Les jardins d'Hélène

Le garçon en pyjama rayé - John Boyne

9 Août 2007, 08:55am

Publié par Laure

Traduit de l’anglais par Catherine Gibert.

La page de titre indique clairement « une fable » de John Boyne.

 

boynepyjama.jpg La quatrième de couv dit qu’il faut aborder ce roman sans savoir de quoi il parle. On dit juste que c’est « une lecture d’une force inoubliable » et que c’est conseillé à partir de 12 ans.

Pour quiconque en a déjà lu des critiques, on se souvient du parallèle fait avec le film de Benigni, la vie est belle, donc on sait d’emblée à quel sujet on a affaire, et on imagine une approche décalée. Elle l’est.

Bruno, 9 ans, est désespéré de devoir quitter sa belle maison de Berlin pour une maison plus petite et moins luxueuse, dans un endroit triste et sale, à « Hoche-Vite ». C’est pas parce que son père a une super promo qu’il doit imposer ça à sa famille ! Et puis qui c’est ce « Fourreur » qui vient dîner à la maison ?

Haut dirigeant nazi, le père emmène donc sa famille avec lui, sa femme, ses deux enfants Bruno et Gretel, leur bonne Maria et le cuisinier Pavel. Bruno aime jouer à explorer et seul dans sa nouvelle habitation, il se demande qui sont tous ces gens en pyjamas rayés qu’il voit depuis sa chambre, de l’autre côté de la barrière. Un jour, il sympathise avec Schmuel, un petit garçon né exactement le même jour que lui, mais un petit garçon triste et maigre, en pyjama rayé de l’autre côté du grillage… Une amitié forte va se nouer, jusqu’à la fin…

On ne peut rester insensible au point de vue adopté, à savoir l’innocence de Bruno, qui se plaint sans cesse de sa nouvelle condition à son ami Schmuel, sans savoir ni comprendre ce qui se passe de l’autre côté. On passera quelques invraisemblances (un an de rencontres de part et d’autre du grillage facile à soulever) pour s’attacher à la force du contraste de l’horreur ignorée ou racontée pudiquement par deux jeunes garçons. On verra en trame de fond aussi le chancellement d’une famille où quelques uns se désolidarisent, on trouvera la fin terrible et néanmoins bien trouvée dans cette fiction.

L’auteur est irlandais, né en 1971, et bien qu’il se soit ouvert d’avoir écrit une fiction, le contexte historique est bien évidemment réel. (C’est dit en fin d’ouvrage pour ce livre, rappelons-le, destiné à la jeunesse, mais qui pourra bien sûr se lire à tout âge).

Les dernières lignes sont les suivantes : « Et c’est ainsi que se termine l’histoire de Bruno et de sa famille. Tout cela s’est passé il y a fort longtemps, bien sûr, et rien de semblable ne pourrait plus jamais arriver. Pas de nos jours. »

De semblable, non. Mais du même genre ? On aimerait croire au « plus jamais ».

 

L’avis de Cuné , de Clochette et de Sylvie  (passion des livres)

Réédition prévue en Folio Junior pour le 23 août 2007, ce qui explique l'indisponibilité actuelle sur les sites marchands.

 

Folio junior n°1422, sept. 2006, 204 pages

Ma note : 4/5

Crédit photo couverture : Gallimard jeunesse / Folio Junior

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Ce qu'en dit James - Dominique Schneidre

8 Août 2007, 08:39am

Publié par Laure

ce-quen-dit-james.jpgTrès vite, j’ai adoré ce bouquin. Quelle bonne idée de  convoquer Henry James et consorts pour participer de la vie quotidienne ! Alice, 70 ans, n’ose appeler son fils Basile pour évoquer ses problèmes de toiture qui fuit et de devis exorbitant qu’elle ne peut régler, alors elle se résout à faire ce qu’elle a toujours fait : prendre la vie du bon côté avec ses livres !
Quel bonheur d’entendre Flaubert et Stendhal se mêler de la conversation ! Mais le plus fidèle quand même, celui qui la ramène tout le temps, c’est Henry James. Imbattable, celui-là. Et vers le milieu du livre patatras, je me suis franchement ennuyée ! Les souvenirs de cette vieille Alice n’ont pas suffit à faire passer la foultitude de citations devenues bavardes, pas plus que la querelle Shakespeare, Tolstoï, Stendhal. Un problème de dosage ? 
Des livres heureux compagnons on est passé à il n’y a plus de vie en dehors des livres, et je n’ai pas suivi la folie de l’héroïne. Une moitié bavarde pour une moitié très drôle et originale, j’ai fini dans l’agacement. Dommage (pour moi !)

Elles l’ont lu : Lily et ses livres Cathulu , Clarabel

Seuil, février 2007, 173 pages, prix 17 €

Ma note : 2,5/5

Crédit photo couverture : éd. du Seuil et Amazon.fr

Crédit tout court : merci Clarabel !

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La baïne - Eric Holder

7 Août 2007, 19:10pm

Publié par Laure

baine-holder.jpgSandrine a réalisé son rêve en venant s’installer à Soulac, petite bourgade balnéaire de la Pointe de Grave, en souvenir de toutes ses bonnes années de vacances passées au bord de l’Atlantique. Mariée et mère de deux enfants, elle mène une petite vie tranquille dans le vignoble médoquin, (j’aurais écris médocain mais Holder met –quin et le dico atteste les deux, donc.. je respecte l’auteur !) jusqu’à ce que débarque Arnaud, un photographe parisien en repérage pour les besoins d’un film. Adultère classique, drame de la passion impossible et de la jalousie, ou de la médisance ?

J’avoue, j’ai failli abandonner ce roman assez vite, un peu agacée par le style d’Holder que je trouve un peu ampoulé, descriptif et délayé. Je me suis donnée un temps de recul avec d’autres lectures, puis allez, 190 pages, ce n’est pas la mer à boire. De bons passages mais rien d’inattendu… et si le véritable sujet du livre c’était l’amour d’une région ? Pour y avoir passé des vacances, je reconnais qu’on a davantage de plaisir quand on connaît les lieux (même avec des yeux de touriste), les dangers maintes fois énoncés des baïnes, ces courants qui vous emportent au loin et noient même de très bons nageurs. Le microcosme aussi, celui qui exclut toute personne qui n’est pas native du coin, ah comme il est facile de critiquer et de jacasser sur les « estrangers », qu’ils soient Parisiens ou d’à peine plus loin que la presqu’île. Si la rumeur et la médisance étaient aussi mortelles que la baïne ? Finalement je lui trouve un certain charme à ce petit roman !

Mais peut s’attendre en poche sans problème ;-)

 

Elles l’ont lu (et aimé) : Sylire et Florinette

 

Seuil, janv. 2007, 187 pages, prix : 16 €

Ma note : 3/5

Crédit photo couverture : éd. Seuil et Amazon.fr

 

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Moi, Milton - Haydé Ardalan

6 Août 2007, 11:06am

Publié par Laure

 moi-milton.jpgL’autre jour en librairie, j’ai permis à Mosquito de choisir un livre. Après un temps fou passé dans les albums cartonnés pour bébé, elle est passée au rayon des albums pour « un peu plus grands » et s’est fixée sur le chat Milton, hésitant entre tous les titres de la collection et arrêtant finalement son choix sur cet argument imparable : puisque je ne les connais pas, autant commencer par le premier pour faire connaissance avec Milton ! Alors voilà, Milton est un chat noir et blanc qui parfois, va voir dehors ce qui se passe sur le toit, se promène dans le jardin, manque les souris mais les croquettes c’est pas mal non plus, sait faire pattes de velours ou griffes de secours… 

milton et mosquito.jpg


Comme tous les chats Milton est indépendant, malicieux et paresseux. Une série entièrement en noir et blanc, créée en 1997 mais rééditée en ce moment par la Joie de Lire. 

pattes Milton.jpg


Mosquito est tombée sous le charme et a décrété qu’elle les voulait absolument tous !

Dans la même collection :

  • Milton et le corbeau
  • Le Noël de Milton
  • Milton chez le vétérinaire
  • Mais où est passé Milton ?
  • Les vacances de Milton

Mosuito et Tigrou.jpg

Mosquito n’a pas oublié la question imparable : je pourrai le garder pour toujours ? [En digne fille de bibliothécaire, Mosquito ne fait pas encore toujours la différence entre bibliothèque et librairie]. Oui ma fille, pour toujours. Et pour les acheter tous et pour toujours, prépare tes économies maman !

milton-veterinaire.jpg milton-corbeau.jpg noel-milton.jpg ou-est-milton.jpg

 

La joie de lire, mai 2007, prix : 7,50 €

Ma note : 4,5/5 / Celle de Mosquito : 5/5 évidemment

Crédit photos : Amazon, Mosquito et Laure !

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Femme de ... - Cécile David-Weill

4 Août 2007, 13:57pm

Publié par Laure

femme-de.jpgElles sont trois femmes mariées et mères de famille. Enfin pour la maternité, pas toutes. Mais toutes sont « femmes de… », des faire-valoir pour leur époux, ou pire, de simples potiches, quand il s’agit d’accompagner en séminaire leur conjoint dans un grand hôtel de La Baule.

Un symposium qui ne sert à rien, sinon à faire croire à tous ces hommes au service d’une entreprise qui brasse un peu d’argent qu’ils sont importants. Il y a Nelly Shapiro, si belle que tous les hommes envient son mari, malgré son léger handicap à peine visible. Alors pourquoi s’enfuit-elle, plantant là son cadre de mari ? Il y a Sylvie, qui se croit belle et intelligente et qui au fond n’est que quelconque, mais que la rencontre avec un inconnu a troublée. Et pour finir, Diane, « femme de » qui a gardé son indépendance professionnelle, heureuse sans doute de ce bonheur familial apparent. Alors pourquoi son mari s’effondre-t-il ?

Un roman qui traite des faux-semblants du couple, de l’usure et des apparences – surtout professionnelles, des convenances sociales et des tentations adultères. Bref, du banal lisse et plat, sans originalité aucune. Si l’on perçoit bien les rancoeurs et les désirs inavoués, des réalités sarcastiques bien balancées, je m’attendais toutefois à mieux. D’une platitude sans grand intérêt.

 

Clarabel a mieux aimé : ici

  

Grasset, mai 2001, 186 pages, 15 €

Ma note : 3/5

Crédit photo couverture : éd. Grasset et Amazon.fr

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Numéro Six - Véronique Olmi

3 Août 2007, 15:18pm

Publié par Laure

numero-six.jpgFanny Delbast est la petite dernière d’une famille de 6 enfants. A sa naissance, son frère aîné a déjà 20 ans. Son arrivée est inattendue, mais on fait avec, dans cette famille catholique. Le père est médecin et ancien de la guerre de 14, la mère, plutôt absente.

Aujourd’hui, Fanny a 50 ans, et c’est elle qui prend soin de son vieux père qui en a 100. Ce petit livre est une déclaration d’amour en même temps qu’un cri de douleur à ce père qui ne s’est pas occupé d’elle, on lit Fanny jalouse de l’amour entre ses parents, Fanny qui relit les lettres du front envoyé par ce tout jeune homme à l’époque, les horreurs hélas bien réelles tout juste esquissées, Fanny qui à présent garde son père tout près et rien que pour elle, Fanny qui veut le protéger d’une famille trop nombreuse, 5 frères et sœurs qui ont eu à eux tous 20 enfants et à leur tour 58 petits-enfants, Fanny qui elle n’a qu’une fille, Agathe, sans même l’ombre d’un père.

Ce qui touche chez Véronique Olmi, c’est cette précision quasi lapidaire de l’écriture, ces phrases courtes et simples qui vous touchent au cœur. Certaines pages sont d’une telle beauté qu’on les relit avec l’envie de les garder précieusement. Une forte histoire d’amour filial qui sortira gagnante malgré les tourments et les rancoeurs.

 

Ces extraits :

p. 11 « Ma place, c’est la dernière. La dernière de la famille, la numéro six comme on me présente quelquefois. Je suis venue sur le tard. Maman se croyait délivrée de ses grossesses, sa ménopause s’annonçait. Mais je suis arrivée.

Patrice, l’aîné, avait vingt ans, il s’apprêtait à quitter la famille, Christophe, le cinquième en avait dix, je venais clore un cercle qui s’était déjà ouvert.

Toi, mon père, tu avais cinquante ans.

Mon âge aujourd’hui.

C’est un peu notre anniversaire…

 

On pensait que je naîtrais mongolienne, un bébé fabriqué avec un ovule fatigué, des chromosomes peu vaillants. Pas question d’avortement. On est catholiques pratiquants. Je n’ai pas d’illusion : la fausse couche a dû être souhaitée.

Je me suis accrochée. »

J’aime ce passage. Tout ce qu’il dit, et tout ce qu’il ne dit pas, ou à peine. La perfection en littérature, à mon goût.

 

p. 25 « Je me suis recouchée et pour conjurer ma peur j’ai insulté ma mère. Pour être forte. Pour résister. Je l’ai haïe avec ferveur. Je ne savais pas que j’avais cette puissance-là, que c’était possible de détester sa mère. J’ai appris. Par la suite j’ai continué.

 

Maintenant je sais aussi que l’on peut détester chaque être aimé. Par instants. Par douleur. »

 

Actes Sud, août 2002, 102 pages, prix : 11 €, existe en Babel Poche

Ma note : 4,5/5

Crédit photo couverture : éd. Actes Sud et Amazon.fr

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Too much - Ellen Potter

2 Août 2007, 15:44pm

Publié par Laure

Traduit de l’américain par Nathalie M.-C. Laverroux

 

Sélectionné pour le prix Tam-Tam Je bouquine (plus de 12 ans) qui sera décerné au Salon de Littérature Jeunesse de Montreuil en novembre 2007.

 

Clara Frankofile, 11 ans, est une enfant très orgueilleuse et franchement tête à claques (horripilante !) Elevée dans le luxe, elle participe à la vie du restaurant de ses parents, le too much, en choisissant chaque jour les personnes qui seront rétrogradées du statut de VIP à celui de Personne Sans Importance, lesquelles n’auront alors plus le droit de fréquenter le too much.

Autoritaire et capricieuse, plutôt méprisante envers autrui et indifférente aux remarques, elle se demande bien toutefois ce qu’a voulu dire le Docteur Piff quand elle l’a exclu : « Tu n’as pas remarqué quelque chose de très spécial et de très mystérieux qui se déroule juste sous ton nez ! » Elle va soudain se lier d’amitié avec une fillette de son âge cambrioleuse, et toutes deux vont résoudre un mystère étonnant.

J’ai du mal à savoir si j’aime ce roman ou pas ! (On est bien avancés !). Il a des qualités certaines pour en faire un bon roman d’aventures (même si elle commence réellement tardivement dans l’histoire), mais il flirte constamment avec le fantastique, c’est cela sans doute qui me rebute un peu. En effet la fillette a un appartement où chaque pièce est une luxueuse salle de jeu ou un vrai monde à lui seul : fête foraine, plage de sable fin avec mer et vagues, et l’histoire de la cuisinière Audrey remonte à près de 200 ans. Sans doute très sympathique si l’on aime plonger dans ces mondes imaginaires impossibles. Et puis l’ensemble se veut aussi une leçon sur le regard un peu trop expéditif que l’on peut porter sur les autres, sur le secret de famille ou le mensonge qui construit une réputation, et notre peste Clara semble apprendre l’humilité à ses dépens, ce qui n’est pas plus mal.

Bref, un roman jeunesse (dès 12 ans) plein de richesses mais qui me laisse un peu dubitative.

 

Les autres titres en lice pour le prix Tam-Tam Je Bouquine 2007 :

-         Le jardin de l’homme-léopard de Jean-François Chabas (Ecole des Loisirs) aussi sélectionné pour le prix des Lecteurs 13-16 ans de la Ville du Mans/Sarthe pour 2008

-         La fille Corneille, de Bodil Bredsdorff (Thierry Magnier)

-         Le Baume du dragon, de Silvana Gandolfi (éd. du Panama)

 

 

Seuil jeunesse, oct. 2006, 181 pages, prix : 10 €

Ma note : 3/5

Crédit photo couverture : éd. Du Seuil et Amazon. fr

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Le corps de Liane - Cypora Petitjean-Cerf

1 Août 2007, 08:06am

Publié par Laure

corps-de-liane.jpgJe n’avais pas aimé le premier roman de Cypora Petitjean-Cerf mais j’ai bien fait de persévérer car j’ai adoré ce deuxième titre. C’est à grand regret que je quitte ses personnages qui m’ont fait sourire et qui m’ont emportée avec eux, par leur simplicité, leur entrain malgré leurs malheurs et leur solidarité sans faille.

Liane est une enfant de 10 ans qui a des tics et des manies, des lubies curieuses et la peur obsessionnelle de vomir. Parce qu’elle se trouve des seins trop gros, elle va s’accrocher à une camarade encore mieux dotée qu’elle, et c’est ainsi que va naître une profonde amitié avec Roselyne. Dans ce roman s’entrecroisent principalement des femmes, les maris et pères ayant depuis bien longtemps disparu, sans que cela semble perturber qui que ce soit. Liane et sa mère Christine, dépressive qui sera secourue enfin par sa mère Huguette, Roselyne substitut maternel de sa petite sœur Crystal par la force des choses, Eva la femme de ménage et son insupportable fille Armelle, l’arrière-grand-mère Liliane abandonnée dans une maison de retraite, bref des lignées de femmes pour qui la vie n’a vraiment pas été drôle. Des éclopées de l’amour qui s’en sortent bien, par une amitié et un soutien aussi affectueux que détonnant. Quelques hommes gravitent autour : Jean-Luc, le fiancé pâtissier de Roselyne, et l’épicier arabe Hassan, qui héberge un temps son neveu algérien dont l’épouse a donné naissance à un bébé mort-né. Mention spéciale d’ailleurs à cet épicier Hassan qui découvre sur le tard l’émerveillement de la lecture, par le biais de son fils Achraf, au grand désespoir de son épouse Ghania. Une galerie de personnages qu’on apprend à aimer dans leurs débordements fantaisistes et chaleureux, et qu’on n’a aucunement envie de quitter (même si on les suit sur 8 années !).

Certains ont fait le parallèle avec Ensemble c’est tout, d’Anna Gavalda, on trouvera ici en plus un bonheur malicieux, des automédications de l’âme aussi surprenantes qu’efficaces, des petits délires savoureux…  Non vraiment, ce livre égayé d’un humour constant ne devrait jamais finir !

 

Elles l’ont lu : Clarabel, Cathulu ...


Stock, janv. 2007, 337 pages, prix : 19 €

Ma note : 4,5/5
Crédit photo couverture : éd. Stock et Amazon.fr

 

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L'année du dragon (3 tomes) - Vanyda et François Duprat

31 Juillet 2007, 09:27am

Publié par Laure

annee-dragon1.jpgTome 1 : Franck

Franck est embauché en contrat emploi-jeune dans un centre aéré. Son amie Kim lui dit que d’après son horoscope chinois, c’est son année, l’année du dragon. D’où une légère obsession dans le dessin, pour traduire les phases introspectives et anxieuses du personnage. Le courant semble bien passer avec sa collègue Bernadette, mais a-t-il bien fait de laisser partir Kim à Paris, où elle veut s’installer avec son copain ?

annee-dragon2.jpgTome 2 : Bernadette

Voilà 6 mois que Franck squatte le canapé de son frère, qui lui fait comprendre qu’à présent qu’il a un salaire, il pourrait se trouver un appart ! Ben pourquoi ? Franck est toujours perdu entre deux filles : Kim ou Bernadette ? Bernadette ou Kim ?

annee-dragon3.jpgTome 3 : Kim

Une super année, celle du dragon, en effet : un boulot, un neveu, une copine… mais aussi la mort de son père. Franck n’arrive toujours pas à s’épancher auprès de Bernadette. Ça va mieux avec Kim, mais il faut choisir ! Son neveu naît, c’est un dragon comme lui. L’album s’achève sur la nouvelle année… du serpent.

 

Une série à la fois légère et touchante, qui aborde l’insouciance de la jeunesse, de l’adulescent qui ne sait pas grandir, tout en mêlant des thèmes plus graves, tels que la mort du père, et l’impossibilité de rattraper les relations que l’on n’a pas eues. Une série commencée avec Vanyda au dessin et François Duprat au scénario, et terminée en osmose avec chacun dans les deux rôles. Une BD classée en secteur ados dans notre bibliothèque, qui plaira certainement aux 16-30 ans. Pour ma part j’ai déjà dit mon agacement sur cette adolescence interminable à 25 ans passés, mais je reconnais à la série une fraîcheur certaine et une émotion latente.

 

L’avis de Clarabel :  tome 1, tome 2, tome 3  

Ed. Carabas, tome 1 : mai 2003, 48 pages

Ed. Carabas, tome 2 : août 2004, 48 pages

Ed. Carabas, tome 3 : sept. 2005, 68 pages

 

Ma note : 4/5

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Vingt-quatre heures d'une femme sensible - Constance de Salm (1824)

30 Juillet 2007, 11:21am

Publié par Laure

constance-de-salm.jpgCe court roman épistolaire de 1824 a été ressorti des tiroirs par les éditions Phébus pour tirer de l’oubli la méconnue auteure et poétesse Constance de Salm. De par le titre bien sûr, on pense inévitablement à Stefan Zweig (même s’il ne viendra que bien plus tard), et comme le dit aussi la 4ème de couv, à Marcelle Sauvageot avec son Laissez-moi (commentaire). L’intéressante postface de Claude Schopp montre une femme intelligente, à la notoriété littéraire reconnue, engagée et courageuse, pensez-donc, un divorce déjà en 1799 ! (autorisé par la loi depuis 1792 seulement), contemporaine d’Henri Beyle (Stendhal),  et très éloignée de l’héroïne de son unique roman.

Dans vingt-quatre heures d’une femme sensible, Constance de Salm s’attarde à décrire, à travers 46 lettres, le désarroi et la douleur aiguë d’une femme qui se croit trompée par son fiancé. Parce qu’elle l’a aperçu quitter l’opéra en compagnie de Mme de B***, elle s’imagine déjà bafouée, et se jette à corps perdu dans les affres de la jalousie qui fait perdre raison. Ah ce délicieux temps des classiques où l’on se meurt d’amour vingt fois par jour !! Il tarde quand même un peu au lecteur de découvrir le fin mot de l’histoire, car bien sûr il y a sans aucun doute une raison honnête à ce départ et l’on sait bien que l’héroïne se fait tout un film ! Jalousie, souffrance, douleur, folie, découragement, apaisement temporaire, idées suicidaires, tout y passe, mais rassurez-vous, vous aurez un happy-end.

J’ai du mal avec les classiques, peut-être en ai-je trop abusé au cours de mes études, j’ai donc trouvé un peu répétitifs les délires de la dame, mais les rebondissements finaux apportent quand même de la grandeur à l’ouvrage : ah comme l’on savait aimer en ce XIXe siècle !

 

Phébus, fév. 2007, 189 pages, prix : 10 €

Ma note : 4/5

Crédit photo couverture : éd. Phébus et Amazon.fr

Crédit tout court : merci Clarabel !

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