Les jardins d'Hélène

Un chant de Noël - José-Luis Munuera

5 Août 2023, 14:05pm

Publié par Laure

Couleurs : Sedyas

Préface : Dominique Barbéris

Postface : Alex Romero

Lire Un chant de Noël un 5 août pourrait paraître anachronique mais dans l’Ouest de la France il fait 16°, il vente et bruine et on a ressorti les pulls, météo adéquate pour faire baisser les piles à lire. 😊

Cette adaptation de la nouvelle de Charles Dickens par José-Luis Munuera est tout simplement sublime. Il prend des libertés avec le personnage de Scrooge puisqu’il en fait ici une femme, Elizabeth, tout aussi misanthrope, cupide et méprisable que son original Ebenezer. La place de la femme n’en devient que plus moderne et intemporelle dans le débat.

Le 24 décembre 1843 à Londres, Elizabeth Scrooge rejette comme chaque année la ferveur de Noël et ne consent qu’à grand-peine à offrir un jour férié à son employé Cratchit. Le spectre de Jacob Marley, décédé sept ans plus tôt, revient annoncer à Elizabeth la visite de trois esprits. Trois esprits qui la conduiront des Noëls passés aux Noëls futurs en passant par le présent. Si Scrooge évolue après ces trois troublantes visites, elle n’en restera pas moins fermement inflexible. 

Les illustrations et la mise en couleur sont splendides, éclairant la nuit londonienne dickensienne des lueurs fantomatiques. Une vraie belle adaptation, audacieuse et talentueuse, à offrir sans hésiter et à relire au coin du feu… le 24 décembre. 


 



 

 

 

 

Dargaud, novembre 2022, 79 pages, prix : 17 €, ISBN : 978-2-5051-1155-9

 

 

Crédit photo couverture :  © José-Luis Munuera et éd. Dargaud

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Un psaume pour les recyclés sauvages - Becky Chambers

4 Août 2023, 15:58pm

Publié par Laure

(Histoires de moine et de robot tome 1)

traduit de l’anglais par Marie Surgers

Ce premier tome d'histoires de moine et de robot est une belle invitation à découvrir une science-fiction américaine douce et bienveillante, qui place l’autre et l'écologie au cœur du propos de ces fables philosophiques et empathiques.

Froeur Dex est moine de thé. Iel (le choix du neutre et de son écriture inclusive fait partie du roman) écoute les habitants et les réconforte autant que faire se peut en leur offrant du thé. Mais peu habile avec l’humain, iel décide de partir en solo à travers la forêt vers l’ermitage. Iel fait la rencontre d’Omphale Tachetée Splendide, un robot doté de conscience (ceux-ci ont quitté Panga depuis des siècles), un bien curieux personnage en quête de réponse à une vaste question : “de quoi les humains ont-ils besoin ?” (surtout quand ils ont déjà tout).  

Une vraie amitié va naître entre eux, et le plus humain n’est pas forcément celui qu’on croit ! Touchant !

 

Une sorte de SF feel good ?!

 

Extraits : p. 54 “Nous ne sommes ni des fantômes, ni des balivernes, déclara le robot. il est certain que des contacts visuels se sont produits, et dans les deux directions, même s’ils sont rares. Mais, depuis la promesse d’adieu, jamais votre espèce et la mienne ne se sont rencontrées pour de vrai.”

Dex se rembrunit encore. “Vous m’expliquez que vous et moi… sommes le premier être humain… et le premier robot… qui nous parlons depuis… depuis toujours.

  • Oui. “ Le robot semblait ravi. “C’est un grand honneur”.

 

P. 58 : “On m’a envoyé ici pour répondre à une question : “de quoi les humains ont-ils besoin ?”

Dex battit des paupières. “C’est une question qui possède des millions de réponses différentes.

  • Indubitablement. Et, à l’évidence, je ne peux en obtenir aucune en parlant à une seule personne. 
  • Vous… Vous ne comptez pas parler à tous les habitants de Panga ?
  • Bien sûr que non, répondit Omphale avec un petit rire. Mais je vais porter ma question dans tout Panga, jusqu’à être certain que les réponses obtenues suffisent.
  • Comment le saurez-vous ?”

Le robot pencha sa tête rectangulaire. “Et vous, comment savez-vous que vous avez obtenu satisfaction ?”



 

p. 87 : “Je suis un recyclé ! Si je fonctionnais depuis les usines, nous ne serions pas en train de discuter ! [...]

Mes composants viennent des robots d’usine, oui, mais ces individus-là sont cassés depuis longtemps . Leurs camarades les ont démontés avant d’utiliser les pièces détachées pour fabriquer de nouveaux : leurs enfants, les recyclés sauvages.Quand ceux-là se sont cassés, leurs composants ont été récupérés, remis en état, et intégrés à une nouvelle génération. J’appartiens à la cinquième refabrication. Regardez.”

 

Une lecture inspirée par Alex bouquine en Prada, qui aura réussi à me faire lire de la SF, et à aimer ça, bravo !

 

Librairie / éd. l’Atalante, septembre 2022, 133 pages, prix : 12,90 €, ISBN : 979-10-360-0119-2

 

 

Crédit photo couverture : © Feifeu Ruan / leraf / Librairie L’atalante

 

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Juillet 2023 en couvertures...

31 Juillet 2023, 22:12pm

Publié par Laure

En juillet, j'ai lu :

 

 

 

 

 

 

 

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Tante Alice enquête : le bonheur est dans le crime - Ali Rebeihi

26 Juillet 2023, 11:03am

Publié par Laure

Le cosy crime ou cosy mystery, vous connaissez ? C’est ce roman à énigme au charme désuet, sans violence exacerbée, dans un bourg où tout le monde se connaît, où l’on abuse de thé et de pâtisseries, toutes références à Miss Marple ou Hercule Poirot bienvenues.

 Ali Rebeihi, vous connaissez ? Journaliste et producteur à Radio France, il anime l’émission « Grand bien vous fasse » sur France Inter, traitant de questions sociétales et de psychologie.

Tante Alice enquête est son premier roman, le bonheur est dans le crime sa première enquête, et pour moi, ma première lecture de cosy crime.

Alice, 58 ans, ancienne spécialiste de droit en affaires criminelles, anime un club lecture dans son village de Seine et Marne, qui se tient régulièrement dans le salon de thé anglo-marocain d’Haroun (si l’eau ne vous vient pas à la bouche au cours de votre lecture, je ne comprends pas, ce n’est pas permis de telles tentations !). On y côtoie les fidèles figures de la commune, on y discute romans, et on y jase vite à l’extérieur.

Tante Alice vit avec son neveu orphelin, Arthur, psychologue clinicien, qui reçoit sa patientèle dans une dépendance de sa maison, et l’on fait la connaissance d’Inès également, femme de ménage employée par plusieurs personnes du village, qui semble bien remontée contre un certain Paul Faye.

Alors forcément, quand le célèbre auteur des Cinq vérités celtiques (rien que pour ce titre et ses allusions ironiques ou menant à la réflexion sur le développement personnel à toutes les sauces, j’adore !) est assassiné, Inès est vite soupçonnée.

Certes le meurtre arrive un peu tard (à la moitié du roman), certes l’enquête est vite et facilement bouclée, mais on ne boude pas son plaisir, tant les références culturelles sont nombreuses (mais pas indispensables pour suivre), dans le respect de la liberté de pensée du lecteur sur toutes ces questions de psychologie (de comptoir ou pas).

Humour, enquête façon le mystère de la chambre jaune, secrets, gourmandises sucrées, tout y est pour une lecture de vacances légère et divertissante. On en redemande 😉 (et la fin annonce bien le début d’une série !)

 

Éditions du Masque, juin 2023, 267 pages, prix : 18 €, ISBN : 978-2-7024-5102-1

 

 

Crédit photo couverture : ©Bureau Jany et éd. du Masque

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Le chien de Madame Halberstadt - Stéphane Carlier

18 Juillet 2023, 17:04pm

Publié par Laure

Baptiste se morfond dans son appartement : sa compagne l’a quitté pour un dentiste, son troisième roman ne décolle pas (il surveille le classement tous les jours, voire toutes les heures sur Amazon), bref, c’est plutôt la déprime. Mais quand Madame Halberstadt, sa voisine, lui demande de garder Croquette, son carlin (lui qui n’a toujours aimé que les chats) sa vie va tout à coup devenir meilleure…Ce chien aurait-il des pouvoirs insoupçonnés ?

C’est léger, drôle, parfois loufoque, et délicieusement mordant sur la littérature d’aujourd’hui, qui s’observe, tout comme la vie, dans le miroir des algorithmes et des réseaux sociaux.

J’ai passé un vrai bon moment et si j’avais déjà lu du Carlier, il n’avait pas le même prénom. Ce Stéphane a un bon goût de revenez-y 🙂

 

Extraits : 

p. 30 : “Je n’étais pas très chien. Comme beaucoup d’écrivains, j’avais toujours préféré les chats. Ils m’avaient longtemps accompagné et, si je n’en avais pas, c’était uniquement parce que je manquais de place. Même un hamster se serait senti à l’étroit dans mon studio. J’avais grandi entouré de chats.Mes parents jugeaient les chiens serviles, hypocrites, bagarreurs, bruyants et sales. Nous n’avions eu avec eux que des expériences désagréables.”

p. 71 : “En quelques minutes, quelques secondes, même, je me réappropriai le plus grand des plaisirs. Écrire. Revisiter le monde des rêves à cinq heures de l’après-midi. Attraper les mots, les soupeser comme des tomates au marché. Parler avec son ventre autant qu’avec sa tête. Tout lâcher et tout contrôler à la fois. Dire. Dire la vérité. Raconter au plus près, au plus vrai, la folie de ce monde, sa cruauté et sa drôlerie. Faire comme si tout cela avait un sens.”

p. 91 : “ On peut écrire sur tout, me disais-je. Un amour déliquescent, un jeune garçon à l’école des sorciers, un appartement abandonné pendant la guerre. Les sujets n’ont pas d’importance. Ce qui compte, ce qui accroche, c’est la vérité. Ce que le livre dit de nous. Le commentaire qu’il fait de l’humanité.”

p. 107 : “ - Un feel good, voilà ce que tu devrais écrire. Tu le ponds en un mois, tu prends un pseudo, on lui donne un titre à la con, du genre Il ne faut jamais perdre espoir - plus c’est gros, plus ça passe - on le sort pour l’été et on en vend 30 000. Ça fera du bien à tout le monde.”


Existe en poche
 

Le Tripode, avril 2019, 173 pages, 15 €, ISBN : 978-2-37055193-1

 

 

Crédit photo couverture : Nina, par Claire Deweggis

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Les longueurs - Claire Castillon

17 Juillet 2023, 16:23pm

Publié par Laure

Alice a 7 ans et Georges 42 quand il entre dans sa vie, meilleur ami de sa mère, il se tient à l’écart tout le temps de son mariage, sans jamais quitter sa place de professeur d’escalade de la petite. Mais au départ du père, il revient insidieusement “Mondjo”, et Alice en a 15 quand il prévoit de s’installer avec sa mère. 

Alice, dite Lili, raconte, les gestes déplacés et le grand amour, avec ses mots d’enfant de 9 ans, puis son mal-être. A qui le dire, à qui l’écrire ? “Mondjo me gouzgouze depuis que j’ai huit ans, mais là il sort avec maman donc il va venir s’installer chez nous”

Ce roman décrit avec beaucoup de justesse l’atrocité des actes (jamais énoncés crument mais toujours sans équivoque) d’un pédophile proche du cercle familial et le silence de sa victime. Le lecteur est dans la tête d’Alice et c’est insupportable. De plus en plus oppressant et pourtant si nécessaire. 

Le talent de Claire Castillon dans cet exercice périlleux a été salué par le Prix Vendredi 2022, équivalent du Goncourt en littérature jeunesse.

 

A lire dès 13 ans. On n’en sort pas indemne, mais s’il peut sauver la vie ne serait-ce que d’un seul enfant, il a toute sa place. Dur et indispensable.

 

 

Gallimard jeunesse, coll. Scripto, janvier 2022, 185 pages, prix : 10,50 €, ISBN : 978-2-07-515286-0

 

 

Crédit photo couverture : Marion Fayolle et éd. Gallimard jeunesse

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L'homme qui n'aimait plus les chats - Isabelle Aupy

11 Juillet 2023, 13:03pm

Publié par Laure

"Les chats pour nous, c'était comme la liberté, c'est quand on la perd qu'on se rend compte qu'elle manque." (p.25)


Un vieil homme raconte son île peuplée de chats depuis toujours, ils vont et viennent, plus ou moins domestiqués, libres et indépendants comme le sont les chats, et tout le monde est heureux. Mais un beau jour, ils disparaissent, tous.

Le pouvoir en place sur le continent y remédie en en déposant de nouveaux. Mais ils n'ont plus de chats que le nom... et n'y ressemblent en rien.


Comment s'accommode-t-on des décisions autoritaires prises ailleurs, du contrôle pesant et non négociable ? C'est là que commence le conte philosophique aux allures de 1984 de Georges Orwell, où le phare et les embruns se mêlent à la résistance de quelques uns pour la liberté, de vivre et de penser. Court mais efficace, joliment écrit, avec quelques traits d'humour bienvenus.


Première parution en 2019 aux éditions du Panseur


Gallimard, Folio n° 7190, février 2023, 123 pages, prix : 6,90 €, ISBN : 978-2-07-299068-7
 


 

Crédit photo couverture : Olga Fedorova et éd. Folio / Gallimard

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Juin 2023 en couvertures ...

30 Juin 2023, 22:36pm

Publié par Laure

En juin j'ai lu :

 

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Trois chardons - Cécile Becq

13 Juin 2023, 13:35pm

Publié par Laure

Seule au scénario et au dessin, Cécile Becq nous offre une jolie fresque familiale sur fond de lande écossaise sur l'île de Skye. En 1933, deux sœurs vont partager le gîte de leur ainée pour diverses raisons : Moïra a perdu son mari brutalement et se retrouve seule et sans revenu avec ses jeunes enfants, Effie la plus jeune et insouciante se voit touchée dans son orgueil par un compagnon infidèle. Margaret la grande sœur responsable et bienveillante va prendre soin d'elles. A trois, comme trois chardons qui piquent dès qu'on les approche, elles vont s'épauler et surmonter leur douleur (car l'aînée vit aussi avec un lourd fardeau), sans oublier de se chamailler et de régler leurs comptes. L'espoir est bien évidemment présent, car les hommes qui mènent les moutons et travaillent dur sont parfois tout aussi seuls...


Un scénario classique sans surprise mais bien mené et un joli trait et choix de couleurs font de cet album une belle réussite à découvrir si vous aimez les récits intimistes et réalistes.

 

 

Sarbacane, avril 2023, 128 pages, prix : 24 €, ISBN : 978-2-37731-797-4


 

Crédit photo couverture : Cécile Becq et éd. Sarbacane.

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Mai 2023 en couvertures ...

31 Mai 2023, 22:04pm

Publié par Laure

En mai, j'ai lu...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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