Les jardins d'Hélène

100 ans : tout ce que tu apprendras dans la vie – Heike Faller, ill. de Valerio Vidali

18 Juillet 2024, 14:36pm

Publié par Laure

Traduit de l’allemand par Olivier Mannoni

 

100 ans est un album jeunesse qui se partage.   On peut l’offrir en cadeau de naissance à destination des parents qui le partageront plus tard avec leur enfant, à un enfant de 10 ans qui le partagera avec ses grands-parents pendant les vacances, à une personne âgée qui plongera dans ses souvenirs ; il s’adapte à tous les âges, toutes les générations, avec ou sans enfants. Il est délicat, élégant, respectueux.

Chaque page ou double page illustre un âge de la vie, de 0 à 99 ans, avec une courte phrase à la deuxième personne du singulier. Des moments tendres, doux, des moments tristes, des moments infimes, des moments grandioses dans d’immenses espaces. La vie, l’enfance, le jeu, l’ennui, l’amour, la maladie, la mort, la vieillesse, l’insouciance, et les confitures de mûres qui traversent l’existence.

Un superbe album si vous êtes sensible à l’intime, à la poésie, à la philosophie, à la littérature de jeunesse qui sort des sentiers battus, aux petits riens qui font les grands et beaux moments.

Un précieux que l’on garde pour en partager la lecture.

 

 

Seuil / Éditions du Sous-Sol, février 2020, prix : 19.90 €, ISBN : 979-10-235-1285-4

 

 

Crédit photo couverture : © Valerio Vidali et éditions du Seuil / éd. du sous-sol

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Juin 2024 en couvertures...

30 Juin 2024, 21:42pm

Publié par Laure

En juin j'ai lu :

(toujours de la BD car je travaille sur un prix des lecteurs BD à la bibliothèque 😉)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En juin j'ai vu :

 

 

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Jusqu’ici tout va bien – Nicolas Pitz

3 Juin 2024, 15:35pm

Publié par Laure

Douglas Swieteck vit à New-York dans une famille pauvre, aussi lorsqu’il assiste à un match de base-ball et que la star Joe Pepitone lui offre sa casquette dédicacée, c’est le plus beau jour de sa vie. C’est la seule case en couleur du chapitre, toutes les autres étant en noir et blanc.

L’auteur illustrateur jouera donc sur l’utilisation ou non de la couleur pour souligner les émotions positives de l’adolescent de 15 ans. Mais la joie ne dure pas, car son frère lui vole sa casquette pour l’échanger contre des cigarettes, et la famille déménage « chez les bouseux », dans la petite ville de Marysville.

Il y rencontrera Lil(ly), son père et quelques personnes bienveillantes qui lui ouvriront la voie de la liberté, de la pensée, de l’art, et lui donneront la force et le courage de devenir soi. Les retrouvailles avec le frère aîné de retour du Vietnam lourdement handicapé (on est en 1969) marqueront aussi la famille.

Cette BD adaptée du roman éponyme pour adolescents de Gary D. Schmidt (élu meilleur livre jeunesse de l’année 2017 par le magazine Lire) est un petit bijou de sensibilité, dans un environnement où tout est rude pour le héros. Peut-on s’élever de son milieu social, s’opposer à sa famille quand celle-ci est défaillante ? Un roman d’apprentissage très bien mis en illustrations, tant dans la construction du scénario que le choix graphique et l’insertion de planches naturalistes inspirées de l’ornithologue Jean-Jacques Audubon.

L’art et les bonnes personnes sur votre route vous tirent vers le haut, c’est le message positif de cette histoire.

 

 

Les arènes BD, février 2024, 226 pages, prix : 20 €, ISBN : 978-2-81020-310-9

 

 

Crédit photo couverture : © Nicolas Pitz et éd. Les Arènes BD

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Mai 2024 en couvertures ...

31 Mai 2024, 22:14pm

Publié par Laure

En mai, j'ai lu :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

honnête et accessible
autrice locale, de qualité

 

 

 

 

 

 

Larcenet au sommet de son art

 

En mai, j'ai vu :

 

drôle et touchant
bof

 

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La liste 2 mes envies - Grégoire Delacourt

20 Mai 2024, 19:42pm

Publié par Laure

12 ans après (La liste de mes envies, 2012), Jocelyne Guerbette, la mercière d’Arras gagnante de 18 Millions d’euros au Loto, revient en librairie sous la plume toujours de Grégoire Delacourt.

Alors ça aurait pu être sympa, elle m’avait bien plu la Jocelyne du 1er opus ou plutôt la capacité de Delacourt à disséquer le couple en se mettant dans le quotidien et la peau d’une femme.

Mais là, comment dire… ce n’est plus ni moins qu’une suite commerciale (il faut bien vivre), même pour le titre personne ne s’est foulé, on remplace le de par 2, ni vu ni connu je t’embrouille (à tel point qu’on est obligés d’expliquer à nos lecteurs que c’est bien une suite et pas juste un changement de couverture), 248 pages, marges larges, interligne confortable, notes de bas de page à rallonge et inutiles, c’est formaté pour être vite lu, et ça l’est. D’autant plus vite que c’est léger, creux, vide. Bavard tout simplement.

L’ex-mari de Jocelyne est donc mort, elle a largué son amant de passage, a récupéré ses 15 millions restant du jackpot, et fréquente les réunions des GA, les gagnants anonymes.  L’auteur passe le roman à démontrer que l’argent ne fait pas le bonheur, tout en énumérant toutes les choses de luxe (ou pas) qu’on peut s’acheter avec. On s’ennuie vite et j’ai bien failli abandonner (un chapitre par dépense effectuée pour liquider le magot, on a vite compris), le dernier quart se réveille un tant soit peu, mais pour se complaire dans un feel-good dégoulinant, le malheur de l’Alzheimer, réel ou supposé un peu de suspens, le nouvel amour naissant et le « ensemble c’est tout » au fin fond des Ardennes. Tout le monde est content, et le twist final qui fait le job.

 

Page 64 : « J’ai gagné beaucoup d’argent à l’EuroMillions et comme je ne vais pas me mettre à acheter ce dont je n’ai pas besoin, j’ai décidé de donner. Et ça, dis-je en désignant ses courses et le ticket que lui tend la caissière, ça, c’est une façon de le faire.

- Si c’est vrai, vous allez faire un sacré buzz ! C’est adorable de votre part, madame, vraiment, je vous remercie, mais je peux encore payer mes courses.

- Alors je vous en prie, faites, lâche soudain la caissière impatiente en levant les yeux au ciel. »

Il ne doit pas les faire si souvent ses courses, l’auteur : la caissière ne me donne jamais de ticket avant que j’aie réglé mes achats. Bon maintenant elle n’en donne même plus du tout, mais je veux bien croire que le roman ait été écrit avant. Bref, d’abord tu payes ou t’appelles Jocelyne, et après tu as le ticket. Non mais.

 

 

Albin Michel, avril 2024, 248 pages, prix : 19,90 €, ISBN : 978-2-226-49447-4

 

 

Crédit photo couverture : photomontage divers créateurs chez Shutterstock / et éd. Albin Michel

 

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L’île où le roi n’existe pas – Raphaël Drommelschlager

10 Mai 2024, 17:36pm

Publié par Laure

Max a trente ans, une librairie en faillite spécialisée dans le voyage, lui qui ne voyage jamais en dehors de ses dessins et de ses rêves. Angoissé, il a besoin de somnifères pour dormir et se fâche avec ses amis lorsque ceux-ci lui offrent un voyage pour son anniversaire, et une « slow watch », une montre avec une seule aiguille, celle des minutes, ainsi il est toujours « l’heure d’y aller ».

Il a à cœur de prendre soin d’un SDF du quartier, Ulysse, qui lui redit à chaque fois qu’un jour, qui sait, c’est peut-être lui qui lui rendra service. Jusqu’au soir où sa librairie prend feu accidentellement.

Les passages « imaginaires » dans lesquels dérive l’inconscient du personnage peuvent faire craindre de perdre le fil, ou de ne pas adhérer au fantastique, mais le scénario est bien fait et donne toutes les clés à la fin, ce que j’apprécie grandement.

Le travail sur les couleurs est très beau, la découpe scénaristique tient la route pour nous conduire où l’auteur veut nous mener : grandir, c’est faire la paix avec son enfance. Et parfois ça prend un peu de temps. Et le temps de l’amour n’est pas oublié, bien planté dès les premières planches.

Un chouette album.

 

(Cet album peut se lire comme la suite d’un titre paru en 2016, la craie des étoiles, il y fait référence dans l’île où le roi n’existe pas, mais on peut tout à fait le lire sans connaître le premier, les rappels sont explicites)

 

Bamboo éd., coll. Grand Angle, janvier 2024, 95 pages, prix : 18,90 €, ISBN : 978-2-8189-6842-0

 

 

Crédit photo couverture : © Raphaël Drommelschlager et éd. Bamboo

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La fourmi rouge - Emilie Chazerand

8 Mai 2024, 17:52pm

Publié par Laure

Vania Strudel, 15 ans, n’est pas une ado comme les autres. Enfin en vrai, si, mais elle est quand même sacrément déjantée et capable des pires horreurs sur ses camarades pas tendres avec elle non plus. Il faut dire qu’elle n’est pas partie gagnante dans la vie, avec un ptosis congénital à l'œil gauche (sa paupière s’affaisse sur son iris, comme Columbo), et “un blase de protège-slip accolé à une pâtisserie autrichienne bourrative” (p. 13). 

Le ton est donné ! Vania vit seule avec son père, sa mère est morte quand elle avait 8 ans. Taxidermiste un peu foufou, il l’entoure d’animaux morts empaillés, et a customisé sa voiture en “ouaflure”, la honte pour Vania ! Celle-ci dresse un portrait drôlatique des personnages qu’elle fréquente (voisins, camarades de classe, amoureux) et comme toute ado, subit nombre de moqueries et rend des coups bas, mais la narration de ces événements complètement déjantés ne peut que faire sourire. 

Pourtant le harcèlement souvent humiliant aurait pu la laisser à terre car sa souffrance est réelle., mais c’est aussi sa force de caractère qui lui permet de ne pas se laisser abattre.

La veille de son entrée en classe de seconde, un email anonyme et mystérieux l’incitant à être “la fourmi rouge parmi les noires” lui donne l’énergie de s’interroger, de revenir sur les faits marquants de sa vie, et de se confier aux bonnes personnes pour les surmonter.

C’est donc un vrai roman d’apprentissage dopé à l’humour, qui réserve pas mal de surprises au lecteur. 

Un personnage d’adolescente hors du commun, et un langage qui “déménage” pour mettre en avant la différence et l’assumer.


(3 étoiles seulement car mon regard d'adulte a parfois trouvé les accumulations un peu lourdingues et la banalisation de la violence scolaire m'a gênée)

 

(à partir de 13 ans)




 

éd. Sarbacane, août 2017, 254 pages, prix : 15,50 €, ISBN : 978-2-84865-998-5

(existe en poche chez Gallimard Jeunesse,coll. Pôle fiction, 7,80 €)

 

 

Crédit photo couverture : © éditions Sarbacane

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Deux sœurs – Isabelle Sivan, Bruno Duhamel (ill.)

7 Mai 2024, 10:55am

Publié par Laure

Deux sœurs que tout oppose vivent dans une maison divisée en deux logements. Le ton est donné dès la couverture. Chez Lise, au n°3 de la rue, tout est verdoyant et bien entretenu. Chez Camille, au 3bis, tout est nu et mort. A l’intérieur, c’est l’inverse. Chez Lise, tout est épuré, chez Camille c’est chargé. L’une a fait de la musique toute sa vie, l’autre a renoncé au foot (ses parents n’ont pas voulu l’y inscrire enfant) pour réussir dans la finance. Leur petite guerre quotidienne pourrait durer éternellement si un courrier du propriétaire souhaitant mettre en vente ne les obligeait pas à prendre une décision et peut-être ainsi à se parler enfin.

Sans dévoiler la fin, je dirais quand même que l’idée est sympa et graphiquement bien exploitée dans la découpe des images, mais le scénario s'essouffle vite pour finir un peu vite et un peu platement, ce qui rend l'ensemble creux et un peu facile. Plaisant à lire mais pas inoubliable.

Mention spéciale à Néfertiti, la chatte maligne qui se joue des rivalités sororales et a tout compris pour son estomac et son confort personnel. 😉

 

 

 

Bamboo, coll. Grand Angle, janvier 2024, 67 pages, prix : 16,90 €, ISBN : 978-2-8189-9968-4

 

 

Crédit photo couverture : © Bruno Duhamel et éd. Bamboo.

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Marche ta peine - Maryvonne Rippert

6 Mai 2024, 09:50am

Publié par Laure

Ulis, 14 ans, purge sa peine en devant randonner pendant 2 mois à travers la France avec un éducateur, afin d’éviter le centre de détention pour mineurs. « Marche ta peine » est à prendre au sens littéral. Chaque jour il doit également écrire un journal destiné à la juge : une chose vue, un souvenir, et une pensée.

Le lecteur découvrira au fil du texte la raison de la condamnation d’Ulis, tout comme son évolution intérieure.

C’est un roman dense, touffu, facile à lire mais qui aborde une multitude de thèmes, trop peut-être. Le harcèlement scolaire, la responsabilité, la culpabilité, la justice, le pardon, l’amitié, le premier amour, l’homosexualité, le handicap, l’écriture, la culture, dans le dernier tiers en particulier, c’est un peu chargé.

Dès le départ rien ne se passe comme prévu car Ulis ne partira pas avec l’éducateur envisagé, mais un vieil homme bougon et taiseux qui a lui-même vécu une histoire dramatique, avec laquelle il faut vivre. C’est bien l’histoire de ce personnage qui va nourrir le roman et le lien entre les deux hommes.

Les personnages secondaires sont importants également, jusqu’au chien Capi, Capi et Vitalis, il n’aura pas échappé au lecteur aguerri que ces noms sont empruntés au roman d’Hector Malot, Sans famille.

Une lecture intéressante, qui aborde la gravité du harcèlement et ses conséquences « à vie », mais qui aurait mérité à mon sens de réduire un peu le nombre de sujets abordés.

 

 

Extrait p. 244 : « - ça nous sert à quoi tout ça ? Lire des livres, apprendre des trucs de l’ancien temps, une langue que plus personne ne parle ? […]

- Pourquoi tout devrait-il être utile à quelque chose ? La beauté est-elle utile ? La lecture donne du plaisir, c’est son premier moteur et sa raison d’être. Mais lire demande un effort. Lire laisse entrevoir des modes de pensée, des coutumes, des façons d’agir différentes de celles que l’on croirait a priori les seules valables parce que les nôtres… Lire c’est donc entrer dans la pensée ou l’imaginaire d’un inconnu grâce à des mots qui ne sont pas les nôtres. C’est aussi enrichir son vocabulaire et pouvoir s’exprimer de façon plus subtile…. En lisant, on élargit le champ de sa vision, on amasse une culture générale. Tu vas me répondre : « à quoi ça sert, la culture ? » Eh bien, peut-être à profiter de ce que l’humain a créé en bien ou en mal depuis qu’il est apparu sur terre, tout ce qu’il a nommé et recensé. Tu es jeune, Ulis, tu as de la chance !  […] »

 

 

Milan, août 2022, 318 pages, prix : 15,90 €, ISBN : 978-2-408-03577-8

 

 

Crédit photo couverture : © Victor Lejeune et éd. Milan.

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Souviens-toi de nous toujours – Sylvie Allouche

3 Mai 2024, 14:12pm

Publié par Laure

Le jour de ses 16 ans, Zoé avale des médicaments, achète des billets pour la grande roue à la fête foraine, et dès lors monte l’angoisse de savoir si elle réussira son funeste dessein et l’envie de connaître les motivations de son choix.

Par un va et vient narratif entre passé et présent, le lecteur aura toutes les clés de l’histoire.

J’aime beaucoup les thrillers de Sylvie Allouche (destinés aux adolescents également), tout comme la collection de textes courts « Court toujours » de chez Nathan, je n’ai pas hésité à dévorer ce nouvel opus.

Si j’ai beaucoup aimé toute la partie faisant référence au divorce de ses parents et à sa nouvelle vie en garde alternée, j’ai été un peu frustrée sur la partie finale, tant dans l’explication sentimentale que dans la grande roue, que j’ai trouvée beaucoup trop rapide. Comme s’il fallait finir vite (pour coller dans le format imposé par la collection), mais j’aurais tellement aimé en avoir plus ! Je trouve un certain déséquilibre dans les sujets évoqués.

Le texte reste néanmoins très bon pour les petits lecteurs que la longueur effraie, et comme toujours dans la collection, la version audio est disponible gratuitement (via un QR code à flasher dans le livre)

 

 

Éditions Nathan, coll. Court toujours, avril 2024, 48 pages, prix : 8 €, ISBN : 978-2-09-502672-1

 

 

Crédit photo couverture : éd. Nathan / Marlène Normand

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