Les jardins d'Hélène

Le vieil homme et son chat (tome 3) : se frisent les moustaches – Nekomaki

17 Mars 2021, 11:04am

Publié par Laure

 

Ils sont mignons ce vieil homme et son chat, inséparables, bougons au cœur tendre l’un comme l’autre. Dans ce tome en particulier, les querelles de voisinage prennent le dessus, au centre du débat : les chats qui viennent salir ou endommager le terrain des uns ou des autres. Ça se chamaille pour la forme, mais ils ne sauraient vivre l’un sans l’autre, veillant l’un sur l’autre et comblant leur solitude. Quand un jeune docteur arrive de la ville, on lui souhaite bien du courage, face à ces petits vieux têtus comme des mules, et on sourit à voir sa tête devant les curieux plats de poissons et crustacés divers qu’ils lui font déguster.

Aquarelles, tons pastel, rythme des saisons, c’est toujours aussi sympa, surtout pour la relation homme-chat !

 

 

 

Nota : les tomes peuvent tout à fait se lire séparément ou dans le désordre

 

Casterman, octobre 2019, 172 pages, prix : 15 €, ISBN : 978-2-203-15568-8

 

 

Crédit photo couverture : © Nekomaki / éd. Casterman

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Scarlett et Novak – Alain Damasio

14 Mars 2021, 10:57am

Publié par Laure

Novak est un jeune homme adolescent qui est agressé alors qu’il court tranquillement. Il s’en remet à son brightphone, version plus sophistiquée du smartphone, et à son intelligence artificielle Scarlett. Scarlett sait tout de lui, enregistre tout, et peut prendre toutes les décisions, sur simple commande vocale, avec ses nombreuses applis. Le smartphone de demain. Mais n’est-ce pas justement cette IA et ses données que veulent lui dérober ses agresseurs ?

Un court texte – une soixantaine de pages à peine, 29 en numérique – bien trop court hélas ! A peine le temps de s’installer dans l’histoire que c’est déjà fini. Dommage, j’aurais vraiment aimé plus de développement car l’intrigue fonctionne, le thème est actuel et bien conduit.  

Un récit sur nos addictions aux smartphones, mais aussi à leur potentialité, sans cesse croissante, et à la nécessité de s’en désintoxiquer. Quelques passages violents, une invitation à réfléchir à notre dépendance à nos téléphones.

 

En lisant les pages liminaires on apprend que ce texte a connu une première parution en 2014 sur le site 01net.com. Il y a 7 ans, c’était donc encore plus futuriste…

 

(Dès 13 ans)

 

 

 

 

 

 

Rageot, mars 2021, 65 pages, prix : 4,90 €, ISBN : 978-2-7002-7694-7

 

 

Crédit photo couverture : © Liliwood et éd. Rageot

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Un si petit monde – Jean-Philippe Blondel

13 Mars 2021, 11:48am

Publié par Laure

Ce titre fait suite à la grande escapade, publié en août 2019 (qui sort en poche chez Folio en même temps que ce tome 2), c’est donc un tome central, avant le dernier d’une trilogie annoncée.

On retrouve les personnages de la grande escapade, après un saut dans le temps de 1975 à 1989, c’est la chute du Mur de Berlin, puis le début de la guerre du Golfe, le démantèlement des pays de l’Est, etc. Philippe Goubert est devenu prof d’anglais, il semble doué dans cette vocation, hésite à suivre Annette en Allemagne, et l’on n’en saura guère plus sur lui. On l’avait quitté à la fin du tome 1 en se doutant qu’il deviendrait écrivain, ce n’est pas encore pour cette fois.

L’inconvénient d’une lecture numérique, c’est que je n’ai découvert qu’à la toute fin la page récapitulative des noms des personnages, leurs liens familiaux, et j’en aurais eu bien besoin au début de l’ouvrage ! En édition papier, je l’aurais peut-être feuilleté et trouvé plus tôt ! Difficile de se souvenir presque deux ans après des interactions entre les uns et les autres. J’ai fini par conclure que tout le monde couchait avec tout le monde, tout le monde trompait tout le monde, tout le monde mourait, se suicidait ou en avait envie, et les vivants n’ont qu’une envie, se sortir de ce petit monde aux faux-semblants qui sauvent les apparences. Forcément, des secrets de famille éclatent, et au final, il ne se passe pas grand-chose.

« L’ensemble distille un ennui poli », dit une blogueuse aussi vieille que moi dans ce tout petit monde.

Je ne peux que vous conseiller de lire les deux tomes dans la foulée, car pour moi, le hic, c’est que ce tome 2 lu séparément ne fonctionne pas. On ne sait pas qui est qui, et on reste grandement sur sa faim. On touche là à une stratégie éditoriale qui n’a rien à voir avec la qualité du roman [Blondel sait écrire, je ne remets pas cela en cause], mais qui pour moi soulève ces questions-là :

  • Un auteur tombe-t-il dans l’oubli s’il ne publie pas comme un métronome, tous les ans, ou deux ans grand maximum ?
  • N’eut-il pas mieux valu attendre 5 ans et avoir un bon gros pavé comprenant la trilogie comme une seule œuvre, certes un peu plus chère qu’un volume à l’unité, mais dans laquelle le lecteur se plonge avec bonheur et en ressort heureux ?
  • Faut-il absolument coller à l’air du temps qui veut qu’aujourd’hui, un livre doit faire 250 pages max (le lecteur n’a pas le temps et veut du vite lu, ça se confirme tous les jours dans mon travail) et coûter 20€ max, au-delà c’est trop cher ? [On hésite plus pour un pavé à 25 € ? – pas pour un auteur qu’on suit !]
  • On le sait, les tomes 1 se vendent plus que les tomes 2, et ainsi de suite decrescendo. On perd du monde en route. Toujours. Parce que tout le monde ne suit pas l’actualité littéraire, parce qu’on oublie, parce qu’on n’a pas compris qu’il s’agissait d’une trilogie. Ou parce qu’on n’a pas aimé.
  • Le roman dans son entier nous aura coûté presque 60 €, on en pense quoi, de cette stratégie de vente ?
  • Les volumes peuvent-ils se lire indépendamment ? En théorie oui. En réalité dans ce cas précis je ne trouve pas.

Je lirai le tome 3 parce que c’est JPB, mais pour moi ce choix de publication échelonnée est une erreur. Désolée.

 

 

 

 

 

 

Buchet Chastel, mars 2021, 256 pages, prix : 18 €, ISBN : 978-2-283-03407-1

 

 

Crédit photo couverture : © Hinterhaus Productions / Getty Images / et éd. Buchet Chastel

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15 ans et quelques pages ....

12 Mars 2021, 15:47pm

Publié par Laure

Louis Wiart, Presses de l'Enssib, 2017

 

Le 17 février 2006, je commençais ce blog, après quelques années de billets partagés sur des sites participatifs type feu Zazieweb. Mon fils aîné avait alors 11 ans et demi, et ma petite dernière 5 ans.  

Le 17 février 2021, ce blog a donc fêté ses 15 ans, tout seul dans l’oubli le plus total car en février 2021, j’étais un peu ailleurs… j’ai marié mon fils ainé (en jauge covid-19), j’ai assisté en visio (#Covid-19 toujours) à sa thèse une semaine plus tard,  je l’ai serré dans mes bras (tant pis pour le # Covid-19) une dernière fois dans les derniers jours du mois avant son départ professionnel pour Boston, Massachusetts, USA ; les frontières s’ouvrent sur dérogation pour quelques-uns (#Covid-19 toujours et encore). En même temps, on a fêté les 20 ans de sa petite sœur. Celle qui avait 5 ans au début du blog, vous suivez ? Les bougies n’étaient pas sur le gâteau, « c’est pas très Covid » étant devenu le gimmick de 2020-2021.  

Bon vent les gens ! Ici plus que jamais on lit, mes grands et moi. 📚 C'est une belle liberté.

 

 

15 ans et quelques pages ....15 ans et quelques pages ....
15 ans et quelques pages ....15 ans et quelques pages ....

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Sam et le Martotal – Louise Mey (ill. de Libon)

10 Mars 2021, 15:21pm

Publié par Laure

Salamantina préfère qu’on l’appelle Sam, tout simplement. Dans sa tribu, c’est la Tradition séculaire qui fait loi. Les filles sont dotées d’un martotal, outil encombrant qui sert un peu à tout, notamment aux corvées qui leur sont dédiées : peigner les bloutons, dégonfler les moumouths, récolter les flommes, et j’en passe. Les garçons, de leur côté, sont affublés d’une plarmure ultra rigide et volumineuse, pour faire la bagarre, aidés par leur bassue. Point de corvées domestiques pour eux, leur rôle, c’est la bagarre, point barre.

Mais Sam ne s’y retrouve pas. Elle veut bien aider un peu sa mère, mais pas faire que cela, la bagarre ou la pêche à la druite, de temps en temps, ça l’amuserait bien. Pareil pour Anatole, qui aime bien rêver en haut des arbres et vivre au calme.

p. 49 : « Pourquoi ils ne nous laissent pas le choix ? (…) Ils ne trouvaient pas la réponse. Mais ce n’est pas parce qu’on n’a pas de réponse qu’on pose une mauvaise question »

De même une croyance ancestrale a défini qu’il fallait se méfier des potruches, qui mangent les hommes. Et c’est loin d’être vrai, Sam va rencontrer une potruche qui ne demande que des câlins et des grattouilles !

Vous l’aurez compris, Sam et le martotal est un roman jeunesse qui dénonce avec humour les stéréotypes de genre et invite les enfants et tout un chacun à affirmer ses propres goûts et envies. On pense inévitablement à Flore Vesco et à Pef avec l’invention de mots tout à fait compréhensibles dans le contexte, et qui ajoutent à l’humour de l’ensemble.

 

Les illustrations de Libon, aux tonalités de rouge et gris/noir bleuté dynamisent le propos, insérées régulièrement dans le texte ou parfois en pleine page, et donnent forme aux différents éléments et personnages évoqués.

Martotal, Martosam, marre total, marteau total ? Allez découvrir ce qui se cache derrière ce mot !

 

Un roman pour l’égalité des sexes tout en fantaisie et sourires du lecteur !

 

(dès 8/9 ans)

 

Éditions La ville brûle, septembre 2020, 71 pages, prix : 10 €, ISBN :978-2-36012-125-0

 

 

Crédit photo couverture : © Libon et éd. La ville brûle.

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Elle, la mère – Emmanuel Chaussade

9 Mars 2021, 11:27am

Publié par Laure

Ce premier roman singulier, s’il aborde un thème assez classique, le fait avec une originalité dans l’écriture, des phrases courtes, souvent nominales. C’est l’histoire d’une mère racontée par son fils, Gabriel, troisième enfant d’une fratrie de quatre, deuxième et avant dernier garçon. Le seul à être présent à l’enterrement qui ouvre le roman.

Il remonte la vie rude et violente de cette mère, dont on ne connaitra jamais le prénom, délaissée et rejetée de tous, car elle n’est pas de la même classe sociale que sa belle-famille. Pourtant elle ne manquera pas de courage et de force, mais sera souvent perdue et mal aimée.

Il y a des passages très durs, mais aussi toute la beauté de l’amour filial, qui redonne vie à cette femme.

Peut-être y verra-t-on une accumulation d’abus malheureux, qui font perdre un peu de force à l’ensemble, mais il y a aussi de somptueux passages, ceux sur l’alzheimère notamment. Et cette fin en boucle, qui donne envie de revenir immédiatement au début, ce cercle qui permet de se réapproprier davantage par une relecture ce texte vraiment intéressant dans son verbe.

A relire, indéniablement.

« Elle est la mère mais elle est restée une petite fille. Une petite mère à protéger et à gâter. Pour ses cinquante ans, le fils lui a dessiné et fait réaliser un bracelet en or gravé des prénoms entrelacés des êtres qui lui sont chers. Plus de trois cents grammes d’amour, trop lourds pour elle toute seule. Insupportable. Menottes d’amour impossible. Bijou jamais porté. Elle ne le mérite pas. La mère indine donne à sa fille tous ces noms gravés dans l’or. Le fils en est blessé, non pour le prix du cadeau mais parce qu’il comprend qu’il s’est trompé. Ce symbole de la famille est illusoire. La mère l’a compris bien avant lui. Elle sait que cette famille n’existe pas."

« La mère n’a aucune aversion. La mère aime d’instinct. Elle aime comme un animal. Sans réfléchir. Tout de suite, jamais ou pour la vie. Elle aime d’un amour vrai, d’un amour pur. Elle aime sans distinction. A vie. Elle aime sans différence. Enfants et amis aimés de la même façon. Aimés sans avantage. Elle est incapable d’aimer autrement. Elle écarte les gens toxiques. Des gens nuisibles lui sont imposés. (…) »

Ed. de Minuit, janvier 2021, 96 pages, prix : 12 €, ISBN : 978-2-7073-4671-1

 

Crédit photo couverture : éd. De Minuit.

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Loin du soleil – Françoise Henry

8 Mars 2021, 10:34am

Publié par Laure

Quel beau récit, une histoire si triste et pourtant si lumineuse sous la plume de Françoise Henry !

Loïc perd sa maman alors qu’il n’a que quatre ans. Décédée d’une rupture d’anévrisme, personne ne lui dira la vérité, on lui raconte que sa mère est partie, avec toutes sortes de scénarios improbables. Le père ne peut surmonter son chagrin, l’enfant est alors confié à ses grands-parents.

La vie de ce jeune garçon jusqu’à l’âge adulte, ainsi que celle de sa famille est racontée par Greta, voisine souffrant de photodermatose, qui se doit de rester loin du soleil, et qui ne peut sortir qu’harnachée en tenue d’apicultrice ou de cosmonaute. Elle observe, et raconte, s’adressant directement à l’enfant, à la deuxième personne du singulier.

La souffrance, la misère, le manque d’amour, l’alcoolisme, la lueur d’espoir lorsque qu’arrive la deuxième épouse, bien vite déçu, l’illettrisme et le mauvais chemin suivi par Loïc et son père sont si justement décrits. Ces deux hommes qui évoluent bien loin de leur soleil, leur amour Nadine trop jeune disparue. Ces deux hommes qui tenteront de renouer un lien, mais que l’alcool et l’absence de dialogue empoisonnent.

Il y a tant de richesse dans l’étude de cette famille, une analyse fine qui jamais ne juge, et qui rayonne d’une beauté portée par l’écriture superbe et poétique, avec une fin porteuse d’espoir.

 

Une très belle découverte.

 

 

 

 

 

 

Éditions du Rocher, janvier 2021, 216 pages, prix : 17,90 €, ISBN : 978-2-268-10386-0

 

Crédit photo couverture : éditions du Rocher

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Simone Veil, l’immortelle – Pascal Bresson (scénario) / Hervé Duphot (dessin)

3 Mars 2021, 09:30am

Publié par Laure

26 novembre 1974, Paris. Simone Veil, ministre de la Santé, est à la veille de présenter son projet de loi de dépénalisation de l’avortement à l’Assemblée.

Les débats sont violents. René Feit, député du Jura fermement opposé au projet, ira même jusqu’à le comparer au racisme nazi. Il n’en faut pas plus à Simone Veil pour replonger dans son passé de déportée juive, du moins c’est le chemin proposé par le scénario.

Classique, informatif, sobre, avec un choix de couleurs uniques liées au temps de l’histoire évoqué, Simone Veil, l’immortelle est une biographie historique et humaine nécessaire.

 

 

 

Marabulles, juillet 2018, 176 pages, prix : 17,95 €, ISBN : 978-2-501-11782-1

 

 

Crédit photo couverture : © Hervé Duphot et éd. Marabulles

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Ce lien entre nous – David Joy

2 Mars 2021, 17:59pm

Publié par Laure

Traduit de l’anglais (États-Unis) par Fabrice Pointeau

 

Un roman noir, âpre et violent, mais fort bien mené !

Darl Moody braconne le cerf hors période de chasse sur le terrain privé d’un voisin, quand c’est l’accident : ce n’est pas un cerf qu’il abat, mais un homme, lui-même en train de tenter de voler du ginseng cultivé dans ces bois.

Darl appelle son meilleur ami Calvin Hooper, pour qu’il l’aide à enterrer le corps. Mais Dwayne Brewer, frère du défunt et connu pour sa violence crasse, enquête à sa manière. C’est le début d’un engrenage sordide mais qui donne à voir, dans toute sa noirceur, une lueur d’amour, qui peut pousser, parfois, au pire.

Jusqu’où iront ces hommes, et ce flic, ces adultes qui ont grandi ensemble sur ces terres et sont devenus aujourd’hui des ennemis à abattre ou arrêter ? Que reste-t-il de leur enfance commune ?

Il y a du thriller dans ce roman d’une noirceur absolue, qui conduit à poursuivre la lecture en quasi apnée, pour en connaître l’issue.

 

Une traduction remarquable et un auteur que je découvre avec ce titre et que je ne suis pas près d’oublier.

 

 

Sonatine éditions, septembre 2020, 301 pages, prix : 21 €, ISBN : 978-2-35584-729-5

 

 

Crédit photo couverture : © DenisTangneyJr / E+ / Getty Images / et éd. Sonatine

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Une touche de couleur – Jarrett J. Krosoczka

1 Mars 2021, 17:30pm

Publié par Laure

Ou Comment j'ai perdu ma mère, trouvé mon père et fait face aux addictions de mes parents

Traduction de l’anglais (États-Unis) par Margot Negroni

 

Le récit autobiographique d’un enfant élevé par ses grands-parents et devenu auteur et dessinateur de bandes dessinées. Jarrett n’a jamais connu son père, et sa mère a toujours été absente : entre prison et désintox à l’héroïne, il a été élevé par ses grands-parents, dans un foyer aimant, bienveillant et encourageant, même si sa grand-mère avait un sacré caractère un peu tordu ! Il est un peu le dernier enfant de cette famille nombreuse, même si les autres sont ses oncles et tantes.

Le récit se fait très discret sur le parcours de la mère et du père longtemps inconnu, peut-être parce que le narrateur n’en a jamais su grand-chose, grandissant dans un silence qui se voulait protecteur. Adolescence et choix d’orientation, soutien grand-paternel vers des études artistiques, l’ensemble du propos est simple mais touchant avec un bon point pour le dessin et la mise en couleur que j’aime beaucoup, bien que le graphisme soit constant sur les 300 pages que constitue l’album.

L’amour fait grandir droit, peu importe d’où il vient, du moment qu’il existe.

 

 

Ed. Delcourt, Coll. Encrages, février 2020, 320 pages, prix : 24,95 €

 

 

Crédit photo couverture : © Jarrett J. Krosoczka et éd. Delcourt

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