng, lecture idéale au coin du feu ou sous un plaid douillet, en attendant Noël.
Les illustrations blanc-bleuté sont apaisantes, le format à l'italienne laisse toute la place au dessin : c'est beau !


Et cerise sur le gâteau, la quatrième de couverture vous le dit : à peine fini, vous recommencez la lecture car un jeu de cherche et trouve se glisse dans l'illustration. Un peu de féérie dans la neige hivernale :-)

 

Dès 4 ans

 

Éditions Thierry Magnier, octobre 2024, prix : 18,50 €, ISBN : 979-10-352-0766-3


 

Crédit photo couverture : Huifang Zheng et éd. Thierry Magnier

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Février 2025 en couvertures...

28 Février 2025, 16:55pm

Publié par Laure

En février, j'ai lu :

 

En février, j'ai vu :

 

"Et si on levait les yeux ? Une classe face aux écrans" (Public Sénat)

 

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Les deux tilleuls – Francis Grembert

18 Février 2025, 11:38am

Publié par Laure

Dans une campagne du Nord de la France, à six kilomètres à peine de la Belgique, un petit garçon de 7 ans grandit dans l’insouciance et la joie des jeux en plein air, avec son petit frère François, de 3 ans son cadet. Jusqu’à ce 10 août 1969, où en rentrant de la messe, François se fait renverser par une voiture.

Plus de 50 ans après, l’auteur raconte, dans une langue élégante et ciselée, la fin abrupte de la complicité avec ce petit frère adoré ; il fait revivre l’enfance, mais aussi tout cette vie rurale, la ferme avec ses deux grands tilleuls, quelques animaux, un cheval avant l’arrivée du tracteur.

Pudique et touchant.

 

p. 16/17 : « J’ai de la chance. Ça, je le sais. Ma vie avec François, nos parents, nos grands-parents, et les animaux de la ferme, est la plus belle de toutes. Lequel de nous deux épatera l’autre ? Lequel sera la plus grande fierté de Claire et Gérard ? Je ne me suis pas posé ces deux questions le 10 août 1969 à midi passé, parce qu’il n’y avait pas de raison pour que je me les pose.

p. 33 : « En haut de la cour poussent deux grands tilleuls. Gérard les aime et s’en étonne. Comment peut-on aimer des arbres à ce point ? »

p. 42 : « Que veut dire « grièvement » ? Je ne connais que « gravement », c’est moins grave. Ou alors : c’est un mot pour tromper les enfants de sept ans. Je demande. On me dit que c’est la même chose. Je n’aime pas ça. On ment aux enfants avec des entourloupes de mots. »

p. 62/63 : « En haut de la tombe se dresse une croix où est inscrit : « François Grembert » C’est incroyable, c’est la chose la plus fantastique au monde, bien plus que toutes les prouesses de Zorro et de Rintintin réunis. C’est la littérature à son point ultime. On lit un nom et un prénom. Ça veut dire la mort. »

p. 101 : « Les livres sont aussi importants que les champs. Sans eux, je suis incomplet. »

 

Arléa, coll. La rencontre, janvier 2025, 102 pages, prix : 18 €, ISBN : 9782363083920

 

 

Crédit photo couverture : © Ion Andrescu, Enfant sur la pelouse, 1880 Camera-photo Arte Vnezia / Bridgeman Images / et éd. Arléa

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Requiem pour un chat - Olivier Bellamy

16 Février 2025, 15:39pm

Publié par Laure

Journaliste spécialiste de musique classique, Olivier Bellamy est aussi un amoureux des chats. Et tout maître d’un félin sait la souffrance et la tristesse quand celui tombe malade et quand il meurt. Ce sont de jolis passages que nous offre l’auteur sur sa relation à sa chatte Margot, sur son inquiétude, sur la perte. Le reste est plus anodin, en tout cas m’a moins intéressée, mais j’ai trouvé néanmoins intéressants et étonnants toutes les constructions autour de la lettre M, sa position dans les mots, et toutes les déclinaisons que l’auteur en fait.

Pas un grand livre, mais un joli moment sur la relation homme-animal.

p. 178 : « Pompéi a permis aux historiens de mieux connaître la vie des Romains en décryptant leurs occupations au moment d’être pétrifiés. Si un nouveau Vésuve survenait aujourd’hui, les trois quarts de la population seraient devant un écran. Tant de temps, d’évolution pour en arriver là, à cette navrante et désolante uniformité. »

p. 206 : « La beauté est odieuse loin de ceux qu’on aime »

 

 

Grasset, février 2018, 268 pages, prix : 19 €, ISBN : 978-2-246-81376-7

 

 

Crédit photo couverture : © Laporta/Leemage et éd. Grasset

 

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Une île - Alice Brière-Haquet, et CSIL (ill.)

15 Février 2025, 14:25pm

Publié par Laure

Un personnage (enfant, adulte, garçon, fille, on peut tous s’identifier) a envie de partir au calme, trouver une île où il serait bien, tranquille. Mais il emmènerait quand même son chien, puis des amis, des voisins, de la famille, au fil du texte toujours très bref, l’image se remplit, l’île est envahie. Alors il rêve à nouveau d’une autre île, tranquille, avec son chien, quelques amis, et l’on imagine la boucle de l’histoire.

J’ai beaucoup aimé la simplicité du texte alliée au dessin (qui m’a rappelé celui d’Anouk Ricard), coloré, mêlant teintes pastel et vives, touches de fluo, et le message qui autorise à préférer tantôt la solitude et le calme et tantôt le mouvement et l’animation du nombre. On fait bien comme l’on veut et il faut de tout pour faire un monde : « des garçons et des filles, des noirs, des blancs, des gris », et si l’on s’entoure de voisins gentils, on n’oublie pas « quelques crétins. Pour l’équilibre ». 

C’est dans la diversité et la découverte que l’on s’ouvre au monde.🙂

 

Dès 4 ans

 

Ed. A pas de loups, Bruxelles, décembre 2024, 40 pages, format à l’italienne, prix : 18 €, ISBN : 978-2-931273-09-8

 

 

Crédit photo couverture :  © CSIL et éditions à pas de loups

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Le roman de Marceau Miller

10 Février 2025, 16:47pm

Publié par Laure

Au bord du Léman, Marceau Miller, écrivain à succès, chute d’une paroi et sait qu’il va mourir : il a toujours joué avec le danger en faisant de l’escalade à mains nues, sans baudrier et sans être encordé.
Sarah, sa femme, s’inquiète de ne pas le voir revenir. Le décès prononcé, elle reçoit un courrier d’une banque suisse : Marceau a laissé un manuscrit, et un sac contenant trois millions d’euros. Le manuscrit est introuvable, que révélait-il ?
Quels étaient les secrets de Marceau, qui ne s’était jamais remis de la disparition de sa sœur Jade vingt ans auparavant, meilleure amie de sa femme ?
Sarah est persuadée que Marceau a été assassiné et va tout faire pour le prouver.

Que dire… Ce roman a été lancé sur le buzz de l’anonymat de son auteur, qui signe du même nom que celui de son personnage. Qui est Marceau Miller, et est-ce important, sinon pour en faire un coup éditorial ?
D’emblée, avec les premiers éléments de l’intrigue, on pense au roman de Joël Dicker, L’affaire Harry Québert. De loin. Et puis on avance et la lecture est facile. Trop peut-être. Des phrases simples, courtes, affirmatives. C’est rapide, cinématographique, on imagine déjà la série en quelques épisodes à la télé dans un an ou deux. ça fonctionne mais c’est sans surprise, ça s’enchaîne, les rebondissements sont classiques, attendus, évidents, faciles encore.
Et si Marceau Miller était une IA ? Elle aurait parfaitement intégré les codes du genre, avec la consigne d’en faire un polar grand public, divertissant, vite lu (et vite oublié) et on aurait envie de lui dire que c’est perfectible. Sauf si elle tend à démontrer qu’avec quelques ingrédients et une recette d’atelier d’écriture, elle peut en écrire à la chaîne, des polars de ce style.
Bref, la couverture est jolie, le coup marketing a fonctionné (ça se vend et ça fait causer) mais pour ma part, c’est médiocre. Attention, médiocre ne veut pas dire mauvais, mais insuffisant.

A vous de voir.

 

 

 

 

 

Ed. de La Martinière, janvier 2025, 400 pages, prix : 20,90 €, ISBN : 979-10-401-1469-7


 

Crédit photo couverture : © éd. de La Martinière

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Janvier 2025 en couvertures...

31 Janvier 2025, 22:09pm

Publié par Laure

En janvier j'ai lu :

et c'était pas mal :

 

 

 

 

 

Et j'ai beaucoup aimé :

 

 

 

 

 

 

Et j'ai adoré :

 

 

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Un hiver en enfer - Jo Witek

22 Janvier 2025, 19:56pm

Publié par Laure

Edward, surnommé Ed le taré ou le Ed le strange, est un ado timide et bourré de toc, souvent moqué au lycée, il se réfugie dans les jeux vidéo. Jusqu’à la goutte de trop d’un racket organisé où la mise va à celui qui boit le plus sans sombrer. Il décide de gagner, coûte que coûte. A la maison, ce n’est pas simple non plus. Proche de son père, sa mère souffre de dépression sévère, anesthésiée comme si elle ne l’avait jamais aimé. Alors quand elle revient miraculeusement guérie et que son père meurt peu après dans un accident de voiture, c’en est trop pour Edward.
Paranoïa, folie ? Il est persuadé que sa mère lui veut du mal. Il faut dire que sa mère fait vite le vide autour de lui.
Abordant le mal-être adolescent et la santé mentale, les relations familiales souvent difficiles à cet âge, le roman bascule peu à peu dans un thriller implacable, semant le doute et scotchant le lecteur à la page : est-ce la dépression, le deuil, sa fragilité, ou sa mère est-elle réellement devenue psychopathe ?  impossible de lâcher le roman avant la fin !
Un thriller psychologique efficace qui n’a rien à envier à ceux “des grands”, seul le personnage principal de l’ado le place dans une collection jeunesse (à partir de la 4e) mais on y prend un grand plaisir à tout âge si l’on aime ce genre.
Je suis Jo Witek depuis pas mal d’années et j’aime la diversité de ses romans, avec un faible sûrement pour ses polars ados, de même Peur Express dans un TGV à l’arrêt sur un pont au milieu de nulle part m’avait particulièrement marquée.


Attention, il s’agit d’une réédition au format poche, le livre a paru en 2014 pour la première fois (par bonheur je ne l’avais pas lu !)
Amateurs de thrillers, foncez sans hésiter !

 

 


 

Actes Sud junior, sortie poche janvier 2025 (1ère édition en 2014), 416 pages, prix : 10,90€, ISBN : 978-2-330-19650-9
 


 

 

Crédit photo couverture : Actes Sud junior

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L'enfant réparé - Grégoire Delacourt

2 Janvier 2025, 10:22am

Publié par Laure

C’est un récit très personnel que livre ici Grégoire Delacourt, un retour sur son enfance, ses parents, son mariage, ses histoires d’amour et comment ce noyau familial parental a imposé à lui ses romans. Malgré quelques poncifs, il y a aussi quelques fulgurances, des phrases qui font mouche et touchent. Si l’on pourrait croire que l’auteur fait d’abord ici sa psychanalyse (il la fait d’ailleurs, et la raconte), il va au-delà dans la douleur de l’enfance qui marque à vie et l’on ne peut qu’avoir envie de (re)lire ses romans à l’aune de ce nouvel éclairage.

J’étais restée sur une image extrêmement négative de cet écrivain, rencontré dans un salon du livre au moment de la sortie de l’enfant réparé justement. Je lui avais dit que parmi tout ce que j’avais lu de lui, mon préféré était « on ne voyait que le bonheur », il m’avait répondu sèchement qu’il ne me demandait pas ce que j’avais aimé, mais d’acheter son livre. Ce que je n’ai pas fait, pendant qu’’il vociférait sur la libraire ou bénévole du stand qui lui servait un verre de Jasnières, comment pouvait-on oser lui servir du blanc local, je m’étais alors demandé s’il était déjà bourré ou s’il était juste odieux et j’avais alors quitté le salon (j’allais le voir à la base juste pour lui transmettre un message d’une collègue éloignée)

Ce qui me conforte dans l’idée que je préfère m’en tenir à la lecture.

Ce texte me réconcilie un peu avec lui, ce livre est profondément triste.

 

Extraits :

p.66 Sur l’écriture d’un court-métrage : « Pour la première fois, j’avais écrit pour moi, osé la fiction, ce mensonge qui dit la vérité, en racontant une enfance qui ne se réalise pas. »

p. 221 « Les mots ne guérissent pas. N’effacent pas. Ils tracent juste d’autres vies. »

p. 181 : « Jusqu’à ce livre-ci, écrire était une fête. C’est l’urgence cette fois qui commande. Les silences dégueulent, je dois les contenir ; parfois retenir la colère. Tout remonte. Tout s’assemble. Mon histoire est banale, c’est ce qui la rend triste. »

 

Grasset, septembre 2021, 231 pages, prix :19 €, ISBN : 978-2-246-82884-6

 

 

Crédit photo couverture : © éd. Grasset / bandeau : collection particulière

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Les fruits du myrobolan - Marco Martella

1 Janvier 2025, 16:26pm

Publié par Laure

 

Écrivain-jardinier d’origine italienne, Marco Martella s’est installé dans la campagne briarde il y a plus de vingt ans, et c’est un récit tout en délicatesse qu’il en présente : dix chapitres à la rencontre des hommes et des arbres, de la nature et des myrobolans en particulier.


Ce qui en surgit, c’est une sérénité paisible dans le foisonnement du monde, le cheminement d’une pensée qui s’intéresse au vivant, qu’il soit végétal ou humain. La langue est superbe, poétique, classique, soignée.


Une parenthèse hors du temps, apaisée et apaisante.

 

extraits:
p. 24-25 : “Je cueillis un fruit et je le portai à ma bouche, méfiant, comme c’est souvent le cas quand on mange un fruit poussant spontanément dans la nature. Je ne peux pas dire que sa saveur un peu âcre me plut. Il fallut que j’en mange un autre, puis encore un autre avant de comprendre : le goût du fruit du myrobolan était celui qu’ont les choses libres et sauvages, un goût austère mais doux, réconfortant même et étrangement familier.
Mon ami me regardait en souriant. A un certain moment je l’entendis marmonner quelque chose, le genre de phrases énigmatiques qu’il prononçait parfois pour lui-même. “Les fruits du silence… Les seuls qui comptent”, ou quelque chose comme ça.”

p. 59 : “Je sais que dans le monde qui vient de naître, ce monde technologique, virtuel et tellement bavard qui n’est pas celui dont on rêvait, la littérature ne sert plus à rien. Si l’homme qu’elle présupposait et auquel elle s’adressait n’est plus, elle n’a plus de raison d’être.”

p. 172 : “Je songeais à tout ce qui nous reste de beau et de précieux dans le désert que devient le monde, à quel point il importe de le reconnaître comme tel, même s’il n’y a plus que des restes, et le mettre à l’abri.”

 

Actes Sud, coll. un endroit où aller, mai 2023, 183 pages, prix : 20 €, ISBN : 978-2-330-17994-6
 


 

 

Crédit photo couverture : © éd. Actes Sud

 

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