Mon vieux et moi – Pierre Gagnon
Le narrateur, jeune retraité, « adopte un vieux », en accueillant chez lui Léo, un vieil homme de 99 ans, qu’il rencontrait au centre d’hébergement quand il visitait sa tante.
p. 10 : « Un bonheur paisible, ici, chez moi, avec celui que j’aimerai comme mon enfantn sabs avoir à l’éduquer. La voilà, ma retraite ! »
Vous imaginez bien qu’à cet âge, il faut s’organiser, aménager sa maison et faire le plein de couches (oui ce n’est pas glamour, les vieux), et s’adapter aux troubles cognitifs.
Cette novella offre une parenthèse de tendresse et de bienveillance, ces mots galvaudés qui pourtant transparaissent à travers le texte. Emprunté au hasard d’une étagère labellisée « facile à lire » à la bibliothèque, c’est un joli texte, de ceux qui font du bien, qui sont honnêtes et réalistes. C’est déjà beaucoup pour si peu de pages.
p. 48 : « Léo est devenu vieux. Les vieux oublient, s’étouffent, font répéter, voient trouble, tombent, n’en veulent plus, en veulent encore, ne dorment plus la nuit, dorment trop le jour, font des miettes, oublient de prendre leurs médicaments, nous engueulent tant qu’on serait tenté de les engueuler à note tour, pètent sans le savoir, répondent quand on n’a rien demandé, demandent sans attendre de réponse, échappent puis répandent, ont mal, rient de moins en moins, gênent le passage, s’emmerdent, souhaitent mourir et n’y parviennent pas… »
p. 72 « Je n’améliore pas la condition de Léo, je le sais, mais je ne l’aggrave pas non plus. C’est mon serment d’Hippocrate. »
J’ai lu, janvier 2012, 78 pages, prix : 4,50 €, ISBN : 978-2-290-03560-3
Crédit photo couverture : © Michael Martin / Corbis © éditions J’ai lu