Les jardins d'Hélène

Lentement, mais sûrement...

23 Juin 2008, 12:25pm

Publié par Laure

... la date approche...
Et quand les amis sont loin, c'est la boîte aux lettres qui se remplit,
ça donnerait presque envie de vieillir !

Merci ! (les expéditeurs se reconnaîtront sur la photo)



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Bullets - Tunng

22 Juin 2008, 22:14pm

Publié par Laure

Parfois il y a juste des trucs qu'on écoute en boucle comme ça sans savoir pourquoi...
Pas merci à la F**C qui a annulé ma commande faute de fournisseur, comme d'hab... Il reste toujours Deezer... Qui a dit que les gens n'achetaient plus de disques ? C'est pourtant pas faute d'avoir essayé ;-))
 


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Petite nuit - Marianne Alphant

21 Juin 2008, 14:33pm

Publié par Laure

Petite (grande ?) déception quand même que ce livre, dont j’attendais beaucoup. Trop sans doute. Je l’ai chéri, je l’ai souvent posé, repris, me suis concentrée, mais… [soupir]

Comment une telle quatrième de couverture ne pourrait-elle pas faire envie ? : « La lecture : un pli, une addiction. Le livre : gri-gri, doudou, fétiche, objet transitionnel. La lectrice : passant et repassant depuis toujours à travers les mêmes histoires, les héros préférés, les auteurs familiers dont les figures s'entrecroisent comme sur le divan d'un analyste. »

 

C’est un livre un peu difficile, exigeant en tout cas. Sur le divan d’un psychanalyste lacanien, une femme parle. De ses lectures ? Le début est assez déroutant, qui semble juxtaposer des extraits de livres, romans ou poèmes. Le discours ensuite semble ramener à des souvenirs de lectures, fourmillant de détails sur certaines œuvres, certains auteurs et leur vie. Une solide culture classique est vivement conseillée sous peine d’être assez vite perdu, ce qui gâche un peu le plaisir. Il est souvent question de la comtesse de Ségur, de Stendhal, Bougeault, Winnicott, mais voilà, c’est trop précis, trop détaillé, et je me suis souvent égarée, le « Oui ? » du psychanalyste censé relancer le discours et ponctuant régulièrement le texte ne suffisant pas à rafraîchir mon attention. La femme sur le divan ne parle pas d’elle, est-ce elle qui parle d’ailleurs ou ne serait-ce pas la lecture elle-même ? Et souvent on se demande si les propos sont un extrait de livre, parfois c’est évident, souvent non.

Livre pointu, d’une écriture particulière, mais voilà, pas facile. Et je ne suis pas théoricienne pour comprendre la démarche d’écriture ou le procédé. Je n’en garderai donc que deux extraits, les seuls qui ne nécessitent pas d’avoir fait l’ENS pour les comprendre :

p. 48 : « Prenez soin de vous. Et qui le fera sinon les livres ? Très vieux besoin d’en avoir toujours un avec elle – grigri, viatique -, celui qu’on a commencé la veille et qu’on traîne avec soi, fût-il incommode et lourd et tombant en miettes. A tout hasard, se dit-elle, au cas où : un rendez-vous qui s’annule, un métro en panne, un ascenseur qui s’arrête entre deux étages – on ne sort pas de chez soi sans cet en-tout-cas, le livre. Une peluche, un objet transitionnel, dirait Winnicott, un vieux linge. »

 

p. 121 : « Cette faim de livres toujours et partout, ce besoin tenace, obscur. Cette avidité jamais rassasiée. D’où est-ce que cela nous est venu ? murmurait encore Béatrice dans ses derniers jours. »

 

Deux thèmes qui avaient tout pour me plaire : la lecture et la (psych)analyse, mais une œuvre trop exigeante ou trop conceptuelle pour mon pauvre petit neurone lavé au C°°°-C°°° d’une grande chaîne française ? Même le titre était beau, quand on pense à ces petites nuits que nous font passer les livres…

 

A voir sur le site de l’éditeur : ici

Lire les premières pages

 

Un grand merci à Cuné qui m’a offert ce livre parce que je l’avais mis dans les tentations les plus grandes de ma liste !

 

Ed. P.O.L, janvier 2008, 247 pages, prix : 15 €

Ma note : 2,5/5

Crédit photo couverture : éd. P.O.L

 

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Le cadeau de fin d'année - Susie Morgenstern

20 Juin 2008, 14:38pm

Publié par Laure

Illustré par Jean-François Martin

 

C’est un court roman jeunesse facile à lire mais qui contient mine de rien des notions profondes et d’actualité. Boris entre en CM2 et son grand-père Maximilien Alexandre lui promet un grand cadeau à la fin de l’année s’il travaille bien à l’école. Mais qu’est-ce que ce grand-père un peu guindé mais gentil comme tout pourrait bien lui offrir ? C’est simple, il va lui acheter un yamtchutchikl. Et pas question de passer pour un inculte, Boris n’ose pas demander ce qu’est un yamtchutchikl, même si ce n’est ni dans le dictionnaire ni sur l’Internet. Il passe l’année à rêver à ce cadeau extraordinaire. Débutent enfin les grandes vacances et l’ennui d’un séjour à l’hôtel sous une Suisse pluvieuse. A défaut de bon air, Boris ne connaît que l’ennui confiné dans une chambre. Et quand le cadeau tant attendu arrive, il est hyper déçu. C’est ça, un yamtchutchikl ? Il en pleure de rage, mais bien vite, se fait prendre au piège.

A votre avis, qu’est-ce qui vous offre des heures de rêve et d’évasion ?

Bon, je connaissais la réponse avant d’acheter le livre puisqu’un site de critiques littéraires la donnait d’emblée. C’est même pour cela que j’ai acheté le livre. Alors moi aussi je suis un peu déçue, parce que cette fin tant attendue, elle s’évanouit trop vite, elle n’est qu’effleurée, pas vraiment explorée. Et c’est un peu dommage. Je ne sais pas si elle convaincra réellement les enfants, même si bien sûr, on aimerait y croire. En tout cas, elle gagnera tous les lecteurs déjà convaincus, jeunes ou moins jeunes, qui ne pourront alors s’empêcher de trouver ce livre un peu trop bref.

 

PS : je trouve la couverture très moche, car l’esprit « vieillot » ne m’attire absolument pas, mais ce n’est qu’une jaquette, dessous la couverture plus sobre de la collection Cadet me plaît bien davantage.

 


Actes Sud Junior, coll. Cadet, mai 2008, 55 pages, prix : 6,50 €

Ma note : 3,5/5

Crédit photo couverture : © Jean-François Martin et éd. Actes Sud.

 

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Amours fragiles (3 tomes parus) - Beuriot & Richelle

16 Juin 2008, 15:41pm

Publié par Laure

 

Scénario : Philippe Richelle

Dessin : Jean-Michel Beuriot

Mise en couleurs : Scarlett Smulkowski

 

Tome 1 : Le dernier printemps (parution 2001)

Les premières planches débutent en 1942 dans le Sud de la France, Martin, officier allemand, fréquente Catherine… Mais ce n’est que le début d’un retour en arrière. Allemagne, 1932 : Martin Mahner est étudiant, passionné de littérature. En face de chez lui emménage une jeune fille qui ne lui est pas indifférente : Katarina Braun ; son père est médecin et ils sont… juifs. Hitler arrive au pouvoir. Bien qu’il soit en désaccord avec l’enthousiasme de son père pour le parti national-socialiste, Martin est encore dans la légèreté des émois amoureux. Trop timide, il laisse son ami Gunther séduire Katarina et ne sait comment éconduire Andrea qui elle, est amoureuse de lui. Mais Martin n’a que Katarina en tête. Et puis commence le boycott des commerces et praticiens juifs, et des événements tragiques vont signer la fin de l’insouciance de Martin, tout comme la fin de ses projets de jeunesse.

 

Le ton est donné : un récit sensible et délicat, un dessin simple, précis et soigné, des couleurs qui replacent bien dans l’époque, l’histoire de l’Allemagne du point de vue allemand est esquissée avec une gravité qui garde encore sa légèreté : il est paradoxal d’écrire cela mais ces amours fragiles et contrariées sont encore le sujet essentiel du livre, même si l’aspect politique et historique est la toile de fond du récit.

On pense un peu à Gibrat (le sursis, le vol du corbeau) et vite, on lit la suite.

 

Tome 2 : Un été à Paris (parution 2006)

Les auteurs ont donc mis 5 ans à nous offrir ce deuxième tome où l’on fait également un bond dans l’histoire pour retrouver Martin à Paris en décembre 1938. Sous couvert d’une thèse de doctorat, Martin profite un peu de sa jeunesse. Il loge chez un ami, Henry Emmerich, qui a émigré après les Jeux Olympiques de 1936, comme beaucoup d’Allemands. Henry partage la vie de Maria, qui prendra peu à peu une part importante dans le récit, et dans la vie de Martin. Mais pour l’heure, c’est encore Katarina qui occupe ses pensées. Elle vit avec Xavier Gance, a francisé son prénom, Catherine, et travaille. Ce tome met en évidence la difficulté des réfugiés allemands à obtenir des droits de séjour et de travail sur le territoire français, quand bien même ils ne sont pas sympathisants nazis. Peu à peu le couple Henry-Maria se délite et après de nouvelles tensions politiques, Martin se retrouve au stade de Colombes pour un recensement, avec 8 à 10 000 de ses compatriotes, avant de retourner en Allemagne.

 

Tome 3 : Maria (parution 2007)

L’album débute en 1943 dans le Sud de la France, où bien malgré lui Martin est officier de la Wehrmacht. Il revoit Katarina, que tout le monde croit l’épouse de Gance, et garde pour lui le souvenir de quelques nuits d’amour avec Maria qu’il n’a pas revue depuis 1939. En parallèle, on retrouve Maria, devenue secrétaire d’un médecin, dont le fils et ses amis oeuvrent pour la Résistance. Maria a une petite fille, Alicia, et les blancs de l’histoire, tout comme la fin tragique, appellent de toute urgence un tome 4. De grâce, faites vite Messieurs les auteurs, je les aime ces personnages !

Un troisième tome où Martin est moins présent, où Gestapo et dénonciations font rage, un ensemble toujours aussi réussi d’histoire et de nobles sentiments. Ah qu’elles sont fragiles ces amours, mais qu’elles sont belles ces BD !

Et elles me donnent envie d’aller voir ce que ces auteurs ont fait d’autre !

 

Casterman, 3 tomes parus, 2001-2007.

Ma note : 4/5

Crédit photo couvertures : © Beuriot et Casterman, sauf tome 1 : © Denis Bodart

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A thousand kisses deep

15 Juin 2008, 21:48pm

Publié par Laure

Alors qu'un gros nuage noir éclate sur le pare-brise, retrouver cette chanson de Léonard Cohen ...

Laisser remonter les souvenirs de l'amour qui allait avec, les kilomètres avalés sur l'autoroute dans l'inconscience d'alors, les papillons dans le ventre qui se sont perdus depuis...
Comme elle était légère cette chanson, dans le sentiment de l'amour naissant... et comme elle est fade aujourd'hui ... ?

 

 

 


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Au monde (Ce qu'accoucher veut dire) - Chantal Birman

15 Juin 2008, 13:54pm

Publié par Laure

Il ne m’est jamais facile de parler d’un essai ou document, car lorsque je l’ai choisi, je l’ai fait pour des raisons toutes personnelles qui me touchent au cœur, c’est une lecture qui m’engage bien plus intimement qu’un roman. Je parle là bien sûr des documents que je choisis, et non de ceux que j’ai pu lire dans le cadre de Prix Littéraires, qui m’étaient donc « imposés ».

 

Ce livre de Chantal Birman, écrit en collaboration avec Sophie Troubac, est une vision complète et réaliste du métier de sage-femme. Un métier qui a toujours existé, et qui connaît aujourd’hui les restrictions de santé publique que l’on sait : sous-effectifs, etc.

Le livre de Chantal Birman est passionnant, empreint d’une humanité constante qui force l’admiration, ah comme j’aurais aimé accoucher avec elle ! Car s’il y a des récits de cas, de nombreux exemples, il y a aussi beaucoup de réflexion sur le métier lui-même, aspects philosophiques, physiques, psychologiques, sur cet accompagnement de la mère pour ce moment qui changera à tout jamais sa vie.

Bien sûr il y a des cas douloureux, viols, incestes, malformations, accouchements sous X, bien sûr il y a la réalité de la douleur et son acceptation ou non par chacune, il y a ce qu’on avait idéalisé et ce qu’on vit réellement, mais tout cela fait partie de la vie et de la naissance, moment où l’on n’est jamais aussi proche autant de la vie que de la mort.

Un ouvrage sublime, magnifique, où l’on sent toute la dignité que cette sage-femme accorde aux femmes (et aux pères), sans jamais oublier une profonde humanité ancrée en elle.

Un livre que tous peuvent lire, hommes, pères ou non, femmes ayant déjà donné la vie ou non, et bien sûr, un livre que tout le corps médical devrait avoir lu.

 

Ed. de la Martinière, février 2003, 350 pages, prix : 18 €

Ma note : 5/5

Crédit photo couverture : © Elisabeth Ferté et éd. de la Martinière.

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Le coeur d'une autre - Tatiana de Rosnay

12 Juin 2008, 05:37am

Publié par Laure

 

Bruce Boutard est un quadra détestable, divorcé (son mariage n’a pas résisté à sa « consommation » exagérée des femmes), qui a besoin d’une greffe du cœur pour survivre.

Après l’opération, des phénomènes un peu étranges surviennent, comme une émotion particulière devant un tableau, une gentillesse toute neuve… Et si le cœur du donneur ne lui avait pas redonné qu’une nouvelle vie mais aussi un peu de sa personnalité ?

Bruce est fortement déstabilisé quand il apprend que son donneur est en réalité une femme, Constance Delambre. Il partira en quête de son histoire et de sa famille.

Encore un très beau roman de Tatiana de Rosnay (le 4ème je crois, en 1998) qui je l’avoue m’a semblé au départ un peu trop sentimental et prévisible. Et puis… ne boudons pas les vrais plaisirs des livres positifs, ils ne sont plus si courants dans la littérature actuelle ! Et la seconde moitié s’étoffe davantage, gagne en densité, et par là-même la curiosité du lecteur embarqué dans l’intrigue. Jolis clins d’œil sur le milieu éditorial à la fin… Bref, une bonne lecture !

(Actuellement indisponible sauf en bibliothèques ou d’occasion, mais il sera probablement réédité un jour. En tout cas il le mérite.)

 

Plon, janvier 1998, 273 pages.

Ma note : 3,5/5

Crédit photo couverture : A young lady of fashion, Master of the Castello Nativity © Isabella Stewart Gardner Museum, Boston // éd. Plon

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Lectures sur le divan

11 Juin 2008, 12:40pm

Publié par Laure

Amanda m’a taguée et je réponds volontiers à ce petit jeu qui circule sur la blogosphère.

Vous voulez tout savoir sur mes lectures ?

 

Où et quand ?

Le soir au lit essentiellement, entre 22 h et minuit. Parfois entre midi et deux, quand je réussis à grappiller un quart d’heure sur la chaise longue sur la terrasse, donc en été. Surtout pendant les vacances, idem sur la chaise longue. Et le dimanche, où je ne fais généralement pas grand-chose d’autre entre deux rames de sommeil (mon week-end commence le samedi soir, je réserve donc le dimanche au repos et le lundi aux corvées)

Sinon, j’adore lire lors d’un voyage en train, parce que le paysage qui défile est propice à la rêverie - hélas je ne le prends pas très souvent. Du temps où j’étais mariée, je lisais aussi en voiture pendant les longs trajets sur autoroute, mais comme à présent je suis la seule conductrice, ce n’est plus possible.

 

Comment je choisis mes lectures ?

Ces derniers temps je ne les ai pas beaucoup choisies : Prix ELLE 2008, Prix des lecteurs du Livre de Poche 2008, … J’essaie aussi de piocher en priorité dans les livres que j’emprunte à la bibliothèque et dans les cartons que me prêtent les copines (oui, ça se compte en cartons). Résultat, mes achats perso s’accumulent, dépassent allègrement les 300 qui prennent la poussière et attendent que je veuille bien leur tendre la main.

Sinon, j’aère mes lectures « imposées » par des livres courts, ou des auteurs favoris, qui ne me feront pas prendre trop de retard côté devoir.

 

Quel style de lecture ?

Je pensais lire de tout (sauf de la SF/fantasy où là je résiste encore) mais mon blog m’a permis de réaliser (je n’en avais curieusement pas conscience avant) que je lisais surtout de la littérature française contemporaine. Les autres catégories sont parfois artificiellement gonflées par les lectures que j’ai faites pour les Prix Littéraires, lectures que je n’aurais peut-être pas choisies spontanément.

J’aime aussi le polar et la BD plutôt intimiste, et je regrette de ne pas trouver le temps d’en lire davantage.

 

Qu’est-ce que j’attends de mes lectures ?

D’être touchée, émue, bouleversée, avec une préférence pour les livres coups de poing, assez rares au demeurant. D’y voir disséquées les relations humaines. Un moment égoïste de repos. Une évasion du reste.

 

Mes petites manies ?

Je n’en ai pas vraiment. Je n’aime pas laisser de traces sur un livre : pas de cassure du dos (ça s’appelle le dos, pas la tranche, grrr !!) mais je les ouvre quand même normalement !, pas d’écriture dessus, encore moins de stabilo, pas de coins cornés, pas les mains pleines de crème solaire l’été, pas de sable sur la plage (on sent là la bibliothécaire qui râle en silence quand les bouquins reviennent bons à jeter en septembre).

J’ai un peu de mal à prêter (les miens, s’entend, sinon c’est mon boulot !), tout simplement parce que j’ai chez moi essentiellement des livres que je n’ai pas encore lus, et comme ils ne reviennent pas toujours, …. Je préfère offrir !

Sinon à chaque déménagement je laisse quelques cartons à une bibliothèque municipale ou associative, que du « mettable en rayon », je connais les critères. J’achète de plus en plus d’occasion mais à la condition express qu’ils aient l’air neuf : loin de moi les vieux machins jaunis qui puent ! Ces trucs-là, je les jette. Je ne jette pas une œuvre, laquelle est immortelle, ce que je jette, c’est un exemplaire papier qui tombe en ruine, et qui se trouve à l’état neuf chez le premier libraire du coin. Vous avez la vie des douze césars dans sa première édition, vous ? ;-))

 

A qui le tour ?

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Le dieu du carnage - Yasmina Reza

9 Juin 2008, 21:14pm

Publié par Laure

J’inaugure la rubrique théâtre avec cette petite pièce prêtée par Amanda, alors que je lui demandais simplement des conseils en théâtre contemporain, elle m’a envoyé un colis ! (Merci merci Amanda !)

 

Cette pièce de Yasmina Reza est aussi savoureuse que drôle et cocasse, en dévoilant que derrière toute civilité se cache une violence primaire pas toujours facile à canaliser.

 

Michel et Véronique Houllié, couple de quadras, ont invité chez eux le couple Reille, Alain et Annette, pour discuter de la bagarre qui a eu lieu entre leurs fils, au cours de laquelle Ferdinand Reille a cassé deux dents à Bruno Houllié. Alors que tout démarre dans une ambiance pacifiste et polie, les personnalités se dévoilent peu à peu. Alain est insupportable à toujours répondre à son portable qui sonne non-stop, Annette commence à vomir sur les beaux livres d’art des Houllié (ça donne quoi sur scène ?), Michel ne parvient pas à trouver grâce aux yeux de quiconque en tentant de  justifier l’abandon du hamster de sa fille sur un trottoir, les couples s’engueulent, mais c’est drôle !

Je suis ravie d’avoir découvert ce texte, car je n’ai pas du tout l’habitude de lire du théâtre, et bien sûr l’idéal serait de le voir sur scène. Joué à Paris jusque fin mai au théâtre Antoine (trop tard, hélas), avec Isabelle Huppert, Eric Elmosnino, Valérie Bonneton (qui a eu le Molière 2008 de l’actrice dans un second rôle pour cette pièce) et André Marcon.

 

Extrait : p. 78 : « Je vais vous dire, toutes ces délibérations à la con, j’en ai par-dessus la tête. On a voulu être sympathiques, on a acheté des tulipes, ma femme m’a déguisé en type de gauche, mais la vérité est que je n’ai aucun self control, je suis un caractériel pur. »

 

Lire aussi les 2 bonnes critiques de lecteurs sur Critiques Libres.


Albin Michel, janv. 2007, 124 pages, prix : 10 €

Ma note : stars-4-0. V192553758

Crédit photo couverture : éd. Albin Michel

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