Le tribunal des oiseaux – Agnes Ravatn
Traduit du néo-norvégien par Terje Sinding
Allis Hagtorn, la trentaine, débute un nouveau job d’aide à domicile dans un petit fjord isolé, pour fuir une situation professionnelle compliquée. Là où elle s’attend à trouver un vieillard dépendant, elle se trouve au service d’un quadragénaire taiseux, qui a besoin d’aide pour la cuisine et l’entretien du jardin le temps de l’absence de son épouse. Les règles qu’il met en place sont strictes, Allis ne doit pas passer de temps avec lui outre le service à table, mais leur attirance réciproque ne va pas tarder à transpirer et leur rapprochement s’opérer. Au fil du temps et du mystère environnant, Allis finit par se demander si cette épouse existe vraiment.
Dans une atmosphère qui n’est pas sans rappeler Rebecca de Daphné du Maurier et Jane Eyre de Charlotte Brontë, la vérité se dévoile lentement, les secrets des personnages se délivrent crescendo jusqu’à la toute dernière page. Si l’ensemble parait classique, la tension permanente, le climat étrange et le doute instillé fonctionnent pour maintenir la curiosité du lecteur tout du long.
Le roman serait-il aussi une illustration de la légende de Balder à laquelle il est plusieurs fois fait référence ? Je ne suis pas familière de la mythologie scandinave mais l’on pourra y voir notamment une explication du titre.
Un roman norvégien sombre et envoûtant.
Actes Sud, coll. Lettres nordiques, février 2023, 227 pages, prix : 22 €, ISBN : 978-2-330-17358-69
Crédit photo couverture : © Aimee Marie Lewis / Arcangel Images