Les jardins d'Hélène

Miscellanées, l’élégance de la langue française – Karine Dijoud

14 Mai 2025, 10:38am

Publié par Laure

Karine Dijoud est enseignante de lettres classiques mais elle est surtout connue pour son compte instagram @lesparentheseselementaires, où elle rappelle de manière simple et brève les subtilités de la langue française.

Vous hésitez entre « prolongation » et « prolongement », « quadragénaire » et « quarantenaire » ? Vous êtes curieux des mots rares, des mots nouveaux, vous cherchez des conseils pour rédiger vos courriels et éviter les anglicismes ? Vous aimez les règles de grammaire à la manière de l’académie : « dites / ne dites pas » ? Vous avez du mal avec l'accord des verbes pronominaux ? alors ce livre est fait pour vous. Dans la continuité du travail d’Alain Rey, Karine Dijoud rend aussi hommage à quelques grands auteurs et linguistes.

L’édition est soignée, avec une belle mise en page aérée, papier, police et couleurs bien choisis. Quelques photos de l’autrice illustrent agréablement le recueil. Du bel ouvrage, qui se parcourt et se picore avec plaisir, sans jamais ennuyer ni égarer. J'adore !

 

 

Éditions Le Robert, novembre 2024, 187 pages, prix : 19,80 €, ISBN : 978-2-32102-029-5

 

 

Crédit photo couverture : © éditions Le Robert

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Marcie, le point de bascule – Cati Baur

10 Mai 2025, 10:48am

Publié par Laure

Caroline, dite Marcie, en CDD depuis des lustres, se fait licencier sans vraie raison, parce qu’elle n’est plus vraiment dans le mood. La cinquantaine, mère célibataire et en préménopause (bouffées de chaleur et surpoids), elle ne sait trop vers quoi se tourner, et puisque son âge l’invisibilise et qu’elle se fond à merveille dans le décor, elle propose ses services à une agence de détectives, pour retrouver des chiens volés. Un soir, elle est témoin de la chute d’une femme par la fenêtre d’un immeuble, et voit s’enfuir un fantôme. Ainsi démarre l’enquête qui la mènera à New-York. Le début d’une nouvelle vie, et d’une nouvelle expression de soi.

Si j’ai aimé le dessin, j’ai trouvé le scénario un peu trop décousu et fantasque, et pas assez aboutie la thématique de l’âge qui n’est au final qu’esquissée.

p. 28 « Je me fonds dans le décor. Je suis la femme invisible. C’est le super-pouvoir des femmes de cinquante ans… »

 

 

Dargaud, janvier 2025, 137 pages, prix : 20.50 €, ISBN : 978-2-205-21243-3

 

Crédit photo couverture : Cati Baur et éd. Dargaud

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Avril 2025 en couvertures...

30 Avril 2025, 22:40pm

Publié par Laure

En avril, j'ai lu :

 

 

 

 

 

 

 

 

En avril, j'ai vu :

 

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Deux filles nues - Luz

19 Avril 2025, 13:22pm

Publié par Laure

C’était sans doute le risque avec cette BD multi primée (dont le Fauve d’Or à Angoulême en 2025), ce ne fut pas le coup de cœur attendu.

C’est néanmoins un excellent album, original, intelligent, intéressant. Il est d’ailleurs toujours difficile d’être critique sur une œuvre réussie, qui vous apprend des choses, sur l’art et par le biais de l’art.

Un siècle d’histoire allemande vue par un tableau, de sa création par son artiste, Otto Mueller, à ses ventes, pendant la montée et l’arrivée du nazisme au pouvoir. Spoliation, art dégénéré, bûchers d’œuvres d’art, sauvetages, jusqu’à l’exposition au musée Ludwig à Cologne (Köln), c'est riche et documenté. L’ouvrage s’enrichit d’ailleurs d’une postface de la directrice adjointe du musée, de courtes biographies, d’une chronologie, etc.

 

L’originalité vient bien sûr du point de vue choisi : l’œil du lecteur est celui du tableau : c’est un peu déroutant au départ, surtout dans les premières pages, ce n’est parfois pas droit, parfois dans le noir, parfois en mouvement, Luz a fait très fort sur ce point.

 

 

Albin Michel, octobre 2024, 196 pages, prix : 24.90 €, ISBN : 978-2-226-48957-9

 

 

Crédit photo couverture : © Luz et éd. Albin Michel

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La parenthèse d’oubli (Les carnets de Cerise #tome6) – Joris Chamblain, Aurélie Neyret (ill.)

16 Avril 2025, 09:32am

Publié par Laure

Quelle joie de retrouver Cerise après quelques années, dans un si bel album, réussi tant du point de vue du scénario que des dessins, vraiment sublimes !

Cerise va sur ses 13 ans, et c’est une année particulière dans sa vie : celle d’un voyage d’un an autour du monde, en minimisant au maximum son empreinte carbone (pas d’avion sauf nécessité absolue), en famille avec sa maman, Stéphane son compagnon, et Valentin, le fils de ce dernier.

L’album fait une large place à l’écriture, par le biais des carnets de Cerise, mêlant journal de bord et aquarelles, qui alternent avec des planches de BD classiques. La beauté de l’illustration ne peut que séduire d’emblée. C’est splendide.

De l’Angleterre au nord de l’Amérique du Sud en passant par l’Europe et l’Afrique du Nord, le périple loin du quotidien permet l’éveil, au monde, à la famille recomposée, à l’avenir de ces deux thématiques, sans oublier la difficulté d’être loin de ses amis. Hormis le message écologique un peu trop convenu (et vu comme un message obligé) c’est un tome qui donne envie de saisir les petits bonheurs du quotidien, et pourquoi pas, de les écrire. Peut-être fera-t-il même naître des vocations auprès des jeunes lecteurs.

Un très beau 6e tome.

 

Les autres tomes dans les jardins :

Les carnets de Cerise #tome5

Les carnets de Cerise #tome3

Oxymore éditions, collection métamorphose, décembre 2024, 75 pages, prix : 16,50 €, ISBN : 9782385610722

 

 

Crédit photo couverture : © Aurélie Neyret et Oxymore éditions.

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Mon Père - Grégoire Delacourt

11 Avril 2025, 15:58pm

Publié par Laure

C’est l’histoire d’un père qui a n’a pas vu l’horreur que son fils vivait entre les mains du Père. Une histoire de pédophilie et de viols dans l’Église catholique, la douleur d’un enfant et de son papa qui réalise, et laisse exploser sa violence et sa haine à la cure, enfermé avec le prêtre coupable du vendredi soir jusqu’à la messe du dimanche matin. Un huis-clos mâtiné de parallèles aux textes bibliques et au naufrage du couple parental et de leur mariage.

La construction est habile entre temps de l’innocence et temps de la révélation ; et la fin rebat les cartes de manière inattendue, dans un nouveau temps du récit à des jours de là.

J’ai lu en début d’année le roman suivant de G. Delacourt, l’enfant réparé (2021), qui laissait entendre des liens avec celui-ci. Oui l’un peut éclairer l’autre. On notera d’ailleurs que dans mon Père, publié en 2019, l’abbé Pierre y était encore innocent : p. 136 « A la fin de sa vie, l’abbé Pierre confessait que la plénitude de Dieu n’avait pas toujours comblé sa solitude terrestre, que parfois la chaleur, les bras et la volupté de l’autre lui avaient manqué. Cela en a-t-il fait pour autant un prédateur ? Cela a-t-il fait triompher l’ennemi en lui-même ? ». On sait aujourd’hui que oui. La réalité dépasse parfois la fiction.

Un roman bref sur un sujet délicat, qui aurait mérité de mettre peut-être davantage à l’écart le mal-être du narrateur anéanti d’être trompé par sa femme, se plaçant ainsi trop au centre du récit.

 

 

JC Lattès, février 2019, 219 pages, prix : 18 €, ISBN : 978-2-7096-6533-9

 

 

Crédit photo couverture : © Mrs/Moment/Getty Images / et éd. JC Lattès

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Juste avant que - Joanne Richoux

8 Avril 2025, 18:24pm

Publié par Laure

Dans un futur proche, le monde s’est délité : climat, émeutes, plus rien ne tient et c’est d’ailleurs la panne générale des réseaux sociaux et de l’internet. Autant dire l’apocalypse. Les gyrophares et les alarmes retentissent partout, mais ils sont là, amoureux dans une chambre, à vivre leur désir, juste avant que…

Quel texte splendide, qui n’épargne pas sur la réalité sociale du monde actuel. On ne connaîtra pas les prénoms des deux protagonistes. Elle est un peu à l’écart, car c’est son frère addict qui a occupé les devants de la scène familiale : cliniques, avocats, thérapeutes. Son meilleur ami est dépressif, en souffrance aussi face à la solitude de sa mère, père absent, envolé avant la naissance.

L’expression du désir est très bien rendue, avec force et délicatesse à la fois, la tension se manifeste tant dans l’intime que dans le monde extérieur, avec des mots justement choisis.

C’est une lecture qu’on ralentit pour ne pas la refermer, qui n’épargne pas le lecteur par son acuité glaçante sur le monde, mais qui étreint par son urgence à (s’)aimer.

 

p. 53 : « Les réseaux, ça leur servait à tout, ils promouvaient leurs idées sur Twitter, ils communiquaient via Facebook, ils sculptaient leur narratif sur Instagram. Puis y a eu les influenceurs. D’abord des idiots de téléréalité qui fourguaient des produits à leurs followers, discrètement. Ça a contaminé le public, on a estimé que recevoir du mascara gratos et donner son avis dessus, c’était un métier, que poster des vidéos d’une minute nécessitait un salaire. Ces influenceurs ont pullulé, sans impératif de qualité ni d’originalité, sans législation. Ils se prétendaient authentiques, des « comme vous », à ceci près qu’ils étaient friqués, superficiels, interchangeables. Surtout, ils avaient des produits à vendre. Au-delà d’un catalogue de pub international, les réseaux tenaient lieu de tribune. »

 

p. 80 : « Vivez votre vérité, sans désir qu’elle soit approuvée par quiconque. Vous n’avez ni raison ni tort, et vous n’avez pas à justifier ou à négocier vos ressentis. En échange, autorisez les autres à avoir leur version de l’histoire. Tant pis si le rôle qu’on vous y prête ne vous convient pas. »

 

 

 

 

Ed. Thierry Magnier, coll. L’ardeur, janvier 2024, 118 pages, prix : 13,90 €, ISBN : 979-10-352-0703-8

 

 

Crédit photo couverture (qui soit dit en passant est sublime) : Modèle : Arthur Roussel, Photographe : Clémence Demesme @Le Crime / éd. Thierry Magnier

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Le jardin, Paris - Gaëlle Geniller

6 Avril 2025, 14:53pm

Publié par Laure

De Gaëlle Geniller j’avais beaucoup aimé les fleurs de grand frère et Minuit passé, c’est donc tout naturellement que je me suis tournée vers sa précédente BD.

Le jardin est un cabaret parisien où toutes les danseuses y portent un nom de fleur, y compris Rose qui est un jeune garçon qui a grandi là et qui s’essaie à la scène, vêtu en femme, avec talent et y prenant un tel plaisir qu’il devient vite la star du lieu.

Le charme androgyne du personnage opère, et le dessin, dans un décor années 1920 est sublime. 

J’ai regretté peut-être que la relation de Rose et d’Aimé ne soit pas plus aboutie dans le désir qui transparaît, et le choix fait dans son devenir, mais la beauté de l’ensemble me laisse indulgente !

 

 

Delcourt, coll. Mirages, janvier 2021, 224 pages, prix : 25,95 €, ISBN : 978-2-413-02253-4

 

 

Crédit photo couverture : Gaëlle Geniller et éd. Delcourt

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Les bouchères - Sophie Demange

5 Avril 2025, 13:58pm

Publié par Laure

Un premier roman délicieusement tranchant !

Dans un quartier bourgeois de Rouen, trois jeunes femmes cabossées par la vie reprennent la boucherie du père de l’une d’entre elles, porté disparu depuis longtemps.

Elles modernisent, aiguisent, coupent, vendent, séduisent une clientèle aussi curieuse de bonne chère que de ragots locaux. 

Elles ont du caractère ces bouchères, et ne se laissent pas faire : le patriarcat n’a qu’à bien se tenir ! D’ailleurs quand il se tient mal, son malheur n’est pas loin. Si la première scène du genre est assez frappante, le lecteur se prend au jeu : c’est noir et mordant ! Car peu à peu des hommes du quartier disparaissent, le lecteur sait tout de leur sort et de ses causes, la police et les habitants un peu moins : ce point de vue place le lecteur dans une position privilégiée.

Ce roman dénonce les violences faites aux femmes, du sexisme ordinaire au viol, déroulant le passé douloureux des trois protagonistes, le présent laissant place à une vengeance… saignante. Tous les hommes ne sont pas des brutes et agresseurs, l’autrice a su composer également des personnages masculins plus “aimables”.  

 

Écouté dans la version audio lue par Rachel Arditi, j’ai beaucoup aimé le rythme et les intonations donnés par la comédienne.

 

 

 

 

Éditions de l’Iconoclaste, janvier 2025, 310 pages, prix : 20,90 €

Version audio éditée par Lizzie, texte lu par Rachel Arditi

 

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Mars 2025 en couvertures...

31 Mars 2025, 22:49pm

Publié par Laure

En mars, j'ai lu :

 

 

 

 

 

 

En mars, j'ai vu :

 

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