Les jardins d'Hélène

Moi vivant, vous n’aurez jamais de pauses (ou comment j’ai cru devenir libraire) – Leslie Plée

22 Mars 2009, 18:57pm

Publié par Laure



Moi vivant…
est le récit (autobio)graphique de l’auteur, qui a vite déchanté alors qu’en 2005 à Rennes, elle croyait épouser le beau métier de libraire. Un premier job passionnant, un CDI de 35h, mais voilà, c’est une grande surface de produits culturels, les techniques de management sont celles d’une grande surface. Notre apprentie libraire se retrouve des heures dans un entrepôt debout à étiqueter des stylos, sans pauses, sans chaise. Puis le magasin ouvre enfin, avec son lot de clients toujours surprenants, qui demandent parfois si elle vend des canapés (à votre avis ?!) ou qui lisent des trucs vraiment tordus. Et sa gentille collègue jeunesse se fait vite rappeler à l’ordre quand en tête de gondole elle place un album qu’elle a beaucoup aimé : non, Dora se vendra mieux, dépêche-toi d’enlever ça.

Et ainsi de suite, d’exploitation en désenchantements, il ne fait pas bon travailler dans ce genre d’entreprises.

 

Je m’étais pourtant dit que je n’achèterais plus de BD issues de blogs, à quoi bon, et puis je n’ai pas su résister à l’avis de mon libraire jeunesse qui l’avait placée sur son comptoir, quand je lui ai demandé ce qu’il en pensait. Les dessins plutôt simples accompagnent bien le texte (qui a quand même une part importante), c’est plaisant à lire, ça dénonce une réalité qu’il ne faut pas peut-être pas généraliser non plus, même si à en croire les avis lus ici ou là, ceux qui ont travaillé dans ce genre de chaînes s’y retrouvent. Ces mêmes chaînes culturelles ont-elles référencé cet album de Leslie Plée dans leur stock ?

A lire d’urgence, si vous croyiez encore une seule seconde qu’être libraire, c’est lire toute la journée…

 

Ed. Jean-Claude Gawsewitch, mars 2009, 95 pages, prix : 15 €

Ma note :



Crédit photo couverture : © Leslie Plée et JCG éd.

 

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Un dimanche au Salon

20 Mars 2009, 21:27pm

Publié par Laure

du Livre de Paris, 15 mars 2009.

Les copines m'envoient des mails : bah alors tu étais au Salon dimanche, tu ne racontes pas ? Qui tu as vu ? qu'est-ce que tu as acheté ? Tu ne fais pas de billet ?

 

Le temps passe et chaque année je me dis la même chose : pourquoi aller dans ce qui n'est finalement qu'une méga librairie, le conseil du libraire en moins ? Et chaque année je demande mon badge professionnel, et si je ne suis pas disponible sur la journée pro, essaie d'y aller un autre jour calme. Mais cette année je n'avais de possibilité que le dimanche, et les filles avaient envie de voir des auteurs en vrai et de casser leur tirelire, alors zou...

J'ai calé le régulateur de vitesse sur 130, le GPS sur Porte de Versailles, et j'ai laissé faire. 230 km. Idem au retour.

J'ai vu l'auteur que je voulais voir, à une heure encore assez calme, même Mosquito était ravie de rencontrer celui qui a longtemps chahuté sa mère à Word Challenge. Je n'ai acheté qu'un seul livre, un des siens, 9 euros, pour qu'il y mette un gentil mot pour envoyer à une copine.

Une signature, quelques mots, et il était 14h30. L'heure du début : de la foule, de la cohue, des stands absolument inaccessibles.

Ce que j'ai vu ?
ça :


c'est-à-dire une foule compacte qui nous empêchait d'avancer  (ou de reculer, ou de tourner à gauche, ou à droite, que sais-je, bouger quoi) [photo : foule attendant Ségolène, écrivain très connue]

Quand on a enfin pu sortir de là (nous on ne voulait pas acheter le bouquin de Ségolène), on a vu ça :


Là aussi, on a eu du mal à faire trois pas en avant (ou en arrière, ou sur le côté, des pas quoi)

Alors on en a vite eu marre, et on a repris le chemin du parking. Qui à 14 euros 50 les 3 heures 15 minutes, nous a laissé un goût amer dans la bouche.

On n'a même pas approché le stand consacré au pays invité, à savoir le Mexique, parce qu'il aurait fallu affronter ça :



Mais c'était pas fini pour autant, parce qu'il a fallu aussi affronter ça :


Mais rien que pour le sourire radieux de Mosquito devant le stand d'Océan éditions, ça valait le coup !
Oui, Mosquito a une passion : elle collectionne les livres de cet éditeur de... l'île de la Réunion.

Mosquito, à qui je laisse le mot de la fin : "pourquoi les gens ils me marchent tous dessus ? quand ils me poussent, ça me cogne contre d'autres gens et après ça me fait mal" - "parce que tu es petite, ils ne te voient pas" - "ouais enfin j'ai pas 3 ans, j'ai 8 ans, je suis quand même un peu grande déjà" -
"oui tu as raison, c'est parce qu'ils ne font pas attention et qu'ils s'en fichent de bousculer les plus petits".

Ce qui m'a frappée, en dehors de cette lucidité moustiqueste ? Les gens prennent plus de photos qu'ils n'achètent de livres, des tas de photos. Avec leur téléphone mobile, avec leur appareil photo, des photos volées qu'ils balanceront sur le web (sans demander l'avis des intéressés, ni pour la prendre, ni pour la diffuser) comme un trophée de chasse. C'était bien le Salon ? Ouais regarde, j'ai vu machin ! Il est bien son livre ? Ben j'en sais rien, je m'en fous de son livre, regarde, j'ai sa photo !!

Nota : je pense qu'aucune des personnes anonymes sur ces photos n'est identifiable, ce qui était le principe de ces photos.

Nota bis : sur le stand très sympa de la Table Ronde, je me suis abonnée à l'excellente revue Décapage.


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La revanche de Grizzli - Christine Naumann-Villemin et Marianne Barcilon

19 Mars 2009, 15:33pm

Publié par Laure

Peut-être vous souvenez-vous comme dans la famille on aime les aventures de Grizzli et de Léocadie Tagada, dite la Petite Souris. Alors quand une revanche apparaît, on applaudit des deux mains et on court chez le libraire !



Grizzli, notre gros matou de dentiste, a toujours la même idée en tête : boulotter la petite souris, celle qui donne des friandises ou des sous aux enfants quand ils ont perdu une dent. Mais la dernière fois, elle s’est bien moquée de lui ! L’heure de la revanche a sonné !

Sachant la passion de Léocadie pour les dents célèbres, Grizzli passe une annonce dans la Gazette des Petites Bêtes, pour attirer Léocadie : rien de moins que la dent de Wonder-Mulot, son super héros, le prince charmant de ses rêves. On retrouve dans le texte et l’illustration ce qui avait fait le succès de leur première aventure : leurs courriers calligraphiés bien spécifiques, mademoiselle étant bien plus appliquée que notre gros matou. Lequel a d’ailleurs bien besoin de ses copains, les chats Mallow et Moumoute, pour réfléchir un peu plus loin que le bout de ses moustaches et tendre un piège crédible à Léocadie.

 

 


Alors réussira-t-il à la boulotter, notre petite souris ? Meuh non, vous savez bien que c’est un gros bêta, et que Wonder-Mulot, dans son décor et  costume très comics américains, est bien plus malin !



Ça se termine trop vite pour le plaisir de Mosquito qui demande à la dernière page tournée : y en a un troisième ? Un jour sûrement… Alors mesdames, auteur et illustratrice, vous ne pouvez pas laisser nos enfants comme ça, on veut encore Grizzli et Léocadie nous, au boulot !

 
Nota : les deux dernières images ont été photographiées par moi-même. Si elles posent des problèmes relatifs aux droits d'auteurs, je les retirai sur demande immédiatement.




Kaléidoscope, mars 2009, prix : 12,50 €

Ma note :



Crédit photo couverture : © Marianne Barcilon


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Tous les garçons et les filles - Jérôme Lambert

19 Mars 2009, 14:52pm

Publié par Laure

Julien entre en classe de seconde et perçoit tout de suite que quelque chose cloche dans son nouveau lycée. Pourtant, tout est normal, c'est lui, Julien, qui ne se fond pas dans le moule. Les blagues vaseuses ne l'intéressent pas et il n'aime ni le foot ni les jeux vidéos.
Non, il aime les cours d'allemand où quelque chose semble passer entre son professeur et lui, et surtout, il se sent troublé par la nuque du garçon assis devant lui, Clément.
C'est un court roman tout en finesse et délicatesse que nous offre Jérôme Lambert sur l'attirance d'un ado pour un autre du même sexe. L'homosexualité est abordée tout en pudeur et subtilité. D'ailleurs, vous ne saurez pas vraiment le fin mot de l'histoire, à vous de le deviner. Si les moqueries et les sous-entendus des copains sont lourdingues comme ils peuvent l'être dans la réalité, l'attitude de la maman, elle, est étonnante d'attention et de compréhension, situation idéale en quelque sorte.
Un bien joli roman, qui voit plus loin que les premiers émois amoureux, si troublants soient-ils, car c'est tout simplement aussi la vie au lycée qui est abordée : se faire des amis, faire partie d'un groupe, partir en voyage scolaire... De même le roman s'inscrit dans la modernité avec des parents divorcés, un père présent mais maladroit, pour des déjeuners hebdomadaires au restaurant.
Un sourire en passant : le walkman à cassettes pour partir en voyage dans la même besace que l'appareil photo numérique, y a comme un mélange des générations... J'ai un fils de 14 ans qui manie parfaitement tout ce qui est numérique, mais le walkman à cassettes, je ne crois pas qu'il s'en souvienne...

Ce roman a été choisi par ma grande de 12 ans sur le stand de l'Ecole des Loisirs au Salon du Livre de Paris le week-end dernier. Elle se l'est acheté avec ses sous. Elle l'a lu dans la voiture sur le trajet du retour. Je le lui ai piqué histoire d'amortir la dépense ?  

Lu il y a longtemps par Clarabel

L'Ecole des Loisirs, coll. Médium, juillet 2004, 111 pages, prix : 8 euros
Ma note :


Crédit photo couverture : © Franck Juery et ed. Ecole des Loisirs.

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Plâtatras ! - Guillaume Long

17 Mars 2009, 17:22pm

Publié par Laure

Robin fait de l’accro-branches sous l’œil attentif et inquiet de son grand-père, lorsque badaboum, il tombe d’un arbre et se fracture le tibia, « une superbe fêlure en « S », caractéristique d’une rupture de la crête tibiale ». De quoi rendre hystérique le chirurgien qui fera de cette intervention une œuvre d’art. Mais c’est surtout l’histoire d’un môme qui a peur de l’hôpital et des piqûres, d’autant qu’ils ont tous l’air sadique là-dedans, et que son petit voisin de chambre lui rappelle qu’une opération, ça peut être fatal. En route pour le super plan d’évasion et les cauchemars, quelle imagination ce môme !

Mais les jeunes lecteurs de cette BD feront-ils le lien avec l’allusion à la série Urgences mise en scène page 31, les infirmières se pâmant devant le beau Doug Ross qui avant de sauver son petit patient, boirait bien un Despresso (sic) and « what else docteur Ross ? Ce sera tout merci ! »

Une BD sympa dès 9 ans, sur les peurs de l’hôpital et les amitiés qui peuvent y naître, entre jeunes patients de chambre ! A offrir de préférence APRÈS l’opération si vous visez un enfant concerné de près, mais n’hésitez pas à élargir votre cible : pas besoin d’avoir le pied dans le plâtre pour lire cette BD !

 

Par l’auteur de :
 

 












La joie de lire (Genève), janvier 2009, 36 pages, prix : 9.80 €


Ma note :


Crédit photo couverture : © Guillaume Long et éd. La joie de lire

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Délit de fuite - Dominique Dyens

13 Mars 2009, 11:47am

Publié par Laure

J’ai toujours beaucoup aimé les romans de Dominique Dyens (des liens ici, dans mon billet sur son recueil de nouvelles paru en 2006) et c’est donc toujours une bonne nouvelle que de découvrir un nouveau roman de cet(te) auteur(e) [je ne me ferai jamais à ce féminin]

 

Dans Délit de fuite, Dominique Dyens renoue avec un personnage de femme troublante, énigmatique, dans une intrigue captivante qu’on ne peut quitter avant la fin, un récit d’abord teinté d’un soupçon d’érotisme et qui chemine progressivement vers la folie pure et simple.

Anne est une célibataire de 36 ans qui a réussi professionnellement. On pourrait croire que tout lui sourit, mais sa solitude affective lui pèse. Elle sombre alors dans la mythomanie, s’inventant une liaison avec un homme lorsqu’elle rend visite à sa mère en maison de retraite.

Anne cache un lourd passé : son père est décédé un 3 décembre dans des circonstances dramatiques (qu’on découvrira au fil du roman) lorsqu’elle avait 12 ans, et c’est un 3 décembre à 36 ans (soit deux fois douze ans plus tard) qu’elle plaque tout pour fuir. On la retrouvera internée dans un hôpital psychiatrique.

Une construction intrigante ajoute le récit d’un psychiatre sur la maladie d’Anne, médecin qui subit lui-même la maladie de son épouse au quotidien. Et puis, tel est pris qui croyait prendre, car imaginez bien que vous allez vous faire avoir quelque part J

C’est donc une construction audacieuse que propose ce roman, où la mise en abyme peut donner l’impression (ce fut mon cas sur la fin) que tout finit par s’embrouiller un peu trop.

J’ai aimé le personnage, sa complexité (dès qu’on touche à la psychiatrie je suis curieuse !), l’avancée dans l’histoire, j’ai été un poil déçue par la fin, comme si l’auteur avait cherché au final à en faire un peu trop. Mais Dominique Dyens reste dans le petit cocon d’auteurs que j’aime suivre.

 

PS : merci à la fée anonyme qui a fait arriver ce livre dans ma boîte aux lettres, même si j’ai quelques soupçons …

 

 

Editions Héloïse d’Ormesson, mars 2009, 183 pages, prix : 17 euros

Ma note :


Crédit photo couverture : © Stéphanie Têtu / Rapho et éd. EHO.

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Les choupi-trognons

12 Mars 2009, 22:43pm

Publié par Laure

Ils sont nés lundi 9 mars, ils ont donc pile 3 jours, et ils mangent tout seuls foin et carottes. Ils courent partout, surtout pour se réfugier sous le ventre de leur mère, et téter au passage, faudrait quand même pas grandir trop vite !
On les appelle les Choupi-Trognons parce qu'ils n'ont pas encore de nom et qu'ils sont tout mignons. (et que leur mère s'appelle Choupette pour ceux qui débarquent ici sans savoir. Enfin le brun est censé s'appeler Schrödinger, cherchez pas, ça c'est quand on a un ado de 14 ans et 1/2 à la maison qui a percuté la physique quantique sur Internet et espère la faire retentir sur la vie familiale.
    



(ça, c'est aussi quand on est trop fatiguée pour écrire un billet sur le dernier roman lu)



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L'amour comme par hasard - Eva Rice

10 Mars 2009, 16:40pm

Publié par Laure

Traduit de l’anglais par Martine Leroy-Battistelli

Titre original : the lost art of keeping secrets

 

Si vous cherchez un roman distrayant, pétillant, léger mais pas bêta, pour un long voyage en train ou une semaine de vacances, ne cherchez plus, l’amour comme par hasard s’y prête parfaitement !

Angleterre, 1954. C’est l’histoire d’une amitié entre deux jeunes filles de 18 ans, une rencontre née du hasard entre la pétulante Charlotte et la bien plus sage et réservée Pénélope. Vivant dans un grand manoir délabré, Pénélope cherche un peu de gaieté entre sa mère veuve de guerre bien trop jeune, et son frère Inigo, fan d’Elvis. Jeux de l’amour et du hasard, soirées arrosées, émancipation de la jeunesse, cœurs à prendre et machinations diverses, rassurez-vous, le sentiment l’emporte malgré les chemins de traverse tortueux. Quelques secrets de famille, une ambiance très musicale, la timidité de l’Angleterre face à tout ce qui vient d’Amérique, et l’assurance de la belle Charlotte achèveront de vous convaincre de découvrir ce très sympathique roman, aux personnages secondaires tout aussi intéressants que ses deux héroïnes fantasques et rêveuses.

 

Un extrait pour sourire : p. 291 « les garçons ne valent pas tous les soucis qu’ils nous causent, pensai-je. Il était bien plus sage de se contenter de lire des romans, dans lesquels on voit le héros arriver à des kilomètres. »

 

Lu dans le cadre d’une offre du Livre de Poche.

 

Le Livre de poche n°31252, février 2009, 530 pages, prix : 6,95 €

Ma note :


Crédit photo couverture : © Condé Nast Archive / Corbis et éd. LGF

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Résultats du jeu concours Lucie Durbiano / Trésor

9 Mars 2009, 18:32pm

Publié par Laure

Il y a quelques jours je vous proposais de gagner, via l'offre de Supergazol, un exemplaire de Trésor, de Lucie Durbiano. La réponse à la question figurait dans le billet et était bien sûr simplissime : cet album est publié dans la collection Bayou de chez Gallimard, collection dirigée par Joann Sfar comme me l'ont même précisé certaines !
L'heure du tirage au sort est arrivée...
Vous étiez 11 participantes, mais où sont les hommes ?
 




La main innocente de Mosquito a tiré un petit billet parmi les 11 :


Et la gagnante est :



SANDRINE !

Sandrine, je vous ai envoyé un mail, vous recevrez la BD sous quelques jours après que j'aurai reçu vos coordonnées postales.
Sandrine, dites-nous tout, avez-vous un blog, que nous fassions connaissance, ou êtes vous juste (c'est déjà beaucoup !) lectrice ?
Et dommage pour les 10 autres participantes, c'est le jeu... Mais une chance sur onze, c'était quand même déjà un peu mieux qu'au Loto ;-)

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Frère animal - Arnaud Cathrine et Florent Marchet

6 Mars 2009, 10:20am

Publié par Laure

Textes d’Arnaud Cathrine et Florent Marchet

Compositions et arrangements de Florent Marchet

Voix : Arnaud Cathrine, Florent Marchet, Valérie Leulliot, Erik Arnaud, Nicolas Martel, Antoine Lhouillier.

 

Le concept peut dérouter, mais se révèle au final agréablement surprenant et réussi.

Frère animal est un roman musical écrit à quatre mains par Arnaud Cathrine et Florent Marchet. D’une part, le texte, 19 chapitres, de nature diverse, à la manière d’une pièce de théâtre parfois. C’est l’histoire de la Mère Nourricière, la SINOC, Société Industrielle Nautique d’Objets Culbuto, une entreprise qui nourrit 600 personnes, dans une ville imaginaire, et des 600 personnes qui lui doivent tout. Du moins elle le leur fait croire, effaçant leur entité, sauf pour Thibaut, qui refuse de marcher dans les pas de son père et cette aliénation à l’entreprise, cruelle, dure, qui licencie les quinquas et se montre raciste à l’embauche. D’autre part, le CD, ces 19 textes en musique plutôt pop, en chansons, qui forment un tout indissociable.

C’est une fiction déprimante mais qui ressemble cruellement à la réalité…
C’est un objet littéraire nouveau, original, qui s’il me laissait vraiment dubitative, m’a réellement séduite. Je ne dis pas que je lirai/écouterai des romans musicaux tous les jours, mais une fois de temps en temps, comme avec celui-ci, c’est une bonne surprise.

 

p. 71. Thibaut : « C’était l’hiver. Je venais d’avoir vingt ans. On avait décidé pour moi : je finirai chez toi, sainte Mère de mes couilles. Mon père avait dit : « Tu crois quoi ? Que j’aime mon métier ? Je n’ai que ça. Mais c’est déjà une chance ! » Il avait dit : « Tes livres. Toujours tes livres. » Parfois il rentrait dans des colères noires. Il s’emparait d’un bouquin et m’assénait un coup sur le crâne. Il m’aime, mon père. Mais je sais bien ce que ça signifiait, de me frapper le crâne avec ces putains de livres qui ne servent à rien et ne mènent nulle part, ça signifiait : tu ne nous échapperas pas, tu resteras des nôtres, tu n’iras pas avec les bourgeois, tu ne trahiras pas »

 

La critique de Télérama 

 

L’article d’Olivier Combes sur Benzine.mag 
 

Verticales, mars 2008, 88 pages, avec 1 CD, prix : 15 euros

Ma note :



Crédit photo couverture : © Julien Baumgartner et éd. Verticales.

 

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