Les jardins d'Hélène

Clinton road – Vincenzo Balzano

20 Octobre 2020, 09:09am

Publié par Laure

Traduit de l’italien par Charlotte Raimond

John est ranger (garde-forestier) dans le New-Jersey. Tous les matins, il s’arrête boire un café au bar de son ami Sam. Nous sommes en 1978, la clinton road – les 15 km de route où il patrouille chaque jour – est réputée pour être la route la plus hantée des États-Unis, des disparitions inquiétantes, des phénomènes paranormaux s’y multiplient.

En effet l’atmosphère est étrange, inquiétante. Le trait, le choix de couleurs, les techniques (aquarelle, dessin, ...) contribuent pleinement au mystère tout en apportant une beauté indéniable.

Les fantômes, les morts, les vivants, des personnages semblant sortis des années 1930 s’entremêlent. Tout comme le fils de John, invincible, mort ? Il faut accepter de se sentir un peu perdu au cours de la lecture, mais la fin, par le biais d’une lettre, donne toutes les clés du scénario.

Un très bel album, hors de ma zone de confort mais qui vaut vraiment le détour (et quelle splendide couverture !)

 

 

Ankama éditions, janvier 2020, 144 pages, prix : 17,90 €, ISBN :979-10-335-1140-3

 

 

Crédit photo couverture : © Vincenzo Balzano / éd. Ankama

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Coloc of duty : génération Greta - Jul

20 Octobre 2020, 08:20am

Publié par Laure

Cet ouvrage est une collaboration entre l'AFD (Agence Français du Développement) et le dessinateur Jul.
Il expose les 17 objectifs de développement durable (ODD) que 193 pays du monde se sont fixés d'ici 2030, sous l'égide de l'ONU.

Pour chacun des 17 objectifs il résume un état des lieux ou une évolution, avec un encart de chiffres complémentaires. C'est intéressant mais un peu indigeste et ça reste superficiel. Le lecteur choisira ou non de se renseigner sur l'un ou l'autre point en se dirigeant vers d'autres sources.

Les dessins de Jul et ses personnages volontairement stéréotypés ne sont pas vraiment drôles, ils illustrent et allègent le propos (tant dans la réflexion que dans la mise en page), sans être parvenus à me faire sourire.

 

 

Dargaud, janvier 2020, 72 pages, prix : 14 €, ISBN : 978-2-205-08488-7

 

 

Crédit photo couverture : Jul et éd. Dargaud

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Tout seul ? – Rosemary Shojaie

8 Octobre 2020, 08:22am

Publié par Laure

Traduit de l’anglais (Australie) par Michèle Moreau

 

Nico est un petit renard roux qui vit dans la forêt entouré de ses amis. On les voit jouer au printemps, en été, en automne, quand arrive l’hiver glacial et ses flocons de neige : il a beau faire, impossible de réveiller Ava la loutre, Olive le raton laveur, ou encore Linus le blaireau. Nico se sent bien seul.

Pour avoir un peu de compagnie, il crée un joli renard blanc tout de neige fabriqué. Quand un apparaît un vrai renard blanc….

Tout seul ? est un très bel album aux illustrations aux tons doux à l’aquarelle, qui montre l’hibernation de certains animaux pour passer la saison froide, et qui aborde avec délicatesse les thèmes de l’amitié, de la solitude, du besoin de compagnie.

Le texte est court et simple, les illustrations toutes douces : un bel album plein de tendresse à partager avec les petits dès 3 ans.

 

 

Didier jeunesse, janvier 2020, 40 pages, prix : 12,50 €, ISBN : 978-2-278-09784-5

 

 

Crédit photo couverture : © Rosemary Shojaie et éd. Didier Jeunesse

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Et le désert disparaîtra – Marie Pavlenko

7 Octobre 2020, 09:21am

Publié par Laure

Le sable a envahi la quasi-totalité de la surface de la Terre. Il n’y a plus d’animaux, ni de sources. Les rares humains rassemblés en tribus nomades boivent de l’eau gélifiée et mangent des barres protéinées. Les hommes chassent : ils partent en quête d’arbres, qu’ils abattent pour vendre le bois. Samaa a 12 ans et rêve de partir avec eux, mais c’est un métier d’hommes. Les femmes restent au campement, nourrissent et entretiennent le lieu de vie.

Samaa décide de suivre les hommes contre l’avis parental, et s’enfuit avec quelques denrées. Une chute va la piéger, blessée, au fond d’un trou. Sauvée par un arbre et une source, elle va lutter pour survivre, sera-t-elle retrouvée avant que ses vivres ne s’épuisent ?

Elle va vivre une expérience unique avec la nature, cette rare nature encore vivante.

Le roman se veut bien sûr une fable écologique, dénonçant les méfaits de l’homme sur le milieu naturel, et ce qui nous attend si nous continuons sans rien faire.

Hélas je n’ai pas réussi à accrocher, j’ai trouvé l’histoire un peu simpliste et longue malgré la brièveté des chapitres et la mise en page très aérée. Le message est beau, mais l’enveloppe est un peu maladroite me semble-t-il.

 

Sélectionné pour le Prix des Lecteurs 2021 13-16 ans de la Ville du Mans et du département de la Sarthe.

 

 

Flammarion jeunesse, janvier 2020, 237 pages, prix : 14€, ISBN : 978-2-0814-9561-6

 

 

Crédit photo couverture : © éd. Flammarion jeunesse.

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Septembre 2020 en couvertures ...

30 Septembre 2020, 19:10pm

Publié par Laure

En septembre j'ai lu :

 

 

 

 

 

 

 

 

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Les animaux / les jouets - Collection Tralal'Art, imaginée par Sandrine Andrews

23 Septembre 2020, 14:11pm

Publié par Laure

Les animaux / les jouets - Collection Tralal'Art, imaginée par Sandrine Andrews

J'avais découvert la collection Tralal’Art pour les tout-petits (à partir de 2 ans) avec les deux titres sur les couleurs et sur les formes, je découvre à présent celui sur les animaux et celui sur les jouets.

Même principe : une tirette à bouger avec le doigt pour faire fonctionner l'animation.  Gros succès pour la queue du chat (tableau de Franz Marc, 1912), les oreilles de la vache (tableau de Rosa Bonheur, 1878) ... où l'on peut même faire bouger les deux oreilles en même temps (pas si facile pour la dextérité des tout petits doigts).

On peut l'utiliser en imagier, nommer les animaux et les jouets avec l'enfant, et en dernière page, le nom de chaque toile, du peintre et sa date de création.

Une belle initiation à la beauté de l'art, à son intemporalité.

 

 

Pour les animaux : Nathan, septembre 2020, 10 pages, prix : 10,90 €, ISBN : 978-2-09-259222-9

Pour les jouets : Nathan, septembre 2020, 10 pages, prix : 10,90 €, ISBN : 978-2-09-259294-6

Les animaux / les jouets - Collection Tralal'Art, imaginée par Sandrine Andrews

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Appelez-moi Nathan – Catherine Castro & Quentin Zuttion

19 Septembre 2020, 09:58am

Publié par Laure

A l’adolescence, Lila ne supporte pas de voir ses seins pousser, depuis toujours elle se sent garçon dans sa tête et n’accepte plus son corps. Elle n’accepte pas les robes « de fille » ou les cadeaux girly que lui achètent sa mère et sa grand-mère. Elle est en colère après tout le monde, à commencer par elle-même.

C’est ce qu’on appelle la dysphorie de genre. La certitude de n’être pas né dans le bon corps. Avec le soutien de ses parents, ouverts et compréhensifs (la BD retranscrit bien la difficulté pour les parents aussi), Lila va devenir Nathan. La démarche de réattribution de genre, ou transidentité, longue et progressive, est expliquée, mêlant habilement la fiction à la réalité documentaire (médicale et administrative) .

C’est ce qui fonctionne bien d’ailleurs dans cet album, la fiction justement documentée. J’aime beaucoup le trait et le choix des couleurs de l’illustrateur, Quentin Zuttion.  Une BD utile et réussie.

 

Payot graphic, octobre 2018, 141 pages, prix : 16,50 €, ISBN : 978-2-228-92162-6

 

 

Crédit photo couverture : © Quentin Zuttion et éd. Payot & Rivages

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Et toujours en été - Julie Wolkenstein

18 Septembre 2020, 14:17pm

Publié par Laure

Julie Wolkenstein, autrice et traductrice, enseignante à l’université, imagine un escape game dans la maison familiale de son enfance, située à Saint-Pair-sur-Mer, dans la Manche. C’est une façon ludique d’envisager la visite d’une maison somme toute classique, chargée de souvenirs, les défunts qui y ont vécu, les vivants qui y séjournent toujours pour les vacances.

Même si j’ai accordé peu d’importance au jeu, j’ai aimé l’atmosphère de cette maison et la façon de la décrire, tant les pièces que les souvenirs liés, les liens au père et au frère décédé accidentellement.

Je préfère les romans dits « universitaires » de Julie Wolkenstein, à la David Lodge, pour autant j’ai lu cet hommage à cette maison d’été par excellence (jusque dans le titre) avec plaisir.

 

 

 

P.O.L éditions, 220 pages, janvier 2020, prix : 18 €, ISBN : 978-2818049679

 

 

Crédit photo couverture : © Éditions P.O.L

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Croire aux fauves – Nastassja Martin

10 Septembre 2020, 13:39pm

Publié par Laure

Nasstasja Martin est anthropologue, spécialiste des peuples arctiques. En août 2015, elle est attaquée par un ours dans les montagnes du Kamtchatka. Elle y laissera une partie de sa mâchoire.

Elle raconte ce qui a suivi, les opérations, en Russie puis en France, mais aussi son envie d’y retourner, sa relation presque mystique à l’animal. Cette expérience violente et traumatique la changera à jamais.

Autant j’ai apprécié le récit de sa reconstruction, du parcours hospitalier aux nombreuses opérations – elle n’hésite pas à être critique et certains passages sont ubuesques – autant je suis restée hermétique à la communion avec l’animal, les pensées animistes m’ont totalement échappé, j’aurais aimé peut-être que cette partie soit plus développée, explicitée. Je suis restée sur le bord du chemin.

 

 

 

Ed. Verticales, octobre 2019, 150 pages, prix : 12,50 €, ISBN : 978-2-07-284978-7

 

 

Crédit photo couverture : © Emmanuel Cerdan / éd. Verticales

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Faites-moi plaisir – Mary Gaitskill

2 Septembre 2020, 09:03am

Publié par Laure

Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Marguerite Capelle

 

Très court roman (une centaine de pages) à deux voix, celle de Quin, éditeur licencié pour conduite « inappropriée » envers ses collègues femmes, et celle de Margot, sa meilleure amie, qui comprend la sanction infligée mais la trouve injuste. Tous deux vont tenter de comprendre et dénouer ce qui relève d’une nouvelle époque. Sans que jamais ce ne soit dit, #MeToo est passé par là.

Aujourd’hui l’ambiguïté, le jeu, le flirt, ne passent plus. Si Margot est amie avec lui, c’est parce qu’un jour elle lui a dit NON, clairement, de manière forte et affirmative. Il a cessé. Quel jeu jouent ces autres femmes qui semblent consentir et qui après portent plainte ? Le jeu est-il allé trop loin sans que les protagonistes n’en soient conscients ? Était-il trop ambigu ?  Les questions soulevées sont intéressantes et n’ont pas de réponse simple. Mais l’on comprend le désarroi de cet homme. Tout comme l’on désapprouve son attitude. Mais quid alors du non-choix de la femme ? Parce que les hommes sont comme ça et en position dominante ? Margot l’a fait dès le début de leur amitié, ce choix du non. Le récit de Quin montre bien le changement d’époque également. De ce que deux adultes consentants pouvaient faire en boite de nuit il y a trente ans et qui est devenu une conduite à risque aujourd’hui. Non pas sexuel, mais juridique.

Si la fin du roman souligne enfin tout son enjeu, je me suis quand même ennuyée tout du long, peinant à comprendre la forme choisie. Pourtant elle fonctionne très bien, une fois encore, c’est la fin qui redore l’ensemble, mais il aurait fallu cent pages à cette même hauteur.

 

p. 88 : « - Qu’est-ce que tu comprends ? a-t-elle demandé. […] Que c’en est terminé des hommes comme moi. Qu’elles sont en colère à cause de ce qui se passe dans ce pays, ce gouvernement. Elles ne peuvent pas s’en prendre au roi, alors elles se satisfont du fou. Elles ne gagneront peut-être pas aujourd’hui, mais à la fin elles gagneront. Et qui suis-je pour m’interposer ? Je n’ai pas envie de m’interposer. »

 

 

Éditions de l’Olivier, mars 2020, 104 pages, prix : 13 €, ISBN : 978-2-8236-1633-0

 

 

Crédit photo couverture : © Noma Bar / Dutch Uncle / et éd. de l’Olivier.

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