Les jardins d'Hélène

Je rachète ou pas ? (Les cosmétiques du mois # décembre 2017)

30 Décembre 2017, 15:22pm

Publié par Laure

Je rachète ou pas ? (Les cosmétiques du mois # décembre 2017)

Petit mois avec 9 produits terminés 😊

 

 

- 2 gels douche :

Le gel douche nourrissant de Naturé Moi à la figue bio de Provence (et 96 % d’ingrédients d’origine naturelle) : je l’avais déjà utilisé il y a longtemps, je lui fais les mêmes reproches : produit très liquide, on a donc tendance à en utiliser trop, pas facile à doser. Odeur de figue assez faible et pas d’effet nourrissant, à moins que ce ne soit tout simplement pas trop desséchant. Je rachèterai peut-être lors de promo mais je préfère celui à l’amande dans cette marque.

 

Le gel douche parfumé « comme une évidence » d’Yves Rocher, flacon 200 ml, (11,40 € sans remise), reçu en cadeau par la marque. Ça tombe bien, j’ai aussi le parfum, c’est donc une senteur que j’aime bien. Je ne l’aurais pas acheté exprès et je ne le rachèterai pas, même si en cadeau, je l’apprécie ! Et surprise, il a beaucoup plu à mon ado de fille 😊

 

 

 

 

 

Shampooing ultra-doux à l’huile d’argan et cranberry pour cheveux colorés ou méchés. Acheté pour tenter de faire durer la couleur plus longtemps. Pas mal, mais je ne rachèterai plus de format 400 ml : c’est interminable à finir ! Sinon pourquoi pas, même si j’essaie dorénavant d’aller vers des formules sans sulfates avec plus ou moins de succès.

 

 

 

 

 

 

 

Démaquillant douceur yeux sensibles pur bleuet Yves Rocher, flacon 100 ml, (4,90 € sans remise) : je l’utilise depuis une éternité, et le rachète régulièrement en prix promo à – 50% ou deux pour un. Depuis le changement de packaging, à noter que la contenance est passée de 125 ml à 100 ml !

 

 

 

 

 

 

 

Soin contour des yeux au Q10, Alverde, marque bio de chez DM (Allemagne), flacon pompe de 15 ml, (3,49 € ou 3,99 € je ne sais plus mais bref trois fois rien). Je l’ai beaucoup aimé. Bien hydratant mais non gras non collant, je rachèterais bien volontiers mais je n’ai pas prévu d’aller en Allemagne de sitôt !

 

 

 

 

 

 

 

 

L’effaceur yeux soin anti-âge de Gemey Maybelline, couleur beige rosé. (Prix : une dizaine d’euros de mémoire). Les youtubeuses beauté l’adorent, personnellement je ne vois pas de différence avec ou sans. Je rachèterai peut-être mais je ne comprends pas l’engouement pour ce produit.

 

 

 

 

 

Poudre lissante éclat, beauty amplifier, Sephora, poudre compacte blanche invisible 8 g, prix : 13,99 €. Je ne rachèterai pas. Je l’ai détestée. Là encore, je ne partage pas du tout l’avis des youtubeuses unanimes (ceci dit elles ont 20 ans, elles n’ont rien à lisser !) Pourquoi je ne l’ai pas aimée : quel que soit le pinceau poudre utilisé et la quantité mise, même si j’en mets à peine, elle veloute le duvet de mon visage d’une matière blanche peu esthétique : pas invisible du tout ! et aucun effet lissant visible. Je lui préfère et de loin sans hésiter sa copie à 3,99 € chez Essence (8 g également), qui n’a aucune revendication lissante mais qui matifie de manière totalement invisible.

 

 

 

 

 

 

 

 

Stick lèvres protecteur « classique » de Blistex, acheté chez DM en Allemagne à petit prix (1 € ou 1,50 € ?), pas mal. Je ne vais pas en Allemagne prochainement mais il fait le même job que n’importe quel baume à lèvres basique, donc pourquoi pas.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Et pour finir, les papiers matifiants de chez Adopt’. Je ne rachèterai pas, tout simplement car la marque a abandonné la commercialisation. Dommage, c’était le meilleur rapport qualité-prix que je connaissais, et j’ai testé à peu près toutes les marques !

 

 

 

 

 

C’est fini pour ce mois-ci 😊

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Chacune de ses peurs – Peter Swanson

29 Décembre 2017, 17:44pm

Publié par Laure

Traduit de l’anglais (États-Unis) par Marie-France de Paloméra

 

 

Kate Priddy échange son appartement de Londres pour six mois avec celui de son cousin Corbin Dell à Boston, cousin qu’elle n’a jamais rencontré. Victime d’un ex petit ami psychopathe, elle souffre d’attaques de panique et cela lui fera du bien de changer d’air et de quitter un peu le domicile de ses parents où elle s’est réfugiée.

 

Alors qu’elle arrive dans l’immeuble, elle apprend le décès d’Audrey Marshall, sa voisine de palier, qui vient d’être assassinée. Son cousin Corbin serait-il soupçonné ? Et que cache ce curieux voisin d’en face, Alan Cherney, voyeur obsessionnel ?

 

Si le début se veut assez lent et pose les bases psychologiques des personnages calmement, une réalité plus sordide va vite prendre le dessus. De facture assez classique – fausse piste qui sème le doute et le suspens, retournement de situation – le dénouement se construit assez aisément toutefois, les pièces du puzzle s’agencent les unes après les autres de manière assez transparente.

 

Si ce polar n’a rien d’exceptionnel, il est propre et fonctionne bien : il maintient la tension le temps d’arriver à une conclusion évidente : les gentils s’en sortent plus forts et les méchants meurent. (On doit pouvoir dire cela d’à peu près n’importe quel thriller des beaux quartiers)

 

 

Un bon moment de détente pour le genre, une fois de temps en temps c’est divertissant.

 

 

J’ai aimé les allusions aux lectures des personnages, souvent mainstream mais qui posent le cadre, avec Gone Girl notamment (Les apparences, de Gillian Flynn), même si l’élève n’égale pas le maître.

 

 

 

Lu dans le cadre du Grand Prix des Lectrices de ELLE 2018, catégorie Policier

 

 

 

 

 

Calmann-Levy, septembre 2017, 374 pages, prix : 21,90 €, ISBN : 978-2-7021-6027-5

 

 

 

Crédit photo couverture : © Hayden Verry / Arcangel Images / et éd. Calmann-Levy

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Et si l’amour c’était aimer ? – Fabcaro

28 Décembre 2017, 15:03pm

Publié par Laure

Sandrine est heureuse en ménage avec Henri, mais elle tombe sous le charme du livreur de Speed Macédoine, Michel, musicien dans un groupe de rock par ailleurs.

 

« Tout à coup, Sandrine sentit tous ses sens s’enflammer tel un incendie se propageant dans la forêt de son corps… Le regard de cet homme, noir comme une nuit sans lune, la magnétisait tel un aimant dont elle ne pouvait se détacher… »

 

Alors Sandrine trompe Henri avec Michel, après des soirées ininterrompues de macédoine au dîner (« la macédoine est un symbole phallique », sic), ce dernier finit par l’apprendre, ah la bienveillance des potes !  « Mais oui, c’est vrai, vous avez raison, mes amis de l’amitié ».

 

 

J’avais découvert Fabcaro avec Zaï zaï zaï zaï que j’avais adoré, et je suis un peu moins emballée cette fois, même si l’on retrouve bien le côté complètement barré de l’auteur, un grand n’importe quoi qui part dans tous les sens, au énième degré de l’absurde.

 

On notera le travail graphique et stylistique qui parodie avec succès les romans photo et les romances Harlequin des années 1980.

 

100 % décalé.

 

 

 

Éditions 6 pieds sous terre, octobre 2017, prix : 12 €, ISBN : 978-2-35212-135-0

 

 

 

Crédit photo couverture : © Fabcaro et éd. 6 pieds sous terre

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Jusqu’à la bête – Timothée Demeillers

27 Décembre 2017, 15:05pm

Publié par Laure

Erwan travaille au ressuage dans un abattoir industriel de la périphérie d’Angers, une étape qui consiste à refroidir la température d’une bête fraichement abattue pour que sa viande atteigne une qualité propice à une bonne consommation. Sa vie entière est rythmée par la cadence des carcasses qui arrivent sur le rail, et qu’il pousse l’une après l’autre. L’odeur du sang, le froid permanent font de son métier une horreur. Sa seule lueur d’espoir est dans sa relation avec Lætitia, la jeune intérimaire d’un été….

 

Quand s’ouvre le roman, raconté à la première personne, Erwan est en prison depuis deux ans, il lui reste encore seize ans à tirer. Le tic de la pendule a remplacé le clac de la chaine de l’abattoir, la vacuité des propos des émissions de télé celle des blagues sexistes de l’usine. C’est donc qu’il y a eu drame, puisqu’Erwan en est là, mais lequel, et pourquoi ?

 

C’est tout l’objet du récit qui y conduira. Dans une langue rythmée, scandée par les clacs de la chaine, qui parfois se déstructure, s’accélère, s’étire alors que les premières phrases étaient très courtes, c’est le travail comme moteur destructeur d’une vie qui est dénoncé. Il y est question d’abattage industriel, dans des conditions difficiles, mais le contexte pourrait être autre, c’est la cadence, la déshumanisation du travail qui font œuvre ici. L’administration froide et inhumaine qui détruit au motif d’une production toujours plus rapide, l’origine sociale qui détermine, l’ambition qui éloigne quand les cœurs se rapprochent, le monde du travail qui broie l’humain jusqu’à ce qu’il redevienne une bête et se comporte comme telle.

 

Dérangeant mais si réel…

 

 

 

Asphalte éditions, août 2017, 149 pages, prix : 16 €, ISBN : 978-2-918767-71-8

 

 

 

Crédit photo couverture : © Dan Chung / Arcangel Images / et Asphalte éditions

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Edelweiss – Cédric Mayen (scénario) et Lucy Mazel (ill.)

26 Décembre 2017, 15:05pm

Publié par Laure

Edmond et Olympe se rencontrent après-guerre. Olympe est une femme indépendante, qui travaille et vit seule, ce pour quoi elle a dû demander l’autorisation de son père, car c’était audacieux pour l’époque.

 

Edmond est ouvrier chez Renault, ce qui est loin d’être un parti suffisant pour le père d’Olympe.

 

Mais Olympe est tenace ; tout comme elle est passionnée par la montagne, et comme sa tante Henriette l’a fait avant elle, elle rêve d’escalader le Mont Blanc.

 

En mars 1950, Edmond fait son service militaire chez les chasseurs alpins, l’école militaire de haute montagne, le père d’Olympe n’y est pas étranger, c’est sans doute mieux que l’Indochine dont son cousin Honoré reviendra amoché.

 

En signe d’amour, Edmond cueille un edelweiss qu’il envoie à sa bienaimée Olympe, geste sacrilège, mais quand on aime ….

 

 

Je n’en dirai guère plus sous peine de trop dévoiler de l’intrigue, mais les épreuves n’épargneront pas le jeune couple ni leur famille et amis.

 

Le personnage d’Olympe est fort, toujours avant-gardiste, elle se débat avec les conventions sociales prônées par son père, elle est libre et déterminée, audacieuse, courageuse, têtue. Edmond tente souvent de la raisonner mais par amour se surpassera bien au-delà de ce qu’il aurait pu imaginer.

 

Une très belle histoire d’amour et d’affranchissement des conventions sociales, qui donne tout pouvoir à l’affirmation de soi et à la poursuite de ses rêves et de ses idéaux.

 

Si l’on se laisse porter par le scénario et le dessin, dans de beaux fondus de couleurs et quelques très belles pleines pages qui rythment l’avancée du récit, on a bien du mal à retenir une petite larme à la fin. Touchant et réussi, même quant a priori, on ne s’intéresse pas du tout à l’alpinisme !

 

 

 

Vents d’Ouest, juillet 2017, 89 pages, prix : 17,50 €, ISBN : 978-2-7493-0814-2

 

 

 

Crédit photo couverture : ©Lucy Mazel et éd. Vents d’Ouest

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Tango fantôme – Tove Alsterdal

24 Décembre 2017, 15:54pm

Publié par Laure

Traduit du suédois par Emmanuel Curtil

 

 

La veille de la nuit de Walpurgis, qui marque la fin de l’hiver en Suède, une femme tombe de son balcon du 11ème étage. La police conclut assez vite à un suicide, mais sa sœur, Hélène Bergman, est dubitative, même si elle avait coupé les ponts depuis longtemps.

 

Leur mère, Ing-Marie Sahlin, a disparu en novembre 1977 ; les deux enfants, Camilla (qui se fera appeler Charlie plus tard) et Helene avaient alors 5 et 3 ans. L’enquête d’Helene va la mener en Argentine, car il semblerait que sa sœur y soit allée en quête de leur mère très peu de temps auparavant.

 

Une intrigue policière un peu hors norme, au rythme lent mais au contexte très fouillé, qui fait une large place à la guerre sale et au terrorisme d’Etat dans les années 1980 dans les pays d’Amérique du Sud. C’est aussi un roman sur les relations mère-fille, et sur la place de la mère au cœur d’une famille. Qu’il s’agisse d’Ing-Marie, de Charlie ou d’Helene, leur parcours est complexe.

 

Les faits historiques dénoncés, l’intrigue au long cours qui mêle les temps entre l’Argentine et Jakobsberg, de 1977 à 2014, et qui s’étend au-delà géographiquement, sont riches et intéressants.

 

Un roman vers lequel je ne serais pas allée spontanément mais qui se révèle être une bonne surprise.

 

Sans être un coup de cœur, je ne regrette pas ma lecture, malgré des ramifications qu’il est parfois un peu difficile de suivre. Les personnages secondaires sont nombreux mais ont tous leur importance également.

 

 

L’ampleur du roman est ambitieuse, mais maitrisée.

 

 

p. 109 : « Mais après tout, que savait-elle de Charlie ?

Une pensée : la vie d’une personne ne se trouve pas dans ce qu’elle laisse derrière elle mais dans ce qu’elle choisit de cacher. »

 

 

 

Lu dans le cadre du Grand Prix des Lectrices de ELLE 2018

 

 

 

 

Rouergue noir, octobre 2017, 474 pages, prix : 23,50 €, ISBN : 978-2-8126-1447-7

 

 

 

Crédit photo couverture : © Plainpicture / robertharding / Lee Frost / et éd. du Rouergue.

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Le loup en slip se les gèle méchamment – Lupano / Itoïz / Cauuet

20 Décembre 2017, 09:51am

Publié par Laure

Au scénario : Wilfrid Lupano, au dessin et à la couleur : Mayana Itoïz, avec la participation amicale et artistique de Paul Cauuet (sic)

 

 

C’est l’hiver, et en hiver il fait froid. « Dans la forêt, on le sait, quand la neige est là, il fait un froid de ouf ». Le ton est donné.

 

Mais l’hiver, quand on y est préparé, c’est plutôt sympa : on mange des fondues, on met des doudounes, on fait du ski, etc. Les commerces de meules de fromage et de miches de pain tournent à plein régime. Alors pourquoi monsieur loup est-il grincheux, bougonnant à qui l’interroge : « Non ça va pas, on se les gèle ! »

 

Ah... mais on se gèle quoi ? avec son super beau slip, il ne devrait pas avoir froid monsieur le loup. Si c’était les pieds ? demandons à la chouette de lui tricoter des chaussettes, puis un bonnet pour les oreilles. Mais ça ne s’arrange pas, et pire, les petits animaux porteurs des cadeaux disparaissent. La peur du loup revient, il est temps d’alerter la brigade spéciale.

 

De quiproquos en comique de répétition, la question principale demeure : « au nom de la loi, tu te gèles quoi ? » Les meules, les miches, les noisettes, le double sens est perçu par l’adulte sans basculer trop dans le graveleux, et la morale est sauve, [attention spoiler] il n’était question que de solidarité hivernale : pas question de laisser dormir dehors ceux qui n’ont rien !

 

Les pages de fin (avant dernière et 3ème de couv) reprennent la mise en abyme du théâtre du loup en slip dans les vieux fourneaux, et n’oublient pas une petite pique politico-sociétale bienvenue.

 

Humour et solidarité, un album qui plait autant aux parents qu’aux enfants ! (car avouons-le, ce sont les parents fans des vieux fourneaux qui craquent les premiers)

 

 

 

 

 

Dargaud, novembre 2017, 40 pages, prix : 9,99 €, ISBN : 978-2-5050-7040-5

 

 

 

Crédit photo couverture : © Mayana Itoïz et éd. Dargaud

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Même Dieu ne veut pas s’en mêler – Annick Kayitesi-Jozan

20 Décembre 2017, 09:46am

Publié par Laure

Annick Kayitesi-Jozan a survécu au massacre des Tutsis par les Hutus au Rwanda en 1994. Par une alternance entre passé et présent, elle fait le récit difficile de la barbarie subie, et sa difficulté à vivre aujourd’hui avec ce lourd passé, et comment l’expliquer à ses enfants.

 

Auparavant elle avait déjà perdu son père et sa sœur âgée de 6 ans en 1988 à Bruxelles. En 1994, elle a 14 ans lorsque sa mère est atrocement tuée sous ses yeux et ceux de sa sœur Aline.

 

En 2014 elle a 34 ans, lorsque le Rwanda commémore pendant cent jours les 20 ans du génocide, car celui-ci a duré cent jours.

 

L’alternance des époques rend parfois confuse la lecture.

 

Malgré l’intérêt historique de l’ouvrage, il demeure un témoignage personnel qui a peut-être valeur de thérapie pour son auteure et de mémoire à laisser aux siens, mais qui peine à toucher vraiment son lecteur, du fait de son côté trop personnel (individuel) peut-être.

 

 

 

 

Lu dans le cadre du Grand Prix des Lectrices de ELLE 2018, catégorie Documents.

 

 

 

 

 

Seuil, septembre 2017, 226 pages, prix : 18 €, ISBN : 978-2-02-136669-3

 

 

 

Crédit photo couverture : © Jérôme  Panconi pour la photo de l’auteur / éd. du Seuil.

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L’oiseau de Colette – Isabelle Arsenault

19 Décembre 2017, 15:04pm

Publié par Laure

Colette vient d’emménager dans un nouveau quartier de Montréal, le Mile-End. Pour la énième fois, sa mère lui refuse un animal de compagnie et l’incite plutôt à jouer dehors. En colère, la petite donne un coup de pied dans un carton vide déposé dans le jardin, et un oiseau qui s’y était réfugié s’en échappe. Elle rencontre Albert et Tom, deux petits voisins, avec qui elle sympathise et à qui elle confie avoir perdu son animal de compagnie, une perruche bleue et jaune.

 

Au fil des questions la petite fille affabule, mais son mensonge prend vie au fil des rencontres, la troupe s’agrandit à la recherche de cette perruche à la description de plus en plus précise et de plus en plus fantasque, un élément s’ajoutant au précédent à chaque nouvelle personne rencontrée. Présente dans le dessin, elle en devient quasi réelle pour le lecteur aussi !

 

Il a suffi d’une imagination débordante pour que Colette se fasse plein d’amis et vive de nouvelles aventures, ce n’est que le premier épisode d’une série qui devrait traiter des enfants de ce quartier du Mile-End.

 

Le dessin est doux, camaïeu de gris et noir, aux touches de sépia léger, de bleu, et surtout de jaune, qui traduit la vivacité et la fantaisie de Colette et de sa perruche imaginaire.

 

A mi-chemin entre l’album et la BD, c’est une histoire simple qui ramène à l’imaginaire enfantin, aux bandes de copains qui s’inventent le monde avec autant de magie que d’évidence, le tout dans un très beau dessin et palette de couleurs.

 

 

Le site de l’auteure-illustratrice : ici

 

 

La Pastèque, août 2017, prix : 14 €, ISBN : 978-89777-015-0

 

 

Crédit photos : © Isabelle Arsenault et éd. La Pastèque.

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L’araignée de Mashhad – Mana Neyestani

16 Décembre 2017, 10:12am

Publié par Laure

Traduit du persan par Massoumeh Lahidji

 

A l’origine de la BD, l’auteur explique dans une préface avoir vu un entretien filmé du tueur en série Saïd Hanaï, qui a assassiné seize prostituées entre 2000 et 2001 à Mashhad. C’est un documentaire du journaliste irano-canadien Maziar Bahari, et l’entretien du tueur est mené par une femme journaliste, Roya Karimi Majd. Impressionné, et avec l’accord du documentariste, il s’en est inspiré librement pour écrire et dessiner « L’araignée de Mashhad »

 

Mashhad est la deuxième plus grande ville d’Iran, après Téhéran, au nord-est du pays. C’est une métropole très religieuse, où la drogue, la toxicomanie, l’injustice sociale et la pauvreté sont élevées. Ce qui entraîne un fort réseau de prostitution pour trouver un peu d’argent et se payer sa came.

 

En mars 2001, Saïd Hanaï, le tueur en série, est arrêté, alors que les faits s’étendent depuis l’été 2000 à Mashhad. A l’hiver 2001, la journaliste Roya Karimi Majd demande un entretien pour son journal auprès du juge Mansouri.

 

L’assassin évoque sa foi comme seule motivation, car la charia condamne la prostitution.

 

Pour le juge, imputer une affaire criminelle à la religion est un crime contre la religion. Il laisse libre cours à la journaliste.

 

La construction choisie est intéressante, forte, et certains propos sidèrent.

 

Les chapitres sont introduits par des dessins enfantins en couleur. On saisira mieux pourquoi à la fin, lorsqu’une enfant de victime raconte, le dessin et la typographie se font enfantines, c’est le seul moment où la BD est en couleur. Le témoignage est touchant, frappant.

 

Le tueur quant à lui restera toujours froid, sans regrets ni scrupules, persuadé d’avoir agi pour le bien de la société et de sa religion.

 

Le témoignage de son fils bouleverse, tant il marche déjà dans les pas de son père, fier de lui.

 

La position de la femme est bien sûr au cœur du récit, qu’il s’agisse des prostituées ou de la journaliste courageuse qui recueille les témoignages. Un passage drôle montre les contradictions et l’hypocrisie de la société : elle sort dans la cour pour une pause cigarette, son cameraman lui recommande de faire attention, de ne pas se faire voir par le garde, car fumer en public pour une femme est interdit. Lequel garde s’empresse de lui en demander une et de partager ce moment avec elle.

 

Des pages noires sur lesquelles une araignée tisse sa toile entrecoupent le récit, progressant dans l’image du tueur surnommé « l’araignée de Mashhad »

 

Un album saisissant mais nécessaire, qui démontre le dictat de la religion quand elle est utilisée pour tuer.

 

 

 

Editions ça et là / Arte éditions, mai 2017, 160 pages, prix : 18 €, ISBN : 978-2-36990-238-6

 

 

 

Crédit photo couverture : © Mana Neyestani et éd. ça et là / Arte

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