Les jardins d'Hélène

Jours de juin - Julia Glass

10 Mars 2007, 16:16pm

Publié par Laure

J’ai traîné ce roman foisonnant de longs mois, longtemps, bien trop longtemps. J’ai attendu plus d’un mois encore avant de lire les 50 dernières pages. J’aurais pu tout aussi bien ne jamais les lire. Il y a quelque chose d’attachant dans ce livre, et en même temps, rien ne vient frapper en plein cœur pour vous marquer longtemps.

Trois mois de juin à des années d’intervalle, différents points de vue, voilà qui compose les souvenirs de la vie des McLeod. En 1989, quelque temps après la mort de sa femme Maureen, Paul part en voyage organisé en Grèce. Il y rencontre Fern, une jeune artiste peintre américaine. Alternance des souvenirs de son épouse plus empressée auprès de ses collies (elle avait un élevage de cette race de chiens) que de lui-même et des moments passés avec Fern.

Six ans plus tard, en 1995, Fenno, revient dans le domaine familial en Ecosse, pour l’enterrement de son père, qui entre temps s’était installé à Naxos, une île grecque. Fenno est libraire à New-York, il est homosexuel, et a noué une relation d’amitié très forte avec son voisin Malachy Burns. Mal se meurt du sida. Tout le monde les croyait amants alors qu’ils ne l’étaient pas, mais ce décès marque profondément Fenno. Il retrouve en Ecosse ses deux frères jumeaux, David et Dennis, tous deux mariés, et écoute la demande surprenante de l’une de ses belles-sœurs de l’aider à procréer. Enfin, dans une troisième partie, en juin 1999, on retrouve notre américaine du début, Fern, qui par le biais de connaissances, rencontre Fenno. Elle a été mariée, veuve, et se retrouve enceinte d’un homme qui n’est pas encore au courant. Fern et Fenno sont tous deux à un carrefour de leur vie. Prendront-ils le tournant ensemble ?

 

Ce roman n’est pas inintéressant dans sa construction et sa narration, ses points de vue multiples qui construisent le souvenir d’une famille différemment, mais voilà : il est long, très long, trop long, et n’aurait sans doute pas souffert de quelques coupes. Je n’en garderai pas un souvenir flamboyant, mais quelque chose a fait que quand même, je suis allée au bout des 653 pages… Un avis mitigé, donc.

L'avis plus enthousiaste de Clarabel :

Ed. des Deux Terres, avril 2006, 653 pages, ISBN 2-84893-029-2, prix : 22 €

Ma note : 2,5/5

 

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Le combat d'hiver - Jean-Claude Mourlevat

9 Mars 2007, 22:24pm

Publié par Laure

Alléchée par le commentaire enthousiaste de Flo et par une mère de famille tout aussi ravie à la bibliothèque, j’ai dévoré moi aussi ce combat d’hiver. Destiné aux ados à partir de 13 ans, il plaira sans aucun doute aux plus vieux aussi, sans limite d’âge !

Le roman commence dans un internat sombre et cruel où la vie des élèves, tous orphelins, est loin d’être gaie. Deux fois par an, ceux-ci ont le droit de rendre visite à leur consoleuse, ces femmes qui leur offrent écoute, chaleur humaine et réconfort.

Helen Dormann, 17 ans, demande à visiter sa consoleuse, et comme le prévoit le règlement, elle est accompagnée par une camarade : Milena Bach. Mais Milena, dans le plus grand secret, s’enfuit de l’internat, condamnant ainsi une autre élève à descendre au cachot punie à sa place. Même scénario du côté du pensionnat des garçons où Bartolomeo disparaît, laissant seul son ami Milos. Helen alors accompagnée de Milos va tenter de retrouver son amie Milena, partie avec Bart. Nos quatre adolescents vont vite se retrouver en proie aux dangers et aux violences du régime en place : la Phalange. Quinze ans plus tôt, leurs parents ont mené – en vain – le même combat. Milena, qui a hérité de la voix magnifique de sa mère, va lutter de toute son âme pour la liberté, en se ralliant le peuple par la chanson.

Jean-Claude Mourlevat a su créer un monde imaginaire semi fantastique qui se tient parfaitement, vous emporte dans son aventure et vous rappelle par bien des aspects des moments noirs de l’histoire avec le fascisme, le régime totalitaire en place et la résistance qui se construit en un vigoureux combat pour la liberté. Certaines scènes sont insoutenables de violence et de cruauté (les scènes avec les hommes-chiens, les combats de gladiateurs), mais l’ensemble est d’une force incroyable, où le courage trouve une place essentielle.

On est bien loin d’une littérature édulcorée car le sort des personnages est souvent difficile et douloureux, au contraire, voici une littérature dite « pour la jeunesse » d’une richesse et d’une intelligence rare.

Si pour ma part j’ai peu aimé les personnages semi fantastiques des hommes-chiens et des hommes-chevaux, j’ai beaucoup aimé le rôle des consoleuses. Et comme Flo, j’ai souvent pensé à Prague dans les descriptions de cette ville aux nombreux ponts.

Une œuvre d’une grande qualité, qui mérite amplement d’être portée et encouragée.

L'avis de Clochette

Gallimard jeunesse, sept. 2006, 329 pages, prix : 15 €

Ma note : 4/5

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Journée de la femme : la bonne blague

8 Mars 2007, 20:31pm

Publié par Laure

Côté boulot, je rentre de trois jours de stage à Nantes et j’enchaîne avec la préparation de tournée bibliobus : demain nous renouvelons 1200 bouquins de notre fonds, qu'il a fallu sortir aujourd'hui. D’habitude j’adore ça, là, j’y prends un plaisir mitigé, parce que tout s’enchaîne trop vite et parce que notre équipe de référents a changé : je regrette beaucoup nos deux bonhommes, je les adorais ! Certes les nouveaux/elles, il y a une femme – sont sans doute sympas, mais je sais pas, j’ai pas envie… Ah ces remaniements de service, souvent des déceptions …

Et ce matin alors que j’ouvrais les mails et les courriers arrivés en mon absence, je découvre un petit post-it de ma bénévole préférée : « Moins de plaisir à couvrir les livres quand tu n’es pas dans le bureau à côté… » Si c’est pas adorable, ça…

Puis au secrétariat dans la journée, on me dit : - tu as vu, tu es en photo dans le journal ! (J’ai l’habitude de passer régulièrement dans les journaux locaux, normal pour les animations de la bib et du centre culturel, sauf que là je ne voyais pas d’animation récente pour que j’y sois). – ah bon, mais pourquoi ? – Pour la journée de la femme, tu es à l’honneur dans le journal !

Là je crois sérieusement que la secrétaire se fout de moi, la journée de la femme ! Mais elle me cherche ledit canard et m’ouvre une pleine page : les nouvelles de Sablé [un hebdo très… local] ont choisi de mettre 30 photos de femmes du canton en avant… J’en reconnais une bonne partie dans le trombinoscope, dont la mienne de trombine, et je ne comprends pas vraiment ce que j’y fais ! Pas d’article, pas de noms, juste des portraits de femmes qui méritent d’être mises en avant, dit le titre. Ah bon. Mhh. Gloups.

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Une odyssée - Julien Bouissoux

7 Mars 2007, 21:12pm

Publié par Laure

Cette histoire commence fort, dans un univers complètement loufoque et fantaisiste au jeu duquel on se prend volontiers. Notre héros, rédacteur de slogans publicitaires à la chaîne, rencontre un renne dans sa bonne ville de Besançon. Il l’invite au restaurant puis le ramène chez lui. Mais un renne en appartement, ça fait des dégâts. Notre homme est donc contraint de fuir, avec l’idée de ramener son renne dans le grand nord, non sans causer de nouveaux dégâts dans les hôtels qu’il fréquente avec sa bestiole. Son éditeur (car oui il est aussi écrivain) va le sortir de ses misères en le mettant sur un bateau au Havre, direction l’Amérique. Ayant perdu son renne, notre héros s’attache à une petite fille, et cette complicité de l’enfance leur va bien. Mais bien vite soupçonné à tort de pédophilie, les passagers sont contre lui. Et ainsi de folie en folie douce, notre écrivain noircit des cahiers de poésie, il écrit son odyssée en vers et chemine jusqu’au grand nord, avec ou sans bateau, avec ou sans renne.

Si je me suis amusée dans la première partie du roman, trouvant sympathique cet humour décalé et un rien absurde, j’avoue avoir trouvé toute la partie du voyage en bateau et la fin un peu longues, sans lien entre elles que cette fuite en avant, la mélancolie en bandoulière. Roman surprenant, décalé, je n’ai cependant pas toujours adhéré à la fantaisie de l’auteur, ne réussissant pas à trouver une unité suffisante au récit, mais peut-être ai-je bien trop de mal à me laisser emporter dans l’absurde…

L’Olivier, fév. 2006, 201 pages, 18 €

Ma note : 2,5/5

 

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Rebecca, un film d'Alfred Hitchcock (1940)

6 Mars 2007, 22:05pm

Publié par Laure

Avec Joan Fontaine, Laurence Olivier

Oscar du meilleur film en 1940.

 

J’avoue, j’ai peu d’atomes crochus avec les vieilles choses : je déteste les brocantes et les vide-greniers, les livres jaunis qui puent, les napperons crochetés par des grand-mères qui ne sont pas la mienne, et je n’arrive pas à regarder des vieux films en noir et blanc, même sur support DVD. Bien sûr j’ai conscience que de sacrées bonnes vieilles choses manquent à ma culture, alors parfois je répare les outrages de la modernitude, à petite dose, faut pas abuser non plus m'apprivoiser en douceur.

En achetant Rebecca, je n’avais même pas réalisé que j’achetais l’adaptation cinématographique du très célèbre roman de Daphné du Maurier, celui qu’encensent tous les fans de cet auteur, honte à moi !

Rebecca est le premier film américain d’Hitchcock, après un succès déjà bien établi en Angleterre. Alors qu’elle accompagne l’arrogante Mrs Edythe Van Hopper (jouée par Florence Bates), Joan Fontaine (elle n’a pas de prénom dans l’oeuvre), jeune dame de compagnie timide et un peu gauche, fait la connaissance de Maxim de Winter (interprété par Laurence Olivier), riche veuf en proie à la mélancolie sur les rochers de Monte Carle. Amoureux, il va la demander en mariage et la ramener à Manderley, sa propriété anglaise, encore bien trop hantée par Rebecca, sa première épouse morte noyée. L’installation de la nouvelle Lady de Winter ne va pas être simple, d’autant que la gouvernante, Mrs Danvers, lui est franchement hostile, chérissant le souvenir de la complicité passée avec son ancienne patronne : Rebecca. Jamais une morte ne sera autant présente dans un lieu, au point de faire vite monter une tension palpable auprès de notre jeune et frêle nouvelle épouse. Et si la noyade de Rebecca n’était pas un accident ? Et si Max de Winter n’était pas aussi éploré qu’il le dit ? L’angoisse monte au fil que Joan Fontaine se débat dans son couple malheureux et face à la tyrannie de Mrs Danvers, qui faut-il croire ? Que faut-il supposer ? Jusqu’à la toute fin l’angoisse est maintenue, le mystère vous oppresse et… l’on se dit que vraiment, il faut avoir vu, il faut avoir lu Rebecca !

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Autobiographie - Régis Jauffret

5 Mars 2007, 21:14pm

Publié par Laure

Ne vous y trompez pas, Autobiographie est un roman, et j’ai envie de dire, heureusement. Car ce livre ne peut laisser indifférent, tant il soulève d’horreurs dans la personnalité du héros. Le narrateur, dès les premières pages, demande à sa petite amie de se prostituer, afin qu’il puisse profiter de l’argent supplémentaire qu’elle va gagner. Sans scrupules et sans gêne. Dès les premières lignes on vomit ce personnage, qui va enchaîner, démultiplier jusqu’à l’invraisemblable, les coïts (comme il les appelle) en échange d’une hospitalité. Cet homme est un parasite qui ne veut pas travailler, juste jouir, en avilissant ses partenaires à l’extrême. Tout y passe, avec un crescendo dans l’abject. Les jeunes, les vieilles, les enfants, les bébés, parfois je me suis demandée comment un tel livre avait pu être publié, en ces temps de protection de l’enfance à l’encontre de la pédophilie. Alors il faut croire que c’est de la littérature, pour qu’un éditeur assez fou ait choisi de le donner à lire. Sauf qu’elle vous retourne sacrément l’estomac. Le livre est court, une centaine de pages, ce qui m’a permis d’arriver au bout. Avec l’obsession quand même de comprendre où l’auteur voulait en venir. Je n’ai pas la réponse. Dans le dégoût de ses pratiques relatées, le narrateur inclut la sienne : « il veut s’éliminer comme un déchet », mais il aura fallu d’abord supporter 100 pages d’une sexualité irrespectueuse démultipliée à l’infini. Jauffret provoque, Jauffret choque, c’est noir, sordide, vite, quelque chose de plus léger !

 

Voir le très bon article de Florent Cosandrey sur e-littérature.net

Verticales, mars 2000, 105 pages

Existe en poche (Folio), paru en 2006

Ma note : 3/5

 

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Comme un dimanche ...

4 Mars 2007, 20:19pm

Publié par Laure

Quand arrive le samedi soir, ou plus exactement 17 heures le samedi, il y a cette petite pointe d’exaltation qui revient chaque semaine : c’est le début de mon week-end ! Je ferme la bibliothèque jusqu’au mardi matin, après avoir rangé un peu mon bureau sur lequel s’est accumulée la pagaille des cinq jours précédents. Je ne peux pas m’empêcher d’emprunter quelques romans et magazines avant d’éteindre les ordis, même si je sais bien que j’en ai déjà chez moi bien plus que je ne peux en lire ! Pas grave.

Je rejoins les miens qui ont déjà commencé leur week-end 24 heures auparavant. Je suis enthousiaste à l’idée de tous ces livres que je vais dévorer bien au calme dans mon cocon, et de ces DVD qui attendent sur un coin d’étagère que je leur tende la main. Mais ça ne se passe jamais comme cela, et je ne lis pas plus que les autres soirs de la semaine. D’ailleurs le samedi soir je ne suis jamais bien vaillante, passées 22 ou 23h mes yeux se ferment tout seuls !

Le dimanche matin, un thé devant l’ordi pour la tournée des blogs, et je replonge sous la couette. Au mieux je regarde le bateau livre de Ferney, au pire je me rendors ! Puis je fais tourner des machines (à laver, à sécher, tout ça) et je fais la cuisine. Puis je retrouve mon lit douillet pour un peu de lecture, et généralement une petite sieste d’après-midi. Je ne suis pas bien fière de toutes ces heures passées à dormir quand d’autres vont faire du VTT, cueillir des champignons ou apprendre les noms des arbres à leurs enfants, mais je crois que j’en ai tout simplement besoin. Parfois aussi je fais du repassage ou je vais au parc avec les filles (mon grand préfère son ordi !), mais pas toujours. Puis revient la boucle des repas, et tout ça.

Le lundi normalement commence mon deuxième jour du week-end, votre dimanche à vous. Comme tous les autres jours de la semaine, je mets le réveil à 6h45 et j’emmène les enfants à l’école (à 8h45, pas à 6h45, hein). Je pars faire les courses et toutes ces tâches liées à la maison et je case les rendez-vous chez le dentiste ou ailleurs. A 16h45, je récupère les enfants, c’est le seul jour où je peux le faire. Sauf quand je suis en stage. Demain matin à 5h30, je repars pour 3 jours dans la médiathèque qui penche. Fini la poldoc, cette fois je pars pour « littérature et petite enfance ». La nounou s’occupera des enfants, et comme en ces temps fragiles de divorce j’ai plus que jamais besoin d’eux, je ferai le trajet matin et soir. Ce n’est pas pire que ce que vivent des milliers de Parisiens chaque jour, pour y avoir vécu, je connais. Je risque juste d’arriver trop tard pour faire des courses en rentrant le soir, alors on mangera des nouilles et ce qu’on trouvera dans les placards. Et je vais travailler ainsi tous les lundis de mars. Bien sûr ces lundis s’inscriront sur un compte « récup » que je ne pourrai sans doute pas poser avant cet été, la faute à mon emploi du temps verrouillé par tous les accueils de classes bi hebdomadaires.

Aujourd’hui j’ai passé mon dimanche à rien faire. Juste dormir et lire le combat d’hiver de Mourlevat, cuisiner (à peine) et faire tourner des machines. J’ai laissé les enfants s’occuper seuls ou avec leur père. Et quand arrivent la soirée et le réveil à reprogrammer, je culpabilise de ce « rien fait ». Et bien sûr quand arrive le dimanche soir, ou le lundi soir quand mes week-ends ne sont pas amputés, je n’ai jamais lu que le dixième du quart de ce qui m’avait fait frémir de plaisir espéré en fermant la porte du bureau. On n’a jamais assez d’une vie !

 

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La bicyclette rouge - Kim Dong Hwa

28 Février 2007, 23:01pm

Publié par Laure

La bicyclette rouge est un manwha : une bande dessinée coréenne, et Kim Dong Hwa une référence dans ce domaine. La bicyclette rouge, c’est celle du facteur, qui fait le lien chaque jour entre les habitants du village de Yahwari. Plus qu’un porteur de courrier, c’est un doux rêveur philosophe et poète à ses heures, qui aime admirer la nature, les arbres et les petites fleurs, et rendre service à ses semblables. Il a toujours un mot gentil pour ceux qui l’attendent, une attention délicate ou une oreille attentive aux petites souffrances de chacun, il n’hésite pas à transporter des petites marchandises pour faire le lien entre les gens éloignés, bref : il est humain.

Dans le tome 1, Yahwari, on fait connaissance avec cet univers, et son dessin très délicat,  aux teintes pastels, offrant une large place aux paysages. Dans ce village, les adresses ne comportent pas de numéros ni de rues, le courrier est adressé à « la maison que l’on voit entre deux pins siamois », « la maison aux nombreux chiens », « la maison jaune dans la verdure », etc. Les habitants sont pour la plupart âgés, veufs, et reçoivent peu de visite. Le facteur est donc un personnage essentiel. Le tome 2, les roses trémières, est axé sur les saisons – et toujours la vie quotidienne des habitants – mais les saynètes sont construites sur le déroulement de la nature : on voit les arbres et les paysages changer, printemps, été, automne, hiver, notre facteur est plus en retrait. On retrouve nos habitants ridés et occupés à la terre, leur solitude et leurs rares visites riches en émotions.

Il existe un tome 3, mais je ne l’ai pas encore.

J’ai été un peu surprise par cette BD. Elle est intimiste, tout en douceur et en poésie, mais vraiment naïve, peut-être un peu trop ? (Tout le monde il est beau tout le monde il est gentil et vivons heureux dans ce monde bucolique, ça fait du bien, mais c’est pas vraiment réaliste !) Pourtant on se laisse prendre au charme, parce qu’un peu de douceur, au fond, ça ne fait jamais de mal, et on se cale bien au chaud d’un fauteuil ou d’un lit dans cette bulle de simplicité et d’humilité.

 

Edit du 24 mars 2007 : Je viens de lire le tome 3, les mères, que je trouve tout à fait dans la continuité des précédents, mais je me lasse un peu : peu de renouvellement. On retrouve notre facteur à bicyclette rouge, personnage phare mais un peu en retrait, qui laisse davantage la place aux petits vieux et petites vieilles ridés du village. Toujours occupés à travailler la terre, à se chamailler, à attendre leurs enfants ou petits enfants, la vie à la campagne est toujours aussi propice à la douceur et éloignée des modes et turbulences de Séoul. On sourit souvent aux petites querelles du vieux couple, les saynètes sont toujours aussi simples et "natures" avec une part profonde aux émotions et à la difficulté de la solitude. Des tranches de vie tout en douceur, mais je ne suis pas certaine de lire le tome 4 !

 

Série découverte grâce à Cathe.

Sylvie en parle très bien sur passion des livres

Et Chimère (à livre ouvert) aussi…

Ed. Paquet, 2005 et 2006,  prix : 9,95 € chaque volume.

Ma note : 4/5 

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On n'empêche pas un petit coeur d'aimer - Claire Castillon

27 Février 2007, 15:21pm

Publié par Laure

Grosse déception que ce nouveau recueil de Claire Castillon qui m’avait enchantée avec Insecte. Ici, une thématique : le couple et l’amour. Des nouvelles toujours aussi mordantes, courtes, incisives, sadiques, flirtant avec la folie, sans tabous, mais hélas, tout est si vite… répétitif ! Un recueil qui aurait dû s’appeler infect, nous dit-on, car c’est vrai qu’ils le sont, infects, ses personnages.

 

Je n’ai aimé que les deux premières nouvelles du recueil : la première, qui porte le titre du livre, et la seconde « gratin ». Tout le reste n’est que déclinaison plus ou moins réussie du grain de folie sur un même thème de cette jeune auteure. Mon enthousiasme admiratif du précédent volume s’est envolé. Dommage, le titre était joli.

Fayard, janv. 2007, 156 p. ISBN 978-2-213-63059-5, prix : 14 €

Ma note : 2/5

 

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La mariée mise à nu - Nikki Gemmell

26 Février 2007, 15:12pm

Publié par Laure

Ah le mariage, ce contrat si délicat !

Ce livre est loin d’être aussi sulfureux que les annonces faites autour de sa sortie ont bien voulu nous le faire croire ! D’abord publié anonymement (l’auteur ne se sentait pas libre d’écrire tout ce qu’elle avait à dire si son nom devait apparaître sur la couverture), ce roman nous propose un prétendu journal intime d’une épouse de 36 ans, qui découvre un jour que son mari la trompe (du moins le croit-elle) et qui réalise alors que de toute façon, sexuellement, elle n’était pas épanouie avec lui. Elle libère donc ses fantasmes à travers des rencontres érotiques et adultères. Oh, rien de bien licencieux, on lit bien pire si l’on se tourne vers la littérature dite érotique. Alors pourquoi une telle crainte de la part de l’auteur : il ne s’agit pas d’un récit autobiographique, mais d’un roman, non ?!

J’ai aimé les nombreux revers de l’histoire : quand on pense s’ennuyer dans un tournant ronronnant, l’auteur a su rebondir en réorientant totalement son personnage (je n’en dis pas plus, il faut bien laisser quelques surprises à la lecture !). On trouvera de très belles pages sur la maternité et sur cet amour maternel qui vous envahit sans condition et sans que votre volonté y soit pour quoi que ce soit. La fin reste énigmatique, au lecteur de se faire son scénario. (Pour ceux qui me lisent régulièrement, ce n’est pas le genre de fin que je préfère !)

En conclusion, un roman sympathique qui se lit tout seul, mais n’allez pas faire croire à un homme qui le lirait qu’il saurait tout ainsi du fonctionnement secret des femmes !

Traduit de l’anglais (Australie) par Alfred Boudry

Au diable Vauvert, déc. 2006, 356 p., prix : 22 €

Ma note : 3,5/5

 

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