Les jardins d'Hélène

Naissances - Collectif postfacé par René Frydman

19 Mai 2007, 15:48pm

Publié par Laure

Il m'avait bouleversée lors de sa première sortie en format broché, au point que j'en avais offert quelques exemplaires. Il est sorti à présent en poche, alors vous n'avez plus d'excuse ! (sans compter que c'est bientôt la fête des mères, que c'est une parfaite idée de cadeau et que ça coûte à peine 6 €). 

naissances.jpgJe vous repêche mon commentaire de l'époque : 

"J’ai lu ce livre d’une seule traite tant il m’a interpellée et je sais déjà que je le relirai. Recueil de 8 récits autour de la naissance, accompagné d’une postface de René Frydman lui-même auteur en la matière, ce livre fut pour moi un double plaisir : celui de retrouver la plume d’auteurs que j’apprécie, et celui d’émotions si bien traduites par ces coups de pattes des unes et des autres : humour, pudeur, tendresse, émois, violence, douleur. Chaque naissance est unique dans le vécu d’une femme, et elles l’écrivent si bien ! Toutes ne sont pas jeunes mamans, il y a des femmes plus mûres dont les enfants ont l’âge de quitter la maison : et oui, quand nous mettons au monde, ce n’est que le début de quelques années avant l’envol du nid, mais mères nous sommes devenues et mères nous resterons. Et la vie, ainsi que la naissance, nous seules, femmes, pouvons les porter. « Être homme, c’est être intrinsèquement exclu », dit Frydman, malgré tout l’amour et l’accompagnement de nos conjoints. Un bien beau livre, merci mesdames ! " 

Points Seuil, avril 2007, 179 pages, prix : 6 €
Ma note : 5/5
Crédit photo couverture : éd. Seuil et Amazon.fr


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J'veux pas que tu t'en ailles, un film de Bernard Jeanjean (2007)

19 Mai 2007, 09:22am

Publié par Laure

Avec Richard Berry, Judith Godrèche, Julien Boisselier

 

jveux-pas.jpg Mais qu’est-ce qui m’a pris d’aller voir ce film ? Pour une fois j’aurais mieux fait de lire les critiques avant ! C’est du déjà vu, revu et re-revu, d’un convenu sans surprise aucune…

Paul est psychanalyste, passionné par son métier et donc, dévoué à ses patients. Il ne voit pas que Carla, sa belle épouse prof de français s’ennuie dans leur couple, il ne la regarde plus. Elle a un amant, Raphaël. Lequel est patient de Paul, et quand il raconte à son psy qu’il est amoureux d’une femme mariée, celui-ci, contre toute déontologie, le manipule pour tenter de récupérer sa femme. Jusqu’à ce que la situation s’inverse et que Raphaël manipule Paul, jusqu’au final sans surprise non plus. Malgré toute la sympathie des acteurs, leur jeu ne suffit pas à combler la grande faiblesse du scénario. Berry et Boisselier font leur job avec un brin d’ennui dans l’œil et Melle Godrèche est une jolie poupée Barbie bien maquillée. Ça lasse, vite, très vite. 

Ma note : 2/5 (parce que de bons acteurs peuvent vraiment mieux faire !)

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Hamaguri - Aki Shimazaki

17 Mai 2007, 15:14pm

Publié par Laure


hamaguri.jpg Après Tsubaki, le nom du camélia en japonais, fleur préférée de Yukiko, voici Hamaguri, le nom de la palourde, ce coquillage dont les deux parties s’emboîtent parfaitement, coquillage choisi par Yukio pour sceller son pacte d’amitié avec Yukiko, en écrivant leurs noms à l’intérieur. Hamaguri est le second volume de la pentalogie de Shimazaki, qui reprend la même histoire que Tsubaki, mais cette fois du point de vue masculin. Il est peu question des bombes d’Hiroshima comme dans le premier volume, mais plutôt de l’amour enfantin perdu de Yukio pour Yukiko, retrouvée à l’adolescence mais dans l’ignorance la plus totale, puisqu’ils ne se reconnaissent pas. A l’aube de sa mort, alors que Yukio est marié et père de famille, sa mère tente de lui faire comprendre combien cet amour avec Yukiko était impossible, et elle lui remet ce fameux coquillage « hamaguri », avec leurs prénoms à l’intérieur.
Même délicatesse de la littérature japonaise dans un texte pourtant écrit directement en français par l’auteur, un complément vraiment intéressant du premier volume, titres qui pourraient se lire dans l’ordre inverse sans difficulté. Je vais tenter de trouver le 3ème volume, mais à lire Véro, il a l’air complètement différent. J’ai déjà le 4ème en attente (Wasurenagusa), hasard des bibliothèques, mais je vais tenter de trouver Tsubame d’abord…

Actes Sud, oct. 2000, 109 pages, prix : 11,43 €

Existe en Babel poche

Ma note : 4/5

Crédit photo couverture : éd. Actes Sud et Amazon.fr

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Lady Chatterley, un film de Pascale Ferran (2006)

16 Mai 2007, 22:52pm

Publié par Laure

Avec Marina Hands, Jean-Louis Coulloc’h, Hippolyte Girardot.
 
lady-chatterley.jpg Multi césarisé, je m’étais pourtant peu intéressée à ce film qui ne m’avait même pas tentée au cinéma. Rattrapage en DVD, et je ne le regrette pas du tout !
Le scénario est adapté du roman de D.H. Lawrence, Lady Chatterley et l’homme des bois, seconde version de l’amant de Lady Chatterley. Si je n’ai qu’un très très vague souvenir de ma lecture de la première mouture (l’amant), je n’avais même pas connaissance d’une réécriture.
Lady Constance Chatterley mène une vie morne et tranquille auprès de son époux paralysé, blessé pendant la guerre de 14. Celui-ci a perdu l’usage de ses jambes et vit en fauteuil. Constance l’aide au quotidien, en épouse fidèle et dévouée. Quand pointe la mélancolie qui l’affaiblit, elle va régulièrement se promener en forêt, sur sa propriété, jusqu’à la cabane, où vient régulièrement travailler le garde-chasse, Oliver Parkin. C’est le début d’une attirance pudique qui peu à peu se transformera en sensualité resplendissante. Constance rejoint son amant le plus souvent possible et découvre dans ses bras un plaisir que ne peut lui donner son mari. Mais que faire des conventions sociales et ces deux-là pourront-ils s’aimer ?
Souvent critiqué pour sa longueur (2 heures 38 min), la lenteur participe en effet pleinement à l’histoire d’amour. Pour ma part j’ai apprécié ce temps qui s’étire en contemplation des bois, de la nature, des fleurs et des petits oiseaux qui chantent (bucolique, oui). J’ai trouvé remarquables les 3 acteurs principaux, Marina Hands, belle tout simplement, touchante, Hippolyte Girardot dans le rôle du mari trompé et Jean-Louis Culloc’h dans celui de l’amant bourru mais sensible sous la cuirasse. Les scènes d’amour sont très fortes, osées quoique filmées tout en retenue, on suggère bien plus qu’on ne montre (et pourtant, quelle puissance évocatrice !), mais on n’hésite pas non plus à montrer la contemplation d’un sexe d’homme par l’amante qui s’éveille à ses propres sens.
Un très beau film, sensible et élégant, sans grosse machinerie tape-à-l’œil.
 
Ma note : 4,5/5

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Je porte un enfant et dans mes yeux l’étreinte sublime qui l’a conçu – Frédérique Deghelt

14 Mai 2007, 19:39pm

Publié par Laure

Photographies de Sylvie Singer Kergall

Postface de René Frydman

 

je-porte-un-enfant.jpg J’ai découvert Frédérique Deghelt tout récemment, à la lecture de son dernier roman qui m’avait beaucoup plu. Je m’étais promis alors de suivre de près ses parutions.

C’est chose faite ! Le titre d’abord, je porte un enfant et dans mes yeux l’étreinte sublime qui l’a conçu, invite à la rencontre douce et poétique du regard que porte une mère sur sa grossesse et sa maternité. Il y a l’objet livre ensuite : le format habituel d’Actes Sud mais dans un papier et une couleur différents, un blanc ivoire épais et somptueux. Ce n’est pas un roman, mais un recueil de pensées, de réflexions poétiques sur le thème de la mère et de l’enfant, magnifiquement illustrées par les photos de Sylvie Singer Kergall. Des photographies qu’on aimerait voir plus grandes, sur les murs d’une salle d’expo. Certes le livre est un peu cher (18 € pour 96 pages qu’on lit en moins d’une demi heure, voilà pour les plus pragmatiques !) mais il est de ces livres qui vous accompagnent longtemps, que vous gardez précieusement pour le feuilleter à nouveau, une photo, ce beau ventre rond, ce sein trop lourd qui attend la vie, une pensée en regard. Il est de ces livres que vous offrez à votre meilleure amie quand elle vous annonce sa grossesse. Et un livre sur le début de la vie ne serait pas abouti s’il n’était accompagné d’un mot de René Frydman, ici par le biais d’une très belle postface.

Un livre à la lecture duquel on note une petite phrase, parce qu’elle est belle, parce qu’elle est vraie, mais alors trop vite on se surprend à vouloir recopier tout le livre !

Bref, vous l’aurez compris, un très très beau livre !

 

Un extrait en image (p.17) :

 

deghelt-p17.jpg

 

   

p. 52 : « Vous attendez un enfant ? Il faut dire oui… Le ventre en pointe nous trahit.

Mais je pense non. C’est avant, que je l’ai attendu. Pendant tous ces longs mois vides où rien ne se passait, où chaque mois venait alourdir ma peine, me renvoyant encore à une solitude… Pas mère… Pas l’ombre d’une présence microscopique. Rien… L’angoisse… J’attendais un enfant, je tricotais du vide, je me faisais mon sang d’encre…

Maintenant, je ne l’attends plus, je le savoure. Je le couve en mon ventre devenu terre d’accueil… Je l’exhibe, croyant au transparent berceau de ma peau en voile… Je le roule dans ma poussette de chair, aux étoiles de mes yeux : il est déjà là… »

 

 deghelt2.jpg

 

 

p.54 : « Histoire banale de millions de femmes, histoire unique, vécue pour la première fois… Et encore unique quand elle se répète… »

 

p. 81 : « Langoureuse, posée sur le bord de l’oreiller, alanguie dans une volupté sans précédent, je suis corps, je suis chair, je suis vie, je suis semence. Je vibre, j’emporte, j’enlace. Toute parcelle de ma peau est un appel, la caresse me transcende. Un regard me fusionne. Je porte un enfant et dans mes yeux l’étreinte sublime qui l’a conçu. »

PS : Mille mercis à ma libraire qui est allé déballer exprès pour l’impatiente que je suis les cartons tout juste livrés par le distributeur et non encore vérifiés ni même ouverts pour en sortir ce petit livre qui est officiellement annoncé, par le site de l’éditeur et par Electre pour … demain !

 

deghelt_couv.jpg

PPS : mis dans la catégorie romans pour ne pas en créer d'autres, mais ce pourrait être tout autant de la poésie, un beau-livre, les cases parfois sont vaines et sans attrait.

 

Actes Sud, mai 2007, 96 pages, prix : 18 €

Ma note : 5/5

Crédit photo couverture : éd. Actes Sud et Amazon.fr

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Pas un mot - Nathalie Kuperman

12 Mai 2007, 09:06am

Publié par Laure

pas-un-mot.jpg La page de couverture est illustrée par Kitty Crowther.
 
Agathe est une enfant silencieuse, qui a choisi de ne plus parler depuis qu’elle a dit quelque chose à ses parents qui semble leur avoir fait du mal. Un de ses camarades de CM1, Nicolas, se moque d’elle à cause de cela. Quel lourd secret peut donc bien porter Agathe ? Si son enseignante a tenté d’alerter ses parents sur un éventuel mal-être, ceux-ci l’ont remise sèchement à sa place en rétorquant que puisque les résultats scolaires de leur fille sont parfaits, il n’y a pas de problème.
Quand Nicolas a un accident qui l’immobilise à l’hôpital, tous les élèves de la classe se relaient pour lui apporter les cours et lui témoigner leur amitié. Agathe bravera-t-elle l’interdit de ses parents pour aller lui rendre visite alors qu’elle-même déjà apprécie peu ce camarade ? Son institutrice lui dit qu’il y a parfois d’agréables surprises dans la vie. Des amitiés inattendues, des oreilles confiantes pour écouter vos lourdes peines [ça c’est moi qui rajoute].

Un petit roman jeunesse agréable sur le poids du secret familial, la difficulté du deuil, la place de l’enfant de « remplacement » (car les parents d’Agathe ont perdu un petit garçon à la naissance, Augustin, deux ans avant elle), le courage aussi d’affronter ses peurs.

A proposer dès 9 ans.

Ecole des Loisirs, coll. Neuf, sept. 2006, 76 pages, prix : 8 €

Ma note : 3/5

Crédit photo couverture : éd. Ecole des Loisirs et Amazon.fr

 

 

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15 août - Arnaud Guillon

11 Mai 2007, 05:20am

Publié par Laure

15-aout.jpg Paris au mois d’août. Marie a quitté Pierre, écrivain, car il n’était pas prêt à lui donner d’enfant. Pierre rencontre Sacha, seule avec sa petite fille, mais encore liée à un autre. Il se raccroche à elle mais elle n’est pas prête à s’investir dans une nouvelle relation. Des besoins d’amour de deux êtres un peu perdus qui se cherchent, s’approchent, se rencontrent, sans parvenir à se trouver vraiment. Ce qui ressort de ce très court roman, c’est une douceur langoureuse, une mélancolie qui vous berce lentement dans un cocon feutré, et qui participe simplement à la beauté du texte.

Arléa, coll. 1er/mille, déc. 2001, 125 pages, prix : 13 €
Ma note : 3,5/5
Crédit photo couverture : éd. Arléa et Amazon.fr

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Constance et Miniature - Pierre Le Gall, Eric Héliot

10 Mai 2007, 14:45pm

Publié par Laure

constance-et-miniature.jpg  Attention devant, gros coup de cœur !

Aperçu tout à fait par hasard sur une table de libraire, je ne pouvais pas faire autrement que d’acheter cet album tout trouvé pour mon petit Mosquito * !

On avait déjà les Rita et Machin chers à nos cœurs, il va falloir compter à présent avec les Constance et Miniature, même principe du couple infernal de la fillette et de son animal qui n’en font qu’à leur tête.

« Voici Constance… une petite fille douce et sage. Et son adorable chaton, Miniature. Vous allez adorer … les détester ! » C’est ce que vous annonce la 4ème de couverture. Maintenant ouvrez l’album et faites connaissance avec une vraie petite peste et son gros matou qui n’a rien du minet famélique. Imaginez un texte qui dit une chose, et une image qui vous montre son contraire : vous avez tout l’humour de cet album. Ainsi commence le récit de la demoiselle : « Je m’appelle Constance et je vis enfermée dans une sinistre demeure. » alors que vous admirez une somptueuse maison au jardin fleuri avec une piscine qui vous tend les bras. « A table, ils [ses parents] m’obligent à manger des choses répugnantes et qui puent » dit-elle devant le poulet frites que sert sa mère pendant que Miniature se remplit la panse de saucisson ! Bref c’en est trop, elle va fuir cette prison avec son minet sous le bras, mais sa fugue ne va pas durer bien longtemps, ses parents ayant lancé des brigands (à képi) à ses trousses.

mai-2007-015.jpg

Un dessin dépouillé, sobre et efficace (du noir, du gris-beige, du rouge) et un texte court imprimé gros : parfait pour les lecteurs débutants, ou les lectures complices partagées avec un parent. On ne peut éviter de faire le rapprochement avec la série de JP Arrou-Vignod et Olivier Tallec, Rita et Machin, faut-il penser à une concurrence d’éditeur ou simple hasard ? Peu importe, Mosquito aime beaucoup, ne serait-ce que parce qu’elle lit avec bonheur son prénom sur la couverture du livre, et que cette petite fille et son chat, vilenies mises à part, c’est tout elle !  Et comme il est clairement indiqué tome 1 sur le dos de l’album, préparons-nous à d’autres aventures ! 

* les fidèles n’auront pas oublié que le prénom de Mosquito est bien sûr Constance.

Hachette jeunesse, avril 2007, prix : 8,50 €
Ma note : 4,5/5
Crédit photo couverture : Hachette jeunesse et Amazon.fr

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Le soupirant - Isabelle Minière

10 Mai 2007, 02:12am

Publié par Laure

soupirant-miniere.jpg J’aime beaucoup les romans d’Isabelle Minière, et si le soupirant est son premier roman, c’est pour moi le 4ème que je lis. Et ma foi il est assez détonnant ! Une jeune femme se retrouve au chevet de son père à l’hôpital, entourée de sa mère, de son frère et de sa sœur. Le sujet est grave et pourtant le roman est plaisant et drôle, grinçant et surprenant ! Au rythme des 50 soupirs du père qui marquent ses 50 bougies fêtées dans cette chambre médicale, Elodie nous raconte sa vie familiale, les folies de sa mère qui réinvente chaque souvenir en l’enjolivant ou en le dramatisant, et sa relation très particulière avec ses employeurs. En effet l’héroïne n’a été embauchée que parce qu’elle est née le même jour que la fille décédée de ce couple, Elodie. Elle devient donc Elodie pour tout le monde, héritant de ses vêtements, ses affaires, sa vie, même aux yeux de sa propre mère qui n’en semble pas choquée, tant qu’elle peut bénéficier de la générosité du couple « adoptant ». Elodie enquêtera discrètement sur le passé de la disparue. Très peu confiante en elle, Elodie est dévorée par tout un chacun. C’est un vrai régal à lire que son chemin pour se libérer de ce huis-clos malsain !
Un premier roman qui augure parfaitement du style et du talent d’Isabelle Minière.
 
A lire aussi : les avis enthousiastes de Valdebaz sur Baratin et de Clarabel  
JC Lattès, février 2001, 204 pages, prix : 16 €
Ma note : 4/5
Crédit photo couverture : éd. JC Lattès et Amazon.fr

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Le prisonnier - Michel Ragon

9 Mai 2007, 15:38pm

Publié par Laure

prisonnier-ragon.jpgGrosse déception pour moi que la lecture de ce roman, essentiellement parce que j’en attendais tout à fait autre chose, la 4ème de couv m’ayant induite en erreur.

Le narrateur reçoit des lettres d’un détenu qui dit avoir bien connu son ex femme Christine, mais au vu de ses propos, cette Christine devait bien cacher son jeu, car le narrateur ne l’a jamais connue ainsi. Le prisonnier dit aussi reconnaître Christine dans le personnage de Flora, dans un des romans du narrateur, ce qui pour lui est totalement faux. Si à partir de là on s’attend à une quête de la personnalité de l’épouse, par un échange de correspondances entre autres, que nenni. Le narrateur profite de l’occasion pour se replonger dans sa jeunesse, il avait 14 ans pendant la guerre de 40, son premier amour Louise, qu’il ne cessera jamais d’ailleurs de retrouver tout au long de sa vie. L’essentiel du propos est sur la dichotomie entre le milieu populaire et communiste du narrateur et la bourgeoisie de sa femme, un assemblage dans lequel chacun ne se sentira jamais vraiment à sa place.

On sait Michel Ragon auteur de nombreux romans et essais, et spécialiste notamment de la littérature prolétarienne. Il semble avoir repris ce thème cher à son cœur dans ce roman biographique. Le récit est court (133 pages) et la mise en page très aérée, c’est la raison pour laquelle je suis allée au bout, mais je n’y ai personnellement rien trouvé d’attirant : les personnages du détenu et de l’ex épouse ne sont que des prétextes inexploités pour écrire des mémoires, qui n’ont pas grand-chose à voir avec eux et qui ne me « parlent » pas.

La couverture, fort jolie, est un atout de plus pour vous induire en erreur. Dommage.

Albin Michel, janv. 2007, 133 pages, prix : 12,50 €

Ma note : 2,5/5

Crédit photo couverture : éd. Albin Michel et Amazon.fr

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